Posts published on "mai 2018" — Page 2

Déclarer forfait pour mieux revenir

Milan Popovic

Je dois accepter, accepter de m’écouter, accepter un changement de priorité, accepter de percevoir mon corps fatigué, accepter que la vie a décidé de me faire bifurquer, accepter que c’est ainsi, accepter que cette belle expérience de demi-marathon sera pour une autre année. Je ne voulais pas voir les symptômes, je n’écoutais pas les signes qui pourtant me réclamaient de ralentir, je ne voyais pas l’évidence. Alors la vie s’est organisée pour que je comprenne, grande sage qu’elle est.

Je sais pourtant que, quoi que je fasse, ce qui doit arriver finira toujours par survenir, que j’ai beau me voiler la face, j’ai beau penser que je peux déjouer le destin, qu’avec mon caractère, mon entêtement, ma persévérance et mon désir d’y arriver, je pourrai contrer les effets de la fatigue, l’accumulation des événements et leurs conséquences sur mon état. Mais non, ce n’est pas comme cela que ça fonctionne.

J’ai beau écrire sur ce blogue fréquemment d’être à l’écoute de soi, je suis moi aussi un cordonnier mal chaussé par moment. Je m’égare, je m’éloigne de mon ancrage, je dérive un peu. Heureusement, je suis mieux outillée aujourd’hui pour revenir à bon port, pour retrouver ma route. Mes antennes sont plus fines qu’avant, elles peuvent percevoir les subtilités auparavant ignorées. Et mon égo, lui aussi, apprend à me laisser gérer mes émotions, à ne pas me laisser envahir par la déception de l’abandon.

Certains me diront que ce n’est pas abandonner que de s’écouter mais quand on travaille aussi fort depuis des mois, quand on a consacré autant de temps et d’énergie à la préparation d’une seule journée et que celle-ci nous file entre les doigts, ça ne peut qu’être vu comme un abandon. Pourtant, déclarer forfait dans la situation actuelle est la meilleure chose à faire même si la décision m’a pris des semaines à prendre. Je le sens, au fond de mes tripes, que c’est ce qui doit être fait. Mais ma tête, elle, a encore cette date fatidique au calendrier, comme si tout avait été tellement axé sur cela que ça prendra un temps avant d’assimiler le changement de cap.

C’est ainsi et c’est correct, je le sais. Je suis déçue, bien sûr, mais je sais que j’ai à apprendre de cette expérience, que cet apprentissage sur l’écoute de mon état me fera grandir et me sera très utile dans le futur. Ce n’est que partie remise, j’ai acquis une belle force et j’ai bénéficié de tous ces efforts. Je l’ai souvent dit, la course pour moi, c’est mon médicament, mon traitement naturel. Jamais je n’arrêterai, seul l’objectif change, se transforme.

Une fois la pilule de cet abandon avalée, digérée, j’ai compris que mon corps se sent soulagé, que la pression retombe et que je peux respirer, prendre le temps de me remettre sur pied et sentir les bienfaits de cet entraînement rigoureux des derniers mois. Comme je l’écrivais hier, ce n’est pas la destination qui compte, c’est le chemin pour s’y rendre qui importe. Et ce chemin que j’ai parcouru, il demeurera toujours, il n’est pas effacé par l’annulation de ma course officielle.

Je sais que demain, quand je chausserai mes souliers et foulerai le bitume, je courrai avec légèreté, fierté et pur plaisir. Sans plan formel, sans visée précise, sans programme minuté. Je mettrai un pied devant l’autre en humant l’air, en ne pensant à rien d’autre que mon bonheur du moment. Et c’est ça qui m’a fait me remettre à la course, c’est ça ma médaille à moi. Sentir mon corps se mouvoir sans effort, sentir l’air entrer dans mes poumons à grandes bouffées, sentir mes jambes gambader… Déclarer forfait dans cette situation, au fond, c’est revenir à l’essentiel : le bien-être.

 

Photo : Unsplash | Milan Popovic

Se transformer, telle une chenille en papillon

Varshesh Joshi

On passe sa vie à tenter de devenir une meilleure personne, à vouloir s’améliorer, à chercher le bonheur et à vouloir être heureux. Chaque nouvelle rencontre, chaque nouveau défi, chaque épreuve et chaque remise en question nous amène à changer, à se repositionner. Et c’est ce cycle d’évolution qui nous conduit là où on doit être, à notre place, sur notre X. Rien n’est acquis, rien n’est permanent et on doit accepter les étapes de notre trajet de vie.

Je me suis souvent questionnée sur certains aspects de ma vie, certains choix et pendant longtemps, j’ai angoissé à l’idée d’avoir pris les mauvaises décisions, d’avoir emprunter le mauvais chemin. Puis, en travaillant en thérapie, j’ai compris que ce chemin, c’est moi qui le construisais, pierre après pierre, pas à pas. Il n’existe en réalité pas sans moi, je fais partie du processus de création. C’est merveilleux à comprendre mais ça engage aussi une certaine responsabilité. Celle de s’écouter et de se respecter, celle d’être humble et d’être doux envers soi-même, celle d’être capable de réviser son jugement, de s’adapter et de prendre du recul.

Car, en réalité, tout est possible dans la mesure où l’on se priorise et où l’on assume les conséquences de nos actes et de nos choix. Tout a un prix, entraîne des impacts et quand on en prend conscience, on vit moins dans l’incertitude, on se fait moins surprendre. Et, à force d’avancer ainsi, on apprend à se connaître, à écouter son instinct, à entendre cette petite voix à l’intérieur de nous qui est là pour nous guider, nous inspirer, nous réconforter et nous botter le derrière quand il faut.

Mais, avant tout, il faut apprendre à mettre son orgueil de côté, accepter qu’avant d’être un papillon, on est chenille. C’est moins gracieux, moins attrayant mais nécessaire. On doit passer par le processus, faire ses classes, se forger un être solide avant de s’élancer pour un premier battement d’ailes. Et, même quand on se sent fin prêt, il demeurera toujours des risques, des failles, des doutes et du flou.

Rien n’est sûr ni définitif, mais quand on s’ancre bien, quand on prend confiance en nous, quand on découvre toute la beauté de notre personne, tant dans les qualités que les défauts, ça nous donne un levier puissant pour avancer. Personne n’est parfait et si on cherche toujours à atteindre la perfection, on passe à côté de toutes les subtilités de la vie, on se concentre sur le mauvais objectif.

Parlant d’objectif, il faut accepter que parfois, ceux-ci étaient trop ambitieux ou, du moins, qu’ils évoluent, se transforment eux aussi. On dit souvent que ce n’est pas la destination qui importe mais le chemin que l’on parcoure pour s’y rendre. Cela implique aussi que même la destination peut se rectifier et, même si on avait en tête un plan, il se pourrait qu’il ne soit plus à jour. Il faut avoir l’agilité d’esprit d’actualiser son GPS interne, piler sur son orgueil et repartir dans la bonne direction.

La beauté dans tout ça? On ne meurt pas de se transformer, on s’embellit, on s’endurcit et on apprend, beaucoup. Ça fait peur, certes, ça bouscule nos convictions, ça nous fait générer des tonnes de questions, ça peut gruger notre sommeil, perturber nos habitudes. Mais, après quelques temps dans une nouvelle eau, on s’acclimate et finalement, on réalise que ce n’était pas si pire que cela. Puis, au prochain coup de vent, ça recommence. Puisque c’est ça, le cycle de la vie…

 

Photo : Unsplash | Varshesh Joshi

Faire ce qu’on aime et aimer, tout simplement

Ugur Akdemir

Ce week-end, j’ai passé presque tout mon temps penchée ou à quatre pattes. Et avant que les potins salaces et images grivoises fusent dans votre esprit, je précise que j’étais seule et dehors, dans mon jardin pour être plus précise. C’est que oui, voyez-vous, je suis une passionnée de jardinage, de potager, de verdure, de nature. On peut sortir une fille de Mont-Laurier mais on ne sort pas Mont-Laurier de la fille comme on dit…

Alors, dès vendredi soir, j’ai bichonné mon petit lopin de terre, j’ai aéré le sol, ajouté de la terre et du compost, et surtout, j’ai bonifié l’allure de mon jardin en y ajoutant, ici et là, quelques vivaces flamboyantes, quelques couvre-sols, et pour ajouter de la couleur instantanément, j’ai fait le plein d’annuelles que j’ai parsemées dans divers espaces. Et vous dire à quel point ça m’a rendue heureuse! C’est presque indescriptible.

Je suis née sur une terre, en plein milieu de nulle part (ou presque) et mes parents adoraient jardiner. Et s’il y a bien une chose qu’ils m’ont transmise, c’est cet amour de la terre. Vous n’avez pas idée à quel point je suis heureuse, même crottée de la tête au pied avec une légère odeur de compost qui me suit. Je sais, ça peut paraître totalement absurde pour une fille qui travaille dans le Web, dans le virtuel, depuis tant d’années. Mais j’ai un besoin viscéral de ce contact avec le réel, avec la beauté, avec le pur et le vrai, avec la vie essentielle qui nous entoure.

J’aime les vers de terre presque comme des amis (j’exagère un peu mais c’est pour la bonne cause) car je mesure leur importance capitale. Je prends soin de le déplacer minutieusement quand j’en croise un en creusant. J’apprécie les courses effrénées des écureuils dans le parc derrière, et le chant des oiseaux constitue, selon moi, la plus belle musique qui soit. Je raffole des fines herbes cueillies après une petite pluie car elles diffusent encore plus leur parfum. Humer les fleurs au petit matin s’avère un rituel quasi religieux…

Bref, je pourrais continuer ainsi longtemps, je crois que vous avez saisi la profondeur de mon plaisir. Et c’est ça qui m’a amené à déblatérer sur mon activité des derniers jours : le plaisir. On court, on se dépêche, on se presse, on bouscule tout autour de nous pour de précieuses secondes, on vit à cent milles à l’heure. Alors que, pourtant, tout autour de nous nous invite à ralentir, à apprécier, à s’arrimer au rythme de la nature qui nous enrobe de ses effluves et de ses couleurs.

Il faut trouver son équilibre, identifier ce qui nous rend heureux et y consacrer le plus de temps possible. Sinon, à quoi bon gagner des sous, à quoi bon avancer si c’est pour se diriger tout droit dans un mur? La vie, elle, se balance complètement de si on a pris le temps ou pas de vivre. Elle nous enverra ses difficultés, ses défis et ses épreuves malgré tout. Alors il vaut mieux faire le plein d’énergie dans ce qui nous comble pour faire face à la musique.

Faire ce qu’on aime, consacrer du temps à nos passions, prendre le temps de vivre pleinement le moment, s’arrêter et admirer. On a la chance de vivre ici, dans un lieu où aucune bombe ne menace de nous tomber sur la tête. Ce serait dommage de ne pas en profiter. Aimer, sans mesure, les gens bien sûr, mais aussi notre vie, ici. On a la chance ces jours-ci de voir réapparaître cette verdure autour de nous, qui embellie tout et qui purifie notre air. N’y a-t-il pas là de quoi célébrer? Identifier ce qui nous plait et faire ce que l’on aime, il me semble que ça devrait être à la base de chacun de nos choix.

 

Photo : Unsplash | Ugur Akdemir

Persévérer ou en faire trop?

Louis Smit

Dernièrement, j’ai failli tout abandonner. Pas tout, mais disons mon entraînement. Même si je savais pertinemment que l’arrivée de la chaleur allait me ralentir et me faire souffrir, ça m’a frappé de plein fouet, de façon surprenante et déroutante. Pourtant, l’an dernier, même phénomène, même déception, même remise en question. Il faut croire que je suis difficile à convaincre ou trop optimiste. Ou les deux.

C’est que, voyez-vous, ça allait si bien avant que le thermomètre se mette à grimper. Je progressais, j’avais même l’impression d’avoir (un peu) moins mal aux jambes tout le temps, d’être sur la bonne voie quoi. Puis, la première journée à vingt degrés est arrivée, puis une longue sortie au soleil et à la grosse chaleur m’ont assommée. Et ça m’a complètement découragée…

En en parlant avec certaines personnes de mon entourage, plusieurs m’ont simplement demandé pourquoi je continuais si c’était si désagréable. Et je leur répondais que j’avais pris un engagement, que je ne pouvais pas lâcher. C’est mon égo, mon orgueil qui répondait en fait, pas mon cœur. Car si j’avais laissé mon cœur répondre, ça aurait plutôt été ceci : j’ai pris un engagement envers moi-même, j’ai décidé d’investir du temps dans ma santé et cette course officielle du 3 juin où je parcourrai 21.1 km est le point culminant d’un changement de vie.

Oui, c’est très difficile et comme dirait mon entraîneure, ce n’est pas pour rien qu’on parle d’un sport d’endurance. C’est parce qu’il faut endurer longtemps avant de devenir bon et que ça soit plus facile! Mais, trêve de plaisanterie, j’ai compris plus que jamais à quel point on est habitué aujourd’hui à tout obtenir facilement et rapidement, sans trop d’effort, sans trop s’investir, ni chambouler notre quotidien.

La société du jetable, autant pour les relations que les activités, nous a forgé à changer dès qu’un petit défi se pointe. Comme si « avoir de la difficulté » n’est plus à la mode puisqu’il y a tant d’autres possibilités. On le voit avec Tinder, on le voit avec les éternels chercheurs d’emploi qui pensent toujours que l’herbe est plus verte dans l’entreprise voisine, et on le voit avec les abonnements annuels aux gym qui se vendent comme des petits pains chauds en janvier mais dont les centres sont déserts en mars.

Travailler fort, trimer dur, c’est de moins en moins populaire et on se fait presque juger quand on le fait. Mais, pour l’avoir expérimenté, c’est la plus belle façon d’apprendre sur soi, la meilleure manière de connaître ses limites momentanées et ça demande d’être humble, d’accepter de ne pas être parfait, ni stable, ni en constante progression. Parfois, il faut savoir reculer pour mieux avancer.

Entre persévérer et en faire trop, la ligne est surement très mince. Certains iront dans les excès alors que beaucoup déserteront. Mais la fine zone de persévérance, elle est gratifiante et euphorisante malgré les courbatures, malgré les heures à investir, malgré les sacrifices que cela exige. Il suffit de trouver son équilibre, de garder la foi et, par moment, de ne pas trop réfléchir et de se lancer. Comme on dit, le corps nous le dira si on en fait trop.

Alors, le 3 juin, je serai sur la ligne de départ, fébrile et incertaine, me demandant ce que je fais là, pourquoi je m’inflige tout ça. Mais je sais qu’au fil d’arrivée (si je ne m’effondre pas en cours de route), je serai gorgée de bonheur à l’idée qu’une fois dans ma vie, j’ai atteint un objectif que je croyais inaccessible. J’aurai surement mal pour plusieurs jours et je me jurerai sans doute de ne plus jamais courir… Mais quelques jours plus tard, je sais que mes souliers m’appelleront dehors et que c’est avec plaisir que je reprendrai l’entraînement, à mon rythme. C’est ça, persévérer.

 

Photo : Unsplash | Louis Smit

On a tous notre propre définition du luxe et de l’effort…

Daniel Olah

Récemment, je discutais avec une amie de mes quelques rages de magasinage annuelles qui m’aident à me retenir le reste de l’année. Et, en en parlant, je savais pertinemment que ces moments de folie passagère sont purement du luxe, que je n’ai pas de nécessité réelle à combler et que Pierre-Yves McSween me jugerait probablement en sachant évidemment ma réponse à sa fameuse question : en as-tu vraiment besoin?

Mais, j’ai aussi réalisé qu’on a chacun notre définition très personnelle du luxe, et que, quand c’est pleinement assumé et que ça ne met pas en péril notre santé financière, notre stabilité et notre intégrité, il n’en tient qu’à nous de faire ce qu’on veut de notre argent. Bien entendu, je pourrais tout donner à des œuvres de charité, je pourrais investir encore plus dans mes REER, je pourrais soutenir plus de causes… Mais, j’ai compris que me faire plaisir constitue une raison de travailler aussi fort et que, si je ne le fais pas, ma motivation diminue.

En écrivant cela, je sais nécessairement que je ne suis pas parfaite, que je n’agis pas en totale harmonie avec mes principes fondamentaux de communauté, de collectivité et de partage des richesses. Mais je n’ai pas non plus fait vœu de pauvreté alors je m’assume. Je tente de garder un certain équilibre, de doser entre la contribution et les gâteries, entre mon bonheur et celui d’autrui. Et je crois que je m’en sors pas pire de ce côté-là…

Mais je réalise aussi que j’ai parfois un sentiment de culpabilité, comme si faire de l’argent, bien vivre, se payer du luxe, c’était mal. Probablement un vieux fond de religion catholique ancré profondément dans mon âme est-il la source de ce sentiment. Néanmoins, je comprends maintenant ce que les artistes bien nantis expriment quand ils parlent du jugement qu’ils reçoivent quant à leur succès, leur réussite et, inévitablement, au salaire qu’ils perçoivent pour leur art, leur performance ou leur travail.

Je n’ai pas de commentaires des gens et je le sens malgré tout alors je n’ose croire ce que vivent ces artistes, bâtisseurs de notre culture, sur les réseaux sociaux. Je suis loin d’être millionnaire et encore plus de vivre dans un château. Mais je n’ai pas à me priver et ça me gêne parfois. Je me questionne sur la pertinence de mes achats, de mes gestes, de mes envies. Je me demande si je ne suis qu’un produit de la publicité, influencée de toute part par le monde qui m’entoure.

Une partie de cela est vrai car le monstre est immense. Mais je demeure très alerte, à l’affût des endoctrinements et tendances néfastes. Je me suis désabonnée de la majorité des infolettres que je recevais, j’ai scruté à la loupe les « intérêts » que Facebook m’avait assignés et je diminue drastiquement mon exposition à la publicité, que ce soit via la télé ou le Web. Bref, je travaille fort mais j’ai toujours l’impression que ce n’est pas assez, que je n’ai pas le plein contrôle.

D’un autre côté, je travaille dans le monde numérique et je n’ai pas envie de le quitter, ni d’aller vivre dans le fond d’une caverne. Je dois être vigilante, sans en faire une maladie, rester vive d’esprit et distinguer les réels besoins de ce qui m’est « imposé ». Un exercice exigeant au quotidien me direz-vous? Oui, et c’est pour cela que j’en parle car je sais que je suis loin d’être la seule à vivre ce genre de dilemme, de préoccupation.

On a chacun notre définition du luxe de même que notre envie de faire mieux, de s’améliorer et de revoir ses priorités. On a une responsabilité de consommation responsable en tant que citoyen et c’est ce qui constitue le fondement de ma démarche. Agir et consommer, oui, mais intelligemment, en accord avec mes valeurs et principes, avec ce que je considère juste et louable. Ce n’est peut-être pas reposant mais au moins, je dors bien de me savoir interpellée au lieu de me mettre la tête dans le sable…

Je terminerai sur cette fable du colibri, de l’agriculteur bio et militant algérien Pierre Rabhi :

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit :

« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »

Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

 

Photo : Unsplash | Daniel Olah