Enfin la fraîcheur! Pas que je n’aime pas l’été, loin de là, mais disons que j’ai une préférence pour les nuitées avec les fenêtres ouvertes et la couette remontée jusqu’au nez. Ces petits matins où l’on sent que sortir du lit donnera un petit coup de fouet mais où on a aussi l’impression que l’air de la maison a pu se regénérer au complet pendant notre sommeil.
Je sais, certains diront que très bientôt, les feuilles vont commencer à tomber et que la saison déprimante sans verdure arrivera trop rapidement. Mais c’est le cycle de la vie, c’est ainsi dans notre beau coin du monde et je trouve cela parfait. Ça permet de diversifier nos activités et nos paysages, de s’adapter constamment donc de se garder alerte, de pouvoir porter autant des vêtements chauds que légers, de pouvoir changer notre alimentation au gré des récoltes et produits locaux. Et ça nous donne l’occasion de prendre soin de soi, pour se préparer à chaque saison.
La vie va vite, c’est indéniable mais il n’en tient qu’à nous de ralentir. Tout le temps que l’on consacre à Facebook, Netflix et autre, c’est un choix. Si on l’assume c’est bien mais si on passe notre temps à dire qu’on manque de temps, il y a quelque chose qui cloche. Personnellement je ne suis pas très « télé » et je tente de me limiter en termes de consommation de réseaux sociaux, surtout que je trouve que de plus en plus, l’algorithme du plus grand réseau social empire. Il faut prendre des détours pour arriver à voir ce qu’on veut vraiment…
Cette année, j’ai acheté beaucoup de livres et c’est la saison idéale pour dévorer tous ces bouquins inspirants et divertissants. Je peux m’emmitoufler dans une « doudou » et faire durer les soirées avec un éclairage tamisé dans la cour. Je peux aussi aller au lit très tôt et passer des heures à tourner les pages et à méditer sur les propos que je viens d’absorber. Ça m’amène ailleurs, ça me pousse à élargir mes horizons et j’adore cela. Que ce soit un récit de voyage, un roman léger, une histoire profonde ou un livre plus didactique, tout ce que je choisis m’apporte quelque chose.
La vie, c’est ça. Choisir ce qu’on veut consommer, que ce soit de l’information, une histoire, des vêtements, des aliments, des voyages… On a le choix et je ne suis pas certaine qu’on mesure toujours la valeur de cela. Nous vivons dans une société démocratique où l’on peut voter, s’exprimer et consommer à notre guise, sans menace ni contrainte majeure. Mais c’est aussi une responsabilité car, tant sur le plan environnemental que financier ou relationnel, tout doit être fait dans le respect et la pleine conscience des impacts de nos décisions.
Alors, je choisis d’aimer nos saisons, d’apprécier cette mutation constante de notre flore, des changements de température et des ajustements que tout cela nécessite dans ma vie. J’adore ce moment où je ressors mes gros pulls, où je redécouvre ma garde-robe d’automne, où j’ai l’impression de magasiner dans ma propre maison. Je fais le ménage de ma bibliothèque pour faire de la place à ce que j’appelle ma collection hivernale de lecture. Je cuisine des petits mijotés, je dévore les sites de recettes à la recherche de nouveaux plats à essayer, j’explore et me délecte.
J’ai appris à aimer la vie comme on apprend à lire ou à écrire. Tout s’apprend dans la vie, il suffit d’avoir la volonté et d’y mettre un peu d’énergie. Pendant un temps, j’avais l’impression que tout était contre moi. Puis, j’ai ouvert ma coquille un peu pour me rendre compte qu’aucune menace ne se pointait le nez. Alors lentement, j’ai osé et tenté de faire confiance à la vie. Et depuis, chaque jour, elle m’apprend à accepter, à tolérer, à m’écouter et à avancer, le cœur léger. Un pas devant l’autre, on finit toujours par arriver à destination. Mais comme on dit, c’est surtout le chemin emprunté qui importe…
Photo : Unsplash | Clarisse Meyer