À l’écoute de soi

Tracey Hocking

C’est avec grand bonheur, hier soir, que je suis sortie pour ma marche quotidienne avec, dans mes oreilles, les nouveaux épisodes du balado « Grand écart » de Radio-Canada. Si vous ne connaissez pas, je vous invite fortement à le découvrir, même si vous n’êtes pas sportif. Car le sujet dépasse largement l’acte athlétique : on parle ici d’hygiène de vie, d’intégrer de saines habitudes et de notre perception de ce qu’est « être en forme ».

Je suis déjà une adepte de Jean-Philippe Wauthier qui est au cœur de cette série d’émissions sur l’entraînement. Mais dans ce contexte totalement différent de La soirée est (encore) jeune, des Dieux de la danse et du Beau Dimanche, on le retrouve plus vulnérable, plus « vrai » comme il le dit lui-même. Car quand on parle de son poids et de son état de santé avec différents invités, on peut difficilement jouer la comédie.

C’est en écoutant hier l’épisode 16, intitulé « La bonne fatigue », que j’ai abordé ma marche active, sourire aux lèvres et motivation au plafond. Jean-Philippe Wauthier y reçoit Marie-Pierre Duval, ex-rédactrice en chef pour la télévision. Il y a quelques mois, cette dernière a quitté son poste car elle sentait qu’elle perdait pied et surtout, qu’elle était en train de développer de sérieux problèmes de santé. Elle qui cumulait les heures et les défis a mis fin à un cycle infernal de travail qui n’arrête jamais réellement. Elle a recommencé à s’entraîner, à bouger et, surtout, à bien dormir.

Je me suis rapidement reconnue dans ses propos de femme de tête, de leader, de locomotive et surtout, dans la peau de celle qui en donne toujours plus. Et quand elle a expliqué qu’elle a terminé son dernier projet les yeux larmoyants et le corps criant de fatigue, je me suis rappelée certains épisodes peu glorieux de ma carrière. Encore aujourd’hui, quand j’entre dans un ascenseur, je me remémore avec émotion le jour où j’ai décidé de partir chez-moi car je sentais que j’allais m’écrouler d’épuisement.

Dans cet épisode, l’ostéopathe Jean-François Harvey se joint aux deux amis pour discuter de notre sédentarité actuelle, du fait qu’il n’y a pas si longtemps, la majorité des emplois étaient physiques et ceux-ci nous permettaient de dépenser l’énergie en trop, de faire sortir le méchant comme on dit. Faire les foins, s’occuper d’une terre, construire de ses mains, tout cela avait certes des inconvénients mais apportait tout de même l’avantage d’agir comme catalyseur.

Aujourd’hui, trouver du temps pour faire de l’activité physique devient difficile et pour plusieurs, il s’agit littéralement d’une corvée. Réserver des moments dans son horaire surchargé pour aller au gym, aller courir, faire du vélo ou se rendre à un cours de groupe nous semble quasi impensable. Et pourtant, cela devrait faire partie de notre hygiène de vie, comme se brosser les dents, comme nous le rappelle si bien M. Wauthier, avec une pointe d’ironie.

On prend soin de notre enveloppe corporelle mais on oublie qu’on doit aussi soigner notre cœur, nos organes, nos muscles et toutes les structures de notre corps grâce au sport. Et, je tiens à souligner qu’il est faux de penser qu’on n’en a pas besoin, ni qu’on n’a pas l’énergie. Quiconque pratique régulièrement un sport vous le dira : ça donne de l’énergie, ça n’en gruge pas. Il faut simplement se réhabituer et on a tous en soi cette capacité et ces facultés. Il suffit, en fait, de trouver la ou les activités qui nous conviennent.

Finalement, dans ce balado, on assiste à la surprise de Jean-Philippe Wauthier face aux changements drastiques que son amie a faits dans sa vie, passant d’un emploi glamour dans le monde de la télé à un emploi à temps partiel dans une pépinière. Mais, nul besoin d’être présent lors de l’échange pour constater à quel point ce choix fut libérateur pour elle et pour admirer ce bonheur qui transparaît dans cette quête vers le mieux-être qu’elle a abordée. Je dis ça comme ça mais ça dure à peine 30 minutes et c’est du temps bien investi. Bonne écoute!

 

Photo : Unsplash | Tracey Hocking

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