Faire ce qu’on aime

Thomas Ciszewski

Dans la vie, on a tous des obligations, des engagements, qu’ils soient relationnels, financiers ou d’autres types. On doit respecter les ententes que l’on a prises, avec la banque comme avec notre employeur et faire en sorte de respecter nos collègues. On doit aussi agir correctement socialement, payer nos impôts, respecter la loi. Bref, on a beaucoup de devoirs et de responsabilités en tant que citoyen.

Mais qu’en est-il de l’engagement envers nous-mêmes? Prend-on autant de temps et d’énergie à respecter nos propres principes que ceux des autres? Sait-on au moins ce qu’on désire, sincèrement? Prend-on le temps de s’écouter vraiment ou si on se concentre surtout sur ce qui vient de l’extérieur? Ça peut sembler surprenant ce genre de question mais à observer certaines personnes, et même certains moments de ma vie, je réalise qu’on a souvent tendance à offrir plus aux autres qu’à nous-mêmes.

Pourtant, on le sait au fond, il faut être heureux pour réussir à bâtir de belles relations, offrir le meilleur de nous, et être disponible pour les autres. Si on souffre, notre énergie n’est pas la même, on n’a pas accès à notre plein potentiel, ce qu’on dégage n’est pas idéal. Mais parfois, on continue de se mettre la tête dans le sable et on joue le jeu. On porte notre masque, péniblement, sans réaliser qu’on a le droit, dans sa vie, de déposer l’armure et de prendre soin de soi.

C’est souvent plus facile d’aider les autres que de s’aider soi-même. Ça fait moins mal, ça vient moins jouer dans notre zone d’ombre. Mais, à la longue, ça use, on emmagasine le mauvais et on finit par craquer, tôt ou tard. Et plus c’est tard, plus c’est souffrant, plus c’est long à traverser. Il faut l’avoir vécu pour en parler et j’ai expérimenté amplement ce processus pour vous dire qu’il vaut mieux, chaque jour, prendre le pouls de son intérieur que d’attendre que ça soit trop intense pour être ignoré.

Cela vient aussi avec le fait de choisir ses amis et ses activités. Quand on apprend mieux à se connaître et s’écouter, on fait des choix. Certains vont en froisser quelques-uns, certaines décisions vont éloigner les profiteurs qui ne voulaient que nous siphonner notre énergie. Et il faut l’accepter, ne pas s’accrocher. Car ces gens n’étaient pas là pour de bonnes raisons alors il vaut mieux lâcher prise.

Faire ce qu’on aime de sa vie, c’est s’affirmer et ce n’est pas tout le monde qui va être prêt à vivre avec ça. Nos choix peuvent avoir un certain impact et il faudra parfois s’expliquer, avec le cœur. Toutefois, je ne parle pas ici de se justifier mais simplement d’exprimer les raisons qui nous mènent à cette route pour que les autres puissent comprendre notre cheminement.

On change et nos envies, nos options et nos paroles évoluent avec nous. On ne tient pas le même discours qu’à l’adolescence, hein? Et bien, c’est pareil dans tout le reste. Assumons-nous, ainsi, nous serons plus légers, plus enracinés et plus aptes à aider, à accompagner et à partager nos expériences pour qu’ensemble, on avance. Si chacun prenait le temps, chaque jour, de regarder à l’intérieur au lieu de porter son attention sur l’externe, on en tirerait tous des apprentissages.

Ne perdez pas votre temps avec ceux qui vous jugent constamment ou qui tentent de vous influencer négativement. Si vous sentez parfois un malaise ou une grande fatigue après avoir côtoyé quelqu’un, dites-vous que vos énergies ne sont peut-être simplement pas compatibles. Et la vie est trop courte pour la dépenser dans des relations pesantes. Soyons vrais, soyons nous, et faisons ce qui nous rend heureux. Parce que c’est ça, notre engagement envers nous-mêmes.

 

Photo : Unsplash | Thomas Ciszewski