On a souvent tendance à être plus tendre envers les erreurs des autres qu’envers les nôtres. On pardonne, on justifie et on oublie rapidement les petites bêtises ou bourdes de nos amis. Mais quand ça vient de nous, on peut avoir envie de s’auto-flageller et de se juger très sévèrement. Pourtant, on a tous le droit de se tromper, de dévier du droit chemin et d’être pardonné. Il faut par contre être conscient de nos faits et gestes, ou paroles, et savoir admettre nos erreurs.
Quand on n’est pas connecté à soi, à nos émotions, et qu’on laisse notre ego guider nos vies, bien souvent, on va accuser mers et mondes avant d’admettre qu’on s’est trompé. Je le dis en toute transparence et connaissance de cause car pendant une période de ma vie, j’avais peu d’estime de moi et donc, je n’étais pas capable d’admettre la moindre faiblesse de peur de me faire juger et d’être rejetée. Présenté comme cela, ce comportement peut sembler immature et il y avait en effet un peu de cela. J’étais immature émotionnellement.
Apprendre à décoder ses émotions, à ressentir et à avoir confiance en soi, c’est un processus qui peut être long et parfois douloureux. Mais ça nous propulse dans un univers beaucoup plus doux et agréable car on apprend à s’aimer et à se donner la chance de vivre sereinement. On en vient à comprendre que chaque jour est une opportunité pour faire le bien et pour grandir. Que ce qui s’est passé hier et avant, ce n’est pas la priorité. Pas plus que ce qui aura lieu demain. Le principal, c’est aujourd’hui, c’est maintenant. Et c’est ce qu’on décide d’être dans ce moment précieux.
Parlez à quiconque a vécu une épreuve difficile, quelqu’un qui a dû combattre un cancer et qui a craint sérieusement pour sa vie par exemple. Cette personne vous dira qu’elle a compris la valeur de la vie et qu’elle consacre désormais son énergie à ce qu’elle considère comme essentiel. Qu’elle vit ses journées de manière bien différente et qu’elle voit les choses autrement. Malheureusement, beaucoup de gens auront besoin d’un choc terrible avant de prendre conscience de la valeur de leur vie.
Mais on peut décider de changer son angle de vue sans subir les soubresauts d’une tragédie. Que ce soit via un voyage ou simplement une pause professionnelle, changer d’air et se donner le temps de regarder sa vie avec un pas de recul nous révèle souvent des incohérences. Et non, on n’a pas besoin de tout revirer de bord pour s’aligner avec nos désirs. Parfois, quelques ajustements suffiront…
Se donner une chance d’être heureux, se libérer des vieilles blessures ou des erreurs du passé, ça donne des ailes, ça délivre d’un poids. Et je crois sincèrement que tout le monde est capable de le faire. Personnellement, j’ai choisi il y a longtemps d’être accompagnée d’une thérapeute pour entamer ce processus mais pour certaines personnes, l’entourage peut agir de levier, tout comme des lectures, des conférences ou des rencontres sporadiques.
Se donner la chance d’être soi. Ça peut sonner psycho-pop ou ésotérique et si c’est le cas pour vous, rien de vous oblige à changer quoi que ce soit. J’ai déjà été de ce clan qui portait des jugements sur le moindre mot parlant de découverte de soi ou de croissance personnelle. Plusieurs charlatans ont terni l’image de ce spectre mais il n’en demeure pas moins que mieux on se connaît et plus on s’autorise à être soi, plus on trouve la sérénité. Après, on en fait ce que l’on veut et on n’a pas besoin de devenir coach de vie pour bien vivre. On n’a qu’à être soi, et l’assumer avec plaisir.
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