Avez-vous été gentil?

Brandi Ibrao

Drôle de question, n’est-ce pas? Depuis qu’on est tout petit, on nous demande d’être poli et gentil avec les autres. Avouons que les rapports cordiaux sont plutôt agréables, certes, mais au-delà d’un certain plaisir que cela procure, qu’en est-il? Et pourquoi diable je vous parle de cela ce matin? Parce qu’hier, c’était la Journée internationale de la gentillesse!

Oui, je sais, j’ai complètement oublié de le mentionner hier et j’en suis désolée (#non). Mes suggestions d’hier appuyaient quand même le thème de la gentillesse, autant envers autrui qu’envers notre planète. Mais plus sérieusement, en voyant passer cette « nouvelle » sur mon fil d’actualités, je me suis demandée pourquoi on avait ressenti le besoin de nommer une journée en l’honneur de cette valeur.

Tout d’abord, on peut être gentil qu’en surface, faire semblant pour l’image ou les besoins d’une cause. Mais la gentillesse de façade ne dure pas longtemps car la vraie nature des gens a la tête dure et ressort inévitablement, dès qu’un obstacle survient. La vraie gentillesse, celle du cœur, elle, est indéfectible, attentive et émane d’une nature profonde de l’humain qui la transmet.

Avec toutes les « journées internationales » qui ont été instaurées, je crois que celle-ci a sa raison d’être car on omet parfois de se souvenir de son importance. Être gentil, ça permet de créer des liens puissants avec les autres, ce qui peut être fort utile quand on vit de durs moments ou qu’on file un mauvais coton. Les autres auront tendance à avoir plus d’empathie envers nous si nous avons été agréables avec eux.

La gentillesse est l’un des maillons les plus importants de la relation sociale. Pourtant, elle est vécue ou perçue comme une faiblesse par certains. Mais j’aurais tendance à croire que cela révèle chez ceux-ci un véritable manque d’estime de soi. En affaires, elle peut être considérée comme de la naïveté voire de la candeur. Pourtant, on peut être gentil et dur en affaires. Nul besoin d’être brusque et vindicatif pour réussir.

Dans une sphère plus personnelle, on associe la gentillesse à l’empathie, à la générosité et à la bienveillance. On ressent d’ailleurs un certain regain, une réhabilitation de la gentillesse dans notre société, après une phase plus égocentrique provoquée par les réseaux sociaux. On se décolle un peu des écrans et de l’image léchée pour revenir à l’humain, au vrai et aux valeurs d’entraide et d’écoute.

En reprenant contact avec les autres (lire ici en levant le nez de nos écrans), on se reconnecte avec la courtoisie, on porte attention et on redécouvre une certaine chaleur humaine qu’aucune plateforme en ligne ne pourra recréer. Tout ce qui entoure cela constitue le ciment de nos relations, du vivre ensemble. Et c’est ce qui nourrit le cœur.

En ce mois de novembre gris et un peu froid, on a besoin de ces sentiments riches et réconfortants. C’est ce qui nous assure un équilibre, nous tempère quand quelque chose de moins heureux survient. Savoir qu’on est entouré de gens bienveillants et aimants procure un sentiment de bien-être. Et ce qui est merveilleux avec la gentillesse, c’est qu’elle est contagieuse!

Et si on arrêtait de se méfier de tout ? Si on faisait enfin confiance et qu’on cessait de chialer un peu ? Exit le cynisme, bienvenue la bienveillance. Il me semble que ça nous ferait du bien au moral, non? Être vrai, être bon, être respectueux et être connecté, ce sont des attitudes collectives qui nous aideraient à grandir et à avancer, humainement. Être gentil, c’est un choix. Alors, on se choisit?

 

Photo : Unsplash | Brandi Ibrao

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