J’ai lu récemment cette phrase qui est restée à mon esprit durant plusieurs jours : il n’y a qu’une personne avec qui vous passerez toute votre vie, c’est vous-même. Alors si on ne s’aime pas, si on ne prend pas soin de soi, comme on dit, le temps va être long! Hier, je vous parlais du changement, de ma vision de notre évolution et la manière saine d’y arriver. Mais outre le changement, ou même en amont de cela, il y a l’acceptation et l’amour que l’on se porte.
Quand on parle d’amour de soi, parfois, les gens associent cela à de l’égoïsme. Pourtant, il faut d’abord s’aimer assez soi-même pour être en mesure d’aimer les autres, d’offrir son cœur et sa vulnérabilité. Sans cela, on n’est qu’un figurant. On ne parle pas d’amour-propre ici, que le Larousse définit ainsi : sentiment qu’on a de sa propre valeur, de sa dignité, et qui pousse à agir pour mériter l’estime d’autrui. Opinion trop avantageuse qu’on a de soi-même.
Car oui, nous sommes un être de relation. Et que malgré tout ce que l’on dit et l’on pense, on veut toujours être apprécié des autres. C’est purement humain. On a beau se dire qu’on le fait d’abord pour soi, mais si cela fait en sorte qu’on est rejeté et isolé, on ne sera pas plus heureux. Cependant, il ne faut pas vivre uniquement dans le regard des autres et chercher constamment l’approbation d’autrui dans ses faits et gestes. Tout est une question d’équilibre.
Peu importe comment on nomme ce sentiment, l’important c’est d’y voir! On peut aisément passer une vie entière à avancer sans se soucier de nous-mêmes, de notre état, de ce qui nous touche. Vivre dans sa tête, comme je l’ai fait pendant longtemps, ça peut être très souffrant sans qu’on s’en rende compte. Et j’en connais qui, jamais, ne se connecteront avec leur cœur pour constater le peu d’estime qu’ils ont d’eux-mêmes. Aussi triste cela puisse être.
S’accepter et s’aimer, c’est presque le travail d’une vie. Car tout ce qui survient dans notre existence viendra confronter l’image qu’on a de soi et perturbera cet ancrage profond. On peut choisir de vivre dans le déni et se voiler la face, ou on peut décider d’utiliser ces épreuves comme des outils pour affiner notre estime, pour cheminer dans notre vie.
Chaque jour, l’état dans lequel on se sent bien avec soi-même peut différer, d’où le défi de demeurer heureux. Rien n’est acquis et un simple changement hormonal peut bouleverser l’appréciation que l’on a de soi, temporairement. Il faut garder en tête que l’on grandit à travers les actions qui favorisent notre santé, physique et psychologique, et qui stimulent notre épanouissement spirituel. Il est donc préférable de demeurer attentif et conscient de qui on est et ce que l’on veut, profondément, pour éviter d’être troublé par des facteurs extérieurs ou biologiques.
Un des éléments qui m’a aidé dans ce processus a été d’apprendre à définir mes limites. C’est un concept bien simple mais qui était déficient chez-moi avant. Ça demande parfois du courage pour établir des limites et pour les faire respecter mais on se sent beaucoup plus en phase avec soi en agissant ainsi. À la longue, ça s’installe en nous et on devient meilleur pour le faire et l’incarner.
Vient aussi avec cela le fait de s’éloigner des gens toxiques et des situations inconfortables. On arrive à les détecter de loin et à s’en protéger. Ça nous permet de mettre plus d’énergie sur notre bonheur au lieu de s’empêtrer dans des relations dégradantes. Mais si on faiblit et qu’on tombe dans un piège, il faut surtout se féliciter de l’avoir identifier et non pas être dur envers soi. Autre grand apprentissage de la vie! Se pardonner, ce n’est pas toujours facile mais ça libère grandement.
S’aimer, c’est presque un emploi à temps plein diront certains. Mais on n’a qu’une vie alors vaut mieux la passer dans l’épanouissement que dans un perpétuel combat. Il est nécessaire d’apprendre à s’aimer d’abord, pour pouvoir offrir de l’amour aux autres. Les cœurs les plus durs diront qu’ils n’ont pas besoin d’amour mais, quand on gratte un peu, on découvre souvent une âme blessée qui demande juste à être réconfortée. C’est aussi ça être un humain.
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