Se prioriser

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Des amis m’ont demandé récemment si je prenais des vacances dans le temps des fêtes. J’ai spontanément répondu oui en pensant à ces matinées sans cadran à flâner un peu. Mais je me suis aussi mise à penser à la signification des vacances aujourd’hui et au fait qu’on court tellement dans l’année qu’on arrive à peine à reprendre le dessus dans on s’interrompt. Sans compter que, parfois, on est tellement épuisé qu’on tombe malade dès qu’on s’arrête un instant.

Les vacances existent pour prendre une pause de sa vie professionnelle, pour refaire nos forces et se reconnecter à soi. Mettre de côté le stress et la pression de livrer, d’arriver à l’heure, de régler les problèmes. Mais nos vies privées ne sont-elles pas, parfois, devenues aussi intenses que nos boulots? Quand j’observe certains parents autour de moi, je me dis que les congés ressemblent à des journées remplies de réunions…

Les familles sont moins nombreuses qu’avant mais, on en parle souvent, l’art de ne rien faire s’est perdu en cours de route. Les parents se transforment souvent en véritables G.O. et animateurs de camp de jour, sans compter les différentes allergies et intolérances à gérer dans l’alimentation. Pas reposant tout ça!

Mais est-on encore capable de se reposer, de lâcher prise, de laisser aller se qui se déroule autour de soi ou est-on simplement devenu des accros au contrôle? Ça vaut la peine de se poser la question car, comme je l’ai mentionné récemment, on est bien souvent notre propre bourreau. Que ce soit vous, votre amie ou votre mère, on connaît tous des gens qui ne tolèrent pas que les choses ne soient pas exécutées à leur façon. Et ça, c’est loin d’être relaxant!

Comme on dit, mieux vaut en rire mais parfois, ça peut devenir un véritable problème. Il n’y a jamais eu autant d’arrêts de travail, de dépressions et d’épuisements, sans parler de charge mentale et de surconsommation. Alors, il serait peut-être temps, justement, de s’arrêter et d’y réfléchir, sérieusement. On ne pourra pas vivre ainsi des décennies à courir après notre vie et à avoir l’impression de vivre le jour de la marmotte.

Chaque être humain a besoin de paix, intérieure et extérieure, de se réaliser, de prendre du temps pour soi et de se concentrer sur soi, ses émotions, son état. C’est humain et viscéral. Cessons de glorifier les horaires surchargés et de célébrer la vie mouvementée. Ça peut sembler euphorisant, surtout quand on est jeune et qu’on a l’impression que c’est ça, s’accomplir. Mais on déchante vite quand on réalise que les nuits ne suffisent plus à recharger les batteries, qu’on a la haine du lundi matin et qu’on commence à festoyer le jeudi pour oublier nos malheurs.

Ce cercle vicieux peut être dangereux. On le sait mais on peut avoir de la difficulté à s’en éloigner tant on manque de temps pour s’y pencher. Alors c’est peut-être à cela que ça sert les vacances. On oublie les soucis, on met de côté les enjeux du boulot et les difficultés scolaires des enfants, et on s’amuse, tout simplement. Parce que lorsqu’on se reconnecte ainsi, on découvre qu’on a besoin de peu pour être heureux.

Et si, cette année, au lieu des nombreux cadeaux et des résolutions bidons, on s’offrait du temps, de soi à soi. Et pas une parole en l’air, là, un vrai engagement. Un pacte avec soi-même. Pour sa santé mentale. C’est mieux qu’un abonnement au gym qui finira dans l’oubli! Et si vous avez peur de ne pas vous y tenir, parlez-en à vos proches, ils se feront un plaisir de vous le rappeler et, qui sait, de se joindre à vous pour vous encourager.

Mon truc pour m’y tenir? Entrer des rendez-vous récurrents dans mon téléphone. Une rencontre avec moi-même, d’une journée complète, chaque mois. Que je décide d’aller au spa, dans un chalet ou simplement de m’installer avec un bon livre, les rideaux fermés et une théière remplie de fleurs d’hibiscus, ce moment m’appartient. Et rien ne m’empêche de respecter mon engagement. Parce que j’ai décidé qu’avant de sauver le monde, je devais me sauver moi-même.

 

Photo : Unsplash | rawpixel

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