Dernièrement, je suis tombée par hasard sur un article relatant la vie de Sarah Marquis, cette Suissesse qui fait le tour du monde, à pied. Et quand je dis le tour du monde, je ne parle par des villes et endroits souvent fréquentés par les touristes. Je parle littéralement de lieux très éloignés où peu de gens osent s’aventurer. Vous pouvez lire l’article ici.
En fouillant un peu à son sujet, j’ai été agréablement surprise de constater son courage et sa fougue. Mais surtout, j’ai apprécié ses propos concernant son intérêt pour aller au bout d’elle-même et pour redécouvrir ce que c’est réellement, être un humain. Elle fait beaucoup référence à cette animalité que nous avons complètement occultée de nos vies, relayée au rang des états sauvages que l’on juge allègrement. Et pourtant, à la base, nous sommes un animal, simplement plus conscient de notre état que nos animaux de compagnie.
Faire un avec la nature, connaître les signes précurseurs d’un danger ou d’un orage, comprendre le comportement de la faune et de la flore, connaître les ressources naturelles qui permettent de s’alimenter, tout cela, Sarah Marquis l’a expérimenté. Elle bonifie sans cesse ses connaissances sur la terre et la nature afin d’être en totale autonomie.
Lire sur ses périples, c’est franchement confrontant car on réalise à quel point on est confortable dans nos pantoufles. On ose à peine essayer de nouvelles activités ou destinations alors qu’on pourrait utiliser ces leviers puissants pour découvrir vraiment qui on est et de quoi on est capable. J’aime beaucoup m’informer sur les expériences de vie de ces grands aventuriers qui défoncent les barrières sociales, les moules que nous sommes habitués de voir et de vivre.
La solitude fait aussi partie des sujets qu’elle aborde. Et c’est intéressant d’observer notre inconfort devant le fait d’être seul, de voyager seul et de fonctionner seul. Car c’est lorsque l’on doit se fier à soi uniquement qu’on apprend à découvrir nos compétences, notre débrouillardise et toutes nos qualités souvent étouffées par la routine et les garde-fous sociétaux.
Se perdre, par exemple, c’est une chose qu’on décrit comme négatif mais ça peut pousser à être créatif, à aller au-delà de ses limites régulières. La peur est aussi une émotion qu’on décrit comme étant mauvaise et tout dans notre vie est fait pour nous éviter de vivre des difficultés, des craintes et des ajustements. La société a mis en place un moule qui nous garde dans une stabilité un peu débilitante.
Comme l’explique la marcheuse, ce qu’elle désire, c’est comprendre qui elle est, connaître ses outils. Et pour cela, il faut parfois un peu forcer les choses, se mettre dans un autre contexte. Je pense qu’on gagnerait tous à tenter plus souvent de nouvelles choses. On ne parle pas ici de mettre sa vie en danger mais bien de pousser un peu plus loin chaque fois que c’est possible.
J’ai la nette impression que cette tendance prendra de l’ampleur car les gens ont de plus en plus besoin de ressentir leur valeur, leurs capacités ainsi que de trouver un sens à leur vie. Le petit train-train quotidien finit par user une partie de la population pour qui l’argent et la grosse demeure ne représentent plus un gage de bonheur.
Si vous êtes du genre à chercher à vous dépasser, à vouloir explorer et sortir des sentiers battus, je vous invite à plonger dans les récits de Sarah Marquis. Son authenticité transparaît dans ses écrits et ses réflexions profondes sur la nature humaine bouleversent et ouvrent l’esprit. C’est franchement plaisant de se laisser toucher par son audace et de constater à quel point on est souvent son propre frein. J’aime bien découvrir ces grands explorateurs version moderne. Ça brasse, ça déroute mais ça titille aussi. Bonne lecture!
Photo : Unsplash | Artem Bali