Savourer chaque moment

Warren Wong

Ah! Quelle belle fin de semaine. Le soleil était au rendez-vous et le froid a laissé place à une température clémente, favorisant les sorties. Il était temps diront certains. J’en ai profité pour aller courir à l’extérieur samedi, malgré un mélange de neige et de flaques d’eau au sol. Le simple fait d’avoir le soleil brillant dans le ciel compensait pour les désagréments de la chaussée. À ce stade-ci, la carence en vitamine D surpasse tout! Et que dire de ma petite randonnée d’hier dans de beaux sentiers blancs où couraillaient les petits suisses et écureuils.

La luminosité reprend ses aises et c’est pour le plus grand bonheur de tous. Ça fait au moins un sujet de consensus. Car il se font rares, ces sujets où tout le monde est d’accord et personne ne s’obstine. Quoi que je suis certaine qu’en cherchant un peu, je trouverais un ou deux bougons sur Facebook qui trouvent que ça fait trop de lumière, le soleil avec tout ce blanc…

Parce oui, le réseau social populaire permet à tout ceux qui ont comme sport favori de tout critiquer de se laisser aller allègrement. Sans parler du phénomène du donneur de leçon ou de l’interprétation facile (et erronée) des propos d’un parfait inconnu mais qu’on juge bon de remettre à sa place. J’en ai encore été témoin alors que je demandais simplement des recommandations pour mon futur voyage, sur un groupe réservé.

Je trouve particulièrement étrange cette tendance à se permettre de juger les autres sans les connaître et à commenter tout et son contraire. Il me semble que notre temps et notre énergie valent mieux que cela, non? Bref, si vous lisez un commentaire sur une publication, pensez-y à deux fois avant de démarrer un débat. La plupart du temps, tout cela est futile et insignifiant. Allez prendre une marche, ce sera plus bénéfique pour tous…

Il y a, malgré tout, un aspect pratique à ce vaste réseau. On peut demander des conseils et des recommandations à son entourage ou à des groupes spécialisés en quelques clics. Il faut bien sûr se garder de prendre tout au pied de la lettre mais le flot de suggestions vous donnera un aperçu des possibilités. Bien entendu, on peut faire des recherches sur le Net et analyser les 3 millions de résultats obtenus. Mais l’expérience humaine surpassera toujours l’algorithme à mes yeux.

Malgré tout, dans ce contexte, je me base toujours sur cette citation :

« Exige beaucoup de toi-même et attends peu des autres. Ainsi, beaucoup d’ennuis te seront épargnés. »

Confucius

J’essaie donc, ainsi, de ne pas me laisser perturber par toutes ces discussions belliqueuses qui pullulent et nuisent à la zénitude générale. Ou, comme on dit, j’en prend et j’en laisse. Si ça dégénère, je m’éloigne et je ne joue pas à la médiatrice. Parce que, honnêtement, si la chicane est entamée, les intentions sont bien souvent malsaines et très égocentriques. Heureusement, dans mon cercle d’amis, la tendance semble plutôt aux échanges cordiaux.

Bref, j’ai profité de ces belles journées pour faire le plein et le vide. Je me suis remplie de bonheur et de paix par ce soleil radieux et cet air pur, et j’ai vidé ma tête des tracas, des préoccupations et de l’anticipation inutile. J’essaie de focaliser mon attention sur mon prochain voyage plutôt que sur les journées qu’il reste à l’hiver. Relativiser, ça sert à ça aussi vieillir. Je vois le 40 arriver à grands pas et je me vautre dans mon déni. Parce que ça ne fait pas mal, parce que j’ai envie de savourer chaque journée de ma vie et parce que, au bout du compte, l’âge, ce n’est qu’un nombre. C’est dans la tête que ça se passe, que ça compte. Et dans ma tête, je suis encore jeune et fringante, prête à danser sous la pluie et à rire, encore et encore.

Photo : Unsplash | Warren Wong

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