Drôle de question? Pas tant que cela… En fait, je parle d’attendre avant d’oser, attendre pour se gâter, attendre avant de faire ce qu’on aime, attendre avant de changer de boulot, attendre avant de quitter une personne qui ne nous rend pas heureux. Attendre avant de se choisir. Car, oui, bien souvent, on laisse les choses aller, espérant que magiquement, ça se règle tout seul. Mais, bien souvent, on se fait souffrir et on peut blesser les autres.
Ces dernières années, j’ai appris à m’écouter plus, à entendre la petite voix de mon instinct, à déceler les signes de stress ou d’anxiété qui remontaient. Et j’ai aussi appris à agir face à cette prise de conscience. Quand je ne suis pas confortable dans une situation, je tente de rééquilibrer les choses. Et si cela signifie de mettre fin à une relation, de quitter un lieu, de devoir définir mes limites plus clairement, je le fais.
Le pire c’est qu’on le sait. C’est avant de faire le saut que c’est stressant, pas après. Après, c’est souvent le soulagement, ce sentiment de légèreté d’être enfin libéré d’un poids. Et malgré qu’on ait déjà expérimenté ce cycle, on hésite toujours. Ce fameux compagnon de vie : le doute. On doute de soi dans tout, on tergiverse. Et si je me trompais? Et si je n’avais pas su écouter attentivement? Si j’avais raté un élément?
Il faut vraiment apprendre à se faire confiance et arrêter de trop réfléchir. Souvent, le hamster mental parle trop pour nous laisser percevoir la sensation dans nos tripes, nous permettre de saisir le cri du cœur ou l’appel au calme de notre âme. Et je peux vous dire que j’excelle dans l’art de trouver des justifications à tout. Quand mon cerveau décide de s’emballer pour noyer dans une mer de mots une émotion inconfortable, je peux facilement me laisser berner.
Heureusement, on m’a appris ces derniers temps à détecter ce mécanisme de défense afin de pouvoir l’apaiser. Ce tourbillon ne fait qu’un écran de fumée métaphorique devant ce que je ne veux pas ressentir : le malaise, la peine, la colère… Tout comme quand une décision est prise et assumée, je me sens soudainement libérée, rassérénée. Parce que l’envahissement d’une émotion n’est jamais agréable et, parce que, sentir qu’on lâche prise est une sensation nettement plus bienfaisante.
Avant, j’avais l’impression que je devais contrôler mes émotions, qu’il me fallait être dure envers moi-même pour y arriver. Aujourd’hui, j’ai compris que cette intransigeance face à moi-même ne faisait qu’encourager mes mécanismes. Quel soulagement! L’emprise de mon hamster s’amenuise petit à petit pour laisser place à une belle spontanéité, à cette conscience bienveillante qui me permet d’être moi.
Alors, pourquoi on attend? Parce qu’on a peur. Peur de se tromper, d’être jugé, d’être rejeté. Mais, au lieu d’avoir peur, il faut essayer. Premièrement, tout le monde a le droit de se tromper. C’est notre égo qui a peur de cela mais je vous le promets, ça ne fait pas mal 😉 Notre orgueil peut prendre une petite claque mais il va comprendre qu’on doit faire des erreurs pour grandir.
Deuxièmement, si on est jugé, c’est peut-être qu’on ne fréquente pas les bonnes personnes. Car, entre vous et moi, nos vrais amis nous acceptent comme on est, avec nos défauts, nos égarements et nos belles anecdotes à raconter! Si quelqu’un nous juge ou nous évite parce qu’on a fait des choix qui ne lui conviennent pas, basta! Cette personne ne nous méritait pas. Il faut vraiment cesser de vouloir plaire aux autres. La seule chose qu’on devrait vouloir, c’est s’aimer soi-même. Car, c’est à partir de là, seulement, qu’on pourra être aimé pour ce qu’on est réellement.
Photo : Unsplash | Nathan Dumlao