Être vrai pour vrai

Jon Tyson

Ces temps-ci, j’ai la chance de rencontrer des gens de partout, de tous les styles, de tous les niveaux de conscience. Parfois, certaines rencontres me font réaliser à quel point j’ai besoin de vrai dans ma vie, d’authenticité, de sincérité et de vérité. Quand je croise quelqu’un qui est superficiel, déconnecté de soi, égoïste ou narcissique, c’est comme une crise d’urticaire : impossible à ne pas ressentir. J’ai maintenant un radar à faux je crois…

Malheureusement, il y a encore beaucoup de gens qui vivent en superficie de leur vie, de leur âme. Vous savez, ceux qui préfèrent rabaisser les autres pour se valoriser, parler de leurs exploits, tenter de toujours avoir raison, qui ne vous posent jamais de question sur vous et qui vous coupent la parole? Ce type d’interaction m’agresse et bien souvent, je coupe court à cela, préférant être seule qu’en mauvaise compagnie.

Mais quand j’ai la chance de rencontrer une personne apte à être là, ici et maintenant, dont le regard est franc et doux, qui se passionne pour la vie, qui s’intéresse, qui n’a pas un ego démesuré et qui a envie réellement de faire connaissance, ça me nourrit beaucoup. Bien souvent, je ne vois plus le temps passer, la fatigue accumulée disparaît et j’ai l’impression d’être à la bonne place.

Être un humain, c’est ça. C’est faire face à différents types de gens, c’est se confronter, c’est devoir choisir et recevoir, c’est s’ouvrir au risque d’être déçu, c’est oser sortir des zones connues pour aller à la rencontre de gens différents. Mais plus on vieillit, plus, je crois, on décèle le vrai du faux et on peut mettre nos énergies dans ce qui nous semble valoir la peine. Quand on est plus jeune, on vivote, on est souvent peu centré et on n’a pas le bagage pour détecter les « vampires d’énergie ».

Heureusement, en expérimentant, on affûte ses outils, on devient plus mature et on s’en fait moins avec ce que les autres pensent de nous. Il faut dire qu’à force de se cogner le nez, n’importe qui apprend! Mais je dirais que c’est dans les belles relations riches qu’on retient le plus, qu’on se crée des repères par rapport à ce qu’on veut. Quand la connexion est si forte que la parole n’est plus nécessaire, en amitié comme en amour, ça donne une dose de confiance en soi et la force d’affronter toutes les épreuves.

En cette ère de réseaux sociaux et de fausses amitiés virtuelles, j’ai particulièrement envie de revenir à l’essentiel, au vrai, au senti, au contact humain en chair et en os. Tout le monde peut jouer un jeu derrière un écran, faire trois choses en même temps, peser ses mots. Mais en vrai, on est soi, on a le non-verbal, le ton, le regard, le sourire… Tous ces petits détails qui enrichissent un échange et qui donnent beaucoup d’informations sur l’état de notre interlocuteur.

On se révèle plus en personne par notre être que par nos paroles. Étrangement, en ligne, plusieurs sont prêts à révéler des détails croustillants de leur vie (ou de leur corps) car ils se sentent moins vulnérables. Pour ma part, j’ai besoin de la vraie chaleur humaine pour me mettre en confiance et je n’ai pas ce besoin absolu d’approbation de mes pairs sur la toile. Je partage sans attentes, mais plus ça va, plus j’oublie de consulter ces réseaux virtuels.

Être vrai, c’est un objectif de vie qui se travaille à tous les jours. Et je crois que plus on tend vers cela, plus on rencontre des gens passionnants, on attire vers soi ceux qui ont les mêmes ambitions humaines : être heureux. Pas riche de biens et d’argent, riche de relations, d’expériences, d’émotions. À mes yeux, ça vaut tout l’or du monde…

Photo : Unsplash | Jon Tyson