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Les trouvailles de mai

the Bialons

Qui dit retour de voyage dit décalage horaire ou, en langage commun, jetlag. Et je peux vous dire que j’ai le jetlag assez intense depuis mon retour d’Italie. Mon système a très bien enregistré le rythme vénitien, il l’a même adopté allègrement (trop). Alors peu importe à quelle heure je vais au lit le soir, à 4 h, c’est immanquable, je tourne dans mon lit, complètement éveillée et dans l’impossibilité de retrouver le sommeil. La joie…

Le seul avantage que j’ai trouvé dans ce désagrément (parce que oui, j’aime trouver du positif dans tout), c’est que ça me donne beaucoup de temps pour rattraper les émissions que j’ai manquées en mon absence et en découvrir de nouvelles. Et je suis tombée sur une merveilleuse perle disponible sur tou.tv : fourchette. Cette courte web-série propose une trame dramatico-romantique constituée en fait d’une adaptation du blogue littéraire de Sarah-Maude Beauchesne, Les Fourchettes. Et c’est particulièrement bon. Je vous invite à visionner ce petit bijou lors de la prochaine journée pluvieuse (qui arrivera assurément).

Autre découverte qui occupe mes insomnies : le bouquin Avec pas une cenne proposé par un collectif d’auteurs et qui rassemble les récits de voyage de quatorze personnes, sous la direction littéraire de Mélissa Verreault. « Défier la routine, confronter ses peurs, rencontrer l’âme sœur, donner un sens à sa vie, célébrer la fin d’une époque ou le début d’une autre, dépenser l’argent qu’on n’a pas, oublier ses ratages et fuir ses déceptions : voilà autant de raisons d’enfiler son sac à dos et de partir à l’autre bout de la planète pour voir si on y est. »

Et bien sûr, pour ma part, qui dit voyage dit lecture chick lit. Petit plaisir coupable que j’assume pleinement, ces lectures légères et souvent un peu quétaines me permettent de m’évader, de ne pas réfléchir et de me divertir à souhait. Et j’ai lu trois livres qui ont très bien comblé ce besoin d’évasion.

Première lecture : Cupidon a des ailes en carton, de l’auteure Raphaëlle Giordano, qui nous avait offert « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une ». Du pur bonbon, des rebondissements à souhait, une histoire rocambolesque à peine crédible mais si savoureuse qu’on se prend au jeu avec grand plaisir. Histoire d’amour teintée de folie et de scénarios absurdes : amenez-en!

Valérie Chevalier nous revient avec son nouveau bouquin : Tu peux toujours courir. Le récit de deux amies qui collectionnent les fréquentations mais s’investissent rarement en profondeur jusqu’à ce que, bien entendu, le bonheur surgisse là où il n’était pas attendu. Humour et autodérision sont au rendez-vous dans ce roman drôle et rafraîchissant.

Et finalement : L’allégorie des truites arc-en-ciel, premier roman de l’ancienne athlète de tennis Marie-Christine Chartier. Une belle finesse dans son écriture et une histoire qu’on a tous l’impression de connaître : la fine ligne entre l’amitié et l’amour entre un homme et une femme. Ici illustré entre deux jeunes personnages, ce scénario met en lumière l’importance de la communication mais aussi de s’analyser soi-même dans ses sentiments et de faire preuve d’honnêteté.

Bref, avec tout cela, vous devriez trouver de quoi vous satisfaire pour les prochaines semaines. Avec l’été qui s’installera éventuellement, j’aurai assurément d’autres suggestions littéraires pour vous. Restez à l’écoute, et d’ici là, profitez du beau temps pour ajouter quelques plantes qui attirent les oiseaux, les abeilles et les papillons dans votre jardin. Parce que c’est si beau et si nécessaire, et que la nature est la seule à ne rien nous demander en retour de ce qu’elle nous offre. Ou peut-être juste qu’on la respecte.

Photo : Unsplash | the Bialons

Revenir à son rythme

De retour depuis samedi sur notre territoire, je vogue encore entre deux eaux. Mitigée entre le plaisir de retrouver le confort de mon petit cocon à moi et la nostalgie des beautés italiennes, je reviens tranquillement, à mon rythme. Ce tempo qui a été le mien, d’ailleurs, dans ce beau périple. Partir seule, c’est aussi cela. Se permettre d’y aller à sa façon, sans compromis, en se laissant bercer par son instinct (et la météo).

Il y avait longtemps que je n’avais pas eu ce plaisir d’apprécier la lenteur, le calme, la douceur des matins sans pression ni contraintes. Un horaire vide, aucun plan, aucune obligation. Le bonheur! Certains me diraient que ça fait peur, tant d’inconnu, mais dans ma vie structurée au quart de tour, j’ai besoin de ce saut dans le vide pour apprécier le reste de l’année. C’est mon équilibre, le poids dans la balance qui me permet d’affronter les défis constants de nos vies débordantes d’engagements.

J’ai vu tant de belles choses que mon esprit peine à faire le tri, à rassembler, à mémoriser. Mais l’important, c’est ce que mon cœur a ressenti, ce que mon âme a perçu et tout ce qui s’est imprégné en moi. Me « perdre » dans les rues de Venise a sans aucun doute été un élément important de la qualité de mon voyage. Une fois les repères enregistrés, on peut se laisser aller comme rarement ailleurs. Car, en réalité, il est impossible de s’y perdre et jamais je ne considérerais comme une perte de temps un détour impromptu dans cette merveille unique.

Tristement, j’ai vu beaucoup de gens passer un temps fou avec leur téléphone intelligent à la main. Comme si le fait de ne pas savoir exactement où ils étaient les angoissait. J’ai personnellement préféré m’habituer à ce manque de structure plutôt que de m’accrocher aux outils technologiques. Paradoxal pour une travailleuse du numérique comme moi. Mais quand je décroche, je décroche.

J’ai lu beaucoup, sur les terrasses, dans des parcs et un peu partout. Parce que la lecture permet ce lâcher-prise complet et amène l’esprit à s’ouvrir pour accueillir. J’ai visité des lieux indescriptibles tant ils sont majestueux. L’histoire, le passé si présent, l’impression d’être si petite dans toute cette immensité, ça permet de relativiser.

Les italiens ont cette faculté d’être dans le moment présent. Surtout à Venise où la vie est particulière : aucune voiture, seuls les vaporettos servant de transport en commun circulent dans les canaux. Mais j’ai préféré marcher pour découvrir les trésors cachés et pouvoir m’arrêter quand l’envie me prenait de déguster gelato, pizza, pasta et vino… Sortir du circuit officiel pour découvrir par soi-même les petites perles de Venise : bonheur assuré!

Mon coup de cœur entre tous est sans aucun doute la fabuleuse île de Burano. Ses maisons colorées, ses petites rues coquettes et sinueuses, ses fleurs et ses vélos à profusion… L’endroit rêvé pour s’arrêter, mettre sa vie sur pause et s’enraciner, se connecter. Cette petite visite d’un jour m’aura donné de l’énergie pour les mois à venir. C’est lorsqu’on explore de tels endroits qu’on réalise à quel point la vie ici peut être stressante et imposante. Mais on peut toujours se rappeler ces moments où le temps semble s’être arrêté pour nous donner l’opportunité de vivre pleinement, sans compromis.

Un simple au revoir

Slava Bowman

Il n’y a pas si longtemps, quelques années à peine, je ne partais pas de chez-moi sans avoir vérifié les chemins à emprunter pour me rendre à ma destination ainsi que les possibilités de stationnement une fois sur place. Mon anxiété m’étouffait et me contrôlait au point que l’inconnu d’un lieu me donnait mal au ventre. Et c’est grâce à la thérapie que j’ai pu, avec le temps, calmer ce monstre intérieur pour apprendre à me faire confiance et, surtout, réaliser que personne ne sait toujours tout sur tout et que, dans le fond, c’est normal parfois d’être perdue.

Dans les prochains jours, je m’envolerai, seule, pour l’Italie. Sans plan précis, sans itinéraire ultra organisé. Je sais où je vais, je sais où je loge. Le reste, ce sera à l’instinct. Et, étrangement, ça ne m’effraie pas, ça ne me procure pas d’angoisses profondes ni d’urticaire. En fait, ça me libère, ça m’inspire et ça me permet de partir l’esprit ouvert et libre de contraintes.

J’avais ressenti, déjà, ce besoin lors de mon périple en Espagne sur le chemin de Compostelle. Cette envie irrésistible de décrocher de ma vie, temporairement. Un détachement nécessaire, salvateur. Aller voir ailleurs de quoi j’ai l’air, aller me tremper dans une mer de possibilités différentes. Tenter de me plonger dans un autre contexte pour voir comment je me sens.

Cette fois-ci, j’ai choisi une destination que plusieurs considèrent romantique et je me suis fait demandé souvent pourquoi j’allais visiter Venise, cette ville si charmante, sans compagnon de voyage. Probablement que, dans les raisons qui me poussent à faire ce choix, c’est qu’il y a une part de moi qui aime aller à contre-courant, je ne le cacherai pas. Mais aussi, parce que je sais qu’en y allant seule, je pourrai faire et voir tout ce que j’ai envie, sans influence, sans compromis.

Et parce que la lecture du roman Petite mort à Venise m’a bouleversée et imprégnée d’un désir profond d’aller me perdre dans ces canaux mythiques, calmes et historiques. Cette lenteur, ce passé chargé et cette vie aux antipodes de notre empressement quotidien m’appellent sans que je puisse concrètement expliquer pourquoi.

Mais ça aussi, je l’ai appris. Il n’y a pas toujours une raison logique, pragmatique. Un élan du cœur ne s’explique pas toujours en mots. Le ressenti vaut autant sinon plus qu’une explication raisonnée. Alors, je ne réfléchis pas, je m’écoute, tout simplement.

Je reviendrai sans doute chamboulée de mes découvertes comme à chacun de mes voyages. Je suis une grande sensible malgré mon métier d’analyste et ma fougue bien présente. Les monuments, les palais, les mosaïques viendront illuminer mon esprit et les bons vins, les plats savoureux et la chaleur du peuple italien sauront assurément me ravir.

Je pars confiante d’y trouver mon bonheur, de m’y sentir bien et d’être en mesure de savourer chaque minute de ces vacances bien méritées. Vous vous douterez que je prendrai une petite pause d’écriture « publique » pour me concentrer sur mes notes plus personnelles, mais c’est avec un immense plaisir que je vous retrouverai, plus inspirée que jamais à mon retour.

Soyez sages, mais pas trop, soyez vous-mêmes, dans vos couleurs, vos émotions et vos envies. Écoutez-vous, respectez-vous. C’est ce qui fait que le monde est bon et beau. Sur ce, je vous dis, arrivederci e ci vediamo presto.

Photo : Unsplash | Slava Bowman

Voir le monde pour mieux se voir

Marco Secchi

À entendre toutes les mesures d’évacuation et les avertissements ces derniers jours, je me sens privilégiée d’être dans une zone sèche. Certains diront que ceux qui se trouvent dans ces quartiers ont choisi de plein gré de s’y installer mais, on le sait, ce sont des situations exceptionnelles. Alors rien ne sert de se traiter d’imbécile et de critiquer les choix des autres. Je préfère l’empathie à l’attaque personnelle, particulièrement quand des gens vivent des moments difficiles.

Dame Nature se fâche, elle nous fait sentir toute la pression qu’on lui met sur le dos. C’est difficile de lui en vouloir, on n’a pas été particulièrement sympathique avec elle ces dernières années. Elle cherche à retrouver son équilibre et cela implique, parfois, des débordements comme on le vit ces temps-ci.

Drôle de timing, je pars à Venise dans quelques temps. Cette ville qui se fait « inonder » fréquemment, mais bâtie de façon à pouvoir accueillir cette crue aisément. J’aurais voulu le prévoir, je n’aurais jamais pu faire mieux. Mais j’ai si hâte d’aller m’y perdre, de sillonner les rues, d’admirer l’architecture italienne et, bien sûr, de savourer les délices gourmands. Se déconnecter de sa routine, il n’y a rien de mieux pour faire le plein d’énergie.

Ce samedi, j’ai eu le bonheur d’avoir un brunch avec de précieux amis et on a justement eu des échanges sur le fait de prendre soin de soi, sur le besoin de chaque personne de se ressourcer, pour être disponibles aux autres mais aussi pour rester soi-même. C’est facile de s’oublier dans une relation d’entraide, c’est un piège de tenter de remonter le moral des autres au point où on oublie le nôtre.

Mais, par expérience, on peut perdre pied et quand on est par terre, ceux qu’on a aidé ne sont souvent pas en mesure de nous rendre la pareille. Ce n’est pas pour rien que, dans les avions, on dit toujours aux parents de mettre leur masque avant de mettre celui de leurs enfants. Mais on a tous des réflexes et des mécanismes de défense incrustés qui nous empêchent parfois d’agir de manière logique. Les émotions, c’est très fort.

On a tous notre parcours, notre vécu et nos blessures. C’est facile de conseiller ou de juger mais défaire des mécanismes ancrés si profondément, ça demande du temps, de l’énergie, une dose massive de volonté et, parfois, de l’accompagnement. Pour changer ses lunettes, on va voir l’optométriste. Mais notre vision biaisée par notre chemin de vie nécessite parfois d’avoir recours à un guide, une personne qui nous exposera nos failles et nos besoins qu’on ne voit plus.

Je partirai sous peu fêter mon anniversaire au loin, pas parce que je fuis ma vie mais bien parce que j’ai envie de sentir que je suis capable de me trouver ailleurs, loin de mon confort, et d’être heureuse et sereine comme j’aspire à l’être. Il faut parfois se plonger dans un défi personnel pour grandir et c’est une première étape. Comme la vie nous donne toujours des petits challenges, je n’ai pas encore tout préparé, je vais courir un peu cette semaine pour finaliser mes valises et mes derniers achats. Mais ce petit marathon pré-départ, ça fait aussi partie de l’expérience, du lâcher-prise nécessaire.

Et comme me disait mon amie, je ne pars pas dans le fin fond de l’Afrique. À part quelques essentiels, le reste peut aisément se régler sur place. Mais, une habituée comme moi à tout planifier doit lâcher la bride un peu, penser aux bases et faire confiance à la vie. Je débarquerai en Italie le cœur léger, l’esprit ouvert et les jambes prêtes à marcher pour humer, voir, admirer et ressentir toute cette énergie enrichissante. La vie est courte, il faut en profiter. Et pour compenser les émissions du gros Boeing qui m’y amènera, j’achèterai mes crédits carbones sagement. Sur ce, Ciao!

Photo : Unsplash | Marco Secchi

L’authenticité ou le plaisir d’être soi

Clay Banks

Dernièrement, je discutais avec un ami sur la façon qu’ont les gens de se présenter aux autres, aux premières impressions et à cette connexion avec soi qui semblent difficile pour plusieurs. Que ce soit lors d’une entrevue pour un emploi ou un mandat, pour un rendez-vous galant ou une simple réunion de famille, on a un certain contrôle sur ce qu’on projette. Les vêtements, la façon de serrer la main, le sourire, l’énergie qu’on dégage : on ne peut peut-être pas avoir une emprise concrète sur ce que les gens retiendront de nous mais on peut tout de même aider sa cause.

Prendre soin de soi, c’est aussi être conscient de son image. Je ne parle pas ici de se « pimper » et de jouer un personnage. Mais un décolleté trop plongeant peut miner une crédibilité autant qu’être overdressed alors il faut être conséquent avec ses choix. Oui, on a la liberté de porter ce que l’on veut et, aujourd’hui, on a démocratisé la mode. Mais ce n’est pas parce que les pantalons de coton ouaté sont revenus au goût du jour que ça justifie de les porter pour un entretien d’embauche…

On le dit souvent, à raison : tout est une question de gros bon sens. Il faut trouver l’équilibre entre liberté et contexte. Vous n’iriez pas courir un marathon en talons aiguilles (quoi qu’il existe un record pour cela mais bonjour le confort!) alors pourquoi ne pas s’adapter à la situation dans d’autres sphères? Notre langage aussi en dit long, autant les mots que l’on choisit que notre langage non verbal. Se donner un faux accent, tenter d’utiliser des mots qui ne font pas partie de notre vocabulaire régulier (fait vécu), ça paraît. Tout autant que notre posture qui peut s’avérer être une parodie de soi-même…

J’ai rencontré des hommes lors de premiers rendez-vous qui tentaient de faire le beau, de bomber le torse, de se vanter d’exploits inventés ou de vouloir être mieux que leur perception d’eux-mêmes. Mais, malheureusement, ça se solde souvent par un gros malaise car tout ce que j’ai retenu de ces rencontres, c’est un mal de vivre intense et un inconfort d’être soi qui, je vous le dis, n’impressionne personne.

J’ai compris qu’il est préférable d’être soi-même et de ne pas plaire, que de vouloir tant plaire qu’on en perde qui on est. Les femmes qui « beurrent » trop épais peuvent en devenir vulgaires tout autant que les hommes qui jouent trop aux gros machos. Le je-me-moi a vite tendance à taper sur le gros nerf, tout comme les gens trop timides qu’il faut « gérer » pour éviter un silence absolu. Mais si la personne est elle-même et a une certaine estime, ça coule bien, peu importe le niveau de sociabilité. L’important c’est de choisir le bon monde pour interagir et éviter de tenter de trop se sortir de sa zone. Comme on dit, une girafe dans un musée, c’est pas idéal…

J’ai souvent entendu des gens me dirent qu’une fois qu’ils ont intégré le fait qu’être soi est plus gagnant que de s’adapter en permanence, leur vie s’est mise à aller mieux. C’est comme de voir les choses plus positivement. Tu en entends parler, tu trouves ça ben ésotérique et farfelu. Mais quand tu commences à l’appliquer au quotidien, tu ne saurais dire pourquoi, mais tu sens un vent de changement. Et, au bout du compte, tu te balances du pourquoi du comment, tant que ça marche!

Alors, à votre prochaine rencontre humaine, que ce soit une date, la première rencontre des beaux-parents, une entrevue ou un simple rendez-vous ordinaire, soyez vous-mêmes et ne tentez pas de plaire à tout prix. C’est souvent là qu’on fait les pires choix et on risque aussi de rester pris dans un carcan qui ne nous convient pas du tout. L’authenticité, c’est une valeur qu’on perd avec tout cet embellissement du quotidien. Mais qui devrait rester à la mode pour toujours.

Photo : Unsplash | Clay Banks