Posts by "trouv" — Page 71

Une fin de vie programmée

Nolan Issac

Ces jours-ci, phénomène banal mais oh combien frustrant de la vie moderne : ma machine espresso rend l’âme, tranquillement. Après cinq ans de loyaux services, elle semble être en fin de vie, réclamant sa retraite à grand coup de lenteur et de toussotement. Comme si livrer un café était devenu au-dessus de ses forces. Problème de riche, me direz-vous? En quelque sorte oui, mais je dirais surtout que c’est un enjeu de société que l’obsolescence programmée de nos bébelles.

Cinq ans, c’est si court dans une vie. Si on calcule que je devrais me procurer un nouvel appareil à tous les lustres, et donc disposer de l’ancien, ça en fait des déchets, même s’ils sont récupérés par l’écocentre. Et je ne comprends pas comment on peut concevoir des produits avec une si courte durée de vie. Ce n’est pas comme si j’avais négligé le nettoyage ni fait une utilisation excessive. On peut clairement considérer cela comme un usage normal dans mon cas.

Je parle de cet article de cuisine mais mon four grille-pain a vécu la même tragédie deux ans auparavant et je sens que mon réfrigérateur ne survivra pas au-delà des deux prochaines années. Après la laveuse qui a rendu l’âme l’an dernier, je me sens dans un cycle perpétuel de remplacement. Il n’y a jamais de fin puisque chaque élément de l’écosystème trouve son moment pour mourir.

Je déteste savoir que je vais produire des déchets, même s’ils sont sagement démontés et recyclés, même si on en dispose de la façon la plus louable possible. Ça demeure, au final, un nouvel achat, une consommation excessive d’objets. Je m’ennuie du temps où les réfrigérateurs duraient vingt ans et qu’ils allaient terminer leur vie au chalet ou dans le sous-sol, pour « la bière et la liqueur ». Les vieilles chaînes stéréo qu’on voyait survivre, vestiges d’une époque révolue, les meubles-télévisions qui prenaient la moitié du salon et qui nécessitaient un léger coup de poing sur le dessus pour retrouver leurs ondes d’antan…

Je suis nostalgique et c’est rare, mais je le suis de cette époque où les entreprises se forçaient pour créer pour le long terme, où la fidélité des clients se mesuraient autrement que par le nombre de courriels de colère envers des produits toujours plus fragiles. Je me souviens du premier baladeur qu’on pouvait réparer soi-même, des voitures qui ne comportaient aucune technologie, ou si peu, et que n’importe mécanicien pouvait restaurer et des appareils de cuisine qui se transmettaient de génération en génération, grâce à une qualité de confection exceptionnelle.

Certains me diront que je n’ai qu’à m’en passer, que ce n’est pas primordial dans une vie d’avoir un café au lait tous les matins et ils ont bien raison. Mais ça fait partie de mes petits plaisirs de la vie et on est loin d’un gadget superflu pour faire des boissons gazeuses à la maison. Ça a beau constituer un certain luxe, il me semble que ce n’est pas normal de dépenser quelques centaines de dollars tous les cinq ans parce que le mécanisme n’est pas assez robuste pour perdurer au-delà de ce délai.

C’est un exemple parmi tant d’autres et je suis convaincue que les parents peuvent raconter une panoplie d’histoires de jouets qui se sont brisés prématurément et ont créé beaucoup de peine à leur progéniture. Je n’ai pas la solution mais je me questionne sérieusement sur notre pouvoir, en tant que consommateur, sur ces entreprises qui produisent de plus en plus, avec de moins en moins de souci de qualité. Acheter, c’est voter, dit-on. Alors, pour qui votons-nous dans ce cas?

 

Photo : Unsplash | Nolan Issac

Célébrer!

Element5 Digital

Depuis déjà plusieurs jours, on nous bombarde de publicités sur Noël, sur la période des festivités qui s’amène, on nous invite à festoyer en famille et entre amis, on nous explique le fonctionnement de Nez Rouge pour nous raccompagner en toute sécurité… Bref, on nous invite à célébrer allègrement, sans retenue, autant dans les dépenses que dans le plaisir. Mais, est-ce que tout cela est nécessaire et est-ce vraiment cela la notion même de célébration?

J’ai comme le sentiment qu’on a un peu perdu le sens même du mot célébrer, ou plutôt qu’on lui accorde un sens trop axé sur la consommation. À la base, le simple fait d’être là, vivant et pleinement conscient, c’est déjà en soi une célébration. Célébrer les facultés de son corps de pouvoir se mouvoir, de nous mener là où on le désire, de répondre à nos intentions et de nous garder dans l’action me semble très pertinent.

Célébrer la vie, qui bouillonne autour de nous et en nous, qui nous propulse, qui nous anime, qui nous transporte à chaque jour, ça me paraît nécessaire. Car tous n’ont pas cette même énergie, cette même vitalité. Célébrer le fait d’être en santé, de pouvoir se nourrir à notre faim, de pouvoir travailler, marcher librement, s’exprimer sans gêne, dans un monde sécuritaire et ouvert. Célébrer la beauté des gens qui nous entourent…

Actuellement, on célèbre beaucoup sans raison, ou pour les mauvaises raisons. Parfois, parce qu’une fête officielle se pointe dans notre agenda, tout simplement. Mais on ne sait plus réellement ce qu’on glorifie, et en réalité, on s’en fiche un peu. On dit souvent que toutes les occasions sont bonnes pour fêter de toute façon… Mais si on s’y attarde un peu, on trouvera un nombre interminable de raisons de festoyer, de remercier la vie, d’encenser notre existence.

Entrechoquer nos verres pour autre chose que le simple fait que c’est Noël, prendre le temps de savourer chaque seconde passée avec nos proches, se ressourcer de cette énergie positive, faire de cette période autre chose que juste un gros party de fin d’année. Et, loin de moi l’idée de vous juger pour vos nombreuses réunions de famille et d’amis. Voyez votre monde et serrez-les dans vos bras! Mais faites-le en pleine conscience, en étant vraiment là, mentalement.

Célébrez la vie qui vous nourrit intérieurement, par les rencontres que vous avez faites dans l’année et qui vous ont marquées, par les lectures et autres apprentissages qui ont alimentés votre esprit, par la beauté de la nature que nous ne chérissons pas assez. Je nous trouve particulièrement chanceux de vivre ici, dans tout cet espace riche et fourni, et je crois qu’on prend tout cela un peu trop pour acquis…

Alors, célébrons, oui, mais de manière mature et sereine, dans la pleine conscience et la gratitude, d’avoir la chance qu’on a, d’avoir la capacité d’en profiter. Certains me diront que c’est cliché et qu’en fin d’année, on veut simplement décrocher et pouvoir faire la fête sans se prendre la tête. Mais, pendant quelques secondes, imaginez-vous que tout cela disparaît, que vous vous retrouvez du jour au lendemain, seul et démuni… Ne seriez-vous pas nostalgique de cette belle période facile et empreinte de légèreté?

On a toujours l’impression que tout est éternel mais ce n’est pas le cas. Alors apprécions ce que l’on a à sa juste valeur et fêtons avec le cœur à la bonne place, bien connecté aux gens qui nous entourent. Soyons généreux et empathiques pour ceux qui n’ont pas la même chance que nous. Ouvrons-nous pour qu’aucune amertume ne puisse teinter les fêtes de qui que ce soit. Et si, en cours de route, vous sentez que vous n’êtes pas dans les meilleures dispositions, je vous suggère une petite méditation. C’est plus efficace que le meilleur des Bordeaux et, en prime, vous n’aurez pas mal à la tête…

 

Photo : Unsplash | Element5 Digital

La fête du partage

Simon Maage

Voilà, nous sommes le 1er décembre, on peut enfin parler de Noël sans se faire lancer des tomates. Je blague un peu mais j’ai eu quelques commentaires concernant mon sapin de Noël déjà fièrement exposé à la mi-novembre et j’entends souvent des gens dire qu’ils sont irrités par le fait qu’on en parle de plus en plus tôt. Désolés de vous décevoir, mais moi, j’aime Noël et je m’assume pleinement.

Il y a quelque chose de féérique et de magique avec cette fête. Les enfants rêvent à tous ces possibles présents, les soirées de fête se succèdent, les maisons sont décorées et mêmes les villes, maintenant, s’y mettent et agrémentent le paysage pour mettre de l’ambiance. On a peu l’occasion de voir autant de mobilisation et de participation des citoyens et des municipalités, ce travail en commun, cette collaboration pour embellir et répandre la magie de Noël.

Bien sûr, les plus grincheux me diront que pour beaucoup, ça ne fait que mettre en lumière leur solitude ou leur difficulté mais je crois que c’est surtout une opportunité pour tous de faire le bien, d’aider justement ceux pour qui c’est moins facile ou joyeux. J’en connais plusieurs qui vont dans les CHSLD ou autres centres pour personnes âgées et qui vont faire des câlins, écouter, accompagner et divertir. Pour d’autres, c’est d’aller faire du bénévolat à La Moisson pour que les paniers de Noël soient prêts à temps.

Beaucoup d’actions sont possibles et si vous n’avez pas le temps, investissez un peu et donnez. C’est en grande partie ainsi que je tente de rendre à la société le bonheur qu’elle m’apporte, de redonner au prochain et de faire mon petit plus dans ce monde pas toujours parfait. Faire des boites de denrées non périssables, acheter des cadeaux pour des enfants défavorisés, donner des sous à toutes les guignolées que je croise sur ma route, offrir des cartes de souhaits avec des billets de loto à des inconnus dans des centres d’aide pour leur permettre eux aussi de rêver et d’avoir le cœur léger quelques instants.

Je pense que c’est un des aspects que j’apprécie le plus de cette période festive : l’entraide. C’est véritablement vers la fin de l’année que tout le monde retrousse ses manches pour donner un petit coup de main de plus, pour faire cet effort supplémentaire qui peut changer la vie d’une personne. C’est beau, c’est généreux, c’est lumineux comme moment et si tout le monde met la main à la pâte, on peut réellement faire changer les choses.

Au lieu d’acheter plein de cadeaux pour les enfants de nos familles, si on en réservait quelques-uns pour des gens qu’on ne connaît pas, qu’on permettait à chaque enfant de remettre un cadeau à un jeune inconnu qui en a besoin, ça démontrerait peut-être des valeurs plus humaines que la surconsommation et le luxe… Car on va se le dire, on vit quand même dans un coin du monde sécuritaire et on n’a pas vraiment besoin de tous ces bidules. On peut très bien vivre sans tout cela et au lieu d’encourager les compagnies multimilliardaires, on pourrait aussi choisir d’aider une entreprise locale en achetant ses produits.

Bref, Noël, c’est une occasion pour faire le bien, dans tous les sens du terme. Voir ses amis et sa famille et passer de bons moments ensemble, partager, donner, offrir, encourager, accompagner, aimer, soutenir… C’est la période où on peut le plus interagir avec notre communauté, où les bras sont ouverts pour se réchauffer, où la notion de partage prend tout son sens. Partageons nos festivités, soyons solidaires et ouverts d’esprit. Laissons le rationnel de côté quelques instants et permettons-nous, un peu, de croire encore au Père Noël…

 

Photo : Unsplash | Simon Maage

Tout est dans le sourire

Pietro De Grandi

Ce matin, je ne sais pas pourquoi, mais une phrase de Bob Marley me trottait dans la tête au réveil : La plus belle courbe d’une femme, c’est son sourire. Ne me demandez pas pourquoi j’ai émergé de ma douce nuit avec ces paroles, je n’en ai aucune idée. Et je crois que je préfère ne pas trop creuser le sujet car mes rêves sont toujours un peu étranges et disparates.

Mais je sais que cette phrase, je l’ai vue et entendue à maintes reprises, je l’ai lue fréquemment dans des articles traitant de la violence des propos envers les femmes, du jugement constamment porté sur l’apparence et l’image. Tout le monde s’entend pour dire que ce n’est pas le poids sur la balance qui qualifie une femme, qui la rend plus ou moins belle, qui fera en sorte qu’elle sera attirante ou non.

Pourtant, encore aujourd’hui, j’ai vu une panoplie de commentaires sur l’habillement de telle artiste, des courbes de telle chanteuse, de la prise de poids de telle personne… Comme si c’était inévitable de parler de la robe plutôt que de la personnalité. Et que dire des chirurgies esthétiques qui font vivre les journaux à potins? Ce n’est ni l’habillement, ni l’allure, ni le nombre d’abonnés Facebook qui définit une personne mais malheureusement, on accorde beaucoup d’importance à ces futilités.

On s’exclame quand une de nos vedettes locales ose se présenter sans maquillage et s’afficher au naturel mais pourtant, c’est ainsi qu’elle est née, non? Ce n’est pas barbouillée et vêtue de véritables œuvres d’art de la mode qu’elle est arrivée dans notre monde. C’est nue et naturel! Alors pourquoi accorde-t-on autant d’importance à cette sacro-sainte image lisse et pimpante plutôt qu’aux qualités brutes et innées?

La beauté dépend beaucoup plus de comment on se sent que de ce qu’on revêt. L’étincelle dans le regard ne vient pas du manteau griffé mais de la petite touche de magie qui vient du cœur, du bonheur ressenti, de l’estime de soi, de la compréhension de notre valeur. Souriez-vous tous les jours dans le miroir et aimez-vous. Vous verrez qu’à force de le faire, votre cerveau y croira. Parce qu’il n’y a rien de plus fort que notre amour propre. Aucune publicité ne pourra battre le pouvoir de votre propre vérité.

La société met la barre toujours plus haute en termes de standards de beauté et d’expectatives. On devrait faire ceci ou cela, se permettre juste assez mais pas trop, pour ne pas décevoir, ne pas détonner, ne surtout pas choquer ou sortir trop de la zone féminine. Mais on est qui on est et on devrait plutôt le célébrer au lieu de tenter de le cacher. C’est quand on est soi qu’on est heureux et qu’on rayonne. Pas quand on est constamment dans la privation, dans l’empêchement, dans la rigidité.

On en vient à se convaincre qu’on doit absolument être bien habillée, maquillée, épilée et coiffée pour se sentir belle mais la beauté, elle vient de l’intérieur, pas de la carapace qu’on entretient. Se respecter et s’aimer telle que l’on est, c’est difficile quand la tendance est dans le paraître mais c’est beaucoup plus bénéfique. Et quand on choisit cette voie, le reste finit par venir tout seul. On en vient à être respectée pour ses convictions, pour sa force et pour son authenticité.

Si on accorde plus d’importance à l’amour qu’on porte à soi-même qu’aux commentaires gratuits qui nous sont servis, on se construit au lieu de se défendre. Sourire au quotidien en appréciant sa vie et s’aimer pour ce que nous sommes et non pour ce que les autres pensent de nous, ça rend la vie beaucoup plus belle. Et, dans le fond, ce qu’on considère parfois comme nos défauts sont en réalité nos éléments distinctifs. C’est ce qui nous donne notre style, notre propre couleur…

 

Photo : Unsplash | Pietro De Grandi

Vous êtes qui, vous?

Jacob Ufkes

Est-ce qu’on se connait vraiment? Je veux dire, est-ce que, personnellement, on sait clairement qui on est soi-même? Et les autres? Est-ce qu’on s’intéresse sincèrement aux gens qui nous entourent? Ces questions peuvent sembler étranges ce matin mais quand je regarde autour de moi, j’ai par moment l’impression qu’on a perdu la faculté de s’intéresser aux autres, tout comme celle de prendre le temps de se connaître.

On passe notre temps à courir, à faire des listes, à essayer d’accomplir tout ce qu’on a prévu dans une journée. Comme si, plus on en faisait, meilleur on était. Et pourtant, les adeptes du Slow-tout vous le diront : on ne gagne rien à vouloir en faire trop. Ou, je dirais même, qu’on arrive seulement à s’épuiser et à surcharger notre mental.

Je réalise qu’à force d’être bombardée d’information inutile et futile, mon cerveau s’habitue à ne plus accorder de l’importance à ce qu’il reçoit. Comme s’il savait que ce n’était pas pertinent. Le problème, c’est que ça peut devenir un réflexe généralisé, que peu importe ce qui survient, la réaction est la même. On n’a qu’à regarder tous ces gens incapables de passer 2 minutes sans vérifier leur cellulaire pour comprendre que la capacité du cerveau à s’auto-gérer commence sérieusement à être déficiente.

Il faut faire un effort pourtant pour se garder alerte, pour couper les mauvais réflexes, pour cesser de se laisser emporter par le comportement usuel qui prévaut en société. Traîner un bouquin est déjà un bon exercice en soit mais le Jedi des transports en commun sera celui qui restera simplement en contact avec la foule ambiante, sans appareil, sans musique, sans rien qui le replie sur lui-même. Ça semble si banale comme attitude et pourtant on en voit de moins en moins. C’est presque devenu louche…

Mais quand on se concentre toujours sur le virtuel, sur autre chose que le monde qui nous entoure, on finit par ne plus le voir, ne plus l’entendre, ne plus le sentir. Je repense à cette expérience, samedi, au restaurant, en attendant mon amie. Un homme d’une cinquantaine d’années était assis à la table à côté de moi. Il attendait lui aussi l’arrivée de son acolyte. Et j’ai senti toute son impatience, son désarroi devant cette solitude imposée.

Et vous savez ce qu’il m’a dit? Il s’est justifié de ne pas pouvoir utiliser son téléphone puisque sa batterie était morte… Comme si c’était anormal et qu’il devait expliquer pourquoi il ne faisait pas comme tout le monde. Et on ne parle pas ici d’un fameux millénial dont on critique toujours les comportements… On parle d’un homme tout ce qu’il y a de plus standard, probablement avec une belle carrière et une jolie famille heureuse.

Tout le monde est devenu un peu déconnecté du vrai pour être connecté au virtuel. Et j’ai l’impression que l’effet pervers de ça, c’est que notre attention est moins complète quand on est avec notre monde, nos proches, noms amis, notre famille. On sait qu’il se déroule, pendant ce moment, plein de choses dont on n’est pas au courant. C’était pourtant ainsi avant mais on n’avait aucune façon de le savoir sauf d’y être. Alors qu’aujourd’hui, en un clic, on voit tout ça sur Facebook. Et certains en deviennent obsédés…

J’ai un peu peur des fois de ce qu’on va devenir à force de vivre en parallèle de nos vies. Je pense sincèrement qu’il faut se questionner sur nos comportements et faire l’effort de mettre de côté le virtuel pour se connecter au réel, aux vraies personnes que l’on côtoie. Oublier ce que l’on ne voit pas et ouvrir nos yeux et notre cœur sur ce qui est, ici et maintenant. C’est pas mal plus beau, il me semble. Non?

 

Photo : Unsplash | Jacob Ufkes