Posts by "trouv" — Page 72

Avoir le temps…

NeONBRAND

Petit message que j’ai vu passé ce matin et qui m’a bien fait sourire, tant dans sa pertinence que dans son humour : If you have time for Facebook, you have time for yoga. Je l’ai aimé d’emblée car c’est applicable à une multitude de choses pour lesquelles on dit souvent ne pas avoir assez de temps. Pour faire, accomplir ou explorer de nouvelles avenues ou s’adonner à nos activités favorites, il faut impérativement se réserver du temps. Et comme on le sait, il n’y a que 24 heures dans une journée.

Mais depuis l’avènement des réseaux sociaux, on perd un temps précieux à glaner devant notre écran, que ce soit sur le téléphone, la tablette ou l’ordinateur. Et, en réalité, ça ne nous est, bien souvent, d’aucune utilité. C’est une véritable perte de temps brut. Aucun retour sur investissement. Pire que la télévision qui peut tout de même nous apprendre quelque chose quand le sujet en vaut la peine. Voir des vidéos de chats, des fake news, des petits articles légers et des trucs faciles, ça ne bonifie pas beaucoup une vie.

Et le pire, c’est que même si je le sais pertinemment, je continue de le faire tout de même… C’est comme devenu un réflexe de regarder le fil d’actualités. Et à lire les articles sur le sujet, on comprend que les algorithmes nous proposent des contenus typiquement selon nos goûts, comme pour renforcer nos convictions. Véritable cercle vicieux, on reste pris dans ce cycle et on doit se forcer pour en sortir.

Varier ses sources d’information est bien entendu une bonne stratégie mais on en vient à douter de la pertinence de tout quand on sait à quel point la manipulation est omniprésente dans les médias. J’en conclue parfois qu’il vaut mieux s’en tenir loin ou, du moins, ne rien prendre trop au sérieux. Dans un monde idéal, on passerait plus de temps sur des sites « sérieux » que sur Facebook mais encore là, qui croire, à qui faire confiance?

La leçon derrière tout cela me semble être de prendre du temps pour soi, à la base. Un esprit sain dans un corps sain. Et un esprit sain et allégé, ça réfléchit mieux, ça décèle plus rapidement les mensonges et les nouvelles douteuses. Rampart contre le cynisme, la prise en charge de nos vies m’apparait comme une solution durable. Nul besoin de lire mille et un articles sur la santé pour savoir que bouger et bien s’alimenter nous éloigne des problèmes, des médecins et des pilules…

Encore là, plus facile de rester sur son sofa à faire défiler des vidéos Youtube ou des nouvelles de peu d’intérêt que de mettre ses souliers et d’aller courir. Pourtant, je peux en témoigner, le bien-être ressenti après une sortie est cent fois plus grand que celui de consommer outrageusement de l’information inutile. Il faut par contre une certaine dose de volonté.

Ce sujet revient souvent sur mon blogue car je trouve qu’on manque cruellement d’initiatives pour encourager les gens à sortir de leur bulle. Voir tout le monde sur son téléphone abrutissant me décourage et j’ai parfois envie de crier pour les sortir de leur torpeur. On s’en va où, la tête penchée, le dos arqué, absorbé par des futilités alors que le monde tourne autour de nous?

Si on a tant de temps pour regarder tout ça, on en a pour aider notre prochain, pour participer à la vie active, pour bouger, pour lire, pour apprendre et pour grandir, mentalement. Il suffit de s’ouvrir les yeux, de lever la tête, de regarder les gens dans les yeux, de vouloir les connaître. C’est tellement plus gratifiant et enrichissant d’entrer en contact avec de vrais humains plutôt que de regarder un inconnu jongler avec des chats quelque part, dans un coin perdu du monde, qu’on ne visitera jamais, autrement que via notre écran…

 

Photo : Unsplash | NeONBRAND

Miroir, miroir…

Bekah Russom

Que voyez-vous quand vous regardez dans le miroir? Avez-vous l’impression d’y voir une inconnue, de ne pas connaître vraiment la personne qui vous est présentée? Ou êtes-vous plutôt fière du reflet, de ce que vous êtes devenue, de ce doux visage souriant devant vous? Êtes-vous capable de soutenir votre propre regard, d’avoir sur vous la vision indulgente que vous préconisez pour les autres?

Cette fin de semaine, j’avais quelques emplettes à faire et j’ai assisté à une scène qui m’a fait réaliser à quel point on peut être terriblement dur envers nous-mêmes. Une mère et sa fille magasinaient des vêtements pendant que je tentais en vain de trouver les mitaines parfaites. L’objectif de leur quête me semblait être un manteau d’hiver pour la progéniture mais c’est surtout l’échange qui a retenu mon attention.

La jeune fille pointait systématiquement des manteaux trop courts, trop minces ou trop peu au goût de sa mère. Chaque choix se faisait retourner, aucune possibilité ne trouvait écho. Tout était incorrect, inadéquat ou ridicule si je me fiais au discours de la mère. En levant les yeux, j’ai croisé le regard de celle qui tentait en vain de faire plaisir à sa mère sans avoir l’air trop fou à l’école devant ses camarades. Et j’y ai vu une détresse et une tristesse déconcertantes.

Je me suis souvenue de l’ingratitude de cette âge, ce moment dans la vie où on ne sait pas trop qui on est, cette période atroce où nos bras sont trop longs, où notre corps se transforme à chaque jour et où on voudrait tant que la vie soit facile. Et c’est tout ce que j’ai lu dans ces yeux, le désarroi et l’incompréhension de ce qui se déroulait autour. Je n’ai pu m’empêcher d’entendre (il faut dire que le ton était particulièrement haut perché) mais surtout de me rappeler les tourments de l’adolescence.

Entendre cette jeune fille dire d’elle-même qu’elle a l’air d’un tonneau alors qu’elle devait peser 100 livres tout au plus, j’ai trouvé ça troublant. Comment se fait-il qu’on se laisse ainsi diminuer par notre propre cerveau? Est-ce un mal nécessaire ou n’y a-t-il pas moyen de bâtir notre estime autrement que par les années qui passent? Est-ce que notre société est à ce point nocive pour que chaque jeune fille naisse avec les gènes de l’autocritique extrême?

L’histoire, dans ce cas-ci, s’est bien terminée, en quelque sorte. Un compromis a été trouvé, la crise a été évitée, la mère et la fille ont trouvé un terrain d’entente et le tout s’est terminé dans un gros câlin familial. Mais je sais qu’il s’en fallait de peu pour qu’il en soit autrement. Et je suis restée avec un goût amer dans la bouche, une impression qu’on a raté quelque chose. On a tous vécu cette période, certains mieux que d’autres, mais personne n’agit pour que ça change, ou si peu le font.

Et, des années plus tard, beaucoup d’entre nous ont toujours ce sentiment mitigé face à leur propre corps, à leur propre personnalité, à leur talent, à leur valeur. Des gens regardent systématiquement leur reflet dans les portes du métro alors que d’autres le fuient comme la peste. Et pourtant, ce corps, ce visage, nous suivra toute notre vie. Alors au lieu de combattre ou de se voiler la face, pourquoi ne pas s’accepter, s’aimer tel que l’on est?

On ne parle pas ici de narcissisme mais de bienveillance, d’amour de soi, de respect et d’empathie. Prendre soin de soi, ça implique aussi l’acceptation de son corps et de ses petits travers. Ce corps nous a mené fièrement où nous sommes rendus, on devrait donc l’honorer plutôt que le détester ou le critiquer. Alors, je vous le demande, à quoi pensez-vous quand vous regardez dans le miroir?

 

Photo : Unsplash | Bekah Russom

Gare à la consommation impulsive!

rawpixel.com

Et oui, c’est déjà le retour du vendredi fou, notre version du black Friday américain. Cette journée de rabais et d’aubaines peut devenir vite une source de stress pour quiconque consomme de manière compulsive et trouve toujours une bonne raison pour acheter. J’ai fait partie de ce clan pendant longtemps et même aujourd’hui, en voyant les publicités dans la Presse+ et sur Facebook, ça me travaille.

Depuis un bout, je me suis désabonnée des nombreuses infolettres de magasins pour cesser d’être constamment sollicitée et influencée. J’ai compris que je n’avais besoin de rien mais que je me créais des besoins au fur et à mesure que les promotions rentraient dans ma boîte de réception. Comme on dit, si on le voit pas, ça n’existe pas. Donc, ma première barrière à la surconsommation est de ne pas faire entrer virtuellement chez-moi la tentation.

Par contre, il peut être judicieux de profiter de cette journée où on « casse les prix » si on a un réel besoin ou si on veut faire nos emplettes de Noël à l’avance. Mais encore là, il faut vraiment vérifier si les prix n’ont pas été gonflés avant le rabais, si ce sont des produits de qualité, si c’est vraiment nécessaire et utile dans notre vie, si le destinataire du cadeau sera satisfait (les retours sont en conséquence du rabais en général et rendu au 26 décembre, il sera peut-être trop tard)… Bref, avant d’acheter, on doit se questionner, être certain de notre achat et faire nos devoirs.

Si vous êtes comme moi et que vous n’aimez pas les foules, le magasinage en ligne peut être très tentant. Bien installé confortablement dans notre foyer, ça peut être une approche intéressante pour magasiner mais le manque de proximité avec les objets affichés sur l’écran peut donner une impression différente et nuire à notre discernement. Par expérience, je sais que ça peut sembler moins grave d’acheter en ligne, on n’a moins l’impression de dépenser, caché derrière l’écran de notre iPad. Mais ce sont les mêmes dettes, les mêmes montants qui s’accumulent. On n’a juste pas une vendeuse qui nous dit merci et bonne journée à la fin…

Il faut être prudent dans notre consommation car ça peut devenir un piège. J’ai acheté récemment un manteau de qualité en seconde main pour me rendre compte après quelques semaines que je n’étais pas confortable dedans. Et bien devinez quoi? Je suis prise avec car je ne peux ni le retourner ni le revendre sur le site d’où je l’ai acheté. Donc on peut ainsi accumuler beaucoup d’objets dans nos maisons dont on ne se sert jamais. On n’a qu’à penser au contenu de nos armoires de cuisine qui, bien souvent, ne sert qu’en partie.

Bref, je n’ai pas de solution miracle à vous fournir aujourd’hui ni de trucs infaillibles puisque chaque personne est différente et consomme à sa façon. Mais je sais qu’en général, dans la société, il y a un certain problème avec l’achat impulsif et non justifié. Déjà, d’en être conscient, c’est un grand pas. Cesser de se mettre la tête dans le sable, être alerte et prendre le temps de se demander pourquoi on achète, ça peut nous éviter quelques faux pas. Respirer, aller faire un petit tour pour voir si, vraiment, on en a réellement besoin, si ce n’est pas juste une impulsion malsaine… Avoir une liste à la base, ça aide mais même là, on peut se créer des besoins inutiles.

Soyez vigilants, apprenez à vous connaître et pensez à toutes ces années sans l’objet de votre convoitise pour voir si vraiment votre vie était moins belle sans celui-ci. Je sais, ça peut sembler extrême, mais je peux vous jurer que ça m’a évité quelques dépenses inappropriées. Je ne suis pas parfaite, j’ai encore mes faiblesses et j’évite l’autoflagellation. Mais pour chaque achat dont je ne suis pas fière, je donne à Renaissance pour qu’au moins, les moins nantis profite de mes erreurs. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on ?

 

Photo : Unsplash | rawpixel.com

Ma douce folie

Katerina Radvanska

Hier, j’ai fait quelque chose que j’avais peine à croire moi-même. Le genre de coup de tête euphorisant qui vous fouette mais vous donne aussi l’impression de sortir de votre zone de confort… Je me suis inscrite au demi-marathon de Laval qui aura lieu le 3 juin 2018. Juin 2018, comme dans un peu plus de 6 mois… Juin 2018, comme dans : c’est pas demain mais c’est si proche en même temps !

Avant de le faire, j’ai presque demandé la permission de ma coach, celle qui m’accompagne dans ce périple sportif entrepris il y a un peu plus d’un an. Et j’ai souri devant sa réponse car elle a plus confiance en mes capacités que moi-même. Et, avec un peu de recul, j’ai réalisé tout le chemin parcouru, sur le plan physique en premier lieu, mais aussi et surtout, au niveau psychologique. J’ai appris plus sur moi en foulant le bitume qu’en faisant bien d’autres activités soi-disant introspectives.

J’ai appris que je pouvais persévérer. Ça peut sembler drôle dit comme cela mais j’ai souvent abandonné des sports ou des activités dans ma vie car je ne progressais pas assez vite ou parce que je me blasais rapidement. Mais quand on est bien guidé, quand on se donne les outils nécessaires à une évolution constante, quand on cesse d’écouter ses peurs et qu’on use d’une certaine naïveté, on peut se rendre loin.

J’ai aussi appris que, malgré beaucoup de conseils médicaux et de possibles diagnostics, la personne qui connait le mieux mon corps, c’est moi-même. Il y a quelques années, on me prédisait un avenir de pilules et de rendez-vous récurrents, de tests désagréables et intrusifs et de régime strict. Et, fidèle à moi-même et à ma tête de cochon de taureau endurci, j’ai décidé qu’il en serait autrement. Et c’est ce qui m’a mené à découvrir Sylvie, cette marathonienne souriante et motivante qui me propulse et déboulonne les mythes et fausses croyances qui me font toujours craindre le pire.

J’ai compris que je devais cesser d’avoir peur de tout, que mon égo avait une aussi grande gueule que moi mais que je pouvais le faire taire et foncer. Que je devais apprendre à me faire confiance profondément et intimement. Que ma relation avec moi-même se vivait à chaque pas, à chaque nouvelle course, à chaque nouveau défi. Qu’au-delà des performances et des temps réalisés, il y avait le bonheur vif et intense de se sentir en vie. Et que personne, ni même moi, ne pouvait me priver de cela.

J’ai finalement appris que malgré un horaire chargé et des responsabilités de femme célibataire, entrepreneure, propriétaire d’une maison, malgré le froid, la pluie, la glace, la neige, la chaleur, la grisaille, le brouillard, le vent et tous les facteurs qui peuvent être vite décourageants, il y a et il y aura toujours du plaisir à courir. J’ai réalisé que beaucoup de gens ne comprendront pas cet entêtement et cet investissement de temps et qu’au bout du compte, si ces gens me jugent, c’est peut-être parce qu’ils n’ont pas d’affaire à être dans ma vie.

Au bout du compte, on fait des choix dans la vie et ceux-ci trouvent leur source dans notre cœur. Quand je décide quelque chose, c’est parce que je le sens au fond de moi, parce que je sais que c’est bon pour moi, que ça m’apportera un bien-être. Sinon, je ne le choisis pas. Et même si, par moment, ça peut sembler fou, farfelu, inatteignable ou complètement cinglé, si je le sens, je le fais.

Dans le fond, j’ai appris que je suis belle, que je suis bonne, que je suis fine et que je suis capable. #jesuisbbfc

 

Photo : Unsplash | Katerina Radvanska

Le silence est d’or

Char Beck

J’ai parfois l’impression qu’on est constamment sollicité, que nos sens nous envoient une quantité phénoménale de messages et d’informations et que les stimuli ne cessent de nous appeler à réagir. Et si vous êtes comme moi, par moment, vous avez besoin de calme et de silence, de quiétude, autant autour qu’à l’intérieur. Une overdose, ça peut aussi arriver sans drogue…

J’ai quitté Montréal car j’en avais assez du bruit constant et incessant qui parvenait à mes oreilles. Les klaxons, les sirènes, les fêtards qui parlent forts tard le soir, les bourdonnements, les cris… Pour certains, ce bouillon sonore les motive, pour moi, ça devenait agressant. Étant née en campagne, disons que mon échelle de tolérance n’est pas la même qu’un urbain de nature. J’aime la ville mais à petite dose.

Mais j’ai aussi réalisé à quel point beaucoup de gens ont peur du silence. Toujours ce bruit de fond sonore via la télévision, la radio, la musique pour combler le vide auditif. Le silence agit comme un miroir, nous permet de voir réellement comment on se sent, comment on va, ce qui nous préoccupe, nous dérange ou nous réjouit. Et si on ne veut pas savoir, il faut enterrer ces sensations par un stimulus externe.

J’aime le silence autant que la solitude, même si parfois j’ai envie d’une ambiance de fond. J’aime pratiquer mon yoga sur une trame appropriée, sans voix, sans éclat mais plutôt une atmosphère favorisant la détente, un petit air doux et envoutant qui aide à faire fuir les pensées persistantes. Mais je sais qu’un jour, après des années de pratique, je pourrai opter pour le silence, qu’il me sera suffisant pour m’apaiser.

Je suis de celles qui adorent aller dans le bois, pour savourer cette pureté visuelle autant que sonore. Le moindre craquement d’une branche résonne sur ce fond vide de son. Chaque élément de la nature prend sa place et n’est pas dérangé ou enterré par le vrombissement d’un moteur. La nature prend ses aises et s’installe, confortable et immuable. Et c’est d’un réconfort enrichissant. Immanquablement, ça me calme, ça m’enracine, ça chasse tous mes soucis et mes préoccupations. Je me sens dans mon élément, entouré de cet univers pur, de ce silence, de cette source de vie.

On dit souvent que la parole est d’argent, le silence est d’or. Ça signifie en fait que parfois, il vaut mieux se taire, que notre silence a plus de valeur que notre parole. Ma professeure de yoga nous disait hier que si le mot qu’on s’apprête à prononcer n’est pas plus beau que le silence, on devrait s’abstenir. Et j’ai l’impression que cette philosophie mériterait d’être mise en pratique par nos politiciens et beaucoup de gens, influents ou non.

J’ai le sentiment qu’on parle beaucoup pour rien dire dans notre société, comme si on voulait absolument faire sortir de notre tête toutes les pensées qui y passent. Pourtant, nos mots n’ont pas le même poids que nos actes. Le silence est souvent bien plus éloquent que la parole, se taire requiert fréquemment plus d’efforts que de parler. Dire tout haut n’est pas toujours la solution et quand on considère tous les conflits et les mésententes qui règnent, j’ai l’impression que beaucoup de mots n’auraient jamais dus atteindre la bouche de leur orateur.

Il y a des moments pour se taire, et des mots que l’on doit dire. C’est un art de savoir quand ça vaut la peine, de savoir quelle posture adopter. Mais choisir est un droit et personne ne peut nous imposer d’écouter, de tolérer ou d’endurer. On peut toujours se retirer, comme je le fais dans la nature, pour s’apaiser et se ressourcer. Le silence est une richesse qui j’espère ne sera jamais en voie de disparition.

 

Photo : Unsplash | Char Beck