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Expérimenter pour mieux comprendre

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Depuis le 1er janvier, je n’ai consommé aucun alcool, défi que j’ai décidé de me lancer un peu sur un coup de tête après 3 gros partys dans le temps des fêtes. Mais en fait, ça faisait un bout que j’y réfléchissais. En y pensant plus profondément, j’ai réalisé à quel point l’alcool joue un rôle pervers dans notre société. Je m’explique…

L’alcool se veut actuellement une drogue légale dont on peut abuser sans restriction, autre que la conduite en état d’ébriété. Il n’y a aucune limite à la quantité de bouteilles de vin que vous pouvez acheter à la SAQ, ni de bières au dépanneur. En fait, l’état vous encourage presque à le faire puisqu’au minimum il récolte les taxes et, dans le cas de la société d’état, vous engraisser les coffres collectifs. On peut en quelque sorte qualifier le vin et les spiritueux de taxe volontaire.

Dans nos vies, l’alcool est relativement bien perçu, annonciateur de fêtes, de célébrations ou de rendez-vous doux. On lui consacre une place de choix et on l’utilise pour décompresser après une journée difficile, lors d’un moment de déprime ou de remise en question. On excuse les abus de certains lors de réjouissances, on trouve même de nouveaux remèdes à la gueule de bois. Et pendant ce temps, Éduc’alcool tente de faire passer son message, péniblement.

Décider de ne pas consommer, c’est aussi confronter les autres à leur propre consommation. Lors d’un souper entre amis récemment, j’ai apprécié l’effort de mes hôtes de ne pas boire de vin en ma présence. Ils ont plutôt choisi des cocktails et m’ont servi des verres d’eau gazéifiée agrémentée de fruits pour leur donner un air plus festif et moins fade.

Quand je dis que je ne bois pas en ce moment, je vois les yeux de mes interlocuteurs s’écarquiller, comme si je venais de dire que je changeais d’orientation sexuelle… Et pourtant, je considère la consommation d’alcool comme un choix éminemment personnel. Il ne faut pas obligatoirement avoir un problème pour décider de faire une petite cure.

Depuis mon dernier verre, le soir du 31 décembre, en regardant le byebye, je me sens remplie d’une énergie nouvelle, je n’ai jamais mal à la tête ni de lever du corps difficile. Je savoure plus mes repas puisqu’ils ne sont pas pervertis par le goût du vin. Pas que j’en buvais à chaque repas, ne craignez rien, mais, particulièrement la fin de semaine, j’aimais bien prendre l’apéro. Et j’ai réalisé qu’on goûte moins bien quand on a pris de l’alcool. C’est peut-être psychologique mais en tout cas, je déguste mieux de ce que j’ingère en ce moment.

Ça a aussi eu un bel effet sur mes performances en course à pied. Moins d’inflammation, moins de lourdeur, meilleure acquisition de masse musculaire. L’entraînement se fait moins péniblement et ma motivation se conserve mieux. Je pourrais continuer ainsi longtemps, je n’y vois que des avantages physiquement…

Et mentalement, j’ai vraiment réalisé à quel point l’alcool est une béquille pleinement tolérée dans notre monde stressé. On en voit partout, on ne compte plus les personnages à la télé qui terminent leur dure journée par un verre de rouge ou un scotch. C’est chic, ça donne du style et de l’assurance…

Bref, cette fin de semaine, j’ai réalisé l’impact de ce choix sur ma vie et je compte bien me servir de cette expérience pour mieux consommer à l’avenir. Je ne deviendrai pas abstinente, surtout pas après avoir découvert les vins natures et biologiques qui ont un effet beaucoup moins néfastes sur mon système. C’est aussi une certaine passion que j’ai développée et je n’ai pas envie de me priver de ce petit plaisir. Mais je compte bien appliquer le bon vieux dicton : la modération a bien meilleure goût.

 

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La richesse du coeur

Evan Kirby

En cette matinée aux airs de printemps, je lisais La Presse+ dans le confort de ma résidence de la rive-nord. Et j’ai été interpellée par le dossier sur l’endettement des Québécois. Je dis interpellée mais je devrais plutôt dire troublée. Comment en est-on arrivé là? Est-on à ce point naïf ou inconscient? Vivons-nous dans un monde de licorne, dans le déni le plus total de la réalité qui nous frappe?

Nous n’avons jamais été aussi endettés même si une bonne partie de ce fardeau est constituée par une hypothèque. Le marché immobilier stagne et si une hausse des taux hypothécaires survenait, je ne suis pas certaine que tous arriveraient à y faire face. On a aussi cette fâcheuse habitude de vouloir tout acheter, ici et maintenant. On est si peu dans le moment présent, mais quand il est question de sortir sa carte de crédit, on ne peut pas l’être plus. On ne pense pas à l’impact ni au futur, on pense à notre petit plaisir égoïste, right now!

C’est très paradoxal tout ça car on est assez brillant pour comprendre la situation, pour voir que quelque chose ne va pas. Et en lisant les récits de situations financières étouffantes qu’on nous présente dans le quotidien ce matin, il devient crucial de se sortir la tête du sable et de faire face à la musique. On ne connaît rien, ou si peu, en finances personnelles, pour la majorité des gens en tout cas.

J’ai dernièrement fait l’exercice de scruter à la loupe mes relevés de cartes de crédit. Et oui, j’ai des vacances de Noël vraiment divertissantes 😉 Mais c’est à cette période de l’année que j’aime procéder à ce type de revue de ma consommation, bien au chaud dans ma demeure. Et malheureusement, je n’ai pu que constater que je n’ai pas été sage. Le père Noël n’aurait pas dû me donner de cadeaux… puisque je me les suis payés moi-même tout au long de l’année!

La tendance du voisin gonflable ou du « c’est en spécial donc je peux l’acheter » nous incite à dépenser plus que nécessaire. On surcharge nos maisons comme nos cartes de plastique aveuglément mais si un incident survient et nous prive de revenus pendant une certaine période, on n’est pas outillé pour assumer. Mais pourquoi vit-on si dangereusement? C’est comme marcher sur un fil de fer au-dessus d’un précipice sans protection… Et je parle au « on » car je crois qu’on a tous une part de responsabilité dans ce constat collectif.

Quand je pense à Mme David qui, on le sait maintenant, quitte la vie politique pour des raisons de santé, je crois qu’on devrait tous prendre une leçon de la sagesse dont elle fait preuve. Savoir faire face, écouter son cœur, accepter la situation… Quand j’écoutais son discours de départ, je me disais qu’elle manifeste une maturité trop rare chez nos politiciens. Et en la voyant relater le climat d’agressivité et d’urgence constante qui plane à l’Assemblée nationale, je la comprends d’avoir choisi de partir.

Mais cette ambiance qu’elle décrit, elle est présente partout autour de nous. On n’a plus besoin d’allumer la télévision ou la radio pour être exposé, entre autres, à de la publicité. On a sous les yeux, rivés sur nos appareils mobiles, un flux permanent de sollicitation en tout genre, du plus subtil au plus frappant. Une promotion par-ci, un nouveau produit par-là, une nouvelle étude, un nouveau discours… Et en quelques clics, on peut commander ce nouveau gadget, cette nouvelle crème, ce nouveau livre… C’est virtuel mais pourtant si réel.

Je nous souhaite d’avoir la lucidité de Mme David, celle de se déconnecter de la frénésie pour retrouver la vraie vie, celle qui est palpable, celle qui nous touche au cœur, celle qui nous réconforte. Dans ces moments chaleureux, on a moins envie de consommer. On vit le moment présent, le vrai. On se sent plus libre. Et on se sent plus riche, intérieurement.

 

Références :

Endettement des québécois – Une bombe à retardement

Endettement des québécois – Des dettes comme mode de vie

 

Photo : Unsplash | Evan Kirby

25 trucs écolos

Jonathan Pielmayer

Je sais, je sais, je dénonce souvent les listes qui énumèrent des trucs pour nous faire sentir coupables. Mais cette fois-ci j’ai choisi de vous partager une série de trucs que j’ai réussi à intégrer dans mon quotidien afin de mieux respecter l’environnement. Ce n’est pas une liste vide de sens, c’est basé sur mon expérience.

On a souvent tendance à se décourager devant les efforts que peuvent exiger certains changements dans notre vie de tous les jours, déjà bien remplie mais je me dis que si j’y suis parvenue, vous devriez être en mesure d’en ajouter quelques-uns dans votre routine sans trop sacrer 🙂

  1. Filtre au charbon et bouteille d’eau réutilisable : parfois, l’eau de notre robinet goûte le chlore et ça nous déplait mais au lieu d’acheter ces grosses cruches d’eau à mettre sur un distributeur ou pire, ces milliers de petites bouteilles d’eau en plastique que vous allez jeter/recycler, je vous suggère les filtres au charbon (exemple Brita). C’est très efficace et cela vous permettra de remplir des bouteilles réutilisables. D’ailleurs, je vous encourage à en trainer toujours une avec vous pour éviter de vous retrouver à sec (jeu de mot matinal !)
  2. Capuchon élastique en tissu lavable ou au pire en plastique à la place du fameux « Saran » : si vous êtes un peu paresseux, Dollorama vend des espèces de chapeaux (comme des chapeaux de douche) pour mettre sur vos plats au frigo au lieu de prendre du Saran que vous allez jeter après usage unique. Encore mieux, il s’en fait maintenant en tissu lavable !
  3. Éponge lavable au lieu de jetable ou débarbouillette : pour vous nettoyer le visage, de grâce, évitez les lingettes jetables. Vous pouvez acheter des éponges en coton que vous pourrez laver, ou une débarbouillette, ou encore mieux, vos mains !
  4. Chandelle maison : en décembre, j’ai suivi un atelier de confection de chandelles et j’avoue que c’est très plaisant et surtout, beaucoup plus écologique que les chandelles chimiques achetées dans les magasins. Et ça fait de très jolis cadeaux à offrir 🙂
  5. Bouillon de légumes avec retailles : vous cuisinez et vous jetez constamment des pelures et retailles de légumes ? Gardez-les ! Vous pouvez avoir un sac dans le congélateur dans lequel vous accumulez vos retailles et quand il est suffisamment plein, vous faites un bouillon avec ces « surplus ». Voyez comment ici.
  6. Jus et purée de pommes maison : j’ai découvert récemment comment faire du jus et de la compote de pommes avec les pelures. Très simple, ces bases serviront dans des recettes futures.
  7. Serviettes de table en tissu : on jette tellement de choses que je me suis demandé un jour ce qui était simple à remplacer. Les serviettes de table en tissu sont très faciles à utiliser pour remplacer les jetables, elles sont franchement plus belles et se trouve aisément. Aucune excuse.
  8. Sac de magasinage : celui-ci, je l’ai mis car j’ose espérer que vous en avez tous une bonne quantité dans la voiture et la maison et que vous ne partez jamais sans eux. Simple petit rappel…
  9. Tasse à café réutilisable : même si vous n’avez pas le temps de faire votre café à la maison le matin, ou que vous en buvez plusieurs par jour, avez le réflexe de trainer votre tasse. Certains cafés vous offrent même un rabais si vous l’apportez pour la faire remplir 😉 Et ça évite des milliers de verres jetés aux ordures.
  10. Réutiliser les emballages cadeau : j’essaie le plus possible de donner des cadeaux dans de beaux sacs que les gens auront envie de réutiliser. C’est plus écologique que le papier qu’on déchire et qu’on jette. Et le sac devient parfois un cadeau en soit !
  11. Ne jamais jeter de l’eau : je suis un peu intense à ce niveau-là mais je n’aime pas jeter de l’eau. S’il me reste un fond de verre, je le verse dans une plante. Je garde tous les fonds d’eau dans des arrosoirs pour éviter de gaspiller. C’est facile à intégrer comme habitude. Quand je pense aux gens dans le monde qui n’ont pas d’eau potable et à la quantité que nous gaspillons ici, j’ai honte.
  12. Jardiner : vous n’avez peut-être pas le pouce le plus vert qui soit mais au prix que l’on nous vend les fines herbes fraîches en épicerie, 2 ou 3 plants en pot vous feront économiser beaucoup. C’est facile à entretenir, délicieux et vous aurez toujours sous la main vos saveurs préférées. Gageons que vous aurez encore plus envie de cuisiner quand l’odeur du basilic croisera vos narines 😉
  13. Suspendre pour sécher : là, celle-ci, j’y tiens mordicus ! Pourquoi utiliser la sécheuse pour user prématurément vos vêtements alors que les supports à linge sont si pratiques ? Particulièrement l’hiver, vous pourrez combattre la sécheresse dans la maison grâce à ce truc. Suffit d’être bien organisé.
  14. Guenille au lieu d’essuie-tout : je me suis fait un devoir d’éduquer mes femmes de ménage sur ce point. J’utilise les essuie-tout en dernier recours seulement car c’est purement jetable. Il existe une panoplie de sortes de guenilles, dont certaines pour les vitres. Soyez créatifs et curieux, vous trouverez !
  15. Thermostat électronique : si vous n’avez pas encore fait le saut, je vous suggère de vous munir de ces petits engins si pratiques. Cela vous permettra de programmer la température pour éviter de chauffer inutilement en votre absence. Économie et écologie font bon ménage.
  16. Cordonnier : mes amis rient de moi des fois car je suis une des rares qui fait réparer ses chaussures mais quand j’en trouve une paire qui me plait, je peux faire changer la semelle ou le talon à plusieurs reprises avant de jeter. Un art qui se perd…
  17. Papier pour notes : si vous avez du papier imprimé sur une seule face, avant de le recycler, servez-vous-en pour prendre des notes ou faire votre liste d’épicerie. Au moins, vous aurez optimisé l’utilisation de chaque feuille et économisé en bloc-notes.
  18. Facture et relevé électroniques : en 2017, 99% des compagnies offrent les relevés en version électronique. Je le répète : aucune excuse. Et en plus, ça prend moins de place que du papier.
  19. Fermer l’eau et les lumières : pendant que vous vous brosser les dents, fermez l’eau. Pendant que vous faites autre chose que de vous laver les mains ou la vaisselle, fermez l’eau. Vous quittez une pièce, éteignez la lumière. Et si vous vous rendez compte que vous avez oublié, mettez 1$ dans un pot. Le réflexe embarquera assez vite !
  20. Refuser la sollicitation de crédit : je recevais en moyenne une offre de crédit par mois, par la poste. Comme elles sont génériques, elles sont bilingues et donc encore plus de papier gaspillé. Je leur ai donc tous répondu de cesser de me solliciter, et de recycler ce papier. Maintenant, je n’en reçois plus. Le bonheur !
  21. Acheter en vrac avec contenant : de plus en plus de magasins offrent les aliments en vrac et de ceux-là, plusieurs vous permettent d’apporter vos contenants. Cela évite le suremballage et vous permet de contrôler les quantités achetées pour éviter le gaspillage. Solution gagnante !
  22. Compost : que votre municipalité offre le ramassage du compost ou non, il est très facile de s’y mettre. Cherchez un peu sur Internet, vous trouverez des tonnes d’idées. Et je rassure les indécis : ça ne sent pas dans la maison…
  23. Réutiliser les sacs Ziploc : un peu comme le Saran, je n’aime pas les trucs à utilisation unique donc j’use à la corde mes sacs Ziploc. À moins d’y avoir mis du poulet cru, il n’y a rien que l’eau bouillante ne retire pas de la paroi.
  24. Apporter son lunch : pour éviter les emballages jetables des plats à emporter, et mieux contrôler de que vous ingérez, je vous suggère de faire vos lunchs. Si vous êtes paresseux ou êtes un pied en cuisine, sachez que des gens offrent le service de confection de lunch à domicile à des prix intéressants. Apporter ses propres plats (incluant les ustensiles), ça sauve une quantité phénoménale de déchets.
  25. Donner au lieu de jeter : pour finir, si quelque chose ne vous plait plus, ne le jetez pas. Ce n’est pas parce qu’il vous paraît passé de mode qu’il ne plaira pas à quelqu’un. Personnellement, je vais chez Renaissance pour mes dons car ils viennent en aide à des gens dans le besoin en plus de réinsérer socialement des citoyens au parcours parfois chaotique.

J’aurais pu parler de faire vos savons et crèmes maison, votre kombucha ou votre yogourt, de voyager à vélo… Bref, beaucoup d’autres trucs sont possibles.

Ce qui est important à retenir, c’est que vous n’avez aucune raison de ne pas tenter d’insérer quelques-uns de ces trucs dans votre quotidien. Et si vous en avez à me suggérer, ne vous gênez pas. Je suis toujours preneuse 🙂

 

Photo : Unsplash | Jonathan Pielmayer

Croire en tous les possibles

Nirzar Pangarkar

Je me demande parfois pourquoi on a délaissé l’agriculture et plusieurs métiers traditionnels au profit de la technologie qui devait, supposément, nous simplifier la vie et l’améliorer. Je ne sais pas pour vous mais moi, je n’ai franchement pas l’impression que nos vies sont meilleures… Il y a de plus en plus de pesticides dans les repas car on a décidé de mettre entre les mains de multinationales la production des aliments bruts. Ils utilisent des produits chimiques pour traiter les maladies au lieu de travailler la terre pour qu’elle soit apte à se défendre. On a appauvrit nos sols, trop pressés de produire encore plus.

On a trouvé des remèdes à des maladies qui n’existaient pas avant. Ces maladies sont arrivées dans nos vies car on ne prend plus assez soin de nous, qu’on se vautre dans le travail et qu’on se bourre de pilules pour faire passer les maux du corps et de l’esprit, abaissant ainsi nos défenses. On se lève de plus en plus tôt pour faire de moins en moins de choses. On court après nos vies sans trop réfléchir, sans trouver de sens à toute cette mascarade.

On nourrit nos familles de produits transformés sans trop se questionner sur ce qui se cache réellement dans ces ingrédients aux noms incompréhensibles, on se badigeonne de crèmes composées de parabène et autres merveilleux ajouts chimiques. On se trouve blême alors on met de l’auto-bronzant ou on se fait griller au soleil sans protection. Parce que c’est dont beau un hâle…

Et après tout ce bal hallucinant de comportements immoraux, on se demande pourquoi on est encore malade. On va voir le médecin qui prend quelques minutes pour nous expliquer qu’on a tel problème et nous donne une prescription. Rendu à la pharmacie, on nous donne d’autres pilules pour contrer les effets secondaires du médicament primaire. On repart avec notre petit sac de cachets et on se gave sans se questionner.

Ce portrait peut sembler sombre mais c’est malheureusement la réalité de bien des gens. Trop stressées ou fatiguése pour sortir du moule conçu par le marketing des grandes marques, ces personnes avancent sans même se demander si cette vie-là leur plait et s’ils s’y sentent bien.

Mais c’est toujours possible de se lever la tête au-dessus du nuage et de voir plus loin, de penser autrement. Parfois, on regarde des gens qui ont tout quitté pour s’acheter une petite fermette et vivre plus simplement et on les envie tout en ayant l’impression de voir une utopie.

Nul besoin de tomber dans le changement radical pour améliorer son sort et surtout prendre soin de soi. Cuisiner soi-même ses plats, à partir d’aliments biologiques, c’est déjà un pas dans la bonne direction. Prendre une marche de santé, passer moins de temps devant la télé, se questionner quand on achète un produit et en regarder la composition, s’informer sur des voies alternatives, demander de faire du télétravail, réduire son nombre d’heures au boulot… Les possibilités sont grandes et on ne réalise pas toujours qu’elles sont à notre portée.

Au lieu de prendre l’éternelle résolution de perdre 10 livres cette année, pourquoi ne pas prendre celle de changer une petite habitude à chaque mois? Prendre les escaliers au lieu des ascenseurs au bureau, trouver de nouvelles recettes, se faire livrer un panier bio ou visiter un producteur local, lire un bon livre pour remplacer la soirée téléroman…

J’ai compris il y a quelques temps que c’est souvent dans les petits gestes qu’on réussit à changer les choses. Un matin, j’ai décidé d’arrêter de mettre du beurre sur mon pain… Et finalement, de fil en aiguille, je mange moins de pain, je fais mon gruau sans cuisson, et surtout, je m’affaire plus dans ma cuisine que dans les allées de l’épicerie…

Tout est possible, il suffit d’y croire. Et comme dirait Theodore Roosevelt :

Believe you can and you’re halfway there.

 

Photo : Unsplash | Nirzar Pangarkar

Savoir créer

Annie Spratt

En fin de semaine, j’ai participé à un atelier de fabrication de bougies chez Coop Coco. Le désir de faire plaisir à mon amie qui fêtera son anniversaire sous peu l’a emporté sur mon envie de cocooning intense. Et comme j’adore l’ambiance des chandelles dans ma maison, pouvoir les fabriquer moi-même, avec des produits naturels et sans ajout toxique m’apparaissait tout à fait approprié.

De façon générale, l’atelier a été très agréable. L’analyste en moi a bien entendu eu quelques pensées sur le manque de structure et d’organisation mais grosso modo, j’en suis sortie satisfaite et amusée. Car il faut le dire, j’aime créer de mes mains, concevoir les objets du quotidien et pouvoir y mettre ma touche personnelle. Et dans la catégorie bougie, le choix d’essence est aussi varié que les huiles essentielles qui existent en ce monde. Alors mes prochaines semaines, ou plutôt fins de semaine, seront assurément ponctuées d’essais de fragrance.

Le fait de pouvoir créer ses propres éléments décoratifs apporte une satisfaction et un réel plaisir. C’est gratifiant de savoir faire soi-même ce qui agrémente nos vies et je trouve qu’avec les années, on a perdu le goût et le respect pour ce type de travail. Quand j’étais enfant, ma mère nous cousait des vêtements, de même que pour nos poupées et c’était tout naturel. Mes parents faisaient aussi des conserves à l’automne que l’on entreposait dans le caveau (qui était bourré d’araignées !) et ils entretenaient un magnifique jardin et un potager qui nous alimentait et agrémentait la maison de fleurs aux odeurs réconfortantes.

Je me souviens aussi que ma mère faisait sa propre mayonnaise. C’était tellement meilleur que la version du commerce que j’en ai eu pour des années à m’habituer et à devoir m’en contenter. Car avouons-le, je n’ai pas nécessairement l’énergie et le temps pour faire mon pain, mon beurre et ma mayo à la maison. Je cuisine déjà beaucoup et je tente d’éliminer les produits transformés dans mon alimentation mais certains produits disponibles dans les comptoirs bios me comblent et m’évitent du trouble comme on dit.

Tout cela pour dire que de faire cet atelier m’a fait réfléchir à tout ce que l’on consomme et fait entrer dans nos maisons sans se poser de question sur l’impact que cela peut avoir sur notre santé. Les chandelles, diffuseurs et autres produits de parfumerie d’ambiance que l’on achète sont souvent remplis de produits nocifs pour notre santé et on y réfléchit à peine. On a beau choisir de manger mieux mais si on respire du chimique et qu’on utilise des produits de soins cancérigènes, on n’est guère avancé !

Le marketing de produits nous bombarde d’idées et de besoins à combler, nous faisant croire que cela vient de nous, améliorera notre vie, nous donnera plus de temps libre… mais bien souvent c’est de la poudre aux yeux et plus on consomme, plus on en veut. C’est un cercle vicieux et si on ne prend pas le temps de faire une pause, de se questionner sur nos réels besoins et de se demander si c’est vraiment utile dans notre vie, on se laisse happer par la pression sociale et on s’endette en plus de nuire à notre équilibre.

J’ai pris goût à mon tour au jardinage, aux fines herbes fraîches dans ma cour et l’été prochain, je compte bien tenter un petit potager pour avoir sous la main de bons légumes bios de mon cru. Optimiser mon petit terrain arrière pour en tirer une récolte sera très plaisant je crois, déjà qu’il me procure un bien fou grâce aux vivaces cultivées depuis mon arrivée.

Développer son autonomie alimentaire et prendre le temps de semer, entretenir, soigner et admirer son jardin, c’est très contemplatif et ça s’arrime très ben avec ma personnalité. Je développe tranquillement l’art de la lenteur et j’avoue que j’y prends goût tranquillement. Je comprends mieux la zénitude qui se ressent dans les immenses jardins que j’ai visité et surtout le calme qui émane des gens qui les cultivent. On ne peut pas être stressés quand on est entourés de verdure, de fleurs et de papillons. Tant de beauté ne peut qu’apaiser l’âme…

Bref, je crois qu’on a des leçons à tirer de tout ce brouhaha qui nous entoure et nous gruge notre énergie. Pouvoir créer, jardiner, cuisiner, écrire, peindre… User de notre créativité pour générer un produit quelconque est beaucoup plus valorisant que de prendre sa voiture pour aller en acheter une version faite en Chine. Oui, peut-être que notre production sera un peu bancale, on sentira l’hésitation et le manque d’expérience, les coups de pinceau, les défauts, les rainures… Mais le simple fait de savoir que nous l’avons fait de nos propres mains palliera à ces imperfections.

Revenons donc un peu à la source, à l’art pur et brut, à la création dans sa plus simple expression. Sortons un peu de la notion économique et revenons à la notion de bonheur. Car c’est de cela donc il est question : notre bien-être. On a perdu l’art d’apprécier, on consomme sans compter, on remplace à la vitesse de l’éclair, on veut toujours plus, en ne se rendant pas compte qu’on est de plus en plus vide.

 

Photo : Unsplash | Annie Spratt