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Vivre en pleine conscience

Justin Luebke

Vous arrive-t-il parfois d’avoir l’impression de perdre le contrôle, d’être mené par vos émotions ou pire, d’être sous l’influence de quelqu’un ou d’une situation sans pouvoir décider? Il peut être très troublant de constater ou ressentir qu’on n’est plus maître de notre propre vie, qu’on subit… Mais à la base, il faut avant tout être en mesure de le sentir pour pouvoir changer les choses.

Je me souviens d’avoir entendu cette phrase qui me faisait l’effet d’une douche froide à l’époque : si tu sens que tu es sous une emprise, c’est que tu as laissé cette situation arriver. Le genre de phrase qui, quand tu ne files pas, quand tu te sens désemparée, peut te donner l’impression que tu n’es pas bonne, que c’est de ta faute, que TU n’as pas su maîtriser la situation…

Puis, avec les années, à force de travail personnel et de séances de yoga, en me reconnectant de plus en plus avec moi-même, je l’ai compris, de l’intérieur. On a tous des ficelles qui peuvent être tirées pour déclencher un flot d’émotions et ces ficelles sont liées à notre passé, à nos expériences de vies, nos erreurs, nos regrets… Se mettre la tête dans le sable par rapport à ce fait est un premier pas vers le risque de subir une prise de pouvoir par autrui. En d’autres termes, si on ne connait pas nos failles, les autres les découvriront et en abuseront.

Quand on sait ce qui nous atteint, quand on connait ses zones de vulnérabilité, ça devient plus facile de voir venir les déclencheurs, de se protéger et d’éviter les situations à haut risque. Plus on se connait et on s’accepte comme on est, plus on a de chances de pouvoir se protéger. Et du même coup, cela permet souvent de faire la paix avec son passé, avec des moments moins glorieux où l’on aurait préféré être six pieds sous terre, où on a gaffé, où on a blessé quelqu’un.

Car on comprend vite que ça arrive à tout le monde, malgré l’image magnifiée qu’on véhicule aujourd’hui. On a tous des instants de doute, de frustration, où on dépasse les bornes, où on n’agit pas pour notre bien. Et j’ai tendance à dire : heureusement. Sinon, ce serait d’un ennui mortel 😉

Mais il faut savoir en rire, dédramatiser et accepter ce qui est. Encore un fois, ce qui est le plus blessé en nous dans ces cas-là, c’est notre ego. Et si on décide qu’on laisse notre ego nous mener, on n’arrivera jamais à trouver la paix intérieure. L’ego nous empêche d’aller en profondeur, dans les zones moins lumineuses. L’ego, c’est le MOI, celui qui veut être aimé, approuvé. Et pour être aimé, il nous fait parfois dériver et fait écran à notre vraie nature. D’où l’espèce de malaise qui suit des situations où l’on sait que notre égo a pris le volant.

L’ego c’est une construction mentale qui s’est bâtie à force d’expérimenter. Mais notre esprit nous jouant des tours, on a souvent enregistré des visions distortionnées de la réalité pour nous la rendre plus belle. Et l’ego utilise ce voile pour s’envelopper, se complaire.

Le philosophe bouddhiste Han De Wit disait ceci :

L’ego est une réaction affective à notre champ d’expérience. Un mouvement de recul, basé sur la peur. Cette peur nous fait nous retrancher dans une bulle pour nous protéger. L’ego est le résultat d’une activité mentale qui crée et «MAINTIENT EN VIE» une entité imaginaire dans notre esprit.

Alors, quand on comprend le pouvoir de l’ego, quand on est conscient de son existence en nous, il devient possible de cohabiter. Certains diront de le mettre de côté ou de l’éviter mais je crois qu’on peut simplement apprendre à vivre avec. Il peut parfois nous être utile pour nous protéger et en gagnant en confiance et en amour de soi, l’ego cède naturellement, comprenant qu’on est apte à s’épanouir par soi-même.

La vie est un perpétuel apprentissage, un travail de longue haleine mais qui nous enrichit de jour en jour. Il faut seulement décider d’avancer, de mettre un pied devant l’autre et de continuer l’exploration. En pleine conscience, l’esprit ouvert.

 

Photo : Unsplash | Justin Luebke

Derrière tous ces mots

Moritz Schmidt

On me demande parfois pourquoi j’écris et sur quoi. Et honnêtement, c’est souvent à ce moment-là que je manque de mots justement. C’est difficile pour moi d’imaginer ma vie autrement puisque depuis le jour où j’ai appris à écrire que mon cerveau me pousse à déverser sur une page ce qui me préoccupe. À mes yeux, les mots sont si beaux, si bouleversants qu’ils doivent sortir, se faire entendre ou lire. J’écris de manière automatique, sans réellement réfléchir.

Je suis, à la base, une personne au tempérament passionné, qui peut tomber en amour avec un auteur, une pièce musicale ou un lieu. Et lorsque mon cœur bat pour une nouvelle flamme, les mots me viennent, instantanément. Dans ma tête, un récit s’entame. Je me surprends par moment à écrire dans ma tête une description ou une mise en contexte, comme si j’avais à décrire à une autre personne ce que j’ai ressenti. Étrange réflexe peut-être mais comme j’ai toujours été comme cela, je ne m’en fais plus trop.

Je ne me parle pas toute seule à voix haute, tout se passe dans ma tête. On peut surement lire dans mes yeux que quelque chose se construit dans mon esprit mais pour moi, c’est un exercice commun, un éternel flot de mots, de pensées. C’est pourquoi le yoga m’apporte autant de bien-être, me permettant de prendre une pause de ce bruit mental constant.

Rassurez-vous, je ne souffre pas de maladie mentale, ou du moins, ma maladie à moi, elle ne fait de mal à personne. Elle ne fait que me nourrir mentalement, happant une conversation au passage pour s’en faire un scénario. Ayant longtemps été déconnectée de mes émotions, j’avais plutôt des réflexions pragmatiques et je me maintenais dans un état de vigilance et de haute sensibilité à tout ce qui m’entourait.

Pendant des années, je me suis sentie à part des autres, comme si je ne vivais pas à la même vitesse que le reste de monde. C’est que réfléchir autant pendant que les autres ne faisaient que vivre m’apparaissait absurde. Puis, à force de travailler sur moi, j’ai pu créer un canal entre mon cerveau et mes émotions, véritable autoroute d’échanges entre des sentiments et des connaissances.

Parfois, en lisant un livre, je tombe sous le charme de l’écrivain. Une phrase qu’il a écrite m’émeut et je reste figée dans le temps, savourant le pouvoir que ces mots peuvent avoir. Je rêve secrètement d’avoir ce talent, posséder ce pouvoir d’atteindre les cœurs et de charmer, de transposer dans la tête des lecteurs une image, une émotion, une sensation précise.

Pour certains, écrire est une simple nécessité, utilisée banalement pour remplir un formulaire ou informer par courriel d’une rencontre à tenir. Pour moi, chaque écrit représente un engagement, d’être comprise, d’être claire. Et lorsque je partage sur mon blogue, c’est mon âme qui se met au service de mes doigts, qui déploie ses ailes et expose sa vulnérabilité.

Les mots influencent, touchent, transforment, vibrent… Ce ne sont pas les mots en eux-mêmes qui ont de l’impact, mais plutôt la réaction émotionnelle derrière les mots. Ce qu’ils font résonner en nous, ce qui les relie à notre expérience personnelle, à nos souvenirs.

On se demande parfois ce qu’on peut faire pour changer le monde… Pour moi, écrire, c’est déjà un premier pas, c’est une tentative, un essai, un partage, un coup de dé… Je ne sais pas pourquoi j’écris mais je sais que je ne peux faire autrement. Ça me soulage, ça me stimule, ça me propulse. Tous ces mots pour revenir à l’essentiel : parce que ça me fait du bien.

 

Photo : Unsplash | Moritz Schmidt

L’effet domino

Neslihan Gunaydin

Je ne sais pas si c’est l’effet des réseaux sociaux qui diffusent quantité d’informations en tout genre mais j’ai clairement l’impression que de plus en plus de gens entament des changements dans leur vie et partagent leurs initiatives citoyennes. Des trucs pour le compost en passant par le zéro déchet, des astuces pour recycler des objets qu’on pensait impossible à réutiliser, du partage sincère et du troc comme je n’en n’ai jamais vu. Et je trouve ça beau!

On parle beaucoup du cynisme ambiant, du désintérêt pour la politique et de la vague de désabusement qui fait rage depuis plusieurs années, quand les scandales ont fini par nous éclater au visage mais j’ai toujours cru qu’on avait plus d’impact dans notre petite communauté et ça me fait particulièrement chaud au cœur de voir qu’un mouvement semble émerger.

Est-ce la nouvelle génération qui nous pousse à changer ou simplement un ras-le-bol collectif qui amène chaque citoyen à se questionner et se positionner? Peu importe la raison, on semble se prendre en main. L’agriculture urbaine a été à mes yeux un des éléments déclencheurs qui a prouvé qu’on peut, à la hauteur de nos talents et nos capacités, faire de petits gestes pour l’environnement et notre santé. Cultiver ses propres fines herbes et quelques plants de légumes nous fait non seulement réaliser le plaisir d’avoir des produits frais sous la main mais nous reconnecte aussi avec la terre.

Les frigos collectifs qui sont apparus dans les dernières années démontrent aussi une volonté de diminuer le gaspillage et du même coup, de prendre soin de notre société. De plus en plus de gens se réunissent pour cuisiner en groupe pour éviter les pertes en plus de tisser des liens et découvrir de nouveaux voisins.

Avec l’avènement du socio-financement, on voit aussi beaucoup de projets innovateurs être supportés par des citoyens, faute de financement traditionnel. Et je trouve que cette façon de faire permet aux gens de s’intéresser concrètement à ce qui se fait chez-nous, de découvrir des entrepreneurs et leur vision, plus que par une info-pub ou l’émission Les Dragons. De vrais gens, de vrais projets, de vrais défis et une vraie participation.

Quand j’étais petite, mon oncle était maire de ma municipalité et je me souviens très bien d’une campagne qui avait circulée dans la ville qui prônait l’achat local : l’achat local, c’est vital. Trente ans plus tard, je m’en souviens encore. Au-delà des quelques mots du slogan, on sentait un désir profond de soutenir nos producteurs locaux, de favoriser le travail de nos artisans et de diminuer par le fait même la pollution due au transport de marchandise. On était dans les années 90 et déjà on sentait qu’on pouvait avoir un impact, que chaque petit geste peut compter dans la grande équation de la vie.

Je ne suis ici ni pour faire la morale ni pour juger vos choix mais j’ai envie de vous encourager à réfléchir à votre consommation, à mesurer chaque achat et à tenter de voir s’il n’y aurait pas un produit similaire conçu par des mains de chez-nous. Oui, parfois c’est un peu plus cher, mais si vous comparez la durabilité et la qualité, vous comprendrez souvent que la facilité n’est pas toujours un gage de succès. Le made in China acheté au magasin à un dollar finit trop souvent aux vidanges, à polluer la planète, vous obligeant à racheter.

Cultivons, refusons les bouteilles d’eau jetables, soyons conséquents de chacun de nos gestes et osons dénoncer. Si on attend toujours que le voisin le fasse, on attendra longtemps. Et on sait tous pertinemment qu’il faut démarrer la roue à un moment donné pour engranger les transformations. Soyons le premier domino de la chaîne!

 

Photo : Unsplash | Neslihan Gunaydin

Les sept commandements d’une coureuse Pee-Wee

Bruno Nascimento

Depuis quelques mois déjà, je cours, cinq fois par semaine, selon un programme bien établi par mon entraîneuse, une coureuse aguerrie qui, comme moi, n’était pas destinée à cela si on se fie à ses débuts dans l’âge adulte. Et comme j’ai pu le constater en lisant des témoignages sur des groupes Facebook dédiés à la course, on est loin d’être les seules dans cette situation. Mais la course, quand tu as la piqûre et j’aurais tendance à dire, quand tu commences comme du monde, ça peut devenir une drogue, légale et bénéfique sans réels effets nocifs autres que d’avoir à gérer ton temps en fonction de tes sorties.

Au fur et à mesure de ma progression, j’ai appris, j’ai fait des erreurs, j’ai reculé pour mieux avancer… Et j’avais envie de vous partager mes apprentissages non pas pour vous les éviter à tout prix mais pour que vous sentiez que c’est normal. C’est un peu un passage obligé car c’est en expérimentant qu’on apprend à découvrir quel type de coureur on est au fond de nous. Car la première règle est très importante…

Il n’y a pas qu’un seul type de coureur

Il serait faux de penser qu’il n’y a qu’un chemin pour aller à Rome tout comme il serait complètement farfelu de croire qu’il n’y a qu’une sorte de coureur. J’ai tendance à croire qu’il y a autant de styles que de personnes. Et c’est tant mieux ainsi! À partir du moment où vous êtes conscients que vous ne serez jamais un athlète olympique (à 37 ans, j’aurais été vraiment dans le trouble de croire cela!), vous pouvez trouver votre créneau à vous. Pas celui du voisin, pas celui de l’amie qui veut courir avec vous, pas celui de votre cousin qui court depuis 92 ans… le vôtre. Vous aimerez peut-être plus l’asphalte que la trail, plus les sorties courtes mais intenses versus les longues… Ça vous appartient et dites-vous que vous êtes la seule personne à décider de ce qui fera votre bonheur.

Commence doucement, tu risques de durer plus longtemps

Quand on commence, on est ben motivé… Et ça peut disparaître assez vite! C’est comme dans n’importe quoi, si tu démarres en fou, ça se peut que ça soit juste un feu de paille et que tu finisses assis sur ton divan en te massant les mollets et en te demandant pourquoi tu as eu cette idée folle… La progression est la clé du succès et si, comme moi, ton corps a connu plus la position assise devant un ordi que debout avec des souliers de course, crois-moi, tu auras besoin que ça soit graduel. Et même quand tu auras acquis une certaine cadence, tu devras toujours respecter un certain tempo. Si tu pars en lion, tu finiras en cabochon, la langue à terre, les crampes partout et la déception dans le front.

Donnes-toi le temps

Non, ce n’est pas parce que tu es hyper motivé que ça ira plus vite. Tu seras juste moins enclin à te décourager mais devenir un vrai coureur ça prend du temps. J’étais ben fière de moi quand j’ai couru à -25 cet hiver, quand j’ai couru dans la slush, la neige, sur la glace… Et mon entraîneuse m’a fait comprendre que ça prend 10 ans avant de devenir un vrai coureur alors, oui c’est cool mais rien n’est acquis. Et quand je suis découragée car j’ai fait un temps moins bon, je me rappelle qu’il y a à peine quelques mois, c’était un supplice de parcourir 1 km sans être complètement crevée.

Respecte ton rythme

Tu feras immanquablement l’erreur de te comparer, d’aller fouiner sur les scores de courses de l’an passé pour voir les temps qui ont été faits, pour jauger ta performance. C’est un couteau à double tranchant : ça peut te motiver mais aussi te démoraliser. Prends ça à la légère et surtout, respecte ton propre rythme. Mieux vaut courir un peu plus lentement que de ne pas courir du tout. Ce n’est pas important le rang que tu occuperas, c’est la fierté que tu auras au cœur qui te nourrira.

Prends le temps de respirer

Quand je cours, j’ai souvent des points sous les côtes. Je l’avoue candidement car c’est un problème fréquent et c’est assez facile de s’en débarrasser. Suffit de ralentir un peu et d’expirer profondément pour bien vider ses poumons. Souvent, c’est dû au diaphragme qui est trop sollicité par les efforts respiratoires lors de la course. Le yoga qui permet de bien maîtriser sa respiration peut s’avérer très utile quand on a tendance à ressentir fréquemment ce type de points. Namasté!

Écoute ton corps, pas ta tête

Il m’est souvent arrivé au départ de me sentir fatiguée et d’avoir l’impression de ne pas avoir assez d’énergie pour aller courir. Et en discutant avec ma coach, j’ai compris que notre tête peut être parfois notre pire ennemie. L’égo prend beaucoup trop de place dans nos vies et de peur de ne pas performer, il peut nous faire croire qu’il est préférable de demeurer à la maison, dans notre petite zone de confort au chaud. Mais le truc est simple : allez courir et donnez-vous quelques minutes pour juger si vous êtes réellement trop crevé pour courir. La plupart du temps, le corps s’acclimatera et vous serez correct pour poursuivre. Si vous pensez à l’expression consacrée, « the mental toughness », il faut savoir que ce n’est pas si simple et que ça peut aussi jouer contre vous.

N’écoute pas les conseils des autres

Je sais que c’est un peu paradoxal de dire cela après mon propre laïus mais j’ai tellement entendu de conseils et lu d’articles contradictoires sur la course qu’il faut vraiment en prendre et en laisser. On se connaît nous-mêmes et on est toujours la personne la mieux placée pour savoir ce qui est bon pour nous et ce qui ne l’est pas. Ce n’est pas parce qu’un truc marche pour un que ça fonctionnera pour l’autre…

Bref, j’aurais pu continuer comme ça longtemps mais j’avais juste envie de vous dire d’essayer, de vous amuser, de profiter de la course pour ressentir votre corps, sentir l’air qui entre dans vos poumons et ouvrir votre cage thoracique. Dans un mois, ce sera le printemps et on pourra vraiment en profiter. C’est un des plus beaux sports qui existe, simple, sans gros équipement, qui se pratique partout. Soyez fiers de vous, soyez agiles, soyez heureux. On n’a qu’une vie à vivre, aussi bien de la vivre en santé!

 

Photo : Unsplash | Bruno Nascimento

La vraie liberté

Llywelyn Nys

La liberté est un thème presque surexposé en ce moment. Liberté d’esprit, liberté de mouvement, liberté financière. On la sert à toutes les sauces mais à force de trop vouloir la saupoudrer, on finit par l’user. Et comme toute tendance surexploitée par les Facebook de ce monde, on en vient à perdre nos repères et abandonner nos bonnes intentions, sentiment de culpabilité à l’appui.

Mais si on revient à la base, la liberté est un concept bien simple et surtout très personnel. En effet, chacun l’interprète à sa manière et l’applique selon ses principes bien à lui, ce qui est parfait ainsi. On peut résumer la liberté à la possibilité d’agir selon ses propres choix, sans avoir à en référer à une autorité quelconque. Et j’ajouterais que c’est un état d’esprit où l’on ne ressent aucune pression.

Quel est le dernier moment ou la dernière situation où vous pouvez affirmer que vous vous sentiez ainsi? Je pose la question car en étant connecté dès le lever jusqu’à la dernière seconde de notre journée, on ne s’en rend pas toujours compte, mais nous sommes exposés constamment à des propositions, des suggestions pour améliorer notre sort, pour être plus efficace, mieux gérer notre budget, notre vie et nos envies. Et à travers tout cela, on se perd un peu.

Je crois qu’aujourd’hui, d’abord et avant tout, on doit la choisir notre liberté. Et cela oblige certains sacrifices, certains changements de comportements et surtout une prise de conscience de cette pression permanente. Personnellement, je réalise parfois qu’inconsciemment, j’ai vérifié mon téléphone une dizaine de fois dans la dernière heure. Ai-je manqué un appel, un texto, une notification? C’est tout simplement devenu un réflexe et c’est complètement automatique.

Il n’y a qu’à faire un tour dans le métro pour voir à quel point c’est devenu malaisant de n’avoir rien à regarder. Je vois fréquemment des gens passer d’une application à l’autre sans rien y faire d’intéressant ou de pertinent, simplement pour faire quelque chose de leurs mains, de leurs yeux… Quelques-uns se risquent à trainer un livre « papier » mais très peu se laissent tout simplement bercer par le mouvement du wagon.

Je n’ai ni leçon à donner ni truc infaillible à vous transmettre mais plutôt un simple partage sur la situation, sur un état de fait et sur une volonté de lancer une réflexion, un questionnement individuel et collectif sur cette emprise permanente sous laquelle nous vivions sans réellement s’en rendre compte.

Je ne m’en cache pas, Facebook me sert de véhicule principal pour diffuser mes billets de blogue et je ne me priverais pas du plaisir d’écrire mais dans ma vie personnelle, je réalise que je perds un temps fou à flâner virtuellement sans but précis et sans acquisition de connaissances. En d’autres mots, ça ne me sert à rien et ne m’apporte rien. C’est un passe-temps futile et nocif et j’en suis consciente.

Le seul effet que je constate avec ces réseaux dits « sociaux » c’est en fait de nous déposséder de notre humanité et c’est franchement triste. Enchaînés à nos appareils, on déambule sans lever le nez pour voir la vie qui nous entoure. Et parfois, on se rassemble pour scander des slogans et phrases chocs lorsque le gouvernement tente de nous gruger un brin de notre liberté… N’est-ce pas paradoxal tout ça? N’est-on pas trop absorbé par le superficiel flot constant de « nouvelles » pour finalement rater l’essentiel? Posons-nous la question du moins, ça nous permettra de décrocher un peu et d’y réfléchir.

Et pourquoi pas se fixer de petits objectifs comme on fait quand on limite l’utilisation de la télévision aux enfants… On constatera peut-être l’impact réel de cette consommation d’informations malsaine pour notre cerveau. Le printemps se pointera sous peu et ce serait dommage de manquer les premiers bourgeons, les tulipes qui perceront la neige et le beau soleil qui viendra nous réchauffer le bout du nez. Sortons de notre coquille un peu, le monde est si beau autour de nous, encore plus en vrai qu’au travers des photos retouchées partagées sur les fils d’actualité.

 

Photo : Unsplash | Llywelyn Nys