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Rêvez-vous assez?

Megan Hodges

Vous souvenez-vous, dans votre enfance, de tous ces rêves qui traversaient votre esprit? Chaque jour révélait de nouveaux désirs, de nouvelles idées, des projets farfelus… je me souviens d’avoir changé de « plan de carrière » trois fois dans la même semaine…

On dirait que, une fois adulte, on se laisse embarquer dans un tourbillon incontrôlé qui nous empêche de rêver. On s’engage dans une route, on choisit un métier et puis, la roue s’emporte et dévale les côtes de notre existence à vive allure. Et parfois, on lève la tête, on regarde derrière et on constate tout ce temps déjà écoulé.

Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, parfois, il faut foncer et s’investir dans quelque chose pour obtenir notre place au soleil. Mais des fois je me demande si on ne se met pas la tête dans le sable, si on ne vit pas à côté de notre vie. On avance, on continue sur le chemin tracé, sans trop se poser de questions. Mais quand a-t-on réellement décidé de prendre cette voie? À 16 ans? Pas certaine que j’avais la maturité pour décider du reste de ma vie à cet âge-là…

Je ne regrette pas du tout ma vie jusqu’à présent et je suis très fière du parcours que j’ai eu. Mais outre le boulot, je réalise que ma tête ne rêve plus autant, que je pense pratico-pratique, que je mesure et soupèse beaucoup au lieu d’écouter mon instinct. Je ne laisse pas assez mon esprit divaguer, sortir du cadre convenu.

Rêver, c’est se donner le pouvoir d’agir. On lit souvent : il faut vivre ses rêves et non rêver sa vie. Mais pour vivre ses rêves, on doit en avoir. Et j’ai parfois l’impression que je n’en ai plus, ou si peu. Comme si mon cerveau avait oublié comment rêver!

Je lis beaucoup et heureusement car chaque chapitre ouvre mon esprit à la rêverie, à un autre monde. Mais ce n’est pas le mien. C’est celui de l’auteur du bouquin. C’est mieux que rien me direz-vous mais s’il y a bien un rêve que j’ai c’est celui d’être capable de rêver à l’infini, que mon imagination explose et que je puisse me libérer de ce carcan logique et pragmatique dans lequel je me suis mise.

Rêver, ça ne coûte rien, ça rassure et ça détend. Bien sûr, il ne faut pas fuir la réalité dans le rêve mais plutôt tenter de bonifier sa vie de ses rêves les plus fous. Et souvent, d’un rêve naît une idée. Qu’elle se concrétise ou non, celle-ci permet d’avancer, d’espérer.

Je nous souhaite plus de rêves et d’idées car c’est ce qui ajoute la couleur à la vie. Et je terminerai sur une citation d’Oscar Wilde :

La sagesse, c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue quand on les poursuit.

N’est-ce pas beau?

 

Photo : Unsplash | Megan Hodges

Sauter dans le vide

Toa Heftiba

Vous est-il déjà arrivé de sentir que quelque chose était en train de changer, de bouger, de manière substantielle dans votre vie? De sentir que vous étiez en train de passer une étape cruciale, que vous étiez en voie d’aligner vos propres planètes? C’est assez particulier comme sentiment et c’est ce que je ressens en ce moment. Je ne peux pas l’expliquer clairement, je n’ai pas d’idée concrète de ce qui se passe mais au fond de moi je sais que c’est un point de non-retour, un choix à la croisée des chemins qui m’amènera là où je dois être.

Quand on travaille sur soi, qu’on apprend à mieux se connaître et qu’on découvre notre potentiel, j’ai l’impression qu’on ne peut pas faire autrement que d’en faire quelque chose de beau, de grand et de connecté à soi. Pendant des années, je me suis sentie imposteur dans mon domaine, moi qui n’avait pas fait de grandes études universitaires, qui n’avait pas été formée pendant des années sur les bancs des universités. Et petit à petit, avec les années, j’ai compris que ce n’est pas le seul passage dans la vie, ce n’est pas le seul chemin possible pour se rendre quelque part.

J’ai fait un peu le deuil de ce diplôme que je ne suis jamais allée chercher car avec les années d’expérience, j’ai appris tellement de choses qui à mes yeux équivalent n’importe quel diplôme. Surtout que je sais maintenant que l’université n’est pas le saint Graal. Combien d’amis et de collègues m’ont dit avoir perdu du temps et n’avoir pas tant appris pendant leurs années d’études? Beaucoup! Alors je me suis dit que ce n’était pas si grave et que j’avais mon parcours à moi, différent certes mais au moins il me ressemble et il m’a permis de très bien vivre.

J’ai aussi réalisé que ça fait plus de 15 ans que je suis dans mon domaine et que, immanquablement, après autant d’années, je finis par me questionner sur le désir ou non de poursuivre dans cette voie. Et pour cela, comme dans toute remise en question, je dois peser le pour et le contre, je dois voir ce qui me plaît et ce qui ne me convient plus, évaluer les possibilités, ouvrir mes antennes et trouver mon X.

Étrangement, ce processus pourrait être anxiogène et me faire sentir déboussolée ou me procurer un certain vertige mais il n’en est rien. Je me sens calme comme jamais, comme si je savais que j’arriverais là, comme si c’était prévu en quelque sorte. Je suis devant l’inconnu, dans le désert, ne sachant aucunement vers où aller, où j’abouterai mais quand je regarde en arrière, avec tout ce que j’ai accompli, je me dis que j’ai les outils pour continuer, peu importe le chemin que j’emprunterai.

Ça doit être ce qu’on appelle la maturité et un certain avantage de vieillir, de s’assagir et de pouvoir compter sur le passé pour assurer une certaine stabilité émotive. Je me sens dans le moment présent, je me sens bien, confiante et dotée du potentiel et des outils pour y arriver. Et une des plus belles découvertes que j’ai faite est mon plaisir à justement être déstabilisée, plongée dans le vide métaphoriquement, à me retrouver dans le nouveau, à devoir refaire mes repères dans cet univers de possibilités. Car c’est dans ce type de situation que j’apprends le plus, que je grandis et que je me propulse. Et découvrir cela a été très salvateur. Vive la vie, vive la nouveauté!

 

Photo : Unsplash | Toa Heftiba

Cette petite voix qui nous guide

Caleb George

Hier, je vous ai parlé du livre de Jérémy Demay, un vrai petit bijou d’ouvrage qui fait réfléchir et évoluer. Certaines phrases de ce bouquin restent gravées dans mon esprit et génèrent moult réflexions et font remonter des souvenirs.

Une de celle-ci concernant notre incapacité, ou notre difficulté, à être spontané m’a particulièrement interpellée.  En effet, on a tendance à tout rationaliser et à se laisser guider par notre tête et notre ego alors que notre intuition nous parle et qu’on aurait avantage à l’écouter plus. Comme l’auteur le résume dans cette phrase : Un adulte, c’est un enfant qui a oublié. Et je trouve que c’est tristement vrai.

Rappelez-vous votre enfance, quand toutes les idées farfelues vous passaient par la tête pour vous amuser… Ce n’est pas la rationalité qui vous arrêtait! Vos parents pouvaient freiner vos élans pour votre sécurité, mais pas votre tête. En fait, quand on avait envie de quelque chose, on ne se posait pas trop de questions, on fonçait! Aujourd’hui, on juge tellement nos idées, on mesure l’impact, les risques, les avantages, on pèse le pour et le contre, et avec tout ce bourdonnement dans notre esprit, on finit bien souvent par ne rien faire.

Jérémy Demay cite Steve Jobs lors de la remise de diplômes de l’université Stanford, et je trouve cela très approprié :

Votre temps est limité, alors ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Et le plus important, ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition, l’un et l’autre savent déjà ce que vous voulez réellement devenir. Tout le reste est secondaire.

Quand on prend des risques, qu’on sort du chemin tracé, la première réaction de notre entourage est souvent de tenter de nous raisonner. Et ce n’est pas nécessairement pour nous qu’ils le font mais plutôt pour calmer leur propre insécurité, celle générée par nos actes qui les terrorisent. Et c’est normal, c’est un réflexe de se protéger. Il faut seulement être alerte et ne pas se laisser influencer par ces réactions.

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale des animaux et dans ma décision d’arrêter, de faire une pause, il y avait ce besoin de soigner mon matou qui est sur ses derniers mille. Et avec son regain d’énergie des derniers jours, je ne peux qu’être heureuse et convaincue de mon choix car je sais que je lui aurai donné tout l’amour possible pour qu’il calme ses angoisses. Il n’en a plus pour longtemps et je le sais pertinemment mais j’aurai au moins savouré ces moments doux et précieux avec lui. Je n’aurai pas de regrets et encore moins d’amertume.

Écoutons notre cœur et notre voix intérieure, laissons-nous guider par notre instinct. Notre tête est contaminée et influencée par tellement d’éléments extérieurs, de peurs et d’expériences passées alors que notre instinct nous protège tout en nous servant de tremplin. Soyons connectés à nous-mêmes, après tout, on se connaît!

 

Photo : Unsplash | Caleb George

La liste du bonheur

Jérémy Demay : La liste

Hier, j’ai débuté la lecture du livre de Jérémy Demay : La liste. Ayant lu plusieurs critiques positives, je ne m’attendais pas à être déçue et après quelques pages seulement, je savais que, non seulement ce serait une agréable lecture, mais que j’allais aussi être touchée comme je l’avais été par les livres de Josée Boudreault.

Quand des talents d’ici, même adoptés avec les années comme pour l’auteur humoriste français, ouvrent leur cœur et nous témoignent de leurs expériences de vie, bonnes et moins bonnes, ça peut toujours être enrichissant et c’est tout à fait le cas avec cet ouvrage sincère. Authentique et ouvert, l’auteur nous partage ses réflexions et ses coups durs qui l’ont fait grandir mais aussi sa relation avec le public.

Je le dis d’emblée, je ne connaissais que très peu Jérémy Demay, ayant vu quelques sketches à la télévision dans des Gala Juste pour rire. Mais j’ai surtout découvert dans cette lecture un homme sensible et  honnête, qui ose parler de ses émotions, de ses moments de détresse, de sa dépression et des outils et rencontres qui l’ont aidé à passer au travers. Avoir le droit d’être heureux est en quelque sorte la ligne de pensée derrière ce bouquin franchement rafraîchissant.

J’adore ce type de lecture qui permet d’être à la fois touchée et informée, qu’on fasse appel à ma sensibilité autant que ma logique. Alors je ne peux que vous le recommander, et même si vous ne le lisez pas tout de suite, c’est le type de livre qu’on peut avoir toute sa vie dans sa bibliothèque et auquel on se réfère fréquemment.

J’entame ma troisième semaine de ce que je qualifie de mon arrêt volontaire de travail. Chaque fois que quelqu’un me demande si je vais bien, je souris car je sens chez certaines personnes de l’inquiétude face à cette décision. Mais je vous rassure, c’est une des meilleures que j’ai prise dans ma vie alors ne vous inquiétez pas! Quoique bienveillante, cette inquiétude jaillit plus des craintes de mon interlocuteur que de mon mode de vie actuel.

Et en y réfléchissant, j’ai réalisé qu’à travers les années, à chaque cycle d’environ 5 ans, j’ai ressenti le besoin d’arrêter, de prendre du recul par rapport à mon travail et à me reposer, me repositionner, me recalibrer. Que ce soit au Cégep, après plusieurs années au même endroit ou maintenant, c’est comme si intérieurement, quelque chose me disait que je ne me réalisais plus et que je devais me recentrer pour à nouveau me sentir bien. Quel beau phénomène naturel, tout de même!

Je vous invite à réfléchir à vos aspirations, à ce pourquoi vous êtes là où vous êtes et à vous demander si c’est le meilleur que vous pouvez faire, accomplir, être. On court tellement dans nos vies effrénées qu’on en oublie parfois de se demander si on est heureux. Je le répète souvent, je crois que plus les gens seront sur leur X, plus ils seront comblés, heureux, en paix et connectés, moins il y aura de violence, de chicane et de malheurs.

Bonne semaine!

P.S. Je vous parlerai prochainement de 2 ajours sur mon site, les sections recos resto et recos vino. Pour le moment, elles sont presque vides mais je travaille à les bonifier. On me demande parfois des recommandations de restaurants où on mange santé et/ou on peut trouver des vins bios et/ou nature, ainsi que des suggestions de vins bios et/ou nature alors voilà, les listes seront disponibles à tous!

Êtes-vous heureux?

Josh Felise

Avez-vous des gens dans votre entourage qui ont tout quitté pour vivre leur rêve? Des gens qui ont abandonné une carrière florissante car ils ne se sentaient pas sur leur X? Chaque fois que je lis une telle histoire, je me dis que ça prend beaucoup de courage pour faire un tel revirement dans sa vie. Mais beaucoup de ces gens vont répondre que ça prend beaucoup de courage pour vivre une vie qui ne nous comble pas.

J’ai lu dernièrement le livre « Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une » de l’auteure Raphaëlle Giordano. Et c’est pile poil dans la lignée de ma réflexion d’introduction : une femme qui chamboule sa vie pour revenir à sa passion de jeunesse. Vous me direz qu’il en existe des milliers de ce type d’ouvrage donc que ce n’est pas la peine d’en lire un nouveau? Détrompez-vous. Celui-ci adopte un ton différent et offre cette petite touche supplémentaire qui s’immisce dans votre tête pour vous faire réfléchir.

Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une
Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une

Ludique, rythmé et d’une écriture de qualité, ce roman français m’a beaucoup charmé. D’abord le personnage principal est une femme attachante et on se reconnaît dans ses réflexions et réactions. Sa vie ressemble à bien d’autres, un mirage de bonheur comme on en voit plein. Puis, un jour, par un pas si hasard que ça, elle fait la rencontre de Claude, qui se présente comme un routinologue. Un routino-quoi? C’est ce que vous découvrirez dans ce bouquin aux airs inoffensifs qui pourrait bien vous faire remettre en question quelques bases de votre vie.

Je vous le partage car je sais pertinemment que beaucoup de gens sont dans la même situation. Une vie rangée, décidée il y a longtemps, sans vraiment remettre en question le pourquoi on y reste. Et je me dis souvent qu’une bonne portion de la société vit de façon automate, sans trop réfléchir de peur de se rendre compte que ce n’est pas du tout plaisant tout ça. On se désintéresse en vieillissant de choses qui nous passionnaient autrefois, on met de côté ses intérêts au profit du pratico-pratique de la vie quotidienne. On est trop épuisé pour prendre du temps pour faire des activités pour soi après le trafic, les repas, le ménage et toute la gestion de nos vies… Et si on s’usait petit à petit?

On n’a qu’une vie à vivre, on l’entend souvent. Mais est-ce qu’on la vit comme tel, comme la seule que nous avons? Au-delà de prendre soin de notre corps comme j’en parle souvent, notre seul et unique véhicule, prend-t-on le temps de soigner notre âme? Vit-on à côté de notre vie? Sans vouloir tout changer, je crois que ça vaut la peine d’au moins se questionner sur le sujet. Et tant mieux si en conclusion on se rend compte qu’on fait exactement ce qu’on aime! Sortez le champagne et célébrez si c’est le cas!

Parfois, il faut prendre du recul et regarder où on en est, si on est toujours aussi bien dans notre vie et ne pas prendre pour acquis que, parce que ça nous convenait il y a 10 ans, ça nous convient encore. On évolue, on change, on se transforme au fur et à mesure des expériences et il est tout à fait normal de ne plus être la même personne, avec les mêmes envies. Ce serait d’un ennui mortel si on ne changeait pas!

L’automne me semble le moment idéal pour se déposer et réviser les sphères de notre vie. Parfois, de simples petits ajustements peuvent avoir un grand impact sur notre niveau de bonheur. On serait fous de s’en passer! Bonne réflexion!

 

Photo : Unsplash | Josh Felise