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Bonheur, où es-tu?

Brooke Cagle

On le cherche, on l’espère, on en est nostalgique, on tente de le planifier, de le partager… Le bonheur est sans doute une des ressources qu’on aurait le plus avantage à cultiver. Car il est gratuit et surtout, il nous rend heureux. Et quelqu’un d’heureux, c’est contagieux, ça transcende et ça influence positivement le monde. Quand le bonheur frappe à notre porte, tout nous semble moins grave, moins éprouvant. Et si on arrêtait de chercher le bonheur en dehors de soi?

Car soyons réaliste, de manière pragmatique, on est tous très conscients que l’argent ne fait pas le bonheur, que ce n’est ni un objet, ni un repas et ni une autre personne ou un voyage qui nous le procurera. Bien entendu, ces artifices peuvent y contribuer mais le vrai bonheur, celui qui dure et qui fait de nous une personne rayonnant et sereine, il est à l’intérieur de nous, il émane de notre être.

Être en mesure de sentir le bonheur en soi est magnifique et cet état de grâce et de plénitude rejaillit sur le monde qui nous entoure. Nous pouvons être ce bonheur et l’apporter avec soi, partout où l’on va. Le bonheur est un compagnon léger, il nous suit, nous accompagne dans notre vie et c’est à nous de choisir de le garder avec nous. Je sais que parfois, c’est difficile de le sentir, de le prioriser face à toutes ces émotions qui peuvent nous chambouler et nous habiter mais en le retrouvant sous les décombres de nos malheurs, on se choisit.

Se choisir, c’est s’assumer, accepter qui l’on est et surtout arrêter de vouloir être ce qu’on exige de nous. La forte pression qui nous est imposée pour que l’on entre dans un moule, qu’on soit docile, à la hauteur, pour qu’on en prenne plus, qu’on donne plus, qu’on en dise moins… Cette charge sur nous nous écrase et enterre notre petite voix intérieure qui nous dit de ralentir, que tout ça n’est pas nous. Le flot de pensées qui se bousculent dans notre tête nous empêche d’entendre notre bonheur, de le sentir et le savourer.

Une des plus belles choses qui existe en ce monde est la méditation, cet état d’être où l’on observe les pensées sans les saisir, sans se les accaparer, sans qu’elles deviennent nous. Comme ma yogi préférée dirait : laissez-les défiler comme des nuages dans le ciel, sans juger, sans critiquer. Cette phrase qu’elle répète à chaque cours a fait son chemin dans mon esprit avec le temps et j’ai réussi à intégrer cette philosophie, ce moyen de me détacher de l’irréel. Être dans le moment présent, c’est être avec soi, avec son bonheur, avec son corps et son esprit, sans se laisser perturber par les pensées.

Il y aura toujours quelque chose pour nous sortir de cet état et il n’en tient qu’à nous de nous recentrer et de retrouver ce petit sac de bonheur qu’on garde en soi. Nul besoin d’attendre d’avoir un coup dur pour le retrouver puisqu’il est sans fin et qu’on peut s’y attarder autant qu’on le désire. En l’entretenant telle une pierre précieuse, on peut l’embellir, le bonifier et ainsi le partager.

Certains me diront ésotérique ce matin? Peut-être… La grisaille extérieure et les sages paroles de ma yogi m’ont amené sur ce chemin, dans cette réflexion et j’avais envie de vous la partager ce matin. Et en toute honnêteté, je crois qu’il est nécessaire de parler du bonheur, plus souvent. Entre vous et moi, peut-on vraiment trop en parler? Je ne crois pas…

Bonne journée! xx

 

Photo : Unsplash | Brooke Cagle

S’ouvrir à soi-même

Álvaro Serrano

Depuis maintenant un peu plus de 2 semaines, j’ai débuté mon programme d’entraînement avec la très énergique Sylvie Michaud. En toute sincérité, je n’aurais jamais cru que je ferais le saut un jour et que je plongerais dans la course à pied avec autant de plaisir et de motivation. Je n’ai jamais été une très grande sportive et le fait de consacrer autant de temps à une activité physique est pour moi vraiment nouveau. Oui, j’ai fréquenté à maintes reprises les centres de conditionnement physique, j’ai fait beaucoup de vélo plus jeune, je fais du yoga de manière régulière depuis plusieurs années mais de me sentir aussi investie dans un sport, c’est sans doute la première fois.

Constat? J’adore ça! Je me sens bien dans mon corps, qui suit la cadence bien dosée de mon entraîneuse, et je me sens plus à l’écoute des signes de fatigue, de tension, ou toute autre réaction qu’auparavant je n’aurais pas nécessairement pris en considération. J’ai décidé de me laisser guider, de lâcher-prise et de faire totalement confiance à cette femme qui me transmet sa passion et son énergie. Et ça aussi c’est assez nouveau pour moi mais heureusement, le tout se fait en douceur.

Ayant déjà un attrait important pour le corps humain, ses mécanismes et petits bobos, il m’est assez facile d’intégrer de nouveaux concepts, de comprendre les effets physiologiques des exercices et de demeurer à l’écoute de mon corps. Mais l’effet psychologique représente un atout indéniable de la course à pied. C’est tellement libérateur qu’on pourrait presque comparer cela à une drogue, une bonne. Au revoir le stress, bye bye les préoccupations, une fois le rythme installé, c’est au corps qu’on se consacre et à lui seul. On ne peut que vivre dans le moment présent et s’abandonner dans le mouvement.

Il y a plusieurs années, je n’arrivais pas à ressentir les choses. Émotions, sensations, tensions… Tout ça s’accumulait dans mon corps à mon insu et par moment, tout rompait, je m’effondrais, mon dos lâchait. Je n’étais pas du tout en mesure de sentir les signes avant-coureurs, trop étouffée par mon angoisse et mon anxiété. Alors c’est d’autant plus gratifiant pour moi aujourd’hui de ressentir autant de bonheur en adoptant la course à pied puisque ça représente un nouveau chemin dans ma vie.

J’ai pris soin de mon âme pendant des années et je récolte aujourd’hui le fruit de ce travail acharné. Je peux maintenant aller de l’avant, plus confiante et outillée sans avoir l’impression que tout joue contre moi. Car on ne parle pas assez de l’effet négatif et pernicieux de l’angoisse. Ne pas être capable de répondre au téléphone, de sortir, de s’affirmer, de croire en soi… Je ne souhaite à personne de vivre cela car ça vous pourrit l’existence énormément.

De l’extérieur, les gens ne voient que la carapace qu’on veut bien montrer mais nul ne se doute du torrent d’émotions qui massacre l’intérieur et fait vivre un manège incroyable à notre cerveau. Quiconque a déjà vécu ce genre d’épisode peut comprendre la détresse que cela peut engendrer.

C’est donc avec beaucoup de fierté et d’émotion que je constate le chemin parcouru et je sais que beaucoup de belles années m’attendent à pouvoir savourer la vie, profiter de ces acquis et m’ouvrir à de nouvelles choses.

Dans cette période où on veut toujours plus et mieux, je peux enfin me dire que j’ai atteint un niveau de paix et de plénitude que je croyais impossible il y a peu de temps. On se doit de se féliciter quand on le peut et je vous invite à vous sourire, à vous aimer et à apprendre à être généreux envers vous-mêmes. C’est un cadeau que l’on se donne et les fruits qui en découlent sont extrêmement plus gratifiants que n’importe quel achat. C’est comme un voyage à l’intérieur de soi, sans billet de retour…

 

Photo : Unsplash | Álvaro Serrano

Trouver son équilibre

Chris Montgomery

Depuis maintenant une semaine, j’ai débuté mon programme de course et, tant qu’à moi, de remise en forme. Parce qu’à part mon yoga hebdomadaire et quelques exercices répandus çà et là dans mon horaire, je n’étais pas la plus active. Mais après avoir pris soin de mon mental pendant des années, de m’être reconnectée avec mon corps, je ressentais le besoin de bouger, de remettre en marche cette machine merveilleuse qu’est le corps humain, véhicule unique qui nous accompagne toute notre vie.

Et c’est avec beaucoup de fierté que j’ai gravi les marches du métro rapidement sans essoufflement ce matin, sourire aux lèvres et détermination en tête. Parce que maintenant je peux… Pas que j’étais une fainéante avant, je passe toujours par les escaliers « fixes » mais disons qu’arrivée en haut, je n’aurais pas nécessairement participé à une joute oratoire. En d’autres mots, mon petit cœur pompait un peu…

Sentir son corps qui se transforme, se tonifie, se renforce, est un sentiment on ne peut plus gratifiant. Et la course est un des sports qui, activant une quantité phénoménale de muscles, apporte des résultats rapidement. Je ne dis pas que la balance affichera une baisse drastique en quelques jours mais les bénéfices se font tout de même sentir. Posture, respiration, digestion, sommeil… Tous des éléments améliorés en peu de temps. De quoi donner une bonne dose de motivation pour poursuivre sur cette lancée!

Dans l’optique « prendre soin de soi », j’ai aussi pris une décision déchirante mais salvatrice pour moi : je prends une pause. Ce fut difficile pour moi de le faire mais j’ai décidé de mettre fin à mon mandat avant terme pour prendre du repos. Le sentiment de faillir à mon engagement est bien présent mais contrebalancé par celui de paix qui m’habite en pensant que pour une fois dans ma vie, je pense à moi, réellement, concrètement.

Je suis le genre de personne qui prend beaucoup soin des autres, généreuse et attentionnée, toujours disponible, 24/7… Pour autrui. Mais je suis aussi mon propre bourreau, me jugeant jamais assez ceci ou trop cela, exigeant de moi-même plus que la perfection. Mais tout cela à un prix et mon corps, bien qu’il me remercie de mes efforts sportifs, me lance aussi le message que j’ai brûlé la chandelle par les deux bouts et qu’un temps d’arrêt s’impose. Tel un entraîneur usant de son sifflet, le verdict tombe : la grande, take a break! Ou comme dirait mon ami JP : eille fille, calme-toé!

Alors, dans quelques temps, je vivrai à mon rythme. Mais quel est ce rythme au fait? C’est étrange car j’ai l’impression d’avoir passé les dernières années à courir, métaphoriquement, sans avoir de but ou de direction précise. J’ai toujours laissé la vie me guider, ouverte aux opportunités professionnelles et cela m’a bien servi jusqu’à maintenant. Mais le boulot, ce n’est pas tout dans la vie et je dois trouver un équilibre, balancer tout ça.

Je ne changerai pas du tout au tout, garderai ma confiance dans la vie et en son pouvoir de mettre les bonnes choses sur ma route et en mon instinct, que j’apprends tranquillement à mieux percevoir, sentir, écouter. Et je garderai ma couleur car s’il y a bien une chose que j’ai comprise avec les années, c’est que je suis unique, comme tout un chacun l’est.

J’ai revisité mes photos Facebook ce matin, un brin nostalgique et j’ai revu cette phrase, que je trouve toujours aussi drôle :

Peu importe les changements, je garderai toujours cette dose de folie qui m’anime et me fait du bien 🙂

Bonne journée!

 

Photo : Unsplash | Chris Montgomery

Et si chacun avait son chemin à lui?

Kalen Emsley

Hier soir, avant d’aller au lit (ou plutôt directement de mon lit devrais-je dire), j’ai flâné sur Facebook consciemment. Je dis cela car je me tape sur la tête chaque fois que je le fais sachant pertinemment que la lumière bleue de mon appareil affectera la qualité de mon sommeil. Une main flattant mon matou en piteux état, une main faisant défiler les nouvelles sans trop m’y attarder. Mon petit cœur de presque-mère avait besoin de s’anesthésier un peu pour ne pas trop penser à mon compagnon qui dépérit.

Puis, mon regard a été attiré par un texte. Le blogue Les Nerds que je suis avec beaucoup de plaisir titrait : Tout laisser derrière pour recommencer. Hummm…Intriguée, vous dites? Et j’ai lu, et relu, le texte, me sentant personnellement interpellée par les propos malgré la décennie qui me sépare de l’auteure. Il n’y a pas d’âge pour la remise en question…

Lire l’histoire de cette jeune femme qui a tout plaqué du jour au lendemain m’a fait réaliser qu’on n’écoute souvent pas assez la petite voix à l’intérieur de nous qui pourtant nous crie parfois par la tête l’évidence. L’inconfort, le doute, le malaise, la peine… Nos sentiments sont souvent refoulés et enfouis et on peut passer des mois voire des années à les éviter comme la peste. Mais pourtant ils sont là, bien présents, tapis au fond de notre âme, grugeant notre énergie, petit à petit.

S’écouter, prendre le temps de comprendre ce qui se passe à l’intérieur de nous est un des plus beaux gestes d’amour envers soi que l’on peut se faire. Décider d’arrêter un moment et sentir ce qui se brasse, car oui, malgré l’image extérieure, ça peut être un torrent à l’intérieur. Et avec les années, on développe des mécanismes très puissants pour repousser nos émotions, s’en couper et vivre dans le semblant. On nous demande comment ça va? Très bien, et toi? Sans même se rendre compte qu’on dit faux.

Cette jeune femme qui a tout balancé pour écouter cette petite voix l’a bien compris et termine son texte par ceci :

Comme le dit si bien Blaise Pascal : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point ».

Ce cher M. Pascal avait bien raison (sans jeu de mot). On devrait tant écouter notre cœur mais la raison, accompagnée de son acolyte, l’égo, nous dirige selon nos apprentissages, selon ce que la société nous dicte, selon les choix qu’on a fait sans trop savoir si c’étaient les bons. On doit décider jeune de quoi sera fait notre vie, on nous dit de trouver notre voie sans nous donner les outils pour la découvrir, on nous dit qu’avoir un emploi, c’est précieux… Tant de modèles strictes et mornes qui sont loin de correspondre à tout le monde.

Et si chacun avait son chemin à lui? Et si on laissait la vie nous guider, se connectant sur notre instinct pour savoir si on doit aller à gauche ou à droite au lieu de suivre les autres en mouton? Malgré la peur qui peut nous habiter devant l’inconnu, c’est souvent dans ces situations qu’on apprend le plus, qu’on se dévoile, qu’on trouve notre force et qu’on laisse jaillir notre vraie personnalité.

De telles histoires font réfléchir et raisonner en nous les inconforts de nos vies. Et la question fatidique trotte dans notre esprit, sans ménagement et avec insistance : suis-je vraiment heureuse ainsi?

 

Unsplash | Kalen Emsley

La route de la vie

André Branco

La cloche de l’école primaire s’est fait entendre il y a quelques minutes. J’entendais les enfants s’amuser, l’animation joyeuse et pétillante de la cour d’école qui diminuait tranquillement au fur et à mesure que les élèves entraient dans l’établissement. Vous l’aurez deviné, je travaille de la maison… Et comme l’école est à quelques pas de chez-moi, j’ai le bonheur d’entendre cette ambiance sonore colorée, accompagnée du chant des oiseaux et du bruit du vent dans les feuilles des arbres du parc.

Il y a quatre ans, je vendais ma maison à Sainte-Sophie pour me rapprocher de mon travail et de mon monde. Quelques années passées loin du brouhaha de la ville m’ont fait le plus grand bien mais je ressentais le besoin d’être dans un lieu qui me ressemblait, qui mariait accessibilité et tranquillité. Cette année-là fut l’une des plus éprouvante et mouvementée de ma vie. Je me suis séparée, j’ai vendu ma maison alors que mon père rendait son dernier souffle, j’ai quitté mon emploi et emménagé dans cette nouvelle ville pour finalement décider de rénover complètement cette demeure pour la mettre à mon image.

J’ai une certaine tendance à aller dans les extrêmes, ou devrais-je dire, j’avais cette tendance car avec les années, thérapie aidant, je me suis assagie et j’ai appris à reconnaître les signes du mal-être qui me faisait agir si intensément. Je sais, par contre, que je ne deviendrai jamais une personne neutre et calme en toute circonstance puisque ce n’est pas ma couleur. Je demeurerai toujours assez active et allumée et aurai toujours cette possibilité de changer de cap, de rebondir et de sauter à pieds joints dans une nouvelle aventure, sans m’attarder à la peur qui pourrait me paralyser.

Mais ce matin, la nostalgie des années d’études m’a ramené des années en arrière. Je me souviens de l’insouciance de cette belle époque quand, armée d’un sac à dos et des fournitures scolaires de mises, je me rendais à l’école en marchant, sans réfléchir aux risques et préoccupations de la vie. J’étais cette jeune fille angoissée, dans un élément commun et rassurant, dans cette petite ville des Laurentides qui me servait de cocon. Je n’avais aucune idée de ce que la vie me réservait, et je n’arrivais pas à me projeter dans un métier, dans un lieu ou dans un clan quelconque.

J’ai plongé dans la vie d’adulte très vite, désirant découvrir le monde et sortir de ma zone de confort, me confronter à la réalité. Je suis venue à Montréal, j’ai pris un appartement avant même que ma colocataire de l’époque ne reçoive sa réponse d’université, j’avais confiance en la vie sans m’en rendre compte et j’avais cette soif de vivre et d’apprendre qui me tenaillait. J’ai suivi mon instinct et choisi une route peu fréquentée qui, à l’époque, a dû faire faire des cauchemars à mon paternel qui se réjouissait que je suive ses traces sur le chemin de l’enseignement. Mais l’appel de la nouveauté a gagné et c’est en multimédia que j’ai atterri, ayant cette facilité avec les ordinateurs.

Aujourd’hui, 17 ans plus tard, je me demande encore comment j’ai fait pour prendre ce cette tangente si facilement et je sais que j’avais envie d’autre chose que la facilité et le chemin tracé pour moi. Que voulez-vous, je ne me suis jamais sentie à l’aise dans un moule…

En entendant ces enfants rigoler dans la cour d’école, je me demande ce que l’avenir leur réserve, où la vie les mènera. Je leur souhaite de trouver leur voie mais surtout de s’écouter et d’être capable de sentir dans leur ventre ce qui les allume et ce qui les angoisse. Peu importe nos choix dans la vie, le plus important, c’est de les faire pour nous, en fonction de nos valeurs et nos envies. C’est un des plus beaux apprentissages qu’on peut transmettre à la jeune génération. Et ce n’est pas obligatoire de prendre le chemin facile et asphalté. Parfois, les petits sentiers sont les plus propices aux découvertes enrichissantes!

 

Photo : Unsplash | André Branco