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L’abondance a un prix

riii

Ce matin, j’arrive au bureau après un trajet sans embûche (lire ici : pas trop de trafic et pas trop de monde dans le métro pour un mardi matin). Comme j’arrive toujours trop tôt pour les droits attribués à ma carte magnétique de visiteur, je m’installe tranquillement à la mezzanine, espace aménagé avec des banquettes, tables et quelques restaurants (plutôt ordinaires). J’apporte toujours mon petit-déjeuner (yogourt + fruits + muesli) parce que je préfère savoir ce que je mange et parce que mon système digestif est un peu capricieux.

Bon, jusque-là, vous vous dites surement « elle ne va tout de même pas décrire chacun de ses faits et gestes matinaux? » Ne vous inquiétez pas, ça se termine bientôt 😉 En fait, c’est que j’arrive toujours face au comptoir de services, là où les gens abandonnent leur cabaret après avoir dévoré leur repas en vitesse. Et je me désole à chaque fois de voir le gaspillage qui est fait.

Une bonne partie de ces gens prend un déjeuner classique « 2 œufs, bacon, patates et toasts » comme on en voit mille. Mais la moitié du contenu se retrouve à la poubelle (1 toast sur deux, les patates servies en trop grande quantité, un peu de bacon trop gras et le ketchup ajouté pour faire passer les patates). Quand je vois cela, je me désole certes mais je me questionne aussi.

Pourquoi payer (trop cher) pour un déjeuner (pas très bon) et en laisser une bonne partie finir aux ordures? Déjà, je ne comprendrai jamais quiconque mange ces trucs trop gras à tous les matins mais passons. Je suis peut-être trop conscientisée par la cause mais quand je pense que plein de gens ne mangent pas et qu’on jette des tonnes de nourriture chaque année, ça m’interpelle.

C’est quoi cette pratique de toujours nous servir des assiettes qui débordent sachant que personne ne peut passer au travers autant de nourriture? N’est-on pas rendu au point où on devrait dire non à l’abondance inutile? Le commentaire du type « ça me coûte le même prix alors je vais tout prendre ce qu’on m’offre » ne tient plus… Payer pour jeter, c’est ridicule.

Ça me fait penser à cette initiative qui s’installera sous peu dans ma ville : l’utilisateur-payeur pour le ramassage des ordures. J’entends déjà de nombreux citoyens chialer que c’est un service public mais, mes chers amis, quand on abuse, on finit par en payer le prix. Quand je vois mon voisin qui a fait des pieds et des mains pour conserver le « gros » modèle de bac à ordures alors que la ville nous les a remplacés par un format plus petit lors de l’introduction du bac à compost, je sais déjà que lui, il râle en ce moment.

Personnellement, je salue ce changement car c’est insultant de faire des efforts méticuleux pour limiter sa production de déchets alors que d’autres en abusent allègrement sans souci. Ça prend des transformations radicales pour modifier les comportements des plus récalcitrants et celle-ci en est une. Alors merci pour cette décision de faire payer à la « levée » et surtout, à l’entreprise qui a eu la brillante idée de faire des bacs avec une puce électronique intégrée!

Faire des efforts pour, non seulement ralentir le dérapage environnemental actuel, mais aussi pour réutiliser nos ressources et en user de manière cohérente, respectueuse de la planète et intelligente, ça devrait aller de soi. L’attitude du nombriliste qui se balance de son impact, c’est out, ok? Et si vous n’aimez pas vous le faire dire, désolée, mais c’est la triste réalité après tant d’années d’abus et d’actes inconscients.

Les jeunes prennent la rue ces temps-ci pour nous signifier leurs craintes et nous souligner à quel point on n’a pas été cool avec eux. Parce qu’on leur lègue une planète maganée, amoindrie, usée, sale et fatiguée. Ce serait la moindre des choses aujourd’hui de mettre les bouchées doubles avec tout ce que l’on sait et les initiatives auxquelles on peut prendre part. Alors, à votre prochain déjeuner au restaurant, vous pouvez dire « je vais prendre une seule toast et quelques patates seulement, merci ». Ok?

Photo : Unsplash | riii

Écouter les signes

Guilherme Romano

Dernièrement, un ami a vécu des moments stressants quand son corps, pourtant en forme, a cessé momentanément de collaborer comme à l’habitude. Sans qu’on parle de paralysie, il s’est réveillé un matin avec de gros engourdissements de tout son côté droit. Il me décrivait le tout comme une étrange sensation de perte de contrôle et de traîner un boulet avec soi.

Au-delà de l’inquiétude qui peut accompagner de telles expériences, il y a ce que ça cache : un manque d’écoute de soi. Car, après avoir passé des examens plus ou moins poussés, le constat est souvent révélateur : le corps a besoin de repos. On abuse souvent de notre système, pas toujours à l’écoute des signaux et souvent pas en recherche d’harmonie. Mais notre corps, lui, tente constamment de retrouver cet équilibre qui lui assure un fonctionnement optimal. Alors quand on exagère, il envoie des signes plus clairs.

Que ça vous soit déjà arrivé ou non, je suis convaincue que vous comprenez de quoi je parle. Ce peut-être simplement cette sensation de fatigue lancinante qui vous suit pendant plusieurs jours ou un mal de tête constant qui s’étire trop longtemps. Mais tous ces symptômes ont en commun de nous faire prendre conscience qu’on n’est pas invincible. On oublie qu’on doit prendre soin de soi et, selon notre capacité à déceler les indices, on se rend plus ou moins loin dans le dérapage.

S’il y a bien une chose qui ne s’achète pas, c’est la santé (malgré toutes les recettes miracles qui pullulent sur Internet). Se reposer, bien s’alimenter, faire du sport, se détendre, entretenir des relations harmonieuses, éviter le stress et favoriser les plaisirs sains, voilà des éléments-clés d’un bien-être constant. Et pour que notre corps demeure un allié, on doit être à son service et non l’inverse, lui fournir le carburant et les conditions gagnantes pour qu’il nous mène là où l’on veut aller.

Mais le sait-on vraiment? Connaît-on cette destination? Si la réponse est non, ne vous flagellez surtout pas. C’est correct, ce n’est pas une obligation d’avoir un plan quinquennal. Il faut cesser de se mettre une pression monstre et de toujours vouloir correspondre aux standards de la société. Personnellement, je préfère me sentir bien sans avoir de plan précis que de stresser pendant 20 ans pour atteindre mes objectifs. Si j’arrive usée, sur les genoux, à ma retraite, j’aurais l’impression d’avoir ratée quelque chose.

Étirer l’élastique, que ce soit sur le plan physique ou mental, c’est toujours risqué. Il y a dans l’air du temps cette tendance au dépassement. Mais, si on n’est pas accompagné dans cet exercice, on peut surcharger son système et le faire déraper. Vouloir prouver sa performance, sa vivacité, ça peut devenir exigeant, trop exigeant pour nous. Et si les signes ne sont pas décelés à temps, la chute peut être brutale.

On refoule beaucoup de choses de peur de paraître faible : émotions, tensions, colères, peines, déceptions et blessures. Ajoutez à cela des excès d’alcool et de nourriture, un manque de sommeil, un environnement hostile et stressant, des exigences qui ne font qu’augmenter… Et vous avez le cocktail parfait pour frapper le mur de plein fouet.

Pourtant, on le sait. On lit tous les jours des histoires de gens qui ont poussé la machine trop loin, qui ont perdu pied et qui regrette de ne pas avoir été assez alertes pour voir venir la vague qui les a engloutis. On lit de manière détachée ces textes qui nous disent que la santé est ce qu’on de plus précieux, on fait des résolutions de nouvel an en trinquant sans trop y croire. Puis un jour, ça nous happe.

Je ne veux en aucun cas être moralisatrice ce matin, au contraire. J’ai envie qu’on lève le nez de nos écrans et qu’on respire à plein poumon cette vie qui nous entoure et celle qui est en nous. Qu’on se souvienne que tout est possible quand on est en santé et que l’important, c’est de se connecter à ce merveilleux véhicule qu’est notre corps. Parce que ce serait dommage d’attendre de perdre la santé pour enfin l’apprécier.

Photo : Unsplash | Guilherme Romano

Célébrer la différence

Matteo Paganelli

Vous avez sans doute vu, sur les réseaux sociaux, plusieurs vedettes et personnalités publiques arborer le fameux gaminet « différent comme toi ». C’est la campagne de la Fondation Véro & Louis qui est de retour pour une deuxième année. Comme on peut le lire sur le site Web de la fondation, en mettant de l’avant l’unicité de tous et chacun, l’expression  »Différent comme toi » célèbre la différence!

Dans cette même ligne de pensée, je suis tombée par hasard sur le coup de gueule d’une famille qui se bat pour faire accepter la différence de leur fils : la trisomie 21. Et leur façon de réagir aux critiques des gens qui font preuve d’une incompréhension crasse devant les campagnes de financement et autres types de sollicitation est, qu’aujourd’hui, ils nous invitent à porter des chaussettes de couleurs distinctes en appui à la cause.

Pourquoi me demanderez-vous? Pour justement signifier qu’une différence, ça ne fait de mal à personne. Que la différence, on devrait l’embrasser au lieu de la juger. Que c’est cette différence qui fait de nous un peuple fier et heureux. Car si on était tous pareils, on s’emmerderait solide! C’est parce qu’on est différents qu’on se complète et qu’on est en mesure de former des équipes équilibrées. Imaginez être avec des gens qui sont comme vous 24/7… Je parie que vous finiriez par faire une crise 😉 Je blague mais vous comprenez ce que je veux dire je crois.

Je me souviens, dans ma tendre jeunesse, mon père habitait à côté d’une maison où résidait une famille d’accueil. Cette famille, au lieu d’accueillir les enfants faciles à gérer, avait décidé de s’investir dans les soins aux enfants handicapés. Le plus vieux de la troupe, Jean-François, était lourdement atteint et malgré sa majorité, il avait un « âge mental » très jeune. Mais ce qui était le plus surprenant, c’était son regard. On y voyait toute la bonté du monde.

Mon père lui confiait des petites tâches à la maison : tonte du gazon, ramassage des feuilles à l’automne, lavage de l’auto… Et il m’avait expliqué un jour qu’au début il se sentait mal car il ne voulait pas qu’on pense qu’il exploitait ce jeune homme. Mais ce qu’il ne soupçonnait pas, c’est à quel point il valorisait Jean-François. Ce dernier jubilait à chaque nouvelle tâche et ne manquait pas de me dire à quel point il était heureux de « travailler ».

Ce qui m’avait surtout marqué à cette époque, c’est le jugement que les gens portaient sur cet homme différent. Il marchait péniblement, ses gestes étaient très saccadés et maladroits et il voulait souvent faire des câlins ce qui rendait l’entourage frileux à lui parler ou lui accorder de l’attention. Sa différence faisait peur. En lui expliquant, on finissait par lui faire prendre conscience qu’il pouvait être un peu trop intrusif. J’ai souvenir d’un après-midi d’été où on avait pratiqué la poignée de main pour qu’il puisse entrer en contact de manière moins intrusive.

Bref, accueillir la différence, ça demande une dose d’altruisme, ça demande de sortir de son nombril et de se mettre à la place de l’autre pendant quelques minutes. On ne pourra jamais comprendre à 100% ce que vit la personne mais on peut mettre de côté son jugement, ses idées préconçues et son carcan rigide pour voir autrement, à travers des yeux nouveaux et surtout, avec notre cœur.

L’humain est une bête merveilleuse, dotée d’une conscience, d’émotions et de capacités infinies. Mais on doit parfois faire en sorte qu’il utilise son cerveau dans un but positif au lieu d’en user malicieusement. Acceptons-nous, faisons preuve de tolérance et d’ouverture et percevons la beauté en chacun de nous au lieu de s’attarder sur les petits détails qui nous dérangent. On en sortira tous grandit.

Photo : Unsplash | Matteo Paganelli

Bonheur, où es-tu?

Alex Block

En ce petit mercredi printanier, c’est la Journée internationale du bonheur. Être heureux, c’est sans doute l’objectif de chaque humain sur terre. Mais le souci, c’est que de nos jours, c’est presque devenu une responsabilité sine qua non. Si on ne donne pas notre 110% pour atteindre le bonheur ultime, on se sent coupable.

Pleine conscience, résilience, zénitude, gratitude… On se fait bombarder constamment et si on a le malheur d’être à sens contraire de cette tendance pendant quelques minutes, on se fait rabrouer car on mine la quête du bonheur du voisin. Eh oui, c’est devenu un droit ultime et on risque d’être blâmé pour perte de jouissance pour un commentaire négatif. Je blague à peine…

Je prône toujours la connaissance de soi et surtout, l’écoute de ses besoins personnels. J’ai tendance à croire qu’on s’y perd facilement et qu’on prend pour siens les requis des autres pour l’attente de la plénitude. L’influence est constante et on peut aisément être convaincu par un gourou ou une personnalité qui se vante d’avoir trouvé le bonheur grâce au produit X.

Mais la recette miracle, je le répète souvent, elle n’existe pas. À force de chercher le bonheur dans les allées d’un magasin, on finit simplement par perdre son temps et se frustrer. Mais c’est à la mode d’essayer… Cependant, on oublie qu’à force d’essayer, on s’use et on perd ce contact avec le bonheur simple, celui qui est là, tout près. Celui qui ne fait pas vivre une industrie florissante, autant dans le commerce que dans les bureaux.

Ce qui est paradoxal, c’est que le concept même du bonheur n’a pas de définition claire. Autant dire qu’il y a autant d’interprétation que d’humain sur terre. Ce serait réducteur d’en faire une seule grande théorie. Mais, chose certaine, l’idée même que pour être heureux on doit toujours être dans le positif ne fonctionne pas. Bien entendu, on préfère sourire et avoir le cœur léger mais les moments moins joyeux nous forment et nous apprennent beaucoup.

Comme je le mentionne à l’occasion, ça prend du moins beau pour savoir reconnaître ce qui est merveilleux. On se blaserait de nager toujours dans le bonbon rose. En mettant le bonheur sur un piédestal, c’est comme si chaque petite épreuve nous éloignait de cet idéal à atteindre. La frustration n’est donc jamais bien loin. Pourtant, combien de gens entend-on dire que c’est grâce à un événement douloureux qu’ils ont découvert leur force, qu’après une épreuve, ils ont trouvé leur voie?

On continue de nous faire croire que c’est l’argent (ou les biens matériels) qui nous fournira ce bonheur tant désiré. Pourtant, de nombreuses études ont été faites sur le sujet, démontrant que c’est dans les relations humaines qu’on se nourrit. Tout comme l’appréciation de ce qu’on a au lieu de rêver à ce qu’on n’a pas constitue une attitude plus gagnante. Avoir un toit sur sa tête et de la nourriture, un certain sentiment de sécurité et un minimum d’amour : c’est la base nécessaire pour pouvoir savourer le bonheur au quotidien.

Alors, en cette Journée internationale du bonheur, aucun conseil ou truc magique ne pourra vous aider. Toutefois, sortir quelques minutes pour profiter du soleil, prendre le temps de déguster votre lunch ce midi ou faire un gros câlin à vos enfants, ce sont des petits gestes qui peuvent contribuer à entretenir votre niveau de bonheur.

C’est certain qu’on peut toujours avoir plus, être mieux, atteindre un niveau supérieur. Mais si on arrive à se satisfaire de ce qu’on a et de ce qu’on est, on a plus de chance de voir le bonheur dans les petites choses, de pouvoir le partager et le multiplier. Se concentrer sur ce qui va bien au lieu de voir uniquement ce petit détail qui nous énerve, ça ne coûte rien. En fait, non, ce n’est pas vrai. Ça nous coûte des parcelles de bonheur.

Photo : Unsplash | Alex Block

Choisir sa vie

Form

Hier, sur un de mes fameux groupes de voyage, une jeune femme demandait aux membres quel était leur métier. Elle se sentait malheureuse dans le sien et, privée de sa passion du voyage, elle cherchait une solution miracle. J’avais envie de lui répondre : découvre qui tu es d’abord car la solution de l’une ne sera surement pas celle de l’autre. Je me suis retenue car je déteste cette tendance à donner des conseils aux inconnus mais je n’en pensais pas moins.

C’est vrai qu’aujourd’hui, on a accès à plus de métiers et de formations qu’avant. Pourtant, devant ce choix grandissant, les jeunes n’arrivent pas à se décider. Et je les comprends. J’ai moi-même pris une tangente sur un coup de tête à 18 ans, abandonnant ainsi le parcours tracé par mon père dans l’enseignement. À voir l’état de nos écoles actuellement, je ne regrette nullement mon choix mais ce souvenir m’a rappelé à quel point on ne se connaît pas assez à 17-18 ans pour décider du reste de notre vie.

Et d’ailleurs, est-ce encore réaliste en 2019 de croire qu’on œuvrera dans le même métier pour toute la durée de sa vie professionnelle? Je ne crois pas, sincèrement. Transposer ses acquis dans un autre domaine, se propulser dans un nouveau contexte, c’est ce qui nous forme le plus. Mais pour cela, on doit les connaître, ces fameux acquis. On doit arriver à se décrire, à décortiquer son expertise, à déceler aussi ce qui ne nous convient pas dans notre poste actuel.

On est toujours à un clic d’une nouvelle information et on a plus de difficulté à faire de l’introspection, à chercher en nous ce qu’on ressent. C’est si facile de se perdre dans les millions d’articles, de billets et de chroniques sur les trucs faciles pour changer de métier. Mais changer pour changer, ça n’a jamais donné de très bons résultats. Choisir, ça implique connaître, ça sous-entend une analyse des options, ça demande une réflexion.

Hors, on dirait que le processus de réflexion n’est pas très populaire aujourd’hui. Tout va vite et tout change rapidement alors réfléchir, ça semble archaïque. Mais pourtant, pour bien entendre la petite voix en soi qui donne écho à notre instinct, on doit se poser, arrêter de courir. Et je sais que c’est difficile avec nos vies de fou, avec nos rythmes effrénés et nos milliers de choses à faire. Mais c’est nécessaire.

J’aurais envie de m’asseoir avec cette jeune femme déboussolée pour lui demander ce qui l’a fait vibrer dernièrement, ce qui a mis un sourire sur son visage, ce qu’elle aime faire pendant des heures sans réfléchir ou sans voir le temps passer. C’est dans ces expériences qu’on trouve ce qui nous nourrit. Et j’aimerais lui dire qu’il faut cesser de croire que le boulot, c’est la vie. C’est ce qui paie les factures, oui, mais ce n’est pas ce qui nous définit. La glorification du travail, c’est out, ok?

La première question que l’on pose à quelqu’un ne devrait pas être « que fais-tu dans la vie? » mais bien « qui es-tu? » ou même « qu’aimes-tu? ». Nos passions, nos intérêts ou nos talents me semblent plus importants que ce qu’on fait entre 9 h et 17 h. Tant mieux si c’est notre métier mais c’est rare et il ne faut surtout pas se sentir coupable de ne pas marier les deux.

J’aime savoir ce que les gens ont lu ou écouté comme musique récemment. Ou même quels plats ils ont cuisinés dans les derniers jours. À mes yeux, un panier d’épicerie en dit plus long qu’un cv sur une personne. (Je serais curieuse de voir l’effet dans une entrevue d’une telle question d’ailleurs! Au lieu de la sempiternelle question suivante : tu te vois où dans 5 ans?)

Nos valeurs ne sont pas souvent mises en lumière dans notre travail où l’on tente de nous conformer et nous insérer dans un moule bien défini. C’est dans notre vie, notre quotidien, nos temps libres qu’on est le plus soi-même. Alors demandons-nous ce qu’on aime y faire pour mieux choisir ce qu’on veut faire du reste de notre vie. Choisir sa vie, ce n’est pas choisir un métier. C’est choisir ce qu’on veut ressentir en se levant le matin.

Photo : Unsplash | Form