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Faire ce qu’on aime et aimer, tout simplement

Ugur Akdemir

Ce week-end, j’ai passé presque tout mon temps penchée ou à quatre pattes. Et avant que les potins salaces et images grivoises fusent dans votre esprit, je précise que j’étais seule et dehors, dans mon jardin pour être plus précise. C’est que oui, voyez-vous, je suis une passionnée de jardinage, de potager, de verdure, de nature. On peut sortir une fille de Mont-Laurier mais on ne sort pas Mont-Laurier de la fille comme on dit…

Alors, dès vendredi soir, j’ai bichonné mon petit lopin de terre, j’ai aéré le sol, ajouté de la terre et du compost, et surtout, j’ai bonifié l’allure de mon jardin en y ajoutant, ici et là, quelques vivaces flamboyantes, quelques couvre-sols, et pour ajouter de la couleur instantanément, j’ai fait le plein d’annuelles que j’ai parsemées dans divers espaces. Et vous dire à quel point ça m’a rendue heureuse! C’est presque indescriptible.

Je suis née sur une terre, en plein milieu de nulle part (ou presque) et mes parents adoraient jardiner. Et s’il y a bien une chose qu’ils m’ont transmise, c’est cet amour de la terre. Vous n’avez pas idée à quel point je suis heureuse, même crottée de la tête au pied avec une légère odeur de compost qui me suit. Je sais, ça peut paraître totalement absurde pour une fille qui travaille dans le Web, dans le virtuel, depuis tant d’années. Mais j’ai un besoin viscéral de ce contact avec le réel, avec la beauté, avec le pur et le vrai, avec la vie essentielle qui nous entoure.

J’aime les vers de terre presque comme des amis (j’exagère un peu mais c’est pour la bonne cause) car je mesure leur importance capitale. Je prends soin de le déplacer minutieusement quand j’en croise un en creusant. J’apprécie les courses effrénées des écureuils dans le parc derrière, et le chant des oiseaux constitue, selon moi, la plus belle musique qui soit. Je raffole des fines herbes cueillies après une petite pluie car elles diffusent encore plus leur parfum. Humer les fleurs au petit matin s’avère un rituel quasi religieux…

Bref, je pourrais continuer ainsi longtemps, je crois que vous avez saisi la profondeur de mon plaisir. Et c’est ça qui m’a amené à déblatérer sur mon activité des derniers jours : le plaisir. On court, on se dépêche, on se presse, on bouscule tout autour de nous pour de précieuses secondes, on vit à cent milles à l’heure. Alors que, pourtant, tout autour de nous nous invite à ralentir, à apprécier, à s’arrimer au rythme de la nature qui nous enrobe de ses effluves et de ses couleurs.

Il faut trouver son équilibre, identifier ce qui nous rend heureux et y consacrer le plus de temps possible. Sinon, à quoi bon gagner des sous, à quoi bon avancer si c’est pour se diriger tout droit dans un mur? La vie, elle, se balance complètement de si on a pris le temps ou pas de vivre. Elle nous enverra ses difficultés, ses défis et ses épreuves malgré tout. Alors il vaut mieux faire le plein d’énergie dans ce qui nous comble pour faire face à la musique.

Faire ce qu’on aime, consacrer du temps à nos passions, prendre le temps de vivre pleinement le moment, s’arrêter et admirer. On a la chance de vivre ici, dans un lieu où aucune bombe ne menace de nous tomber sur la tête. Ce serait dommage de ne pas en profiter. Aimer, sans mesure, les gens bien sûr, mais aussi notre vie, ici. On a la chance ces jours-ci de voir réapparaître cette verdure autour de nous, qui embellie tout et qui purifie notre air. N’y a-t-il pas là de quoi célébrer? Identifier ce qui nous plait et faire ce que l’on aime, il me semble que ça devrait être à la base de chacun de nos choix.

 

Photo : Unsplash | Ugur Akdemir

Persévérer ou en faire trop?

Louis Smit

Dernièrement, j’ai failli tout abandonner. Pas tout, mais disons mon entraînement. Même si je savais pertinemment que l’arrivée de la chaleur allait me ralentir et me faire souffrir, ça m’a frappé de plein fouet, de façon surprenante et déroutante. Pourtant, l’an dernier, même phénomène, même déception, même remise en question. Il faut croire que je suis difficile à convaincre ou trop optimiste. Ou les deux.

C’est que, voyez-vous, ça allait si bien avant que le thermomètre se mette à grimper. Je progressais, j’avais même l’impression d’avoir (un peu) moins mal aux jambes tout le temps, d’être sur la bonne voie quoi. Puis, la première journée à vingt degrés est arrivée, puis une longue sortie au soleil et à la grosse chaleur m’ont assommée. Et ça m’a complètement découragée…

En en parlant avec certaines personnes de mon entourage, plusieurs m’ont simplement demandé pourquoi je continuais si c’était si désagréable. Et je leur répondais que j’avais pris un engagement, que je ne pouvais pas lâcher. C’est mon égo, mon orgueil qui répondait en fait, pas mon cœur. Car si j’avais laissé mon cœur répondre, ça aurait plutôt été ceci : j’ai pris un engagement envers moi-même, j’ai décidé d’investir du temps dans ma santé et cette course officielle du 3 juin où je parcourrai 21.1 km est le point culminant d’un changement de vie.

Oui, c’est très difficile et comme dirait mon entraîneure, ce n’est pas pour rien qu’on parle d’un sport d’endurance. C’est parce qu’il faut endurer longtemps avant de devenir bon et que ça soit plus facile! Mais, trêve de plaisanterie, j’ai compris plus que jamais à quel point on est habitué aujourd’hui à tout obtenir facilement et rapidement, sans trop d’effort, sans trop s’investir, ni chambouler notre quotidien.

La société du jetable, autant pour les relations que les activités, nous a forgé à changer dès qu’un petit défi se pointe. Comme si « avoir de la difficulté » n’est plus à la mode puisqu’il y a tant d’autres possibilités. On le voit avec Tinder, on le voit avec les éternels chercheurs d’emploi qui pensent toujours que l’herbe est plus verte dans l’entreprise voisine, et on le voit avec les abonnements annuels aux gym qui se vendent comme des petits pains chauds en janvier mais dont les centres sont déserts en mars.

Travailler fort, trimer dur, c’est de moins en moins populaire et on se fait presque juger quand on le fait. Mais, pour l’avoir expérimenté, c’est la plus belle façon d’apprendre sur soi, la meilleure manière de connaître ses limites momentanées et ça demande d’être humble, d’accepter de ne pas être parfait, ni stable, ni en constante progression. Parfois, il faut savoir reculer pour mieux avancer.

Entre persévérer et en faire trop, la ligne est surement très mince. Certains iront dans les excès alors que beaucoup déserteront. Mais la fine zone de persévérance, elle est gratifiante et euphorisante malgré les courbatures, malgré les heures à investir, malgré les sacrifices que cela exige. Il suffit de trouver son équilibre, de garder la foi et, par moment, de ne pas trop réfléchir et de se lancer. Comme on dit, le corps nous le dira si on en fait trop.

Alors, le 3 juin, je serai sur la ligne de départ, fébrile et incertaine, me demandant ce que je fais là, pourquoi je m’inflige tout ça. Mais je sais qu’au fil d’arrivée (si je ne m’effondre pas en cours de route), je serai gorgée de bonheur à l’idée qu’une fois dans ma vie, j’ai atteint un objectif que je croyais inaccessible. J’aurai surement mal pour plusieurs jours et je me jurerai sans doute de ne plus jamais courir… Mais quelques jours plus tard, je sais que mes souliers m’appelleront dehors et que c’est avec plaisir que je reprendrai l’entraînement, à mon rythme. C’est ça, persévérer.

 

Photo : Unsplash | Louis Smit

On a tous notre propre définition du luxe et de l’effort…

Daniel Olah

Récemment, je discutais avec une amie de mes quelques rages de magasinage annuelles qui m’aident à me retenir le reste de l’année. Et, en en parlant, je savais pertinemment que ces moments de folie passagère sont purement du luxe, que je n’ai pas de nécessité réelle à combler et que Pierre-Yves McSween me jugerait probablement en sachant évidemment ma réponse à sa fameuse question : en as-tu vraiment besoin?

Mais, j’ai aussi réalisé qu’on a chacun notre définition très personnelle du luxe, et que, quand c’est pleinement assumé et que ça ne met pas en péril notre santé financière, notre stabilité et notre intégrité, il n’en tient qu’à nous de faire ce qu’on veut de notre argent. Bien entendu, je pourrais tout donner à des œuvres de charité, je pourrais investir encore plus dans mes REER, je pourrais soutenir plus de causes… Mais, j’ai compris que me faire plaisir constitue une raison de travailler aussi fort et que, si je ne le fais pas, ma motivation diminue.

En écrivant cela, je sais nécessairement que je ne suis pas parfaite, que je n’agis pas en totale harmonie avec mes principes fondamentaux de communauté, de collectivité et de partage des richesses. Mais je n’ai pas non plus fait vœu de pauvreté alors je m’assume. Je tente de garder un certain équilibre, de doser entre la contribution et les gâteries, entre mon bonheur et celui d’autrui. Et je crois que je m’en sors pas pire de ce côté-là…

Mais je réalise aussi que j’ai parfois un sentiment de culpabilité, comme si faire de l’argent, bien vivre, se payer du luxe, c’était mal. Probablement un vieux fond de religion catholique ancré profondément dans mon âme est-il la source de ce sentiment. Néanmoins, je comprends maintenant ce que les artistes bien nantis expriment quand ils parlent du jugement qu’ils reçoivent quant à leur succès, leur réussite et, inévitablement, au salaire qu’ils perçoivent pour leur art, leur performance ou leur travail.

Je n’ai pas de commentaires des gens et je le sens malgré tout alors je n’ose croire ce que vivent ces artistes, bâtisseurs de notre culture, sur les réseaux sociaux. Je suis loin d’être millionnaire et encore plus de vivre dans un château. Mais je n’ai pas à me priver et ça me gêne parfois. Je me questionne sur la pertinence de mes achats, de mes gestes, de mes envies. Je me demande si je ne suis qu’un produit de la publicité, influencée de toute part par le monde qui m’entoure.

Une partie de cela est vrai car le monstre est immense. Mais je demeure très alerte, à l’affût des endoctrinements et tendances néfastes. Je me suis désabonnée de la majorité des infolettres que je recevais, j’ai scruté à la loupe les « intérêts » que Facebook m’avait assignés et je diminue drastiquement mon exposition à la publicité, que ce soit via la télé ou le Web. Bref, je travaille fort mais j’ai toujours l’impression que ce n’est pas assez, que je n’ai pas le plein contrôle.

D’un autre côté, je travaille dans le monde numérique et je n’ai pas envie de le quitter, ni d’aller vivre dans le fond d’une caverne. Je dois être vigilante, sans en faire une maladie, rester vive d’esprit et distinguer les réels besoins de ce qui m’est « imposé ». Un exercice exigeant au quotidien me direz-vous? Oui, et c’est pour cela que j’en parle car je sais que je suis loin d’être la seule à vivre ce genre de dilemme, de préoccupation.

On a chacun notre définition du luxe de même que notre envie de faire mieux, de s’améliorer et de revoir ses priorités. On a une responsabilité de consommation responsable en tant que citoyen et c’est ce qui constitue le fondement de ma démarche. Agir et consommer, oui, mais intelligemment, en accord avec mes valeurs et principes, avec ce que je considère juste et louable. Ce n’est peut-être pas reposant mais au moins, je dors bien de me savoir interpellée au lieu de me mettre la tête dans le sable…

Je terminerai sur cette fable du colibri, de l’agriculteur bio et militant algérien Pierre Rabhi :

Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit :

« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »

Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

 

Photo : Unsplash | Daniel Olah

Tel un printemps dans nos coeurs

Robert Baker

Depuis toujours, nous avons collé des étiquettes aux gens, nous avons attribué des classes, des qualificatifs, fait des regroupements pas toujours heureux. Que ce soit sur le style vestimentaire, la manière de parler, l’éducation, la culture ou les habitudes de vie, tout y passe. Pourtant, la majorité des gens vous diront qu’ils ne veulent pas être catalogués, classés comme des objets. Mais l’attribution systématique d’étiquette est entrée bien profondément dans l’inconscient collectif alors personne ne semble remettre en cause ce principe.

Pourtant, ça peut marquer longtemps une personne de se faire taxer d’une caractéristique méprisante. On n’a qu’à penser aux railleries des jeunes sur le poids pour se rappeler à quel point l’estime de soi peut être affecté par ce type de jugement. Mais, au-delà des sobriquets de cour d’école, les étiquettes perdurent dans la vie adulte et de façon plus sournoise. Quand on est une femme (et pire si on ne répond pas aux standards que la société tente de nous imposer), on s’expose à une liste interminable de surnom et de commentaire.

Les étiquettes scellent un trait de caractère et en qualifiant quelqu’un, par exemple, de malcommode, on ne fait qu’encourager ce trait de personnalité, comme si on nourrissait la bête. Alors qu’en demandant à la personne si ça va bien, si quelque chose cloche, ça pourrait lui redonner le sourire, et il y a de fortes chances qu’elle réalise son attitude et s’ajuste. Tout est une question d’angle de vue, de choix de mot et d’approche…

Et malheureusement, souvent sans s’en rendre compte, l’étiquette posée se révèle être du dénigrement, quand ce n’est pas cette manière d’intimider en rabaissant les autres pour se sentir supérieur. Pourtant, être différent, s’assumer, s’affirmer, être authentique, ce n’est pas être moins bon. Et j’ai rarement vu quelqu’un être soi-même pour provoquer les autres. Car, bien souvent, être soi, c’est déjà sortir du lot et devoir se battre pour éviter de rentrer dans le rang.

Sans même s’en rendre compte, on s’auto-étiquette aussi. C’est peut-être un comportement plus féminin mais je suis convaincue que bien des hommes s’infligent des étiquettes sans en être conscients. Pourtant, pour progresser, on doit se délester de ces jugements qu’on porte sur nous et sur les autres pour vivre, sereinement, faire notre route, sans se soucier de ce que ça fait résonner chez les autres.

Car, oui, le jugement, les étiquettes, ça parle beaucoup plus de celui qui juge que de celui qui est jugé. Ça démontre les peurs et les faiblesses, les craintes et les troubles qui remontent à la surface. Être face à quelqu’un de réellement authentique, ça confronte à notre propre inertie, à notre incapacité à, nous aussi, incarner notre être. Et ça fait ressortir notre jugement envers nous-mêmes, ça enclenche des mécanismes pas toujours jolis, ça met en lumière nos blocages…

Déjà, de reconnaître qu’on est dur envers soi-même et, par le fait même, envers les autres, c’est avouer ce trait de notre personnalité et démontrer le désir de s’améliorer. Je dis souvent que ce n’est pas en restant enfermer seul chez-soi qu’on évolue, c’est en se mesurant au vrai monde qu’on change. Ça nous sort peut-être de notre zone de confort, c’est sans doute incommodant et possiblement gênant, mais c’est humain, rappelons-le-nous!

On est exigeant envers soi, on voudrait être parfait mais on oublie que personne ne l’est. Alors cessons de se juger, de se critiquer, de s’affubler des étiquettes inutiles et dégradantes. Ça part de soi, à la base, et si chacun y met du sien, je suis convaincue qu’on pourra, ensemble, prendre conscience de l’inutilité de ce processus. Réfléchissons ensemble sur nos travers et arrêtons d’être binaires et extrémistes dans nos idées, ouvrons notre esprit et respirons par le nez. Chaque frustration sera ainsi moins envahissante et on passera plus vite à quelque chose de plus joyeux, tel un printemps dans nos cœurs…

 

Photo : Unsplash | Robert Baker

Sortir du jugement

Maura Silva

Hier soir, je me dépêchais pour me faire une pédicure car je savais que je voulais porter des souliers ouverts aujourd’hui. Vous me direz sans doute qu’il s’agit d’un problème futile et totalement superficiel et vous auriez surement raison. Et c’est d’ailleurs ce qui m’a traversé l’esprit alors que je devais retarder mon heure de dodo parce que le vernis n’était pas sec.

Je ris à l’idée même d’introduire mon billet de cette façon, moi qui n’est pas la plus girly de mon entourage. J’ai longtemps vécu ma vie sans pédicure ni manucure d’ailleurs. Surtout si je me compare à plusieurs femmes de mon entourage. Mais j’ai compris il y a bien longtemps qu’on a chacun notre niveau de confort avec le « naturel » ou la version bonifiée de notre être.

Néanmoins, je sais aussi que le jugement vient vite, peu importe ce qu’on porte ou à quel point on s’entretient. Celles qui en font le minimum se feront qualifier de « grano » alors que celles qui beurrent épais se font traiter de nunuche ou de poupée. Comme si on se définissait par notre enveloppe extérieure, comme si cette image que l’on traîne déterminait la grandeur de notre âme et la profondeur de notre esprit.

Pourtant, entre l’apparence et la personne, il y a souvent tout un monde. Qui n’a pas déjà connu une personne très timide et effacée qui s’avérait être une véritable sommité dans son domaine? Je me souviendrai toujours d’anciens collègues de travail qui s’amusaient ensemble la fin de semaine à sortir de leur carcan et partaient à l’aventure ensemble, devenus d’authentiques experts en mycologie. Il n’y avait pas plus pros qu’eux pour départager les différents champignons qui vivaient dans les forêts avoisinantes. Et pourtant, dans leurs habits « de semaine », personne ne les aurait soupçonnés d’être de tels chevronnés.

Je fais tout un détour pour exprimer ce malaise face au jugement quasi permanent que l’on pose, souvent sans même s’en rendre compte. J’ai réalisé à quel point c’est devenu viral et implicite, que dès que quelqu’un se pointe devant nous, notre cerveau scanne et interprète ce qu’il voit, selon nos croyances, expériences passées et impressions durement enracinées en nous. Et il est difficile et ardu de modifier sa perception, de changer sa façon de voir les autres.

Le jugement vient souvent comme un réflexe de protection, encore plus quand on n’a pas confiance en nous. L’autre peut apparaître comme une menace ou venir brasser nos convictions. On se braque, on s’insurge, on se repositionne, et ce, tant de fois dans une vie. Mais, à force d’avancer, on finit par comprendre que tous ont droit à leur style, à leur choix et que rien ne nous permet de les juger. Comme je le dis souvent, on est tous le bouc émissaire de quelqu’un. Comme si on donnait une raison de chialer à une autre personne. Et si ça peut lui faire du bien, alors tant mieux.

Mais je suis un peu lasse de cette tendance, exacerbée par les réseaux sociaux, à vomir son fiel sur le premier venu, par simple plaisir de pouvoir s’exprimer. Plusieurs oublient que la charge peut être blessante, voire destructrice, et laisser des marques indélébiles sur les victimes. Le nombre de messages qu’on peut recevoir qui n’ont aucun but précis, qui ne sont que des attaques gratuites envers autrui, faite souvent par une personne en manque d’attention, d’estime et d’amour.

Et si, au lieu de se blesser, on s’aimait, on se portait une attention adéquate et on allait au-delà de nos barrières mentales, de nos préjugés? Il me semble qu’on gagnerait en légèreté et qu’on dormirait mieux la nuit. Et si on s’acceptait comme on est et que la différence devenait la norme? Ça vous dirait de vivre dans un monde moins amer?

 

Photo : Unsplash | Maura Silva