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Mes règles de vie

Leio McLaren

Dans les dernières années, j’ai partagé sur ce blogue toute sorte de réflexions, de coups de cœur, de coups de gueule, de prises de conscience et d’articles ou livres qui m’avaient touchée et marquée. À travers ces dévoilements sur ma personne, j’ai pu recevoir beaucoup de commentaires et de rétroaction, que ce soit positif ou en désaccord avec mes propos, mais cela, toujours dans le plus grand respect.

Quand je lis certains messages de blogueuses ou chroniqueuses qui reçoivent une panoplie de propos haineux, sexistes et irrespectueux, je réalise la chance que j’ai d’être relativement anonyme. Mais j’ai aussi compris qu’à travers ces années de travail sur moi, j’ai acquis des outils pour me protéger des attaques personnelles. Et, si j’avais à m’adresser à la femme que j’étais il y a dix ans, où je n’avais pas cette confiance et cette expérience, voici les conseils que je lui donnerais :

  1. Sois authentique et acceptes-toi comme tu es
    On ne peut pas plaire à tout le monde et jouer un rôle ne fait que détruire ce qu’on est réellement. On peut finir par se perdre dans le mensonge et la débarque peut être franchement destructrice. Tu ne corresponds pas aux modèles ? So what ? Qui les a inventés ? Et surtout, qui a dit qu’on ne pouvait pas s’en créer un sur mesure ?
  2. Prends soin d’enrichir ta vie
    Ici, je ne parle pas d’argent mais bien de connaissances et de relations. Avoir des gens qui nous motivent et nous stimulent, entretenir un réseau florissant et diversifié, élargir ses connaissances et apprentissage, ça permet non seulement de garder son esprit actif mais aussi de faire face aux difficultés quand elles se présentent.
  3. Apprends à recevoir
    Parlant de difficultés… Il faut savoir accepter l’aide, les compliments et le support quand on nous l’offre. Vouloir s’arranger tout seul, ce n’est pas un signe de force, c’est un signe de manque d’estime de soi et de peur de montrer sa vulnérabilité. Oser demander de l’aide, c’est ouvrir son cœur et son âme et recevoir l’amour de ses proches. Ça renforce les liens qui unissent les gens, ça démontre qu’on a assez de confiance et de respect envers la personne pour lui permettre d’entrer dans notre monde bouleversé.
  4. Vis pour toi, avant tout
    Si tu fais toujours passer les autres avant toi, ben ils vont toujours passer avant toi. Personne ne va te mettre en premier si tu ne le fais pas pour toi-même. Ça sous-entend ici aussi d’être capable de dire les choses comme elles sont, d’avouer avoir besoin de temps pour soi, d’être fidèle à ses valeurs et croyances et savoir se retirer d’une relation ou d’une situation quand celle-ci ne nous convient plus. Crois-moi, vivre pour toi, ça permet d’offrir le meilleur de soi et d’être disponible pour les autres.
  5. Cesses de stresser et de te comparer
    Stresser, c’est malsain et bien souvent on se génère un stress en se comparant aux autres. Je ne suis pas assez mince, assez belle, assez intelligente, assez ceci ou cela… Ça ne sert à rien à part à nuire à ton estime. On est comme on est et s’accepter, ça permet de se sentir plus léger et dégager un charme qu’aucun mannequin ou star ne peut égaler. Ce n’est pas l’enveloppe corporelle qui importe, c’est ce qu’elle garde comme trésor intérieur qui compte.
  6. Pardonnes mais n’oublies pas
    Pardonner est un geste qui m’a pris du temps à comprendre car je pouvais rapidement passer à autre chose mais je ne réalisais pas que j’accumulais du mépris ou de la colère en moi. Se libérer de ces sentiments négatifs permet de s’ouvrir à la beauté et aux gens qui nous ressemblent. On ne parle pas d’oublier la souffrance que quelqu’un nous a imposé mais de pas entretenir la rancune est beaucoup plus sain que de chercher la vengeance.
  7. Réjouis toi d’être en vie et en santé
    Être là, c’est déjà un privilège, ne l’oublie pas. On ne vit pas dans un pays en guerre, on ne craint pas pour notre vie chaque fois qu’on sort de la maison, on est là, en santé, à pouvoir savourer chaque minute que la vie nous offre. Vivre dans la gratitude, ça permet de relativiser quand quelque chose arrive, ça évite de vivre dans l’éternelle insatisfaction et d’apprécier chaque petite parcelle de bonheur.

La liste aurait pu se poursuivre ainsi pendant plusieurs pages mais je crois que ça regroupe l’ensemble des principes de vie que j’ai pu expérimenter et peaufiner. Est-ce que j’aurais été ouverte à recevoir ces conseils avant et que ça m’aurait évité quelques erreurs ou situations difficiles ? Rien n’est moins garanti mais j’ai toujours tendance à vouloir prévenir plutôt que guérir et si une seule personne peut bénéficier de cette expérience, je me dis que j’aurai au moins servi à ça. Et le seul mot-clé qui regroupe tout ça, c’est : vivre. Et non pas survivre…

 

Photo : Unsplash | Leio McLaren

Les liens qui nous unissent

Arthur Poulin

Dernièrement, j’ai eu une énième discussion avec une amie concernant le fait qu’on nous impose des modèles dans la société et que, malheureusement, on n’est pas toujours confortable dans ces moules limités et restrictifs. Quand on pense aux nombreux films où les histoires d’amour classiques semblent toujours être conçues de la même façon, on n’a pas à chercher bien loin pour savoir pourquoi les gens tentent d’y correspondre.

Mais, dans les livres comme à la télé, on nous montre souvent des relations de dépendance, des relations fusionnelles, des nids d’amour étouffants et intenses qui, dans la vraie vie, ne durent pas très longtemps. Exiger de quelqu’un de combler le vide qui vous habite risque de vous mener directement dans votre sofa, dans quelques mois, avec un pot de crème glacée et une tonne de mouchoirs…

J’ai toujours cru, qu’à la base, on doit être profondément bien avec soi-même pour pouvoir avoir des relations saines. Et ça s’applique, je crois, autant pour l’amitié que pour l’amour. Mais j’ai tendance à penser qu’il faut aussi être réaliste et comprendre qu’il n’y a peut-être pas une seule personne qui peut nous combler. Je ne prône pas ici la polygamie (quoi que je sois la dernière personne qui la dénonce si c’est fait dans le respect et donc bidirectionnel) mais je parle de diversifier ses relations. Relations dans le sens de liens entre humains, qu’on parle d’amitié, de connaissances, de partenaires d’activités ou peu importe…

Je le dis souvent mais moi, j’aime la diversité et la nouveauté et ces dernières années, j’ai rencontré des personnes merveilleuses dans plusieurs sphères de ma vie. Que ce soit dans le sport, au niveau professionnel, amical, sexuel, littéraire, et même virtuel, j’ai ouvert mon esprit et j’ai pu accueillir dans ma vie des gens qui viennent combler différents besoins. Si j’avais laissé mon esprit dans le moule classique, j’aurais peut-être tenté de trouver une seule personne pour nourrir toutes les facettes de ma personne et j’aurais sans aucun doute été déçue.

J’évolue, grâce à ma soif d’apprendre et de vivre, et si je tente de me restreindre et de rester dans les mêmes eaux, ça ne me permet pas de poursuivre ma progression. J’aurais l’impression de stagner et de m’éteindre. Beaucoup de mes ami(e)s proches me connaissent bien et me ressemblent, donc même si on n’avance pas toujours dans la même direction, on finit toujours par se retrouver. Ça, pour moi, c’est de l’amitié pure.

Mais on me parle souvent qu’un jour, je trouverai LA bonne personne pour moi, LE grand Amour, celui qui viendra me chavirer et transformer ma vision des choses… À cela, je réponds rarement mais au fond de moi, je préfère ne pas avoir d’attentes pour éviter d’être déçue. Imaginez la pression sur une nouvelle flamme si je devais garder cet espoir en moi? Je trouverais cela injuste, tout comme si on exigeait de moi d’être cette source de bonheur éternel. Je préfère le réalisme à l’idéalisme dans ce genre de situation…

Et, y a-t-il réellement UNE seule personne? N’y a-t-il pas DES sources différentes de bonheur, des connexions à divers niveaux qui nourrissent des portions distinctes de notre personne? Est-ce que je ne peux pas trouver ce qui enrichit ma vie dans plusieurs relations, comme on ne met pas tous ses œufs dans le même panier au niveau financier? Quand je pense aux modèles présentés comme des idéaux, je réalise que je ne cadre pas avec cela. Mais depuis un certain temps, je l’assume et je l’accepte totalement et humblement.

Chacun a le droit de vivre sa vie comme il l’entend et plus que jamais je mesure la chance que j’ai de vivre dans un pays où je peux m’affirmer et vivre sans craindre de représailles. Et, à en lire vos commentaires, on est plus nombreux qu’on le croit à briser les standards. Je crois que cela vient avec une certaine responsabilité toutefois, celle de respecter son prochain, celle d’ouvrir son esprit à la tolérance la plus totale et surtout, celle d’oser être soi et d’être heureux ainsi.

 

Photo : Unsplash | Arthur Poulin

S’ouvrir aux autres

Thought Catalog

Ces temps-ci, j’explore différentes façons de rencontrer des gens. La différence principale, par rapport à mes dernières expériences de ce type, est que je n’ai aucune attente. Et, on dit souvent dans la vie que ce sont les attentes qui font défaut dans bien des situations. Avec mes dernières semaines d’exploration sociale, je ne peux que confirmer cette théorie. Dans les faits, si quelqu’un cherche le grand Amour sur des applications ou sites de rencontre, il y a de fortes chances qu’il accumule les déceptions. Mais quand on révise notre stratégie, ça peut mener à de belles découvertes.

Je ne parle pas ici de descendre la barre au plus bas pour se retrouver avec n’importe qui, soyons clairs. En fait, on doit surtout très bien se connaître et se fier à son instinct. J’aime cent fois mieux me priver d’une possible rencontre intéressante si je ne suis pas convaincue que de perdre mon temps avec quelqu’un de louche dans un bar miteux.

Il faut aussi faire preuve d’une grande ouverture d’esprit car parfois, une photo et un court texte en disent peu sur une personne. Aller au-delà des apparences, être authentique et avoir du plaisir dans les échanges : ce sont à mes yeux des critères essentiels si on veut faire de cette excursion virtuelle une activité plaisante.

Personnellement, j’adore découvrir de nouvelles personnes et j’ai la jasette facile donc il m’arrive rarement d’être ennuyée lors d’un rendez-vous. Bien entendu, si mon interlocuteur est terriblement timide et a peu de centres d’intérêts, j’avoue que ça peut être un peu lourd mais il est rare que je me rende à une rencontre dans ce cas. En général, ça se sent avant de se voir… J’ai quand même eu quelques rendez-vous on ne peut plus étranges et en général, je dirais que ce qui définit bien ceux-ci se résume à : gros égo.

Du mec qui s’est fait faire des cartes de super-héros et qui « s’amuse » à jouer à celui qui veut aider la veuve et l’orphelin (mais vise la sœur de la veuve) au grand gaillard qui abuse du gym et qui peine à faire des phrases complètes, en passant par le super-fendant qui se croit supérieur à tout le monde, il y en a pour tous les goûts.

Pour éviter la déception cyclique, il faut aussi comprendre que parfois, ce sont des amis qu’on rencontre et non des amoureux. Quelques-uns des hommes que j’ai rencontrés sont devenus des gens avec qui j’échange régulièrement, avec qui on a connecté mais de façon plus cérébrale, sans que les papillons soient au rendez-vous. Et vous savez quoi? Je suis très heureuse de ces rencontres!

Quand on était aux études, on avait l’occasion de rencontrer beaucoup de nouvelles personnes. Chaque nouveau cours nous offrait une panoplie d’amis potentiels. Quand on travaille et qu’on a une vie assez remplie, on n’a plus nécessairement autant d’opportunités alors de pouvoir garnir son bouquet d’amitiés diverses est franchement rafraîchissant. Encore faut-il, je le rappelle, savoir gérer ses attentes pour ne pas être constamment contrarié de ne pas avoir le cœur qui s’enflamme…

Il y a bien sûr, les cas plus délicats où les émotions ne sont pas réciproques, où, après quelques rendez-vous, on sait que nous n’avons pas de sentiments mais que l’autre nous avoue les siens. Ici, on doit faire preuve de délicatesse mais aussi de sincérité. Il est normal que les choses n’évoluent pas toujours comme on le pense, ni au même rythme, ni selon une trajectoire commune, mais il faut surtout mettre les cartes sur table et ne pas jouer de game. L’autre sera peut-être chagriné mais au moins, il respectera votre honnêteté, contrairement à la colère qui peut suivre un bal incessant d’annulations et de sous-entendus flous dont font preuve certaines personnes moins franches…

Je crois que la leçon principale à retenir dans ces expériences demeure de rester soi-même. Mettre ses énergies sur les gens qu’on sent sincères, s’amuser sans prendre la chose trop au sérieux, rire et avoir du plaisir même si on sait que la personne ne nous correspond pas pour du long terme, ne pas insister si la personne est réfractaire, apprendre de ses erreurs et surtout, mais surtout, ne pas tenter de plaire à tout prix. Ce n’est pas en tentant de correspondre aux attentes des autres qu’on sera heureux, c’est plutôt en demeurant fidèle à soi et en vivant notre vie pleinement. Et au pire, ça fera toujours de belles histoires à raconter…

 

Photo : Unsplash | Thought Catalog

Les montagnes russes

Ces temps-ci, beaucoup de choses se passent dans ma vie et j’ai parfois l’impression d’être dans un manège de la ronde. J’ai toujours fait confiance à la vie, toujours eu l’impression que je pouvais avancer sans nécessairement connaître le chemin et qu’en tout temps, je pourrais retrouver ma route. Mais cette route, elle change constamment et c’est ce qui peut donner l’impression de montagnes russes par moment.

Quand on est jeune, on nous met sur une route définie : la maternelle, le primaire, le secondaire… On ne se pose pas trop de questions, on suit comme on peut, avec ou sans facilité. Mais déjà là, on commence à voir poindre les différences, les personnalités fortes versus les plus timides, les artistes versus les cartésiens, les rêveurs versus les réalistes… Je me souviens que déjà, au secondaire, je ne me sentais pas comme les autres, pas intégrée totalement, pas toujours à ma place.

Ayant deux sœurs plus vieilles qui réussissaient à l’école, on m’avait tracé le chemin pour que je suive tout bonnement la voie. Mais, mouton noir que je suis, je n’avais pas envie d’être comme les autres, pas le désir d’être une copie conforme. Je me souviens que certains de mes choix ou comportements criaient mon mal être de devoir ressembler à d’autres personnes. Je ne le savais pas à l’époque mais je portais en moi ce désir profond d’être moi.

On me destinait à l’université alors bien évidemment j’ai fait autre chose. Et je n’ai aucun regret car j’ai bien gagné ma vie et surtout, je suis allée dans un domaine différent, qui, à l’époque n’était vraiment pas un choix évident et facile pour une femme. Mais je sentais que je participais à quelque chose, que le web (à l’époque on parlait de multimédia!) représentait l’avenir.

Mais, même dans ce domaine avant-gardiste et éclaté, je ne tolérais pas qu’on me mette dans un moule, qu’on exige de moi de correspondre à des standards. J’ai dû, par moment, me conformer et mettre ma petite robe noire pour être exposée comme un objet dans des salons et événements thématiques et chaque fois, j’avalais de travers. J’aurais préféré être ailleurs, être moi, être bien.

Car, à travers ces années à vivre sous ma carapace, à ne pas assumer qui j’étais ni l’affirmer pleinement, je ressentais beaucoup d’angoisse et d’anxiété et j’avais l’impression que la vie se passait sans que j’y participe réellement. Je vivais en parallèle de ma propre vie, je la regardais passée comme on voit le paysage défiler sous nos yeux quand on est dans un train.

Heureusement, la vie a fait que j’ai pu me libérer de mes chaînes mentales et refuser de jouer un rôle qui n’était pas le mien. Et quand je regarde en arrière, je sais que j’aurais pu tristement continuer longtemps à survivre ainsi si je n’avais pas écouté les signes que la vie m’envoyait.

Quand je vois mon ado d’adoption cette semaine qui rayonne dans son monde de jeu vidéo, je me dis qu’il a peut-être trouvé lui aussi cette voie qui est la sienne, ce monde qui le complète et le réjouit. Je lui souhaite de tout cœur, comme je le souhaite à tous les jeunes que je croise ces temps-ci car je me remémore mes difficultés de jeunesse qui ont polluées ma vie trop longtemps.

On enseigne beaucoup de choses aux jeunes mais il est difficile de leur montrer à être heureux. En fait, c’est en étant entourés de personnes passionnées, enracinées, comblées et au rayonnement d’énergie positive important, qu’ils ressentent une influence et qu’un transfert s’effectue. Ce ne sont pas toujours par les mots qu’on peut démontrer. Parfois, notre simple attitude ou notre vie sert d’exemple et d’inspiration.

Je terminerai sur cette citation qui m’a toujours beaucoup interpellée et que vous avez surement vue maintes fois dans votre vie :

Quand je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais être quand je serais grand.
J’ai écrit « heureux ».
Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question.
J’ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie.

– John Lennon –

Photo : Unsplash | Claire Satera

La beauté de l’humain

Toa Heftiba

Je ne sais pas pour vous mais, de mon côté, j’aime vraiment les gens. Mais quand je dis ça, je parle d’aimer foncièrement l’humain, sous tous les angles et les facettes. La complexité humaine a quelque chose de fascinant et de voir l’évolution possible de quelqu’un, c’est merveilleux. Que je pense à mon neveu qui est ébloui devant les apprentissages nouveaux qu’il fait, quand j’observe les enfants de mon entourage qui grandissent et prennent en maturité, les amis dont la vie parfois complexe et mouvementée s’intensifie au quotidien, quand les proches célibataires me racontent leurs folles histoires de batifolage, quand je pense aux couples qui se construisent ou traversent des ouragans, aux femmes qui défoncent les barrières typiquement masculines, aux artistes qui peinent à vivre de leur art, aux créateurs dont la passion n’a d’égal que leur talent….

L’humain est beau, grand et fort et j’aimerais le voir s’épanouir encore plus, encore mieux. Je crois que chaque personne porte en elle le potentiel de devenir un agent de changement pour ce monde qui parfois manque cruellement d’humanité. Chacun d’entre nous peut, à sa mesure et la hauteur de ses moyens, faire une différence et apporter sa contribution, que ce soit à une personne, une cause ou un mouvement.

Parfois, un simple regard, un banal merci, ça peut changer le cours d’une journée. À certains moments, il faut se mobiliser, unir nos forces pour faire bouger les choses. Mais à la base de tout cela, il y a l’humain, dans toute sa splendeur.

Je pars toujours du principe que tout le monde est guidé par de bonnes intentions. Peut-être suis-je naïve ou utopiste mais je n’ai jamais pu me résoudre à croire que quelqu’un pouvait être foncièrement méchant dans tout. J’ai compris, il y a longtemps, que derrière des comportements qui peuvent me sembler inappropriés se cache souvent une très grande souffrance.

On a tous des mécanismes de protection, des réflexes de survie, des comportements automatiques qui nous servent à éviter le danger, les blessures et le rejet mais parfois, c’est inconscient, parfois, on peut ne pas du tout comprendre que nous sommes menés par ceux-ci. J’en ai déjà parlé ici et j’assume pleinement le fait d’être allé en thérapie. Et c’est dans le cadre de cet exercice que j’ai pu explorer ces processus mentaux innés qu’on perçoit à peine.

Dès notre plus jeune âge, on absorbe, on calque les modèles qui gravitent autour de nous, sans être conscients que toute notre vie sera teintée par ceux-ci. Plus tard, on répète ces façons de faire, on utilise comme point de référence ce canevas qui nous est familier. Mais, prendre du recul, se repositionner, se questionner sur ces concepts est franchement libérateur car on finit par comprendre qu’on peut reprogrammer différemment notre cerveau et créer nos propres schémas.

Être soi-même, être qui on veut être, assumer, accepter et faire preuve de tolérance envers nous-mêmes et les autres, je vous le dis, ça change une vie. Il y a dix ans de cela, je n’aurais jamais pu tenir un tel discours, mais voilà, je suis rendue ailleurs. Et, malgré des moments de doute et de difficultés qui parfois surviennent, jamais je ne reviendrais en arrière. C’est ma vie, c’est ce que je suis, et j’aime tout cela ainsi.

L’humain est beau, l’humain est bon et découvrir de nouveaux cœurs, de nouvelles âmes, ça enrichit nos vies. Je n’ai besoin de personne mais j’ai envie de connaître tout le monde, de découvrir de nouvelles personnalités, d’entrevoir de nouveaux angles, de nouveaux points de vue, vivre des étincelles nouvelles. Peu importe le type de relation qui en découle, sa durée ou sa raison d’être, chaque rencontre est une joie. Et chaque fois, les paroles de Yan Perreau raisonnent dans ma tête : t’embellis ma vie.

 

Photo : Unsplash | Toa Heftiba