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L’union fait la force

Suhyeon Choi

Ce matin, en lisant La Presse+, j’ai été outrée de lire l’histoire de Pénélope McQuade et d’autres artistes féminines qui relataient des messages troublants qu’elles reçoivent assez régulièrement via les réseaux sociaux. Des messages sexistes, violents, agressants qui doivent franchement être troublants. L’animatrice mentionne à quel point elle doit conjuguer avec le sexisme ambiant dans le domaine de la télévision et comment elle gère émotivement ces agressions virtuelles.

Et ça m’a fait réfléchir sur la facilité qu’ont certaines personnes de se cacher derrière un écran, un pseudonyme ou un profil bidon pour attaquer et déverser leur colère et leur hargne accumulée sur une victime probablement choisie plus ou moins au hasard. En fait, dès qu’une femme s’expose socialement et émet une opinion, elle devient la cible de mauvaises langues et de pervers. C’est extrêmement troublant et en même temps très révélateur de la société malade d’aujourd’hui.

Un écran, c’est une cagoule numérique, un bas de nylon virtuel… Le visage est caché mais les propos sont réels, crus et blessants. Comme un cambrioleur qui tente de cacher son visage, le profil en ligne peut être trafiqué. Et c’est désolant de constater à quel point les employeurs et les autorités agissent peu ou pas du tout pour gérer ce genre de situation.

Être une femme en 2016, c’est avoir des droits, certes, plus reconnus qu’en 1930 mais c’est aussi avoir à vivre avec des risques concrets d’attaques, physiques ou psychologiques, dans la réalité ou dans le monde virtuel. Combien de fois ais-je reçu des messages inquiétants via les réseaux sociaux de personnes qui m’étaient totalement inconnues… Et je ne suis absolument pas connue ni exposée dans les médias. Alors je n’ose même pas imaginer comment ça peut être de devoir négocier avec ce type de messages à la puissance mille quand on est une personnalité connue.

L’intimidation prend des allures différentes avec la facilité qu’on les gens de pouvoir communiquer leur mécontentement directement sur la page d’un artiste. De s’exprimer demeure un droit mais quand cela se transforme en attaque personnelle et nocive, on ne parle plus ici de liberté d’expression. Et la personne a beau se dissimuler dans son sous-sol derrière un faux profil, il n’en demeure pas moins que ses commentaires atteignent directement la personne visée.

Je vais être bien honnête, je ne suis pas du tout une fan de Pénélope mais je compatis avec son trouble et sa dénonciation m’apparaît fort pertinente. Comme on dit, un moment donné, enough is enough! Si personne ne monte aux barricades pour dénoncer la situation, rien ne changera. Et quand le nom d’un détracteur est affiché publiquement avec son message, ça doit, ou du moins de l’espère, décourager les autres de faire pareil.

Je n’ai pas de solution pour endiguer le phénomène mais au minimum je crois qu’on doit en parler, réfléchir collectivement et exposer les cas afin d’y trouver des fils conducteurs et des pistes d’issue afin qu’un jour on puisse reconnaître un avancement. D’ici là, soyons solidaires et ne nous gênons pas pour démontrer et affirmer notre agacement face à ce type de communication haineuse. Ce ne sont pas seulement les artistes qui doivent dénoncer, mais bien la population. S’unir, c’est démontrer sa force, sa détermination et son désir d’harmonie collective. Et on en a grandement besoin!

 

Photo : Unsplash | Suhyeon Choi

Aimons-nous quand même…

Mayur Gala

Trouble. C’est le mot qui persiste dans mon esprit ce matin. Pas dans le sens de « je suis dans le trouble », non. Dans le sens de trouble de l’esprit, de malaise et de mal-être. Il n’y a qu’à parcourir les sites de nouvelles pour comprendre que l’être humain peut, malheureusement, être parfois déconcertant et troublant. De la fusillade à Orlando dans un bar LGBT, à la jeune chanteuse tuée, à l’otage canadien exécuté aux Philippines, et sans compter tous les massacres et violences qui ne font pas la une des journaux, tous ces gestes de barbarie me perturbent.

Comment un homme (ou une femme) peut-il un jour décider de s’en prendre à la vie des autres, au nom de la religion ou par trouble mental? Comment en arrive-t-on là, un jour, dans sa vie, pour décider que c’est ainsi que cela doit se passer. Pourquoi n’est-ce pas l’amour qui domine au lieu de cette haine et cette terreur? Je ne comprends pas…

Difficile d’avoir l’air guilleret ce matin avec ces agressions d’une rare cruauté. Ce sont tous les hommes de la terre qui sont attaqués par ces actes lâches et malheureux. C’est notre liberté qui est atteinte dans ces situations, la liberté de choisir sa vie, la liberté d’être qui l’on est. On ne peut pas restés indifférents devant autant d’éclats d’inhumanité. Charlie Hebdo, les attentats de Paris, le 11 septembre, les génocides, les guerres…

L’humain n’a pas le droit de détruire ainsi la vie, que ce soit son environnement ou l’humain qu’il croise sur sa route. Le respect, de l’autre et de la vie, devrait être au cœur de chaque geste et chaque réflexion. Et ce n’est pas en ajoutant des armes et des lois anti-immigration qu’on règlera le problème (Bravo Trump pour cette réflexion sans égale!). Aimer, au-delà des différences, accepter, accueillir, s’ouvrir aux autres… Ce sont des valeurs qui devraient dominer parmi nous. La méfiance de l’autre ne nous mènera jamais à la paix.

Une chanson revient sans cesse à mon esprit ce matin, tel un mantra, elle s’impose. Aimons-nous, d’Yvon Deschamps. Parfois, il faut savoir se taire et écouter…

Aimons-nous quand même
Aimons-nous jour après jour
Aimons-nous quand même
Aimons-nous malgré l’amour

Aimons-nous de rage
Aimons-nous mais sans pitié
Aimons-nous en cage
Aimons-nous sans amitié

Deux mille ans de haine
N’ont rien changé à l’amour
Pour briser nos chaînes
Sonnent canons et tambours

C’est l’amour qui gronde
L’amour avance à grands pas
Détruira le monde
Par l’amour, tu combats

Je t’aime, tu m’aimes, il m’aime
Nous vous aimons, vous nous aimez
Il m’aime, il t’aime, ils aiment

Aimons-nous quand même
La mort unit sans retour
Aimons-nous, je t’aime
Je te tuerai mon amour

L’amour nous préserve
Des remords de nos tueries
On tue sans réserve
Par amour de sa patrie

On vit sans histoire
Lorsque l’on vit sans aimer
L’amour c’est la gloire
La puissance et l’amitié

Aimons sans contrainte
Aimons-nous comme il se doit
Resserrons l’étreinte
Qui nous étouffera de joie

Je m’aime, tu t’aimes, il s’aime
Nous nous aimons, vous vous aimez
Ils s’aiment, s’aimeront

 

Photo : Unsplash | Mayur Gala

Sous la carapace…

A Fox

En ce petit matin gris, bien des sujets se bousculaient dans mon esprit durant mon trajet vers le bureau. Le manque de civisme de certaines personnes dans le métro me surprendra toujours alors que les portes s’ouvrent et que des citoyens jugent acceptables de rester devant les portes au lieu de se déplacer de deux pas pour laisser passer les autres. Et ça vient aussi avec le fait que plusieurs se permettent d’éternuer ou de tousser à tout vent sans la moindre gêne ni un intérieur de coude comme bloquant. Mais je m’égare de mon choix éditorial…

J’ai lu à deux reprises la chronique touchante et délicate de Suzanne Colpron dans La Presse sur la jolie Olie, une adolescente qui, du haut de ses 13 ans, a fait bouger les choses à sa façon. C’est que voyez-vous, malgré son jeune âge, la demoiselle est en fait née dans le corps d’un garçon. Lire son récit nous fait sentir bien innocent car son courage m’apparaît gigantesque. Oser aller parler en public dans le cadre d’un débat électoral organisé par le Conseil québécois des LGBT a dû lui en demander beaucoup mais son geste a porté fruit.

Le projet de loi 103, déposé mardi par la ministre de la Justice Stéphanie Vallée, devrait être adopté sous peu si tout se passe bien. Et, en toute honnêteté, si une personne ose affirmer qu’il n’est pas constitutionnel ou irrecevable, il se fera jeter la pierre.

Je n’ose imaginer ce que ce doit être pour une petite fille de devoir se battre pour faire changer le sexe indiqué sur son passeport et dans tous les documents officiels, entre autre à l’école. On parle beaucoup d’intimidation depuis quelques années mais dans ce cas, on y va bien au-delà. On parle de respect et de dignité. Savoir qui l’on est mais ne pas pouvoir être accueilli et représenté comme tel parce que les lois n’ont pas encore évoluées.

Cette grande jeune fille saura toute sa vie qu’elle a fait changer les choses, qu’elle a apporté à la société un peu d’humanité et d’inclusion, sur base de compréhension et de non-jugement. Et entre vous et moi, on devrait apprendre beaucoup de cette adolescente qui, appuyée par ses parents, a su faire face à la musique et s’affirmer, malgré, je le présume, beaucoup de difficultés.

Nous sommes en 2016 et il apparaît parfois inconcevable que nous soyons encore pris dans des stéréotypes et des clichés aussi majeurs. Que ce soit le sexe d’une personne, son orientation, son style, sa langue, sa religion, ses croyances ou ses choix de vie, qui sommes-nous pour juger et apposer des étiquettes, imposer un mode de vie ou forcer une décision? L’inclusion et la reconnaissance de la différence devrait faire partie des cours à l’école… N’y a-t-il pas l’éthique au programme?

Je lève mon chapeau à cette Olie qui a su suivre son cœur et son instinct et parler au nom de millier de jeunes et moins jeunes qui ont dû vivre moult préjugés et revirements face à leur différence. Sous sa carapace, elle savait qui elle était. Elle a toute mon admiration et je lui souhaite une vie remplie de bonheur et de plaisir. À mes yeux, elle a fait avancer notre société plus que bien des ministres en poste…

 

Photo : Unsplash | A Fox

Le leadership, à son meilleur…

Angelina Litvin

Hier, après ma journée de travail de fou qui a débuté beaucoup trop tôt, je flânais sur Linkedin et je suis tombée par hasard sur un tableau que je n’avais pas vu depuis quelques temps : les 6 styles de leadership de Daniel Goleman. Je ne sais pas si vous l’avez déjà vu mais il résume bien les différents styles dans la façon de gérer et surtout leurs effets sur les équipes de travail et les entreprises. Je l’ai toujours trouvé très pertinent et hier, il m’est apparu d’autant plus révélateur des failles que je constate souvent dans les diverses sociétés dans lesquelles j’exerce comme consultante.

Ces 6 styles de leadership constituent 6 approches différentes :

  • Leader Directif (Coercive)
  • Leader Chef de file (Pacesetting)
  • Leader Visionnaire (Authoritative)
  • Leader Collaboratif (Affiliative)
  • Leader Participatif (Democratic)
  • Leader « Coach » (Coaching)

Et il faut comprendre qu’ils ne sont pas exclusifs mais bien souvent, un bon leader combinera certains aspects positifs dans sa façon de travailler. Je résume en quelques lignes ces divers styles :

Le directif est plus autoritaire et il impose ses actions à mener. On peut se douter que ce n’est pas la méthode la plus collaborative qui soit et que beaucoup d’employés auront de la difficulté avec cette façon de faire. Les effets négatifs sont bien souvent facilement décelables.

Le chef de file est exigeant et attend l’excellence ni plus ni moins. On peut englober son approche par Faites comme moi. Il montre l’exemple et s’attend à ce que tout le monde agisse comme lui. SI vous traînez le moindrement de la patte, vous aurez de la misère avec lui!

Le visionnaire est beaucoup plus mobilisateur et, comme son style l’indique, il fait preuve de vision et sait la communiquer pour que tous travaillent dans le même sens. Martin Luther King en était un bon exemple : I Have A Dream. Ensuite, c’est aux gens de faire en sorte que le projet se concrétise. C’est de loin le style qui a le plus d’effet positif sur les équipes qui ont un sentiment de clarté et de sens dans ce qu’ils font.

Le collaboratif cherche à rassembler et à créer l’harmonie entre les gens. Son leitmotiv est les gens d’abord! Génial pour générer un esprit d’équipe fort, il peut parfois être un peu trop mou pour les employés performants qui cherchent à tout prix le défi qui les propulsera.

Le participatif tente plutôt de demeurer dans le consensus et il est à l’écoute des idées de tous. Une des phrases clé du participatif est : qu’en pensez-vous? Il a l’avantage de donner son moment à chacun mais dans l’urgence et la gestion de crise, son efficacité est mise à rude épreuve.

Et finalement, le coach… Il préfère montrer comment pêcher que de donner du poisson. Il prend le temps avec ses ressources de les connaître pour les faire évoluer et développer leurs compétences. Il peut être un excellent motivateur dans une équipe mais dans le cadre d’un projet avec contraintes et échéanciers serrés, ou avec des ressources qui veulent une liste bien précise de choses à faire,  il sera moins efficace.

Comme vous le voyez, on est rarement un seul style à la fois et certaines combinaisons sont plus pertinentes dans une situation précise. Il en demeure que je trouve vraiment très approprié de connaître ces différentes approches et de s’analyser soi-même pour comprendre ses forces ainsi que ses comportements qui peuvent avoir un effet négatif sur les équipes de travail.

On a tous un rôle à jouer dans la vie, à nous de décider ce qu’on a envie de laisser comme trace sur ceux que l’on croise!

Photo : Unsplash | Angelina Litvin

Référence :

six leadership styles goleman
six leadership styles goleman

 

 

Soyons inclusifs

Denise Chan

Avez-vous lu l’article sur le rachat du site des sœurs de l’Hôtel-Dieu  par la Ville de Montréal? En parcourant l’article, la première idée qui m’est venue en tête c’est : enfin une belle opportunité pour offrir un espace à des organismes et des logements sociaux. Et si on se croise les doigts bien forts, et les orteils aussi, c’est ce qui arrivera.

Je ne sais pas si vous avez déjà visité ces lieux, et je ne connais pas non plus votre intérêt pour les endroits religieux, mais moi j’y trouve la paix. Je suis loin d’être la plus pratiquante, et mis à part les mariages et les funérailles, je vais rarement dans les églises. Mais la sérénité ressentie quand on entre dans un lieu de culte est palpable et indéniable. Partout dans le monde, j’ai ressenti le même effet calmant en visitant basiliques et autres monuments religieux.

Je vous invite à parcourir « les internet » pour trouver la vue aérienne ou la carte du site des religieuses hospitalières de Saint-Joseph qui tenait le fort de l’Hôtel-Dieu. Un des rares sites à Montréal encore boisé et très bien situé, qui représente une opportunité en or pour enfin venir en aide aux multiples organismes qui peinent à survivre, pour construire des logements sociaux dignes de ce nom et surtout pour garder une vocation communautaire et sociale à ce lieu dédié à l’entraide et à l’amour de son prochain depuis fort longtemps.

Ce magnifique site patrimonial, qui inclut même un verger!, magnifiquement situé pourrait être transformé en réussite sociale et culturelle et apporter un peu de paix au climat tendu de la Ville de Montréal. Je souhaite sincèrement que les décisions qui seront prises concernant cet endroit soient empreintes de solidarité et de coopération.

Petit changement de sujet : aujourd’hui est la Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie. Je ne parlerai pas du punch de Martin Matte lors du Gala Les Oliviers qui me semble être une petite tempête dans un verre d’eau. Par contre, de savoir que suite à cela, M. Salvail a reçu des insultes sur Facebook révèle une fois de plus qu’on est loin de la coupe aux lèvres quand il s’agit de droit, d’égalité et de respect.

La campagne 2016 met en lumière les réalités sur la situation des personnes aînées lesbiennes, gaies, bisexuelles et trans (LGBT). Et quand on regarde les statistiques de la génération des 50 ans et plus de la communauté LGBT, ça donne froid dans le dos. Une petite vite comme ça : 39% ont déjà sérieusement pensé à s’enlever la vie. Je ne vous bombarderai pas de chiffres ce matin mais disons que je veux semer dans votre esprit une dure réalité : la vie n’est pas simple pour tout le monde.

Alors aujourd’hui, pensez-y, projetez-vous et essayez d’imaginer ce que serait votre vie dans une telle situation. Vous y penserez peut-être à deux fois avant de faire une blaguounette (Merci M. Girard de la Soirée est (encore) jeune pour cette influence directe) sur les « tapettes ». Peu importe ce qui caractérise une personne, un commentaire sur une caractéristique peut blesser, profondément.

Aujourd’hui, et le reste de l’année, soyons donc solidaires et respectueux. Il y a déjà assez de mal dans le monde comme ça…

 

Unsplash | Denise Chan