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Je suis celle qui sourit

Drop the Label Movement

Hier, j’avais décidé que je faisais mon entraînement le plus long, une marche de 20 km à la chaleur et au soleil. Pour me donner du courage et me mettre dans de bonnes dispositions, j’ai choisi d’aller dans un endroit que j’adore : le Parc régional de la Rivière-du-Nord. Je m’y sens chez-moi, je connais bien les lieux et l’effet apaisant de la rivière a toujours sur moi cet effet de calme. Alors, j’ai chaussé mes souliers, rempli mon sac à dos et j’ai pris la direction du nord.

Malgré la température caniculaire, un petit vent m’a accompagnée et j’avais, au fond de moi, ce désir de dépassement, ce besoin de pousser mes limites et cette envie d’aller plus loin. Alors après avoir traversé les sentiers « classiques », j’ai abouti sur le parc linéaire et j’ai entamé ma marche active, le sourire aux lèvres. Et c’est là que ça m’a frappé… J’étais presque la seule à sourire!

Les gens que j’ai croisé, principalement des cyclistes, avaient pour la plupart le visage fermé, limite crispé. J’estime qu’environ 10% des gens m’ont souri en retour, quoique ce calcul n’a rien de scientifique. Quelques sourires ont presque été arrachés, à force de regarder la personne. Mais j’étais complètement fascinée de voir à quel point, dans une situation de plaisir, dehors, par un beau temps et dans un contexte social et agréable, les gens restent dans leur bulle.

Que voulez-vous, moi je suis celle qui sourit… J’ai toujours été comme ça, je salue les gens sur la rue, je fais un signe de tête et/ou je souris. C’est naturel, ça vient tout seul. Et je trouve que c’est une attitude qui aide dans la vie. Ça facilite le contact avec les autres, la connexion, ça permet de s’ouvrir, ça brise les barrières. Je ne veux pas piquer une jasette à tous ceux qui croisent ma route, c’est simplement un geste de politesse et de respect. Je t’ai vu, je te salue.

Je viens d’une région relativement éloignée où presque tout le monde se connaît, alors peut-être que c’est plus propice dans ce genre de lieu, que sais-je. On dit souvent que les gens s’ignorent dans les grandes villes mais tout cela, ça part de l’attitude personnelle de chacun alors rien ne nous empêche de changer la donne! Et surtout quand on sort de la ville, qu’on se balade à vélo ou à pied dans un lieu bucolique…

Sans entrer dans les stéréotypes, ce sont les gens plus âgés qui m’ont le plus souri hier. Je parle des 60 ans et plus… Alors que ceux de mon âge fuyaient mon regard. C’est toujours étrange de constater à quel point certaines personnes peuvent craindre d’entrer en contact, même de manière furtive, avec les autres. Je n’ai jamais réussi à comprendre le fondement de cette attitude, j’imagine une certaine timidité, du moins je l’espère.

Car si c’est conscient et volontaire, là je ne comprends clairement pas. L’être humain en est un de relation et seul, on n’est rien. C’est au contact des autres qu’on grandit, qu’on s’enrichit, qu’on vit de belles choses. Alors quiconque décide délibérément de se couper de toute possibilité de contact me déroute complètement. Je présume que l’anxiété peut être un frein mais comme il n’y a aucun danger ou risque, je peine à saisir…

Autre constatation du week-end : les modes et les standards ont la couenne dure! J’ai suivi un cours de photo samedi matin et sur 14 participantes (parce qu’il s’agissait toutes de femmes), une seule avaient les cheveux courts. Comme je me questionne en ce moment sur ma future coupe de cheveux, ça m’a convaincu d’oser changer car moi et les moules, ça fait deux… Je nous ai regardé avec nos cheveux longs, noués en chignon semi-défait, presque toutes identiques. Autre choc, autre contexte, mais je réalise à quel point l’humain tente bien souvent de se fondre dans la masse… Bref, je suis celle qui sourit aux inconnus et qui, bientôt, aura les cheveux courts! Bonne semaine 🙂

P.S. Non ce n’est pas moi sur la photo mais son sourire communique si bien ma pensée!

 

Photo : Unsplash | Drop the Label Movement

Soignons Mère nature

Daiga Ellaby

Ce matin, un petit message a attiré mon attention sur mon fil Facebook : une petite pensée pour les abeilles. Le texte se voulait simple mais clair : l’hiver interminable a été rude pour nos amies les abeilles, butineuses essentielles dans le cycle de la vie. Alors, quand les pissenlits prennent d’assaut votre gazon, vous pourriez décider d’attendre un peu avant de tout raser, ou de conserver quelques pissenlits intacts afin de conserver ce nectar convoité par nos travailleuses ailées et leur permettre, ainsi, de survivre.

Et ça m’a fait réaliser à quel point on est rendu à aseptiser nos terrains, prenant pour une mauvaise herbe une plante qui, pourtant, se consomme, et procure à certains insectes une nourriture cruciale. Tout ce qui dépasse, on veut l’aplanir, tout ce qui détonne, on tente de le masquer. Tout comme le Purell est devenu populaire pour se désinfecter les mains, plusieurs aimeraient voir leur parterre entièrement parfait, sans le moindre petit brin qui dépasse.

Et pourtant, la nature n’est pas faite ainsi. Elle est remplie de variétés, de combinaisons gagnantes et de beautés naturelles. Mais, ce qui brille à nos yeux, c’est souvent les versions améliorées en serre, entièrement contrôlées et non pas la plante indigène qui pousse dans les champs. On a désappris à aimer ce qui est pur et naturel pour favoriser ce qui est conçu sous supervision et modifié pour plaire à la masse.

Pendant ce temps, des colonies d’abeilles souffrent et des portions entières de la faune et la flore disparaissent… Si on agissait ainsi avec les humains, le chaos prendrait place en quelques instants à peine. Mais comme ce sont des plantes, des animaux et des insectes, on se permet de faire la pluie et le beau temps, de décider de qui vivra et qui n’aura pas cette chance…

Je sais, ça peut paraître intense et farfelu de présenter les choses comme cela mais c’est pourtant la triste réalité. Un constat brutal de nos agissements, dirigés par nos envies de beauté et d’uniformité. Pour ne pas que le voisin juge sur la qualité du gazon de leur cour, certains iront jusqu’à répandre des produits chimiques et ainsi détruire l’équilibre fragile de la nature.

Mais tout ce que ça fait, c’est de rendre ce qu’on considère comme des indésirables encore plus forts et résistants. La nature se bat, c’est dans sa nature, sans mauvais jeux de mots… Le problème, c’est qu’à force de lui permettre de s’armer contre nos moyens barbares, elle se transforme et se rend vulnérable à d’autres ennemis, elle s’affaiblit pour contrer nos impacts.

Et cette nature, on en a tous besoin, pour notre équilibre mental mais aussi pour notre survie. Ce qu’on injecte dans nos jardins, ça se transmet dans tout, on finit par l’ingérer nous-mêmes, on finit par se détruire nous-mêmes… Alors, si on prenait quelques minutes pour réaliser que la vie est un cycle, un ensemble dans lequel on est un acteur clé mais pas l’unique décideur de notre destin, on comprendrait peut-être qu’on est en train de se mordre la queue. Que tel un dragon, on souffle sur les braises de notre propre enfer.

Je vous invite à accepter la nature telle qu’elle est, dans sa beauté, dans ses défauts, dans ce qu’elle a à nous offrir en toute simplicité. Elle est belle et généreuse, mais fragile et précaire. Si on désire qu’elle continue de nous accueillir quand on a besoin d’aller décompresser en montagne, il faudrait qu’on en prenne soin, comme on le fait avec les humains qui nous entoure.

Soyez généreux avec elle, embrassez-la, célébrez-la. Elle s’en portera mieux et nous aussi, par le fait même. Jouer dans la terre, prendre soin de son jardin, c’est en quelque sorte, prendre soin de soi.

 

Photo : Unsplash | Daiga Ellaby

Savoir faire

Caterina Beleffi

Non, ne m’écrivez pas pour me dire que j’ai oublié le trait d’union entre savoir et faire. J’ai volontairement voulu distinguer ces deux verbes, faire référence à l’union, sans trait, de ces deux puissances du monde. Savoir, comme dans connaissances, mais aussi comme dans sentir qu’on fait la bonne chose, qu’on est bien aligné. Savoir, comme dans incarner sans le moindre doute.

Et faire. Faire ce qu’on sait juste, faire ce qu’on doit faire. Faire comme dans concevoir, comme dans créer de ses propres mains. Faire de son mieux, faire son possible, faire ce pour quoi on est sur terre : du bien. Alors savoir faire, c’est être convaincu d’exécuter la bonne chose, c’est user de ses acquis pour fabriquer, pour accomplir.

Même mon logiciel de traitement de texte tenter de me forcer à relier les mots. Quoi qu’on ne serait pas loin du sujet puisque le savoir-faire se définit par une habileté à résoudre des problèmes pratiques, une compétence acquise par l’expérience dans l’exercice d’un métier. Mais savoir faire, ça va au-delà du boulot, au-delà du niveau professionnel.

Se savoir apte à mettre à exécution son plan de vie, sentir qu’on est à la bonne place, qu’on est fait pour cela. Remplir une fonction qui nous nourrit, nous fait grandir et nous comble. Savoir faire la différence entre le bon et le mauvais, entre le bien et le mal. C’est déjà une grande compréhension de la vie, un bon bout de chemin de fait.

Faire : les définitions sont nombreuses dans le Larousse. Constituer par son action, son travail, quelque chose de concret à partir d’éléments, ou le tirer du néant ; fabriquer ; réaliser, créer. Être à l’origine de quelque chose. C’est un verbe puissant, central et fondateur de notre monde. Si personne ne fait rien, tout s’écroule.

Et pourtant, on porte tellement notre attention sur avoir. Comme si nos avoirs allaient nous rendre heureux. Ils peuvent pourtant nous corrompre et nous enlaidir tant on en veut toujours plus. Les possessions matérielles d’un humain ne le rendent pas meilleur qu’un autre et, en cette ère où l’écologie et l’environnement occupent une place capitale, trop posséder peut même représenter un danger.

Savoir être et savoir faire, voilà donc deux postures plus justes et plus propices à nous apporter la paix mais aussi le sentiment d’accomplissement que l’on cherche tant. Il n’est pas nécessaire de gravir une montagne pour se sentir grand. Le simple faire de donner au suivant, de partager, d’échanger peut nous procurer plaisir et sensation d’utilité. Et pour faire, il faut d’abord être.

Être soi, être présent, être vrai. Ce sont les meilleures armes à posséder pour vaincre et pour durer. On demande souvent les conseils de ceux qui ont réussi et bien souvent, être soi-même ressortira comme le Saint Graal du succès. Quand on se respecte, on est plus convaincant, on incarne la solidité et la confiance en soi. Parce que le doute ne transparait pas, parce qu’aucune parcelle de notre corps ne tente de masquer l’imposture.

Si on dépensait notre énergie à créer selon nos propres valeurs, à s’investir dans le vrai, chacun dans nos vies, puis ensemble, je crois que le monde serait différent. On peut décider de sortir de la voie toute tracée d’avance créée par les gouvernements, la publicité et les grands joueurs, pour prendre le recul nécessaire et se poser la vraie question : qu’est-ce qu’on a envie de laisser comme trace de notre passage sur terre?

 

Photo : Unsplash | Caterina Beleffi

La liberté de penser par soi-même

Marco Secchi

Combien de fois par jour pensez-vous? La question peut sembler absurde mais pourtant légitime… En fait, je devrais plutôt demander « combien de fois par jour êtes-vous conscients de vos pensées? » Car, il y sans doute mille idées par jour qui nous traversent l’esprit, des réflexions, des questionnements, des plus futiles aux plus cruciales. Et pourtant, on y accorde souvent très peu d’importance, on ne s’y attarde pas tant que cela, on passe par-dessus, on les évite même souvent.

Mais quand je regarde l’état du monde, quand je vois ce qui se passe autour de nous, je me demande si on n’est pas un peu victimes de notre déni collectif. À force d’octroyer trop d’importance aux vidéos cocasses, aux potins et aux idioties partagées à outrance, on ne voit plus la souffrance humaine à proximité, on ne ressent plus le mal-être d’autrui, on n’est plus alerte aux signes et aux actes manqués. L’effet de surprise est d’autant plus grand quand on n’a pas pris le temps d’observer ce qui se passait si près.

Avant, il y a de cela assez longtemps mais pas tant que ça, les gens se croisaient à l’église ou dans des soupers communautaires, des activités de village. Mais aujourd’hui, les gens ne se parlent plus, les voisins ne se connaissent pas et les regards ne se croisent plus. On s’est déshumanisé, subtilement. L’écran est devenu plus important que l’entourage, le nombre de likes plus significatif que les accolades réelles.

Ma cousine commentait mon billet d’hier par une citation d’Umberto Eco :

« Les réseaux sociaux ont donné le droit de parole à des légions d’imbéciles qui, avant, ne parlaient qu’au bar, après un verre de vin et ne causaient aucun tort à la collectivité. On les faisait taire tout de suite alors qu’aujourd’hui ils ont le même droit de parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles. »

Et je ne peux qu’être d’accord avec cette affirmation. Les réseaux sociaux sont devenus un porte-voix destructeur pour des fous influents. Elles ont du bon mais aussi du très laid, c’est plateformes. Elles permettent de retrouver les amis d’enfance, partout dans le monde mais encouragent aussi le rassemblement de gens hargneux et méchants.

On perd de notre lucidité en s’abrutissant de la sorte et on fournit une quantité phénoménale d’information qui est, majoritairement, mal utilisée. Mais on s’expose surtout à une médiocrité fulgurante et il suffit qu’on sache nous prendre du bon angle, un jour de faiblesse, dans un moment d’égarement, puis le cercle vicieux s’enclenche.

Chaque jour, je tente d’utiliser ce canal de communication pour nous faire réfléchir, nous faire avancer. Toujours je le dis, avec beaucoup d’humilité : mes paroles ne sont que le reflet de mes propres valeurs, pensées et croyances. Personne n’a à penser comme moi et je suis toujours ouverte aux critiques constructives, aux échanges et débats respectueux et aux partages. Car c’est bien ça le fondement que devrait avoir ce type de lieux virtuels.

Partager, écouter et échanger, pas endoctriner, enrôler, dégrader et intimider. Il y a une nette différence entre les deux approches et pourtant, elles se confrontent continuellement sur les réseaux. J’éprouve un profond malaise devant les dérapages fréquents qu’on peut voir et lire sur Facebook mais je ne serais pas prête à m’en couper complètement. Beau paradoxe, n’est-ce pas? Je crois qu’il faut simplement être vigilant et surtout se rappeler que, la vraie vie, elle n’est pas là mais bien autour de soi, quand on prend la peine de lever les yeux.

 

Photo : Unsplash | Marco Secchi

La dérive humaine à l’ère du numérique

Clay Banks

Je me sens clairement déconnectée ce matin quand je lis les nouvelles concernant la tuerie de Toronto. Je n’entrerai ni dans les détails ni dans le jugement concernant cet événement troublant. Ce qui me perturbe, c’est cette mention que l’attaquant échangeait avec d’autres au sujet d’une sous-culture nommée « incels » qui se veut la contraction de l’expression « involuntary celibate » qu’on peut traduire par « involontairement célibataires ».

Je parle souvent de notre imputabilité concernant notre vie, notre destin, notre statut. J’ai fréquemment fait mention qu’on ne peut pas tenir responsable quiconque pour ce qui nous arrive, que nos choix, nos gestes et nos décisions impactent nos vies et qu’il n’en tient qu’à nous de changer ce qui ne convient pas. Mais j’étais loin de me douter que des dizaines de milliers d’hommes, pour la majorité des jeunes entre 18 et 35 ans, se sont regroupés pour dénoncer ce qu’ils jugent louable : tenir les femmes responsables de leur célibat.

Je n’ai pas eu à chercher longtemps pour comprendre de quoi il s’agissait et surtout, pour y lire des propos haineux, dégradants et complètement absurdes sur la situation des femmes dans le monde. J’ai rarement été outrée à ce point en découvrant une philosophie de vie, si on peut qualifier cela ainsi… Je ne veux en aucun cas répandre ce que j’y ai lu car je juge cela inadéquat.

Mais il faut comprendre que de tels groupes et de tels propos misogynes entravent gravement la sécurité et la liberté des femmes dans le monde. J’ai croisé à plusieurs reprises des phallocrates convaincus de leur supériorité mais, malgré le haut le cœur que ça m’a provoqué, je ne me suis jamais sentie en danger. Là, on parle d’un autre niveau… Encourager des attaques pour donner une leçon aux femmes « diaboliques », inciter au harcèlement et glorifier le viol? Vraiment? On laisse des gens diffuser ce genre de messages partout, sans gêne?

Je l’ai dit, je suis outrée. Choquée de voir que tant de gens se permettent autant d’idioties et que personne ne bloque la diffusion de ce genre de contenu. Troublée aussi par le fait qu’il ne s’agit pas de quelques hurluberlus isolés mais bien d’une communauté qui trouve ses racines partout dans le monde, et même chez-nous. Ébranlée par le fait que ce soit si proche de nous…

À force de donner accès à tout en tout temps, on a fini par laisser les gens se forger une idée malsaine du monde. La distorsion mentale survient quand, bombardé de faussetés, une personne finit par y croire et par propager ces mensonges autour d’elle. Elle en vient à voir les autres à travers une vitre déformée, comme si elle avait un filtre devant les yeux. Elle en vient à semer de la mauvaise graine autour d’elle et influence négativement les plus fragiles.

Et tout cela, ça relève de la santé mentale. Et devinez ce qu’on a fait ces dernières années concernant les soins en santé mentale? Et oui, on a coupé dans les budgets comme dans tout le reste, on a jeté à la rue des gens qui avaient besoin d’aide. Et après on s’étonne que ceux-ci, sans suivi, laissés à eux-mêmes, finissent pas s’en prendre aux autres, aux innocents.

Collectivement, on doit faire comprendre à nos gouvernements qu’il en va de notre sécurité et de notre qualité de vie à tous et qu’on veut réinvestir dans nos soins de santé pour que quelqu’un qui présente un trouble dans sa relation avec autrui puisse être aidé. Chaque humain sur terre, même celui qui a commis l’irréparable, mérite des soins de santé. Dans le « plus meilleur pays du monde », ce n’est pas normal qu’on laisse passer dans les mailles du filet social des gens troublés, qu’on les laisse errer sans s’en soucier. Peut-être que de tels drames finiront par ouvrir les yeux de nos dirigeants. Malheureusement, j’ai l’impression qu’il faudra un peu de pression de notre part pour qu’ils retrouvent le droit chemin…

 

Photo : Unsplash | Clay Banks