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Marcher pour aider

Balkouras Nicos

Ce matin, à l’émission matinale de Radio-Canada, Patrick Masbourian recevait Patrice Coquereau qui a décidé de parcourir le Québec pour parler de santé mentale et sensibiliser les gens à cet aspect de notre société, urgent et récurrent, qu’on peine à aborder. Car les troubles anxieux prennent de plus en plus de place, envahissent la vie des gens qui s’isolent de peur d’être jugés.

Notre société, que l’acteur et conférencier considère « de confort », avec ces nombreux appareils qui nous enferment dans nos demeures et qui nous coupent du monde réel, n’aide en rien à s’ouvrir aux autres et à trouver du réconfort et de l’empathie. En effet, il est de plus en plus difficile de passer un mauvais moment puisque tout nous ramène au beau, au parfait, au bon côté de la médaille. Comme si « ne pas filer » devait être caché, devenait honteux.

C’est pour aborder cet enjeu crucial que Patrice Coquereau a décidé de parcourir les 570 kilomètres entre Longueuil et Rimouski, dormant chez l’habitant pour favoriser l’échange et recueillir les témoignages authentiques de ceux qui croisaient sa route. Documenter l’anxiété, voilà l’objectif derrière cet ambitieux projet, autant physique que mental. Il espère d’ailleurs pouvoir en faire un documentaire.

On vit dans une période où chacun est dans sa petite boîte, on est cloisonnés, donc le besoin de se relier, de se confier, de partager ses problèmes, ses entraves, ses limites, est absolument criant.

Patrice Coquereau

Ayant lui-même dû faire face à l’anxiété, il se sentait interpellé par cette cause sociale aux tentacules bien implantées, subtile et ravageuse. Car, oui, aujourd’hui encore, les préjugés perdurent et sont lourds de conséquence, privant les gens de support, de soutien, de soins et d’aide adéquate. S’avouer anxieux, pour bien des personnes, c’est s’avouer faible. Alors qu’il faut un courage évident pour oser sortir du moule de perfection qu’on nous impose de jour en jour.

Si vous désirez en savoir plus sur ce parcours et soutenir l’organisme choisi par l’acteur, je vous invite à visiter son site : https://patricecoquereau.com/pas-a-pas/.

Une personne inspirante qui a su se laisser imprégner par l’humain, le vrai, pour en faire quelque chose de beau. Ça fait du bien, non?

Photo : Unsplash | Balkouras Nicos

Tourner le coin

Karol Smoczynski

Vous savez, ce moment lorsqu’on marche sur le trottoir et, qu’arrivant à une intersection, on se fait surprendre par une bourrasque de vent, un corridor d’air qui nous coupe le souffle? La vie, c’est comme ça des fois. On avance tout bonnement, naïvement, et puis, tout à coup, on est stupéfié, dérouté, médusé… On vit quelque chose qu’on a tellement pas vu venir qu’on en est presque à se pincer pour vérifier si ce n’est pas un rêve, un mirage.

Je vis ce genre de chose en ce moment, déboussolée positivement, sortie de ma petite zone de confort, expulsée de ma bulle zen et prévisible. La vie a décidé que je devais découvrir autre chose, m’ouvrir, accepter que pour grandir, on doit prendre des risques, on doit brasser ses propres croyances et ses acquis sécurisants.

Je lui fais confiance à la vie et je sais que rien n’arrive jamais pour rien. Ça n’empêche pas mon cerveau de rouler à 200 km/h et mon corps de chercher des repères comme sur un bateau, pour me stabiliser, m’ancrer. Je crois profondément que ça prend des tempêtes pour apprécier les moments plus calmes, que ça prend des périodes plus intenses pour savourer celles qui sont plus douces. Et c’est souvent quand on ne cherche pas qu’on trouve, quand on ne se doute de rien que les surprises sont les meilleures.

Tourner un coin de rue de vie, c’est aussi s’ouvrir à du nouveau, à de la fraîcheur, comme aérer la maison après des jours de canicule. Ça revigore, ça fouette même parfois mais ça nous donne l’impression d’être vivant, à 110%. J’ai osé explorer dans ma vie mais je prenais la décision de le faire. J’ai tenté des trucs, par désir de me pousser au-delà de mes limites. Mais quand rien n’est calculé, c’est toute autre chose. Et il faut croire que ça me prenait ça.

Ces temps-ci, donc, mes certitudes sont ébranlées, mes « plans » de vie, pour le peu que j’en ai, sont remis en question, positivement je crois. On dit souvent qu’il ne faut jamais dire jamais et je suis en plein dans la preuve que cette phrase est toujours d’actualité. Garder son esprit ouvert est sans doute une des meilleures façons de ne pas vieillir aigri dans le regret. Je l’ai toujours cru. Et je dois appliquer mes réflexions à ma propre vie ces temps-ci.

Je ne sais pas pour vous mais cet été a passé trop vite. La rentrée cogne à nos portes, j’ai l’impression d’avoir vécu ces derniers mois intensément mais en même temps, j’ai ce sentiment de ne pas avoir vu passer le temps. Est-ce le lot de toutes nos saisons chaudes ou est-ce le fait de vieillir qui me donne cette perception de temps qui file à plus vive allure? Aucune idée…

Alors je vous souhaite de vous connecter à vous, de prendre le temps de vous gâter, de vous sentir, de vous aimer sincèrement. Avec le métro-boulot-dodo, la routine qui reprend ses droits et cette liste interminable de choses qu’on veut faire, on oublie parfois que l’essentiel, c’est d’être heureux.

Et si on prenait le temps de se demander, à chaque nouvelle journée qui s’offre à nous, si ce qu’on envisage de faire de ces 24 heures s’aligne avec nos valeurs, nos ambitions et nos envies? Et si on mettait de côté l’image, les comparaisons, les opinions futiles et les pertes de temps pour se concentrer sur l’essentiel? Me semble qu’on arriverait à Noël moins épuisé, non? Allez, bon sprint de rentrée chers parents et bon retour à la routine tout le monde. On va survivre, pour peu qu’on s’écoute un brin 😉

Photo : Unsplash | Karol Smoczynski

Être là

Être présent, de nos jours, est presque devenu une utopie. Quand je dis être présent, je parle d’être vraiment là, mentalement, émotionnellement et je dirais même authentiquement. Sans penser à la liste de choses à faire, aux courriels laissés sans réponse, aux prochaines vacances à organiser ou simplement à autre chose que le présent. Quand on est seul, c’est une chose. C’est à soi qu’on se ment, c’est de soi que l’on se joue. C’est notre propre énergie que l’on gaspille. Mais quand on est en compagnie de quelqu’un, ou d’un groupe, c’est mutuellement qu’on s’entraîne dans le vice bien souvent.

Sortir son téléphone pendant une conversation passe presque inaperçu en cette ère ultra-technologique. On juge cela normal puisque tout s’y trouve : nos agendas, nos listes, nos photos, nos documents, nos vies quoi. Mais vérifier l’heure d’un rendez-vous nous amène souvent à voir une notification et à se laisser happer par le tourbillon sans fin des autres possibilités que le « maintenant ». Et même quand on veut rester détaché, ça nous relance en permanence.

Pour avoir vu si souvent des gens pris de panique dans le métro à l’idée d’avoir oublié ou perdu leur précieux partenaire technologique, je réalise qu’on a un sérieux travail à faire sur cette dépendance. En même temps, c’est souvent le seul lien qu’on a avec beaucoup de gens de notre entourage. Avant, on devait attendre d’être à la maison, après la journée de boulot, pour contacter les amis et la famille. La ligne dure comme on l’appelait demeurait le seul moyen de communication en dehors d’une rencontre en personne ou le courrier qui mettait des jours à arriver.

À la vitesse que les communications se déroulent aujourd’hui, multiples et parallèles dans le monde virtuel, c’est à se demander ce que cette quantité a comme effet sur la qualité. On s’écrit pour rien, on ne s’ennuie plus, on se comprend mal et on doit réparer les morceaux échappés, les erreurs, les non-dits ou les simples « autocorrections » malencontreuses.

On le sait pourtant, rien ne remplacera la vraie présence, le regard, le câlin, le baiser, le toucher, la caresse. Mais est-ce qu’on y accorde encore autant d’importance? Si notre cercle d’amis virtuel devait se concrétiser dans notre horaire de vie, on ne pourrait jamais voir et échanger avec autant de gens. C’est donc pratique de pouvoir garder contact sans réellement être en contact. Alors, faut-il choisir, sélectionner, trier?

Beaucoup de questions sans réponse en ce petit matin pluvieux qui fera grand bien au jardin. C’est peut-être d’ailleurs cette température invitant au cocooning qui m’inspire ces réflexions. Un besoin de lenteur, de véracité, de mettre sur pause cette incessante spirale intense qui nous fait toujours courir plus vite sans approfondir réellement nos relations.

Alors, si vous n’avez pas de plan pour votre week-end, je vous invite à prévoir une rencontre, une vraie. Un souper, un party piscine, un brunch ou un simple café avec quelqu’un qui vous est cher. Et pendant ce temps, laissez votre téléphone dans votre sac, sur vibration. Pas de ding, pas de bip pour vous interrompre. Laissez-vous imprégner du moment, doux et sincère. Vous verrez, c’est presque comme des micro-vacances. Ça fait un bien fou et on en oublie les dizaines de choses qui nous attendent.

Photo : Unsplash | Bewakoof.com Official

Choisir ses priorités

Ivana Cajina

À quoi accordez-vous votre énergie, en quoi investissez-vous votre temps? Est-ce que, ce qui prend de la place dans votre vie vous semble être prioritaire? Est-ce que les personnes que vous côtoyez le plus souvent sont réellement celles qui vous procurent le plus de bien, avec qui vous vous sentez 100% vous-mêmes? Ça peut sembler étrange à se poser comme question mais après plusieurs échanges avec différentes personnes de mon entourage, je réalise que ce n’est pas toujours équilibré dans nos vies.

On fait des dizaines de rencontres dans nos vies, et il y en a des plus marquantes que d’autres. Comme si cette vie nous mettait au défi de mordre aux bons hameçons, comme si elle nous tendait des perches pour qu’on s’accroche aux plus solides et qu’on évite les leurres. Comme si, en expérimentant et en se confrontant aux autres, on devait apprendre sur nous et surtout sur la qualité de relation que l’on s’accorde, qu’on l’on ose se permettre.

Parce que oui, parfois, il faut oser. Les gens qui nous ressemblent le plus ne sont pas toujours ceux qui nous font le plus grandir. Et ceux qui, à première vue semblent si différents peuvent nous apprendre de grandes choses. Différents univers, différents points de vue, cela importe peu. C’est le langage du cœur qui est primordial, c’est de vibrer à la même fréquence, sans jugement ni concession.

On dit souvent qu’on doit choisir nos batailles dans la vie mais à mes yeux, une relation, ça ne devrait jamais en être une. Oui, il y a bien quelques compromis à faire, quelques moments moins glorieux mais, pouvoir être soi, ça devrait être un prérequis dans toute relation, qu’elle soit amicale, professionnelle ou amoureuse. Être dans la retenue, devoir se priver et ne pas pouvoir se laisser aller, ça n’a jamais créé des moments mémorables. C’est quand on lâche notre fou, qu’on se préoccupe peu de notre allure ou des opinions qu’on brille et qu’on se fait du bien.

J’ai eu la chance de rencontrer des gens merveilleux dans ma vie et chaque fois que je les vois, je me sens privilégiée. Je pense à tout ceux qui vivent sans cette richesse dans leur quotidien et je ne peux faire autrement que remercier la vie pour ce cadeau précieux. On me dit parfois qu’on attire ce qui nous convient et qu’on récolte ce que l’on sème. C’est vrai, mais je crois qu’il y a quelque chose de plus grand qui décide aussi.

Alors à tous mes amis, ceux que je vois souvent et ceux qui sont au loin, je vous remercie d’être là. Chaque journée de ma vie est enrichie de votre présence, de vos conseils, de nos fous rires et de nos échanges. Se fréquenter, c’est s’ouvrir, c’est choisir de prendre un risque d’être chamboulée, de se transformer constamment. Je n’ai jamais aimé stagner et grâce à vous tous, j’évolue et j’avance sereinement.

Choisir ses priorités, c’est choisir qui ont laisse entrer dans sa vie. Les hasards sont beaux et bons pour nous mais il faut savoir ouvrir ses yeux et son âme pour connecter avec les autres. En levant le nez de notre cellulaire, en regardant dans les yeux ces êtres merveilleux, on peut vivre de belles émotions et se laisser surprendre.

L’argent, les biens matériels et les gros salaires, ça n’a jamais comblé autant qu’une personne fabuleuse qui nous prend dans ses bras. On ne le répétera jamais assez. Je suis riche de ces relations et je ne prends rien pour acquis. La vie est ainsi faite, on doit savourer chaque minute de bonheur qui se pointe.

Photo : Unsplash | Ivana Cajina

Faire fi du déni

Thought Catalog

Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part, parfois, je réalise que je vis dans un certain déni. Déni de mes émotions, déni de mon instinct, déni de mes rêves les plus fous, déni de mes désirs et ambitions et j’en passe. C’est facile de se voiler la face, de faire comme si de rien n’était, de jouer le jeu, d’avancer sans se retourner, sans ressentir. Mais tôt ou tard, la réalité nous rattrape, parfois intensément, parfois tout doucement.

Ces temps-ci, je réalise qu’une partie de moi a été mise de côté, presque en pénitence dans son coin. Cette part qui se protège, de peur d’être blessée ou troublée. Mais quand on s’enferme ou qu’on se brime, ça crée un inconfort et des éléments extérieurs viennent nous rappeler que cette parcelle de soi existe, veut exister, veut grandir. Alors il faut être à l’écoute, sinon, on en souffre, on se sent mal, on est perturbé.

Le déni est un mécanisme de défense du « moi » et tire son origine de certains traumatismes, de blessures du passé, d’expériences désagréables qui nous ont laissé un goût amer. Il nous sert par moment mais, plus souvent qu’autrement, il nous nuit et nous coupe de nos émotions. Ce qui n’est pas sans conséquence, du moins à long terme.

Alors parfois, malgré la peur et les doutes, il faut se fouetter et oser dépasser ses limites, sauter par-dessus le mur des craintes pour embrasser la vie, malgré les risques pour notre cœur. Des fois c’est beau, des fois on trébuche et on doit réapprendre à se faire confiance. Mais la vie, c’est ça. Si on n’essaie rien, on n’a rien. On peut choisir de s’emmurer dans un confort rassurant, de ne rien oser vivre. Mais la vie, elle est courte et elle se doit d’être savourée. C’est la différence entre vivre et survivre.

Vivre, exister, c’est ressentir ce que la vie met sur notre route, tirer les leçons de chaque petite chose, de chaque rencontre, de chaque opportunité. On peut préférer ne rien voir de toutes ces possibilités d’apprentissage mais je peux vous garantir que ça reviendra, tel un boomerang qu’on lance au loin et qui revient constamment, pour nous rappeler qu’on a une âme et qu’elle veut être nourrie, enrichie.

Faire fi du déni, c’est s’aimer avant tout et se donner la chance de vivre de belles choses. Certains passeront leur vie à tout tenter, à se pousser à l’extrême pour ne rien rater. D’autres auront besoin de cycles, de moments forts et intenses suivis de périodes plus calmes pour panser les plaies, pour intégrer la matière, pour se déposer et se préparer à la prochaine aventure. Je suis plutôt de ce deuxième type, malgré mon intensité quotidienne et ma soif de vivre.

On peut aussi s’étourdir dans milles choses à faire, occuper son esprit au point de ne plus avoir le temps de se centrer. Mais encore là, cette mascarade ne fait que repousser le moment où l’on sentira les effets de nos choix et décisions. Aujourd’hui, les possibilités de fuite sont infinies. On peut se « geler » à tout, du voyage aux drogues, de la consommation en tout genre aux relations sans lendemain. Mais il ne faut jamais oublier que la nourriture qu’on fournit à notre âme est à l’image du respect que l’on se porte…

Ces temps-ci, je me connecte à des parts de moi que je protégeais, trop blessée par le passé, trop peureuse pour oser les laisser émerger. Mais je savais que tôt ou tard, ça viendrait. Est-ce la quarantaine qui me propulse, m’indique qu’il est temps d’oser et de vivre pleinement? Aucune idée. Je sais que je suis rendue là, peu importe ce qu’il m’en coûtera en émotions, peu importe si ça fait mal, si ça fait peur ou si je me trompe. Car, au bout du compte, j’aurai existé.

Photo : Unsplash | Thought Catalog