Le retour du balancier

Jon Flobrant

Ces jours-ci, je suis en fin de mission, j’atterris après un très long vol, houleux et périlleux qui nous a donné plusieurs frousses, nous a empêché de dormir, de sortir s’amuser et de vivre léger. Mais heureusement, l’atterrissage se fait en douceur, le rythme redevient normal et la vie reprend son cours, tranquillement.

Quand on a passé des mois à bûcher dur, ça fait vraiment du bien de voir le fruit de son travail en ligne et de recevoir les commentaires positifs. Mais après toute cette énergie dépensée, on réalise aussi à quel point on est fatigué, usé. Plus on vieillit et moins on a de tolérance pour ces périodes intenses. Le manque de sommeil, le stress et les perpétuelles préoccupations viennent à bout de notre enthousiasme, de notre tolérance et de notre patience.

Je trouve toujours cela fascinant de constater à quel point on est capable de dépasser nos limites, parfois trop, et d’accomplir de grandes choses. Je suis fière de ce que j’ai réalisé sur ce mandat et ça ne me gêne pas de le dire. Auparavant, j’avais de la difficulté à avouer cela mais aujourd’hui, je me sens à l’aise et assez en confiance pour me donner une tape dans le dos et dire : tu as fait de l’excellent travail.

Ça prend, je crois, plusieurs années d’expérience en arrière de la cravate pour être en mesure de prendre le recul nécessaire permettant d’apprécier notre implication. Au même titre qu’on doit être capable de reconnaître ses erreurs et ses points à améliorer. Ça me fait toujours sourire quand, en entrevue, on demande à quelqu’un ses bons et ses mauvais coups dans ses expériences passées. Personne n’avouera s’être royalement planté sur un projet mais on a tous des petites erreurs plus faciles à admettre.

L’important, c’est surtout d’être capable, face à soi-même, d’avoir de l’indulgence et de savoir que personne n’est parfait. L’erreur est humaine comme on dit, et c’est souvent dans ces situations où on apprend le plus à se connaître et où l’apprentissage est le mieux intégré. Quand on sent, dans un contexte, qu’on se rapproche de cette fameuse erreur déjà commise, les signaux d’alarme s’agitent et on sait qu’on doit réagir. Au même titre qu’on peut reconnaître les facteurs de succès et les conditions dans lesquelles on excelle le mieux.

Dans mon cas, je sais pertinemment que je suis proche de l’humain et que pour moi, au-delà des budgets, des besoins et des échéanciers, il y a des gens. Ceux pour qui on fait le boulot et ceux avec qui on le réalise. Et le plus important, c’est que les gens soient contents, fiers de ce qu’ils font et qu’ils sachent pourquoi ils le font. Dans tous les livres de leadership et de saine gestion, on vous dira que de connaître la mission de l’entreprise et d’insuffler les valeurs aux équipes est primordial. Mais je vous dirais que par-dessus tout, de s’intéresser aux gens est bien souvent un gage de succès.

Un humain qui se sent apprécié, écouté et considéré sera toujours plus enclin à donner son 110% qu’une personne qu’on traite moyennement et dont on ignore tout.

Bientôt, je me retirerai dans mes quartiers pour refaire le plein d’énergie avant d’aborder ma prochaine mission. Mes billets seront sans doute plus légers, plus vacanciers mais je ne manquerai pas de vous partager mes pensées sur ce changement de rythme tant attendu.

À bientôt!

 

Photo : Unsplash | Jon Flobrant