Porter la bonne carapace

Seth Doyle

Je n’ai aucune idée pourquoi mais en m’asseyant devant mon écran ce matin, une phrase d’un ancien patron m’est revenue en tête : Je préfère m’excuser que de demander la permission. Cette phrase, dite par le président d’une entreprise où j’ai travaillé, est toujours restée gravée dans mon esprit. À ce moment-là, le sujet de la discussion était fort anodin (le port du jeans permis le vendredi ou pas, le fameux Casual Friday) mais comme il me l’avait si bien dit, ça s’applique à toutes les sauces.

Et depuis ce jour, je ne compte plus le nombre de fois que j’ai appliqué cette maxime et même répété à d’autres ce principe de vie. Parfois, quand on demande, on sème le doute et si notre interlocuteur est le moindrement frileux à l’idée de provoquer une  quelconque vague, il préférera s’abstenir, rester dans les normes, dans le rang comme on dit. Et dieu sait que j’en ai rencontré beaucoup des gens qui préféraient ne jamais sortir du lot!

Bien entendu, je suis une personne de caractère et il m’est aisé d’assumer mes décisions et mes actions, de les défendre, de les justifier au besoin. Je ne m’amuse pas non plus à défier constamment les règles de manière anarchique mais quand un processus ou une façon de faire est inadéquate, une légère adaptation s’impose parfois et tant qu’à créer un comité pour discuter de la chose, je fais mes propres expériences, disons-le comme ça.

Dans la vie, j’ai toujours eu comme philosophie qu’on doit faire de son mieux et que chacun a sa propre vision des choses. Prendre un chemin différent nous amène bien souvent à la découverte et à l’amélioration et j’ai toujours aimé expérimenter. Peut-être est-ce dans mon ADN ou peut-être est-ce mon parcours qui m’a mené à penser de cette façon mais quoi qu’il en soit, à date, ça m’a bien servi.

Avoir un esprit curieux est aussi un trait de caractère qui pousse à vouloir brasser les concepts figés. Les fameux Pourquoi? Pourquoi est-ce ainsi? Pourquoi cette étape est-elle nécessaire? En quoi ce processus est-il efficace? Il s’agit peut-être d’une déformation professionnelle due à mon rôle d’analyste mais d’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours aimé questionner.

Bon, je ne suis pas une adepte de l’astrologie mais en étant taureau, on me dit parfois que je suis un peu entêtée et, peut-être, y a-t-il là une corrélation avec le fait que j’ai, quelques fois, envie de faire les choses à ma façon… Je dis bien peut-être… 😉

Enfin, bref… Tout ça pour dire qu’à force de côtoyer des gens, d’intégrer des entreprises et d’analyser les processus et façons de faire, je réalise qu’il n’y a aucun modèle parfait et que personne ne peut se targuer d’avoir trouvé la méthode universelle qui fonctionne à tout coup.

Avoir l’humilité de dire qu’on ne sait pas, qu’on n’est pas sûre, vouloir remettre en question, tenter de confronter ses idées et sa méthodologie de travail, c’est à mes yeux une des grandes qualités à avoir aujourd’hui. Et OSER! Oser s’assumer, décider de prendre une route moins fréquentée, oser défoncer les frontières, dépasser ses propres limites et sortir de sa zone de confort pour que notre égo s’éloigne et que notre coeur reprenne le dessus. Porter la bonne carapace… Être soi-même, finalement…

 

Photo : Unsplash | Seth Doyle

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