Écoutez-vous votre petite voix intérieure, celle qui sait avant vous ce qui est bon, ce qui est juste et ce qui respecte vos valeurs profondes? Ou avez-vous tendance à la faire taire, à tenter de rationaliser et de justifier vos choix en fonction de critères externes? Peu importe votre comportement classique, au fond de vous, sentez-vous que vous agissez pour votre propre bien?
Il y a quelques années, j’ai décidé de quitter un emploi bien rémunéré et dans une entreprise assez prestigieuse car je sentais que je n’étais pas à ma place et que je ne respectais pas mes valeurs de fond. J’aurais pu continuer, comme plusieurs, à me mettre la tête dans le sable, à dissimuler cette sensation d’imposture envers moi-même et à avancer sur un terrain qui ne me ressemblait pas.
Mais en mon for intérieur, je savais que je regretterais ce choix. Mon père venait de décéder et ça m’avait donné un coup de fouet, un choc terrible qui, toutefois, m’avait connecté directement avec mes émotions. La peine qui m’envahissait révélait peu à peu une envie sincère de prendre soin de moi, de m’écouter et de me choisir, pour une fois.
Après avoir passé des années à m’occuper des autres, à avoir fait passer leurs désirs et leurs besoins avant les miens, j’ai tout à coup compris qu’on ne pouvait pas rendre les autres heureux si on ne l’était pas nous-mêmes avant tout. Que tous les efforts et la générosité du monde ne compenseraient jamais le vide interne que je vivais. C’était un dur constat, une prise de conscience troublante mais salvatrice en même temps. Tout à coup, les morceaux du casse-tête se plaçaient et je comprenais plein de passages malheureux de ma vie.
Depuis ce jour, tout n’a pas été parfait et les vieux réflexes sont parfois revenus me hanter, m’ont fait perdre pied mais toujours j’ai réussi à revenir sur ma route, celle qui me mène vers mon propre bonheur. Et peu importe les tempêtes, les moments difficiles et les épreuves, je sais que cet équilibre reviendra et doit demeurer mon objectif. En focalisant mon énergie sur cet état centré et parfaitement aligné, aucun défi n’est impossible à relever.
Longtemps, l’argent me semblait être un gage de succès et de satisfaction alors qu’il peut polluer une vie comme rien d’autre. À trop vouloir mesurer son bonheur par un salaire, un titre, une position, on en vient à oublier notre personnalité, nos passions et nos désirs. On a beau répéter que l’argent ne fait pas le bonheur, beaucoup répondront que ça aide beaucoup. Pourtant non…
À une certaine époque, on m’a attirée dans une situation malsaine à grand coup d’augmentation de salaire et de promesses et malgré que mon compte de banque se remplissait, à l’intérieur de moi, ça s’égrenait. Je perdais peu à peu mon sourire, mon plaisir et ma joie de vivre car ce cercle vicieux minait mon estime de moi-même. Alors je peux vous le jurer : l’argent n’aide pas au bonheur.
À cette époque, j’avais emmuré mon instinct dans un cloche de verre doublé d’un mur de béton pour ne pas entendre ses cris d’alerte. Et un jour, tout cela s’est effondré et j’ai réalisé à quel point je ne m’étais ni respectée, ni écoutée. Mais je sais quand même que ce passage difficile fût nécessaire à mon épanouissement et qu’aujourd’hui, ça fait partie de qui je suis, ça m’a construit.
Si vous sentez que votre instinct vous lance un signal, que votre petite voix tente de vous parler, arrêtez-vous et prenez le temps de sentir ce qui se passe, ce qui monte en vous. Je peux vous garantir que vous ne le regretterez pas. Il n’y a personne ne mieux que vous-mêmes pour savoir ce qui vous convient. Et ne laissez jamais personne vous dire le contraire.
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