Se transformer, telle une chenille en papillon

Varshesh Joshi

On passe sa vie à tenter de devenir une meilleure personne, à vouloir s’améliorer, à chercher le bonheur et à vouloir être heureux. Chaque nouvelle rencontre, chaque nouveau défi, chaque épreuve et chaque remise en question nous amène à changer, à se repositionner. Et c’est ce cycle d’évolution qui nous conduit là où on doit être, à notre place, sur notre X. Rien n’est acquis, rien n’est permanent et on doit accepter les étapes de notre trajet de vie.

Je me suis souvent questionnée sur certains aspects de ma vie, certains choix et pendant longtemps, j’ai angoissé à l’idée d’avoir pris les mauvaises décisions, d’avoir emprunter le mauvais chemin. Puis, en travaillant en thérapie, j’ai compris que ce chemin, c’est moi qui le construisais, pierre après pierre, pas à pas. Il n’existe en réalité pas sans moi, je fais partie du processus de création. C’est merveilleux à comprendre mais ça engage aussi une certaine responsabilité. Celle de s’écouter et de se respecter, celle d’être humble et d’être doux envers soi-même, celle d’être capable de réviser son jugement, de s’adapter et de prendre du recul.

Car, en réalité, tout est possible dans la mesure où l’on se priorise et où l’on assume les conséquences de nos actes et de nos choix. Tout a un prix, entraîne des impacts et quand on en prend conscience, on vit moins dans l’incertitude, on se fait moins surprendre. Et, à force d’avancer ainsi, on apprend à se connaître, à écouter son instinct, à entendre cette petite voix à l’intérieur de nous qui est là pour nous guider, nous inspirer, nous réconforter et nous botter le derrière quand il faut.

Mais, avant tout, il faut apprendre à mettre son orgueil de côté, accepter qu’avant d’être un papillon, on est chenille. C’est moins gracieux, moins attrayant mais nécessaire. On doit passer par le processus, faire ses classes, se forger un être solide avant de s’élancer pour un premier battement d’ailes. Et, même quand on se sent fin prêt, il demeurera toujours des risques, des failles, des doutes et du flou.

Rien n’est sûr ni définitif, mais quand on s’ancre bien, quand on prend confiance en nous, quand on découvre toute la beauté de notre personne, tant dans les qualités que les défauts, ça nous donne un levier puissant pour avancer. Personne n’est parfait et si on cherche toujours à atteindre la perfection, on passe à côté de toutes les subtilités de la vie, on se concentre sur le mauvais objectif.

Parlant d’objectif, il faut accepter que parfois, ceux-ci étaient trop ambitieux ou, du moins, qu’ils évoluent, se transforment eux aussi. On dit souvent que ce n’est pas la destination qui importe mais le chemin que l’on parcoure pour s’y rendre. Cela implique aussi que même la destination peut se rectifier et, même si on avait en tête un plan, il se pourrait qu’il ne soit plus à jour. Il faut avoir l’agilité d’esprit d’actualiser son GPS interne, piler sur son orgueil et repartir dans la bonne direction.

La beauté dans tout ça? On ne meurt pas de se transformer, on s’embellit, on s’endurcit et on apprend, beaucoup. Ça fait peur, certes, ça bouscule nos convictions, ça nous fait générer des tonnes de questions, ça peut gruger notre sommeil, perturber nos habitudes. Mais, après quelques temps dans une nouvelle eau, on s’acclimate et finalement, on réalise que ce n’était pas si pire que cela. Puis, au prochain coup de vent, ça recommence. Puisque c’est ça, le cycle de la vie…

 

Photo : Unsplash | Varshesh Joshi

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