La vie est courte. Je ne vous apprends rien ce matin, j’en suis bien consciente. Mais j’ai l’impression que, parfois, on oublie ce principe. On vit comme si on était éternel, on reporte à plus tard ce qui pourrait être fait maintenant et surtout, on laisse la peur nous freiner dans nos expériences. Et malheureusement, parfois, il faut des grands chamboulements pour nous faire réaliser qu’on est passé à côté de belles opportunités.
Parlez à n’importe qui, en rémission, ayant eu un cancer. Il vous dira que le soleil du matin n’a jamais été aussi beau, que les sourires sont plus éclatants et que chaque journée est une bénédiction qu’il savoure à chaque seconde. Mais pourquoi est-ce que ça prend un tel traumatisme pour en prendre conscience? Est-ce une insouciance, un manque de connexion à soi, un détachement ou une naïveté?
Peut-être un mélange de tout cela, me direz-vous. Et chaque personne ayant son histoire, on réagit tous différemment. Personnellement, depuis quelques années, j’élargis mes horizons, je plonge dans des aventures plus osées, j’explore plus large. Que ce soit en voyage, dans mes lectures ou dans mes relations, j’essaie de sortir de ma fameuse zone de confort, aller au-delà du connu, du commun.
J’ai compris, je ne sais trop comment, qu’il faut parfois aller se confronter pour savoir ce qui nous plaît, pour définir nos limites. Un peu comme l’enfant qui s’approche du feu ou du rond de poêle. On demeure, au fond, d’éternels cœurs d’enfant et on a tendance à tomber dans le trop sérieux lorsqu’on devient adulte. Mais la vie, ça ne peut pas toujours être sérieux et ce n’est pas parce qu’on a des obligations qu’on doit froncer des sourcils et rester dans notre petit carré de sable bien chaud et contrôlé.
Déjà, voyager, ça nous fait réaliser à quel point, ici, tout est aseptisé, régulé, tempéré. Ça me fascine à quel point on a mis des normes et des standards sur tout. Mais ça nous met dans une posture de soumission en quelque sorte et surtout, ça fait qu’on ne réfléchit plus, on n’écoute plus notre instinct. À chaque retour de voyage, je fais ce même constat, j’ai cette même impression d’étouffement.
Mais dans toutes les sphères de notre vie, on a toujours le choix de s’écarter un peu du chemin tracé, de la route classique. Des fois, ce n’est qu’un pas, des fois c’est un grand saut. Quand on réapprend à écouter nos envies et nos désirs profonds au lieu de constamment suivre le troupeau, on ressent un grand relâchement, un calme qui s’installe.
Oui, ça fait peur parfois, surtout quand on a passé des années à ne plus réfléchir à qui on était et ce qu’on voulait vraiment. Mais je vous le dis, il faut oser pour ressentir… Sinon, on peut s’éteindre à petits feux. Je sais, vous allez me dire que vous avez peur du jugement des autres, d’entendre les critiques, de voir le regard et de sentir la désapprobation. Mais, par expérience, bien souvent, c’est de la projection et ça ne vous appartient pas.
Jamais je n’aurais cru tenir un blogue, voyager seule, suivre des cours universitaires, m’affirmer en tant que femme aussi fermement, suivre des cours en tout genre, m’impliquer dans ma communauté, rencontrer des gens différents et assumer qui je suis, avec mes contradictions, mes doutes et mes élans. Mais aujourd’hui, j’aime ce que ça m’apporte de vivre MA vie. Car il s’agit bien de cela. Vivre selon soi et non selon la société et ses moules bien rigides. Alors, vous embarquez dans le manège?
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