Voir la ville se lever…

Maxim Polishtchouk

Ce matin, en arrivant au bureau, je regardais le soleil frapper de ses rayons les immeubles du centre-ville, de cette ville encore pas tout à fait éveillée. La légère brume de mer qui se forme sur le fleuve et se déplace lentement ajoutait un brin de calme dans ce décor un peu gris. J’aime les matins, j’aime cette lenteur, ce début de journée avant que tout se bouscule, tout s’agite. Mon esprit est plus clair à cette heure, mes idées plus nettes et l’inspiration plus présente.

Pouvoir débuter une journée avant que tout le monde se presse autour de moi, avant que la masse de collègues soit arrivée et s’affaire à faire avancer les projets, ça me permet de me poser et de démarrer plus sereinement ma journée de boulot. On a chacun son style et je respecte ceux qui préfèrent dormir le matin. Comme on dit, ça prend de tout pour faire un monde. Les matinaux, les lève-tard, les oiseaux de nuit comme les petites bêtes du matin. Ça crée un certain équilibre d’avoir de tout pour composer le tableau de la vie.

Il y a des moments où je ne suis pas en mesure d’apprécier cette douceur matinale, où mon esprit est plus embrouillé, absorbé par des préoccupations plus ou moins importantes. Et je crois que c’est important de prendre le temps de savourer ces petits bonheurs quand la tête est disposée à le faire. Ça permet d’affronter les tempêtes, les coups durs, les déceptions et remises en question. Ça sert de repère pour se souvenir que ce n’est pas toujours le chaos et que parfois, on est bien, on se sent ancré et prêt à relever de nouveaux défis.

Je n’ai jamais été une grande amoureuse de l’hiver. Frileuse et fervente amoureuse du soleil et de sa chaleur, je n’ai rien pour apprécier la saison froide. Mais le seul volet intéressant est que ça oblige parfois à ralentir, à rester à l’intérieur et regarder ce qui se passe autour sans se sentir coupable de ne pas profiter du beau temps. Car le soleil, je l’adore, mais à -40, je l’aime du dedans de ma maison 🙂

Bref, tout cela pour dire que ce matin, je suis pleine de gratitude pour la vie, sans combat et sans grande peur, qui m’entoure. On vit paisiblement dans notre coin du monde, on n’a pas d’ouragan qui bouscule notre univers, ni de bombe qui menace de nous exploser en plein visage. On a des saisons bien définies qui nous forcent à nous adapter et nous oblige à apprécier ce qu’on a. On pourrait toujours avoir mieux mais surtout, on pourrait avoir bien pire…

Je pense à la pollution ultra présente dans certains coins de pays où le masque protecteur est de mise, à d’autres lieux où la famine et les maladies mortelles font rage, à des endroits où être une femme est en soit un problème, où parler sa langue est un défi constant, où vivre en sécurité est presque impossible.

Quand je pense à tout cela, je regarde ma vie et je la remercie d’être ce qu’elle est, de m’apporter toutes ces possibilités, ces rencontres et ce niveau de vie. Oui, il y a des matins où je ne suis pas totalement heureuse, où je bougonne, où j’ai envie de rester sous la couette… Mais il y a aussi des matins comme aujourd’hui où le simple reflet du soleil sur les immeubles du centre-ville me comble. C’est quand même beau la vie, non?

 

Photo : Unsplash | Maxim Polishtchouk

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