Écrire… Un besoin viscéral, éphémère, commun et singulier à la fois… Tous les jours, j’ai quelque chose à dire, à partager, à communiquer. Chaque fois qu’on me parle de la rigidité de cet exercice, je tente de faire comprendre que pour moi, il n’y a rien d’exceptionnel où qui demande un effort certain dans ce processus. J’écris, tout simplement.
Souvent, je ne me pose même pas la question. Je me pointe devant cette page blanche, libre de toute pensée, et je laisse aller mon esprit, sur un thème, une idée, une réflexion ou une réaction. Un certain automatisme embarque, comme respirer ou marcher. Écrire, c’est un peu comme mettre un pas devant l’autre et recommencer. Il suffit de faire le premier pour enclencher et avancer.
S’exprimer, c’est à mes yeux le plus vieux métier du monde, avant même celui qu’on prétend être au sommet. Avant l’art corporel naissait l’art des mots. Dire les choses, les partager, véhiculer un message… Certains enfants savent s’exprimer avant même de savoir avancer. Ce n’est peut-être pas toujours clair et compréhensible mais on peut y déchiffrer un sentiment, une sensation, un désir ou un besoin.
L’expression, l’écriture et la parole peuvent aussi agir comme une arme, un moyen de défense ou de prise de position. Des batailles ont été déclenchées sur des déclarations, des conflits ont éclatés suite à un article ou un discours. Les mots ont un pouvoir inestimable, autant pour un pays que pour un être humain. Savoir nommer ses émotions, ses impressions ou expliquer son vécu, ça permet d’entrer en relation avec les autres, se faire comprendre et toucher le cœur de son interlocuteur.
On peut appuyer ses paroles d’un regard, d’un geste ou d’une position physique. On peut compléter ses écrits d’une image. On dit parfois qu’une image vaut mille mots mais j’aime l’idée que mille mots soient appuyés d’une image. Ça devient comme 1 million de mots. C’est touchant, puissant et nourrissant. Écrire est très libérateur et savoir qu’on est lu, que certaines personnes attendent le prochain texte, le prochain billet d’humeur amène à un certain engagement.
Beaux temps, mauvais temps, nuit reposante ou agitée, je m’installe devant mon clavier et je pitonne, je laisse couler les mots, les lettres défilent devant mes yeux et je vous partage ce qui me passe par la tête. Drôle de phénomène qu’un blogue… Qui aurait cru, il y a 10 ans, que tant de gens, inconnus et presqu’anonyme livreraient leurs pensées et leurs impressions sur le Web avec pour seul filtre leur propre jugement?
L’art d’écrire et de partager ses idées était autrefois réservé à l’élite journalistique ou littéraire, à une sphère bien mince de la société. Aujourd’hui, tout le monde y a accès en quelques clics. Personnellement, j’en suis particulièrement heureuse car depuis le jour où j’ai appris à écrire, je couche mes pensées sur une page blanche. Elle n’est devenue que virtuelle mais n’en est pas moins sincère et authentique.
Merci de me lire.
Photo : Unsplash | Florian Klauer