Posts published on "janvier 2016"

La motivation a bien meilleur goût

Carli Jean

En défilant les publications Facebook sur mon fil d’actualités ce matin, mon œil a été accroché par une image, partagée par ma voisine Louise qui contenait une citation de Pablo Picasso : Chaque enfant est un artiste. Le problème, c’est de rester un artiste lorsqu’on grandit. Et je me suis regardée, assise à mon ordinateur, à faire des analyses, répondre à des courriels… à faire ma job quoi!

Et j’ai réalisé qu’il y a très peu de créatif dans mon travail et que ça me manque. La rédaction est une forme de création pour moi et c’est ce qui me fait du bien. Ce blogue est né justement d’un désir d’expression. Parfois, j’ai envie de partager des découvertes musicales ou littéraires et d’autres fois ce sont des partages plus émotifs, des réactions à des situations de vie ou des nouvelles d’actualités.

Écrire est un exutoire très puissant et assure un équilibre dans ma vie. Pour certains, c’est le sport qui libère l’esprit, pour d’autres ce sont les activités culturelles. J’ai réalisé dernièrement que je suis très versatile dans ma façon de me changer les idées et que selon mon humeur, le contexte et une multitude de facteurs, j’opte pour différents moyens pour garder mon esprit sain.

Actuellement, je suis sur un mandat passionnant mais exigeant et si je n’avais pas l’écriture et le yoga, je serais probablement au bord de la folie (j’exagère à peine, mes collègues peuvent en témoigner). Mais j’ai aussi pris conscience que je suis comme ça, que ça fait partie de moi, ce désir de me dépasser professionnellement, d’aller au-delà des attentes, de livrer la marchandise et d’être fière du travail accompli tout en aidant mes compatriotes à briller et à donner le meilleur d’eux-mêmes. C’est très satisfaisant de savoir que les gens sont inspirés et sont engagés et c’est une roue qui tourne et qui influence l’entourage.

Ce n’est pas nécessairement donné à tous d’avoir ce que j’appelle de la « drive » et de pouvoir stimuler les troupes et ça fait partie des caractéristiques que j’ai appris à apprécier de ma personne. Le syndrome de l’imposteur ou le manque de confiance a parfois diminué mon implication et aujourd’hui, avec l’expérience, je suis pleinement en mesure de profiter de ces acquis et d’en faire bon usage.

Pendant un temps, j’étais un peu usée et je remettais en question mon désir de poursuivre dans le milieu numérique. Aujourd’hui, en tant que consultante, j’ai entièrement retrouvée ma flamme et ma passion pour ce domaine qui évolue à une vitesse folle et surtout qui fait partie de la vie de la majorité des gens. Produire des sites ou des outils en ligne qui aideront des gens à trouver des solutions ou qui les divertiront et leur donneront envie d’en découvrir plus sur un sujet, développer des outils de travail performant pour des équipes, améliorer la performance des commandes en ligne… Tous ces exemples me permettent d’être heureuse dans ce que je fais.

Et être heureux, c’est le plus beau salaire du monde…

 

Photo : Unsplash | Carli Jean

28 janvier : Journée mondiale de la protection des données

Markus Spiske

Sait-on vraiment comment protéger nos données? Avec tout ce que l’on partage en ligne, je suis prête à parier que la majorité des gens n’ont absolument aucune idée de comment sont gérées leurs informations et encore moins comment les garder loin des personnes malveillantes. Quand on lit certains articles sur les mots de passe les plus utilisés et qu’on retrouve en tête de liste des trucs comme password et 123456, on peut se donner que les vilains s’en donnent à cœur joie!

Mais au-delà des mesures de protection bancale, il y a toute la notion de ce qui est récolté à notre insu lorsque l’on navigue sur le web, de ce qu’on grappille lors de nos achats, de tout ce qui est extrait de nos courriels, nos sms et multiples échanges électroniques. Car, on va se le dire, on n’a plus le contrôle sur grand-chose. Désolée de vous l’apprendre si vous aviez la tête dans le sable pendant la dernière décennie mais on est à quelques pas de se faire scruter le cerveau directement…

Pour ma part, j’ai accepté cette réalité avec une certaine prudence tout de même. Travaillant dans le milieu numérique, j’ai acquis certaines connaissances et surtout certains réflexes mais à mes yeux, nul n’est à l’abri et j’ai tout de même eux des expériences parfois décevantes. Mais quand on décide de prendre part à une communauté virtuelle aussi vaste que « les internet », il ne faut pas s’attendre à des miracles de protection.

Pour chaque mise à jour d’anti-virus, des milliers de nouvelles failles naissent. C’est bien connu. Et j’aurais tendance à dire : si vous ne voulez absolument pas que quelque chose puisse être connu, révélé ou piraté, ne le rendez pas à la portée de gens qui passent leur journée à tenter de défoncer des barrières… Sinon, c’est un peu comme de laisser sa tondeuse sur son terrain avant pendant une semaine en se disant que personne ne la volera puisqu’elle est sur une propriété privée. Il ne faut pas être naïf!

L’ironie du sort aujourd’hui a fait en sorte que Facebook a révélé avoir connu un trimestre très lucratif et on le sait, cette entreprise fait son argent grâce aux données qu’elle récolte sur nous. À la seconde où vous créez un compte sur leur site, il collige une quantité phénoménale d’informations et à chaque clic, des recoupements sont enregistrés pour définir votre profil et vous proposer une multitude d’offres commanditées plus alléchantes les unes que les autres (lire ici tout le sarcasme possible que votre cerveau vous permettra de générer).

Alors,  à vous de décider… Vous avez toujours le choix de rester en dehors du réseau, en marge de toute cette culture et c’est tout à votre honneur si vous êtes en mesure de le faire. Pour ma part, j’en serais incapable, autant par la nature de mon profil professionnel que par ma personnalité curieuse et allumée qui adore surfer sur le web.

Mais chose certaine, je sais dans quel océan je navigue et je ne me surprends jamais de voir une offre de chaussure sur gmail quand je viens de visiter le site d’Aldo. Dans ce domaine, les coïncidences n’existent tout simplement pas!

 

Photo : Unsplash | Markus Spiske

Aujourd’hui, on cause pour la cause!

Bell Cause pour la cause

Faire tomber les barrières et les préjugés entourant la santé mentale, voilà la mission que s’est donné Bell par la campagne Bell Cause pour la cause. En ce 27 janvier 2016, on vous invite à envoyer des sms, à tweeter et à partager l’image Facebook relative à la campagne pour agir, à votre façon.

Bell versera 5 cents à des programmes en santé mentale pour chaque retweet du mot-clic #BellCause, peu importe votre fournisseur, de même que pour l’image Facebook. Pour les abonnés de Bell, un message texte ou un appel mobile fournira le même résultat. Alors aucune raison valable pour ne pas être de la partie!

Honnêtement, cette cause me tient à cœur et j’appuie totalement l’initiative car on a tous, un jour, personnellement ou dans notre entourage, vécu les impacts de la maladie mentale. Que ce soit un événement dans notre vie ou les difficultés d’un parent ou d’un ami, l’onde de choc peut faire des ravages immenses et de stigmatiser les gens qui vivent ces moments durs n’aide en rien. Comprendre, accepter et être présent, voilà qui devrait être notre mode de pensée quand une personne souffre. L’isolement a pour effet d’amplifier les symptômes et les préjugés naissent de la méconnaissance du sujet.

C’est en en parlant et en prenant conscience que personne n’est à l’abri que nous pourrons, collectivement, faire en sorte que les malchanceux qui voient leur numéro sortir à la loterie du mal-être auront les outils et le support nécessaires pour affronter la bête et remonter la pente.

Selon l’Institut de recherche en santé du Canada, 1 canadien sur 5 sera touché par la maladie mentale au cours de sa vie. C’est 20% de la population ça… Donc au minimum 1 membre de votre entourage. Alors ne faites pas comme si ça n’existait pas ou que ça arrivait seulement aux autres. C’est beaucoup plus près de vous que vous ne le croyez. C’est d’ailleurs une grande cause d’absentéisme au travail et en tant qu’employeur, je crois qu’il est primordial d’être à l’affût des signes et surtout d’être compréhensif. On peut lire sur le site de la Commission de la santé mentale du Canada que plus de 30% des réclamations de congé de maladie et 70% des coûts associés à celles-ci sont attribuables à la maladie mentale.

Aujourd’hui, je vous demande d’agir, de mettre vos idées préconçues de côté et de partager mais aussi d’ouvrir votre cœur aux gens qui pourraient, potentiellement, être en période difficile et voir se pointer à l’horizon une maladie mentale. Soyez judicieux et prenez quelques minutes de votre temps pour vous préoccuper des autres. Parfois, un simple « comment ça va? » peut changer le cours de la journée d’une personne dans le besoin. On ne demande à personne d’être un pilier, un fin connaisseur… En tant que société, c’est de notre responsabilité d’aider ceux qui n’arrivent parfois plus à s’aider eux-mêmes. Car demain, ça pourrait être votre mère, votre sœur, votre ami ou vous-même. Et vous serez très heureux à ce moment-là de savoir qu’il y a un tissu social prêt à se relever les manches pour que vous, vous puissiez vous relever.

Merci à l’avance de votre participation!

Accepter ce qui est…

Matthew Wiebe

On a beau être à l’aise financièrement, ne pas dépendre de qui que ce soit, avoir une maison, une voiture, une vie paisible vue de l’extérieur… Personne ne sait ce qui se cache derrière les apparences, derrière la carapace lustrée et immaculée que l’on projette. J’ai souvent dit qu’il vaut mieux vivre sa vie pleinement à tous les jours plutôt que d’accumuler pour ses vieux jours et ne plus avoir la force d’en profiter. Mais je me demande à quel point on peut vivre à 100 milles à l’heure sans que ceci ait un impact un jour ou l’autre.

Il y a de ces maux que l’on dit du siècle mais qui font des ravages depuis la nuit des temps. À mes yeux, le plus grand destructeur de la santé humaine est le stress. Chez l’animal, le stress permet la survie, la réaction soudaine qui en une seconde assure à la bête une porte de sortie. Pour l’humain, un stress vécu sur une longue période agit comme un accélérateur sur un feu : il détruit sans arrêt et sans donner le temps de comprendre ce qui se passe. Les effets, sournois et vicieux, peuvent s’accumuler pendant des années avant de sortir au grand jour, souvent lorsqu’il est trop tard.

L’an dernier, à pareille date, on m’hospitalisait pour ce que je croyais être simplement un virus attrapé dans le sud… 5 jours plus tard, la réalité me frappait de plein fouet : maladie de Crohn. Une maladie chronique inflammatoire qui est toujours mystérieuse aux yeux de la science et de ceux qui en souffre.

Est-ce le tabac qui a fait partie de ma vie pendant quelques années au début de l’âge adulte? Ou cette relation toxique qui m’a grugé les viscères pendant plusieurs mois et qui m’a privé de mon énergie? Ou est-ce plus général comme mon anxiété sur laquelle j’ai travaillé pendant la dernière décennie?

Je ne le saurai jamais et c’est extrêmement frustrant… Un peu comme celui qui se retrouve avec un cancer du poumon sans jamais avoir fumé. Je sais très bien que mon cas est loin d’être du même degré mais l’incompréhension est similaire. Ma seule consolation est que ce n’est pas mortel dans mon cas comparativement aux cancers qui détruisent des vies sur leur passage.

L’idée même de prendre des pilules pour le reste de ma vie me répugne et j’ai consciemment choisi de refuser la médication. Je sais toutefois que je vis avec une épée au-dessus de la tête et qu’une crise peut se pointer à tout moment…

La santé fait partie des choses que l’on prend pour acquis et qui peut nous être volé sans crier gare. On a cette pensée magique que le malheur n’arrive qu’aux autres… Mais parfois la vie nous ramène à l’ordre, nous envoie des messages clairs. Et quand cela arrive, on peut vivre dans le déni ou refuser de se soumettre. Mais une chose est certaine : il n’y a rien qui arrive pour rien. Dans toutes épreuves, il y a un apprentissage. Ce qui survient est une façon de nous faire comprendre ce que nous devons saisir.

J’ose croire qu’à travers tout cela, je sortirai grandie car en ce moment même, je me sens complètement déboussolée. Je partirais à l’autre bout du monde pour fuir ce sentiment de perte de contrôle et d’impuissance. J’imagine que cela fait partie du chemin que je dois parcourir… Accepter ce qui est, comme le dirait ma prof de yoga… J’essaie ma belle Lise, j’essaie…

 

Photo : Unsplash | Matthew Wiebe

C’est l’affaire de tous…

Pierre Côté

Durant la fin de semaine, j’ai décidé de regarder en rafale la série documentaire Naufragés des villes, diffusée sur TOU.TV et réalisée par Radio-Canada et TFO. Déboulonner les mythes de la pauvreté, voilà la mission que s’est donné l’équipe de production de cette série réaliste et poignante qui mélange les topos sur des organismes communautaires à l’immersion totale de deux volontaires qui ont choisis de vivre l’expérience complète.

En effet, pendant deux mois, Pierre et Emmanuelle ont vécu la réalité des gens vivant de l’aide sociale, avec un maigre 592.08$ dans leur poche pour le mois. Ils ont été amenés à Montréal, ville qu’ils connaissaient peu et devaient se débrouiller, comme auraient dû le faire de vraies personnes dans le besoin. Trouver un toit, de la nourriture, du travail avec un CV troué et maigre d’expérience, voilà ce qui constituait le quotidien de nos deux courageux participants.

Ça aurait pu être exagéré, larmoyant ou condescendant mais c’est plutôt empreint de réalisme et d’humilité. Je n’avais jamais entendu parler de ce documentaire découlé en 10 épisodes qui a été tourné en 2010. La formule d’un artiste par épisode qui décrit la vie de Pierre et Emmanuelle, la qualifie en tant qu’observateur, est réellement intéressante. Choisis minutieusement, ces 10 intervenants ont un regard compatissant et on sent qu’ils ont vécus eux aussi des périodes difficiles ou ont été confrontés à des situations où des gens dans le besoin nécessitait une aide urgente.

De la banque alimentaire aux refuges, en passant par les bons-repas et les petits boulots incertains, tout est abordé et on comprend rapidement le cercle vicieux de la pauvreté et de l’itinérance. Voir ces 2 personnes habituées à vivre une vie relativement aisée être confrontées à cette dure réalité est réellement un choc. Nos petits bobos, nos petits soucis nous paraissent si anodins et on ne peut s’empêcher de se trouver égoïste de ne pas en faire plus pour notre communauté.

On comprend aussi que ça peut arriver à tout le monde de vivre une période de précarité et des témoignages touchants viennent nous le rappeler et appuyer cette constatation. Des gens qui se sont fait flouer, des maladies mentales, des abus, des deuils… Plusieurs situations peuvent survenir et faire en sorte qu’une personne tombe dans la souffrance et dans l’impossibilité de subvenir à ses besoins et ceux de sa famille.

Le tissu social, troué par toutes les coupures gouvernementales, tient de peine et de misère. On comprend assez vite que c’est le temps bénévole, l’implication de certains artistes, le don de soi de gens qui ont peu mais qui le partage qui tient en place et assure une survie à tout ce système d’entraide qu’est le communautaire.

J’ai été profondément bouleversée de voir tous les préjugés entretenus sur cette sphère de la communauté qui ne demande qu’à reprendre le chemin du travail et de la vie participative. S’il y a un message qui est répété et qui devrait être compris de tous, c’est que l’isolement et la solitude sont les deux plus grands maux de la pauvreté. Ce n’est pas tant le montant du chèque que le fait d’être seul et de se sentir inutile.

Si on se conscientise mieux à cette perspective, on aura peut-être un autre regard sur ces gens et on sera peut-être plus enclin à ouvrir notre cœur. C’est ce que je nous souhaite en tant que société et surtout en tant qu’humain.

 

Photo : Eye On Canada