Lâcher prise pour mieux vieillir

Tim Marshall

Vous êtes vous déjà demandé ce que serait votre vie si vous aviez pris un chemin différent? Si vous aviez été une autre personne?

Je me sens parfois comme une extraterrestre dans ce monde qui va trop vite et qui est difficile à décoder. J’ai longtemps pensé que c’était moi qui devais s’adapter, qui n’était pas correcte ou adéquate. Comme si je ne savais pas comment faire ou que j’avais mal compris ce passage de mon apprentissage de vie. Vous savez le cours où l’on vous montre comment vivre dans une relation, comment vous y épanouir et être heureux?  Ou celui qui explique ce que c’est que de vivre en société? Je crois que je devais être malade cette journée-là, ou que je me suis assoupie sur ce chapitre…

Je me suis longtemps sentie à côté de mes pompes en société, comme dans un vêtement trop petit ou qui a un gros défaut dans une couture. La coupe te semble croche et tu ne sais pas trop pourquoi mais tu ne t’y sens pas à ton aise. Et bien dans la vie moi c’est comme ça que je me sentais et ça m’arrive encore aujourd’hui de ressentir un certain décalage, comme si je vivais hors champs.

Dans les relations personnelles, il n’y a pas de modèle parfait et unique pour que ça marche. Deux personnes s’accordent et font un bout de chemin ensemble. Parfois pour la vie, parfois quelques temps seulement. Celle qui plait à un de convient pas du tout à l’autre. C’est le grand bal des goûts, l’éventail grandiose des diverses personnalités.

La difficulté réside dans la connaissance de soi et une certaine confiance. On dit souvent qu’on doit s’aimer soi-même pour être capable d’aimer une autre personne. Sinon les blessures et les carences prennent trop de place et on a tendance à vouloir que l’autre les comble. Alors si on ne connaît même pas ses bobos, difficile de ne pas tomber dans le piège.

Mais même si on travaille à se connaître mieux, à comprendre d’où on vient et comment on fonctionne, la vie ne viendra pas déposer un colis de bonheur sur le seuil de notre porte. Le bonheur, il doit venir d’en-dedans d’abord pour jaillir autour et attirer les cœurs qui battent au même rythme.

Que ce soit pour des amis ou amoureux, si vous n’êtes pas accordés, vous risquez les flammèches et le désordre. Et du bordel, dans un petit cœur, ça ne fait pas du bien.

On passe beaucoup de temps à se poser des questions, à repenser à notre vie, à ce qui a bien été et ce qu’on aurait fait autrement tout en sachant qu’on ne pourra jamais changer le passé… Mais s’il y a bien une certitude c’est qu’on n’a aucune idée de quoi sera fait demain et que le mieux qu’on a à faire, c’est de rester nous-mêmes et de s’apprécier, de mesurer notre valeur et notre beauté, et de sourire!

Regardons en avant et tentons de trouver des connexions intéressantes, pour un verre ou pour la vie, pour les moments doux, les tristes, les éclatés et les extrêmes… L’amitié comme l’amour, c’est une arme féroce qui protège des malheurs et soulagent les peines. On est tous un peu spécial dans ce monde complexe et évolutif. Et se sentir parfois décalé est normal et porte à une réflexion, une pause, un certain recul. Soyons indulgents les uns envers les autres. Nous avons tous notre place. Et la vie des autres n’est pas meilleure que la vôtre. Lâchons prise sur nos travers et accueillions la vie qui nous est offerte, comme elle est, sans jugement. Ainsi, nous garderons nos cœurs jeunes et malgré le temps qui file à vive allure, nous ne vieillirons pas dans le regret.

 

Photo : Unsplash | Tim Marshall

Related Posts

Yoori Koo Célébrer, en 2016… 2 mai 2016
Jeremy Bishop L’inventaire du bonheur 20 juin 2017