L’univers du petit bobo

Xochi Romero

Ce matin, dans La Presse+, un article confronte les 2 types de médecine, la traditionnelle, empirique et basée sur la science et la seconde, dite alternative, dont les assises remontent à des milliers d’années. En lisant ces 2 visions, la seule chose que j’avais en tête, c’est : mais pourquoi devrait-on choisir? Je ne comprends pas pourquoi la médecine stricte n’ouvre pas ses horizons en intégrant les produits naturels et les approches alternatives dans son spectre de soins. D’autant plus que moins d’un pourcent des recherches scientifiques sont faites sur les produits naturels… Alors comment peuvent-ils rejeter ces approches sans y avoir vraiment mis le nez?

Depuis des années, je souffre de maux de dos. Et je me souviens de mes premières douleurs, quand le médecin me prescrivait des pilules qui souvent ne changeaient rien… Les entorses lombaires se succédaient et les prescriptions s’accumulaient dans mon dossier médical. Sans qu’on en cherche la cause, sans qu’on se questionne sur mon mode de vie, ma posture et mon alimentation. Puis un jour, j’ai rencontré mon ostéopathe et ma vie a changé.

L’ostéopathie m’a ouvert l’esprit sur mon corps, mes études en massothérapie m’ont amené la connaissance nécessaire pour comprendre ses structures et systèmes et le yoga a insufflé à mon corps souplesse et tonus. Toutes ces approches m’ont permis de renforcer mon corps pour qu’il s’adapte et subissent moins de blessures. Terminé les pilules qui me rendaient plus malade et ne réglaient pas mon problème.

Parfois, la médecine est nécessaire. Mais elle ne devrait pas rejeter du revers de la main l’apport de la médecine douce, moins intrusive et destructrice. Je me souviens d’une visite en clinique privée où, après des semaines de sinusite, je décidai de me résigner à obtenir une prescription. Et quand j’ai mentionné au médecin que je souffrais de la maladie de Crohn, que j’avais refusé le traitement médical et que je prenais des probiotiques qui m’aidaient beaucoup, j’ai eu droit à un discours moralisateur et à un regard de mépris. Je n’ai pas besoin de vous dire que je ne suis plus jamais allée consulter ce docteur…

Je rêve du jour où l’on prescrira du sport, une alimentation équilibrée et où toutes les possibilités, scientifiques, alternatives et spirituelles seront considérées dans l’équation. Ce qui me choque, c’est qu’on est un corps, un esprit, une âme, un être émotif et complexe et que ce n’est pas en 10 minutes qu’on peut comprendre ce qui cloche quand on est malade. Les consultations médicales étant de plus en plus courtes, les médecins n’ont pas le temps de savoir si c’est notre travail qui nous stresse, une situation familiale difficile qui nous préoccupe ou du harcèlement psychologique qui cause notre mal.

Bien souvent, un symptôme physique est le résultat d’un mal être, d’une accumulation intérieure d’émotions qui se manifeste par un bobo. Traiter le bobo est temporaire, la source demeurant tapie au fond de nous et n’attendant que la fin du traitement pour ressurgir…

Prenons soin de nous, soyons conscient de notre corps, de notre état et apprenons à nous connaître car entre vous et moi, nous sommes le mieux placé pour savoir ce qui est normal, ce qui dérange, ce qui détonne de notre état normal. On a tous nos petites faiblesses et il n’en tient qu’à nous de trouver les façons de s’améliorer. Cessons de se contenter de prescriptions et prenons en main notre santé. Nous serons les premiers à en bénéficier…

 

Photo : Unsplash | Xochi Romero

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