Hier, ma prof de yoga, fidèle à son habitude, nous a partagé ses réflexions en début de cours. Et la phrase « finale » de son discours était : nous sommes les architectes de nos vies. Ces mots sont demeurés présents à mon esprit, encore ce matin ils résonnent et flottent autour. Comme si cela prenait un sens crucial pour moi, comme si ça me parlait particulièrement. Et je crois que ça rejoint bien ma philosophie, que je tente de vous partager ici-même.
Ça veut dire quoi être l’architecte de sa propre vie? Ça veut dire, en premier lieu, de prendre conscience de notre corps, de nos émotions, de nos sensations, pour être en mesure d’agir. Beaucoup de gens vivent dans le déni de la souffrance physique ou mentale et tentent de masquer ce qui les habite. Agir ainsi, c’est ne pas s’écouter. C’est comme de dire à notre corps qu’il n’est pas assez important pour nous pour qu’on lui accorde l’attention et les soins nécessaires. Il en est de même pour notre état mental. Faire semblant que tout va bien, ça finit toujours par nous rattraper. On doit prendre soin de cette enveloppe corporelle, de nos organes, de notre conscience et de nos pensées car sinon, tôt ou tard, notre état s’empirera jusqu’à ce qu’on se décide à agir, jusqu’à ce qu’on n’ait plus le choix.
Mais être architecte, c’est aussi construire, pas seulement réparer. Bâtir des ponts avec les autres, pour nourrir son cœur. Concevoir un havre de paix intérieure pour que notre âme y soit bien et calme. Faire le tour de la demeure pour y déceler les failles, en être conscient, les accepter. Accepter son corps comme il est puisque si la vie en a décidé ainsi, c’est que c’est parfait. Ne pas tenter de ressembler à la maison-modèle, accepter sa singularité, construire sa confiance et son estime.
Parfois, ça demande de changer complètement nos lunettes de perception, celles qui déforment notre compréhension du monde, celles qui altèrent la vision que nous avons de nous-mêmes. Avoir une meilleure connaissance de soi amène une meilleure prise sur sa vie, permet d’agir et de choisir au lieu de subir. Terminée la victimisation, bonjour le pouvoir!
Acquérir la paix intérieure, c’est aussi cesser d’être mené par nos peurs, par nos craintes, nos dualités. Toute cette énergie dépensée inutilement à trop se questionner et tergiverser peut être canalisée pour travailler sur soi et pour soi. En quelque sorte, on gagne la liberté d’être et d’agir quand on décide de prendre en main notre vie.
Tout cela peut avoir l’air ésotérique ou farfelu mais quand on s’y attarde réellement, quand on fait l’expérience de se connecter à soi-même, à force de faire de petits pas dans cette direction, on finit par saisir l’ampleur de la mascarade dans laquelle on était pris sans en avoir pleinement conscience. Des fois, ça fait peur, des fois, c’est trop à absorber d’un coup mais une fois qu’on a saisi, on ne peut s’empêcher d’agir. Et là débute une belle transformation vers la connaissance de soi, vers la libération des chaînes mentales, vers le bien-être.
Tout à coup, respirer devient un acte réjouissant car on ressent non seulement l’air qui entre en nous mais l’énergie qui y circule. Au lieu de s’anesthésier avec des stimulations extérieures, le simple souffle peut nous rendre heureux. Et on s’entend que de l’air, ça ne coûte pas cher 😉
Vous me trouverez peut-être spéciale ce matin mais je sais qu’au fond, vous savez que c’est vers cela que l’on doit tendre. Le bonheur ne s’achète pas et j’ai tendance à croire qu’on le porte tous en nous. Suffit de trouver la bonne clé pour ouvrir le coffre et de le chérir, chaque jour, chaque heure, chaque minute. Que chacun de nos gestes soient faits consciemment et dans l’optique d’entretenir notre bonheur. Ainsi, on peut le ressentir et le partager, comme ma belle Lise le fait avec nous, tous les mercredis soir… Merci la vie!
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