Posts published on "août 2017"

Apprendre à danser avec la vie

Matthew Henry

Hier, la vie a fait en sorte que je tombe par hasard sur une personne que je n’avais pas vu depuis longtemps. Pas une amie ni une simple connaissance, c’est en fait une ancienne relation professionnelle. Mais peu importe le lien qui nous unissait, c’est plutôt l’impression que j’ai laissé sur cette personne qui m’a surprise. Elle m’a fait part de celle-ci et ça m’est resté dans la tête une bonne partie de la soirée. Elle m’a dit : tu m’as beaucoup impressionnée.

Je le dis ici en toute humilité et vous comprendrez pourquoi. C’est qu’en fait, à l’époque où j’ai collaboré avec elle, j’étais loin d’être au meilleur de ma forme, sur le plan physique et mental. Je n’étais pas au plus bas mais je n’avais pas la confiance ni l’énergie que j’ai aujourd’hui. Et ça m’a fait réaliser à quel point on peut se cacher derrière une lourde carapace pour ne pas laisser percevoir notre état réel. Professionnellement, j’étais capable de déplacer des montagnes, d’impressionner des gens. Mais, au fond de moi, je n’avais pas du tout cette solidité.

Et ça m’a touché car je crois qu’il est important de toujours se rappeler d’où on vient et le chemin que l’on a parcouru. C’est facile, parfois, de simplement regarder en avant, en oubliant le passé, en niant presque les difficultés que l’on a traversées. Mais, ces épreuves nous on construit, elles ont permis à notre âme de s’ouvrir, à notre esprit d’évoluer et à notre cœur, de s’enrichir. Sans ce parcours, je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui et je ne pourrais pas, avec du recul, savoir ce que c’est que de passer par là.

Je ne dis pas qu’il faut absolument souffrir pour grandir, loin de là, mais de toute façon, j’ai tendance à penser que la vie met sur notre route les obstacles que nous sommes en mesure de franchir afin d’apprendre et de s’élever. Et quand on tente de fuir, quand on essaie de contourner la route, tôt ou tard, ça nous reviendra, sous une forme différente mais pour le même objectif.

Revoir cette personne m’a fait chaud au cœur car elle m’a regardé avec des yeux sincères et touchants et a pu me dire en toute honnêteté ce qu’elle ressentait. Je ne la reverrai peut-être jamais mais je sais qu’il y a une raison pour laquelle, après toutes ces années, nos chemins se sont recroisés.

Je le dis souvent, rien n’arrive pour rien dans la vie. Des fois, c’est pour nous permettre de se rappeler quelque chose, parfois, c’est pour nous confronter à ce qu’on était avant ou nous remettre sur le droit chemin. Mais rien n’est anodin. On choisit simplement de s’ouvrir à ces apprentissages ou non. Et plus on s’y attarde, plus on peut recevoir et absorber ce qui nous est destiné.

Vous trouverez peut-être ce discours ésotérique ce matin et si c’est le cas, je n’ai aucune gêne face à cela. Il fut un temps dans ma vie où j’étais une ultra-rationnelle, où j’avais presque besoin de preuves scientifiques pour croire. Puis, un jour, j’ai délaissé un peu mon cerveau pour « penser » avec mon cœur, pour ressentir, pour cesser de me fier à mes sens et plutôt laisser monter ce que je ressentais. Et j’ai compris, à ce moment-là que, quand on s’ouvre réellement à ce qui nous entoure, le monde nous paraît bien différent.

Les rencontres que l’on fait tout comme nos choix forgent notre personne. Et, par moment, un petit rappel du passé nous présente notre avancement, nous révèle notre progrès et surtout, ce que nous avons réussi à délaisser pour être plus serein. Se libérer de nos boulets mentaux, se détacher de ce qui n’a pas d’importance pour se concentrer sur notre bien-être, c’est le travail de toute une vie. Rien n’est acquis et il se peut qu’on recule par moment pour mieux avancer. Cette danse, c’est le ballet de la vie et il faut accepter que, bien souvent, ce n’est pas nous qui mène et que le rythme peut changer sans préavis. Et c’est parfait ainsi…

 

Photo : Unsplash | Matthew Henry

Let’s talk about sex !

Drew Hays

Ne tournons pas autour du pot : parlez-vous aisément de sexualité avec votre entourage ? Êtes-vous du type pudique qui aborde à peine le sujet avec votre conjoint ou êtes-vous plutôt une diablesse quand vient le temps des détails croustillants ? J’ai l’impression que c’est encore aujourd’hui un sujet tabou, un thème qui rend mal à l’aise, qui dérange et même perturbe certaines personnes. On n’a qu’à regarder le débat autour de l’introduction dans le cursus scolaire de certains cours sur la sexualité pour comprendre qu’on a encore un sacré bout de chemin à faire avant de briser la glace…

Mais pourtant, c’est quelque chose que tout le monde fait, c’est même essentiel à la survie de l’humanité. Malgré cela, la majorité des gens baissent les yeux quand vient le temps d’en parler. Je comprends l’embarras des parents quand ils doivent aborder la chose avec leurs enfants mais c’est en faisant perdurer cette gêne qu’on entretient le tabou. Et je me dis que si on en parlait franchement, avec candeur et honnêteté, il y aurait surement une meilleure compréhension de la perception du sexe opposé et qui sait, peut-être moins d’agression.

Je ne sais pas si vous avez déjà jeté un coup d’œil à SEXPLORA, cette série animée par l’audacieuse Lili Boisvert qui déboulonne les mythes sur le sexe et répond à de nombreuses questions entourant le sujet. Pour ma part, j’ai été franchement impressionnée par la qualité et la profondeur des épisodes. Sans tomber dans le sensationnalisme, l’animatrice nous transporte dans cet univers de mains de maître sans jugement et avec une ouverture d’esprit rare. S’intéressant autant aux spécialistes qu’au commun des mortels, elle présente les différentes visions et points de vue et nous offre du contenu d’une grande valeur.

Il y a aussi eu récemment un nouvel épisode de l’émission Mitsou & Léa qui a abordé l’échangisme, le désir sexuel intense et le métier d’escorte indépendante. Encore là, totalement dénué de jugement, l’épisode a su bien représenter les sujets sans tomber dans la décadence et le voyeurisme (bon, quand même un peu mais difficile de faire autrement !)

Bref, mon point est que je sens un besoin de s’extérioriser face au sujet du sexe et qu’encore une fois, les carcans et modèles traditionnels de la société ne correspondent plus à la masse. Les gens ne sont plus nécessairement tentés par l’archétype du petit couple avec un bungalow, 2 enfants, un chien et une piscine, qui baise le samedi matin et va « bruncher » chez les beaux-parents le dimanche. Et je n’ai aucune gêne de dire que je suis la première à lever la main pour de nouveaux standards ou même la démocratisation complète des modèles amoureux et sexuels.

On accepte maintenant beaucoup mieux les changements de sexe, l’homosexualité, l’homoparentalité ainsi que différentes transformations dans les normes autrefois rigides. Mais au sein même des cellules familiales et personnelles, je crois qu’on a encore un bout de chemin à faire. L’ouverture d’esprit est de mise dans ce domaine et je peux comprendre que certains ont vécu des situations plutôt castrantes qui sont difficiles à oublier. Mais pourquoi imposer tout cela aux autres ? Pourquoi ne pas simplement accepter tout le monde comme il est, selon ses envies, ses habitudes et ses désirs en autant que ça ne blesse ni ne brime personne ?

C’est peut-être parce que j’ai de nombreuses années de thérapie derrière la cravate pendant lesquelles j’ai abordé à peu près tous les sujets possibles et inimaginables mais je n’ai pas de problème à parler de sexe, ni à explorer de nouveaux horizons, dans les limites de ce qui me plaît. Et je le dis en toute transparence car tout le monde devrait pouvoir le faire. On me demande parfois pourquoi j’écris ici et c’est justement en partie pour mettre mon petit grain de sel dans l’évolution de notre société enfermée dans ces vieux réflexes. À force d’en parler sans malaise, de montrer aux autres que c’est possible, je me dis qu’un certain mouvement s’opèrera, comme dans plusieurs autres sphères de la vie. Souhaitons-nous le du moins…

P.S. Pour ceux qui étaient nés dans les années ’90 et en âge de s’en rappeler, ça me fait plaisir de vous avoir mis la chanson du titre dans la tête… Et pour les autres, découvrez ce merveilleux succès de Salt-n-Pepa : Let’s Talk About Sex

 

Photo : Unsplash | Drew Hays

Retour à la routine

Patrick Hendry

Hier soir, je regardais distraitement la nouvelle collection de Zara question de trouver de l’inspiration vestimentaire pour l’automne qui s’amène trop rapidement. Au-delà des vêtements assez jolis que j’y ai vus, j’ai été relativement troublée par la maigreur des mannequins qui les portaient.

On a beaucoup parlé du corps réel, celui de la femme de tous les jours, de la mère de famille, de la femme d’affaires qui n’a pas toujours le temps de s’entraîner ou de cuisiner tous ses repas santé à la maison. Mais je constate que, malgré le discours et le désir de certains magazines de présenter des corps plus réalistes, il reste une mentalité de fond qui perdure et, malheureusement, semble être incrustée solidement. Et si les grandes marquent n’embarquent pas dans la danse, le changement demeurera marginal voir imperceptible.

Pourtant, la maigreur est synonyme de problème de santé bien souvent (je dis bien souvent car la génétique fait que certaines personnes sont minces et le demeureront toute leur vie) et je ne vois pas en quoi véhiculer ce type d’image peut être perçu comme un succès pour une marque. Je ne suis, personnellement, ni la plus mince, ni la plus grosse. Je suis dans la moyenne comme on dit. Combien de fois ai-je essayé un vêtement qui tombait parfaitement au haut de mon corps mais coinçait aux hanches ? Des dizaines voire plus… Les formes féminines font partie de la réalité et quand je regarde ces corps amaigris, voire rachitiques, pour promouvoir les collections, je préfère cent fois mes quelques livres en trop (ne me lancez pas des tomates, je les assume).

Prendre soin de soi va au-delà du résultat sur la balance me direz-vous et c’est tout à fait vrai. Peu importe votre IMC ou votre poids, vous pourriez être profondément malheureux ou malheureuse de votre image même si vous répondez aux standards de la mode. Et c’est bien souvent dû à l’influence médiatique des grandes marques et magazines qui nous bombardent de corps maigrichons et irréalistes. C’est un cercle vicieux très malsain qu’on entretient malgré nous : l’éternelle insatisfaction.

J’ai toujours encouragé les saines habitudes de vie, l’activité physique et l’alimentation équilibrée mais la notion la plus importante à mes yeux est celle du plaisir. Si prendre soin de soi devient une corvée, je peux vous garantir que ça ne fera pas long feu et qu’au premier coup dur, ça prendra le bord. Pour changer profondément et avoir un impact concret sur sa santé à long terme, on doit ressentir le besoin au fond de soi, et surtout le faire pour soi. Pas pour l’image que les autres auront de nous, pas pour pouvoir séduire quelqu’un, pas pour tenter de correspondre aux standards mais réellement pour s’aimer soi-même et ressentir du bien-être.

Apprendre progressivement à intégrer une activité physique dans sa routine et changer ses habitudes alimentaires afin de diversifier ses aliments et d’ajouter des mets plus équilibrés dans nos recettes favorites, ça demande du temps et ça doit se faire graduellement. Si c’est trop drastique, souvent, ça devient décourageant et on se sent en privation. Alors que si on y va doucement, ça permet à notre esprit de s’y habituer et de ne pas vivre de choc.

Après la saison chaude et son rythme plus éclaté, un des premiers éléments qui me revient toujours en tête quand je décide de reprendre ma routine plus saine, c’est de diminuer l’alcool. Car pendant l’été, l’appel de la terrasse se fait sentir trop souvent et chaque occasion est bonne pour trinquer à cette belle saison qu’on attend toujours avec impatience. Mais quand les nuits se font plus fraîches, je me dis toujours que le retour à la normale doit se faire. Ma rentrée à moi se vit intérieurement, c’est une occasion de renouer avec mon programme de course régulier, de me dénicher de nouvelles recettes santé, de retrouver celles qui avaient été mises de côté au profit des apéros bien arrosés.

Mais tout ça, je le fais car j’en connais l’impact et que je sais que l’été, je me permets quelques écarts. Et je me permets cela pour me faire du bien, lâcher mon fou et sortir de ma routine après des mois de régime de vie plus rigide. C’est une question d’équilibre et certains me diront que ce n’est pas logique de sortir de mon mode sain pendant quelques mois pour ensuite rattraper le coup. Mais vous savez quoi ? C’est mon mode à moi et il me convient.

Je ne demande à personne de me suivre dans cette façon de vivre, je ne me présente pas comme le modèle à suivre. Je ne fais que vous le partager pour aussi faire comprendre à mes lecteurs qu’il y a diverses façons de vivre et de prendre soin de soi. Il suffit de trouver votre formule à vous, celle qui vous rend heureux et vous permet de vous sentir bien. Car au-delà des mots, au-delà des apparences, il y a ce qu’on ressent au fond de soi.

 

Photo : Unsplash | Patrick Hendry

La richesse des amitiés

Hannah Rodrigo

Ça y est, c’est la rentrée scolaire, les petits mousses reprendront tranquillement le chemin des classes, les parents seront mitigés entre le soulagement du retour à la routine et le petit pincement au cœur du temps qui passe trop vite. Mais ce qui me frappe le plus ce matin, c’est de me remémorer ces débuts d’années, ce sentiment si particulier que je ressentais devant l’inconnu à chaque mois d’août, de ne pas savoir qui serait dans ma classe et ce que j’allais apprendre, aimer et redouter. Mais un des éléments les plus agréables de l’école quand on est jeune, ce sont nos amis…

L’amitié, que ce soit au primaire, au secondaire et même encore au Cégep, c’est au cœur de l’expérience scolaire. Quand on devient adulte, on se rappelle souvent à quel point nos amis ont occupé une place importante dans notre parcours académique car ce sont eux qui nous ont écouté et épaulé dans les pires difficultés, avec qui on a ri et on s’est détendu après un dur examen, c’est avec ces gens précieux qu’on a partagé nos peines et nos coups de cœur et surtout, c’est avec eux qu’on a grandi.

Quand on vieillit, on n’a plus cette occasion de rencontrer des gens dans un contexte aussi favorable à l’amitié mais on a quand même des opportunités à saisir. Le milieu du travail, par exemple, favorise la rencontre de gens divers et il faut savoir déceler ceux qui nous ressemble. La vie met sur notre route toute sorte de gens et il faut garder nos antennes ouvertes pour pouvoir connecter avec les bonnes personnes.

L’amitié, peu importe notre âge, c’est très important. Partager les bons et les moins bons moments, c’est primordial à l’équilibre mental et émotionnel, c’est parfois confrontant ou bouleversant mais toujours très enrichissant. Peu de gens nous verront pleurer, peu de gens sauront nous toucher autant que nos amis. On ose sortir de notre zone de confort, on ose tenter de nouvelles expériences en présence des gens qui nous sont chers et avec qui on se sent pleinement en confiance.

Parfois, on touche des zones sensibles de notre âme et seuls nos amis peuvent nous accompagner dans le cheminement de la guérison des blessures. Parce qu’ils nous connaissent, nous aiment et veulent notre bien. Sans attentes, sans intérêt personnel, sans but autre que notre bonheur.

On peut compter les amis sur les doigts de nos mains, mais notre cœur sait reconnaître le sentiment d’amitié quand il y est exposé. On a des amis à divers niveaux, ceux qui nous connaissent depuis l’enfance mais qu’on voit peu, ceux qu’on connait depuis un certain temps et qui ont assisté à plusieurs de nos mésaventures, ceux avec qui on fait des activités, ceux avec qui on passerait des journées à refaire le monde…

L’important, ce n’est ni le nombre d’amis, ni ce qu’on fait avec qui. Ce qui compte, c’est ce qu’on ressent en leur présence, c’est le sentiment de bien-être qu’ils nous apportent, c’est le fait de savoir qu’ils sont là pour nous, c’est cette certitude qu’il y a quelque part quelqu’un qui sera toujours là pour nous.

On dit souvent que les gens croisent notre route pour une bonne raison : parfois pour un apprentissage sporadique, parfois pour une saison et parfois pour une vie entière. Mais chacun de nos amis aura laissé sa marque sur nous, chacun nous aura touché, chacun nous aura fait réfléchir, ému ou élevé vers quelque chose de mieux. On s’en rend parfois compte après coup, quand la personne est rendue loin sur sa route, mais toujours le cœur reconnaîtra cette rencontre entre deux âmes.

Vos petits trésors connaîtront des amitiés belles et riches, ils auront des chicanes, des déchirements et des histoires à raconter. Ils vivront la beauté des relations amicales, les hauts et les bas, les surprises et les déceptions, sans toujours en mesurer la richesse. On est tous passés par là et même si certains ont vécu plus difficilement le passage à l’école, ça nous a forgé et fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui. Le contact avec les autres nous a construit et chaque jour qui passe nous donne l’occasion de nous améliorer et de devenir la meilleure version de nous-mêmes.

 

Photo : Unsplash | Hannah Rodrigo

Rester vivant

Kyle Head

On entend souvent les gens parler de leur zone de confort, qu’ils sont fiers de repousser leurs limites physiques, qu’ils ont osé plonger dans le vide et quitter leur emploi stable pour démarrer leur propre entreprise. Mais sortir de sa zone de confort, ça peut se faire à plein de niveaux, et certains, beaucoup moins spectaculaires qu’un saut en parachute.

Récemment, une amie m’avouait qu’elle me trouvait courageuse d’aller souper seule dans un resto car ça l’intimidait. Et j’ai réalisé qu’avant, j’aurais probablement passé le même commentaire si on m’avait parlé de ça. Tout simplement, parce que j’avais peur de ce que les gens allaient penser de moi, peur d’être jugée, d’être ridiculisée.

Sortir de notre routine, ça peut être aussi banal que de changer de route pour rentrer à la maison, lire un nouveau livre dans un style littéraire que l’on connaît peu, essayer une nouvelle recette avec des aliments moins familiers, prendre un cours seul dans un domaine qu’on ne maîtrise pas du tout et même essayer de nouvelles expériences sexuelles. Ça n’a pas à bouleverser nos vies, à changer la direction qu’on prendra pour les prochaines années mais ça donne un petit électrochoc, ça brasse la cage de nos habitudes.

En fait, tout ce qui sort de l’ordinaire et du connu peut nous amener à découvrir de nouvelles facettes de nous-mêmes, de nouveaux aspects de notre personnalité et bien souvent, une capacité d’adaptation qu’on ne se connaissait pas. Et c’est dans ces découvertes qu’on apprend à s’aimer, à définir de nouvelles frontières à notre zone de confort et qu’on réalise qu’on est capable de beaucoup plus que ce que l’on croit. Oser tenter de nouvelles choses, ça déboulonne aussi des mythes qu’on entretient, des préjugés qu’on ne soupçonne parfois même pas, ça change notre vision des choses.

Je connais des gens qui se sont mis à jouer avec passion aux quilles, d’autres qui font du tricot avec un plaisir fou, certaines personnes ont adopté la pétanque ou le curling et d’autres sont entrées dans une chorale. Et le point en commun de tous ces gens ? Ils s’amusent comme des fous !

Au début, ils étaient gênés d’avouer leur nouvelle passion mais avec le temps, le bien-être procuré par cette nouvelle activité a pris le dessus et leur a apporté une confiance inestimable. Ça aide à affronter les railleries et on réalise vite que leur bonne humeur est contagieuse. Combien de fois a-t-on croisé une personne en se disant : mais qu’est-ce qu’elle a changé, elle semble tellement épanouie ? Et souvent, on s’arrête sur le physique sans réaliser que le changement s’est fait à l’intérieur.

Quand on avance dans la vie, on peut s’enraciner dans quelque chose de stable et de standardisé, garder un rythme lent et réconfortant, mais tôt ou tard, on finit par avoir besoin de nouveauté, de découvertes. À un certain stade, on peut même avoir le sentiment d’étouffer dans sa propre vie et c’est là le piège des idées de grandeur. J’ai plutôt tendance à croire que si on s’autorise un petit plongeon régulièrement, on n’aura pas envie de balancer tout par-dessus bord pour se sentir vivant.

Dans les grandes transformations que j’ai vu poindre dans mon entourage, il peut y avoir malheureusement beaucoup de souffrance et de déchirement. Des couples et des familles qui se chicanent et s’abîment parce qu’une personne explose et rêve d’une vie nouvelle, ça ne donne pas souvent de beaux résultats. Alors au lieu d’attendre que le temps nous rattrape et qu’un tictac vrombissant nous ronge l’intérieur, je crois qu’il faut être à l’écoute de ses besoins et de ses envies et apprendre à se donner le droit d’essayer, de tenter de nouvelles choses pour lâcher notre fou et conserver un certain esprit de liberté.

Quand on accomplit un exploit, aussi minime soit-il, on se sent en vie, on a l’impression de respirer mieux, on a la tête fraîche et dispose pour faire face à la vie. Les problèmes ne disparaitront pas, les ennuis ne vont pas s’évaporer mais on aura une énergie nouvelle pour gérer le tout. Personne ne peut le faire à notre place et il n’est pas rare de voir des gens tenter de transposer leur mal-être sur leur entourage. Pourtant, on est tous maîtres de notre destin et seul nous savons ce qui nous convient réellement. Parfois, avec le temps, on a juste oublié de s’écouter, de ressentir ce qui vibre en nous. Ne laissons pas le temps miner notre créativité, notre énergie et notre moral. Soyons les maîtres à bord pour se sentir, comme le chantait Jerry, « toujours vivant ».

Je suis celui qui frappe

Dedans la vie

À grands coups d’amour…

 

Photo : Unsplash | Kyle Head