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L’amour qui nourrit

Tyler Nix

Ah, la Saint-Valentin… Cette fameuse fête de l’amour qui est devenue un des plus grands gouffres financiers des couples ordinaires. Et oui, c’est ce moment où les amoureux se sentent obligés de prouver les sentiments qu’ils éprouvent pour l’être aimé de manière toujours plus originale et majestueuse. Vous me trouvez sarcastique? Et pourtant, je suis célibataire et pas du tout malheureuse.

Non, je cite plutôt les commentaires que j’ai lus et entendus dernièrement. J’ai l’impression que cette fête est devenue un poids pour plusieurs et que beaucoup peinent à se sortir du cercle vicieux. Mais pourtant, le plus ironique dans l’histoire, c’est que ce cher Saint-Valentin, le supposé patron des amoureux, était en fait un prêtre mort martyrisé par les Romains… Alors, pour le modèle, on repassera. Mais bon, revenons en 2018.

Je n’ai rien contre une occasion de souligner l’amour qui règne en ce bas monde mais je trouve toujours étrange de voir des couples dans un restaurant, le soir du 14 février, et qui ont peu d’échanges, où ça semble forcé et malaisant. Le petit couple fraîchement formé, encore fébrile et un peu maladroit, lui, il fait craquer tout le monde. Mais pourquoi certains s’efforcent-ils d’agir selon les normes sociétales alors qu’ils ont juste envie de rester à la maison, comme un 11 mars ou un 8 juin? Il me semble qu’on devrait agir comme ça nous plait et non pas se laisser influencer, ou pire forcer, par des standards irréalistes. Vous le savez, moi et les moules…

C’est sans compter la surconsommation qui fait rage en cette période de l’année et, vous le savez, j’ai un petit côté écolo qui prend de l’expansion. Le bouquet de fleurs enrobé de 3 couches de plastique pour le protéger du froid, les chocolats suremballés (et probablement conçu dans des conditions douteuses), la carte de crédit qui est sur le point d’exploser, le bijou confectionné dans le fin fond du Bangladesh dans des conditions de travail inhumaines… Toute cette mascarade ternit le lustre de cette fête qui devrait être joyeuse et empreinte de légèreté.

Vous pouvez choisir de vous mettre la tête dans le sable (pollué) mais vous pouvez aussi choisir de faire des choix plus judicieux. Je vous invite à consulter la liste élaborée par Équiterre s’il n’est pas trop tard pour avoir une empreinte écologique moins nocive.

Et si vous êtes célibataire, ne passez pas la soirée couché en boule à pleurer sur votre statut d’âme esseulée. Ça n’a rien de triste d’être seul et il faut cesser de glorifier le couple à tout prix. Apprendre à se connaître vraiment, solidifier son estime de soi, redécouvrir ses passions et intérêts, redéfinir ses limites, ce sont plein d’avantages à passer du temps avec soi-même sur une certaine période.

Profitez-en pour faire des trucs pour vous : ces activités que vous aviez mises de côté depuis longtemps, ces films que personne ne voulait regarder sauf vous, cette musique qui tapait sur les nerfs de votre conjoint… Donnez-vous en à cœur joie, c’est le temps! Vous découvrirez à quel point ça fait du bien de prendre soin de soi et que, même si c’est bien d’avoir quelqu’un à ses côtés pour partager, c’est aussi très satisfaisant de pouvoir faire les choses à sa manière.

Dans le fond, le but dans cette fête de l’amour, c’est d’être heureux alors cessons de concentrer notre vision de l’amour sur le couple et élargissons nos horizons pour y inclure toutes les formes possibles. Entouré de vos animaux de compagnie, de vos amis, de votre famille, ou de vos magazines favoris, peu importe. L’important, c’est ce qui se passe dans votre cœur, c’est de prendre soin de celui-ci, d’écouter chacun de ses battements et de savourer le fait d’être en vie, d’être qui on est, d’être une personne extraordinaire qui peut accomplir tout ce qu’elle désire. Regardez-vous dans le miroir et dites-vous que vous vous aimez, dans les yeux, d’un regard doux et empathique et aimez-vous. Car s’aimer soi-même, c’est la base de tout.

P.S. Fouillez sur le Web, il y a de plus en plus de fleuristes qui valorisent les fleurs sauvages d’ici au lieu d’importer 😉

P.P.S. Ah et on a de très bons chocolatiers éco-responsables aussi…

P.P.P.S. Et finalement, il n’y a rien de mieux qu’un souper concocté avec amour à la maison. Ça permet les intermèdes 😉

 

Photo : Unsplash | Tyler Nix

Les « arnacoeurs »

Nick Fewings

On en entend parler, on sait que ça existe, mais on peine à comprendre comment des gens peuvent tomber dans le panneau. Je parle ici des arnaques amoureuses qui font l’objet d’un dossier diffusé sur le site de Radio-Canada. Jeff Yates a percé le mystère et rencontré les victimes de ces fraudeurs méticuleux et bien préparés.

Le Centre antifraude du Canada (CAC) a dénombré 721 personnes victimes de fraude amoureuse en 2017 au Canada. 18,1 millions de dollars leur ont été soutirés et seulement 1 à 5% des cas ont été signalés aux autorités. Ce qui signifie que la majorité de ceux-ci demeurent dissimulés, probablement pour cause de honte et d’un brin de déni. Mais se faire arnaquer par un inconnu qui tricote son jeu comme un long foulard pour étouffer sa proie, ça n’a rien d’anodin ou de farfelu.

Mais ça met aussi en lumière à quel point notre société est en mal d’amour. Je ne compte plus le nombre d’invitations mystérieuses que j’ai reçu sur Facebook de même que les profils bidons que j’ai pu voir (et dénoncer) sur les plateformes de rencontre en tout genre. On est loin de l’époque de la séduction s’étalant sur plusieurs mois et où les parents devaient donner leur consentement pour que deux personnes se fréquentent.

Aujourd’hui, tout va vite et il est facile de s’inventer une vie romancée en puisant des morceaux de l’existence des autres dans le monde virtuel. Une photo par ici, un bout d’histoire triste par là et hop, on se crée un beau scénario qui fera fondre le cœur de madame X. Et, au bout de la ligne, une femme se fait prendre dans la spirale infernale et peut y laisser, non seulement ses REER mais sa santé mentale aussi.

Et pourquoi donc ces femmes se laissent-elles berner ainsi? Avec la valorisation du couple et de l’amour parfait qu’on nous expose dans la panoplie des films romantiques qui polluent le box-office année après année, on a tous un peu une part de responsabilité. Je parle par expérience. Quand on est une femme célibataire, on se fait constamment demander pourquoi on est seule, on se fait présenter des gens, on nous demande ce qui cloche chez-nous, etc. La pression est forte pour nous « matcher », comme si on dérangeait, comme si on faisait tache dans le beau tableau des duos parfaits.

Mais quand on gratte la surface, on se rend compte que ça confronte les gens dans leur propre peur de la solitude. Et, bien souvent, quand on questionne nos proches sur leur niveau de bonheur, plusieurs avouent avec gêne qu’ils ne sont pas si comblés par leur relation mais l’endure simplement pour ne pas être esseulés ou par simple habitude. C’est triste, mais c’est une certaine réalité dont on n’aime pas tant parler.

Alors, ces gentes dames qui se laissent séduire par les Don Juan virtuels ne constituent que les conséquences malheureuses de la glorification absolue du couple et de l’amour à tout prix. Et je peux les comprendre un peu de vouloir se trouver un Jules quand elles se font constamment juger sur leur situation. On peut aussi penser à celles qui sont prises dans un mariage malheureux et qui tentent simplement de sortir d’un carcan étouffant.

Vouloir être heureux, c’est très louable et compréhensible. Mais, avant d’aller chercher le bonheur dans un profil Facebook douteux, il faut se questionner sur ses propres valeurs et se forger un instinct à toute épreuve. Et même si vous rencontrez votre Valentin dans les rangées de l’épicerie au lieu d’un groupe de célibataires sur Internet, il se peut qu’il ne soit pas honnête sur sa situation ou ses intentions. Alors au bout du compte, je crois qu’il faut surtout apprendre à s’aimer et à apprécier notre vie telle qu’elle est pour ne pas être vulnérable aux aléas de la vie amoureuse. On risque moins, ainsi, d’être la cible facile des « arnacoeurs ».

 

Photo : Unsplash | Nick Fewings

La réalité qui frappe

Joshua K. Jackson

Petit matin figé dans la glace, on se sent un peu coincé. Mon réveil s’est fait au son des grattoirs qui tentaient de percer la couche épaisse de verglas accumulé sur les voitures. Je préfère cela au chant des déneigeuses, c’est un peu plus subtil, à peine. En sortant de mes rêves, je n’ai pu m’empêcher de me dire : déjà lundi.

C’est que la vie passe vite, les journées s’égrènent à une allure folle, les semaines s’enchaînent sans que je n’aie le temps de les savourer. C’est la frénésie du début d’année, c’est toujours ainsi. Les projets trouvent leur vitesse de croisière, on veut boucler le tout dans les temps alors on y va à fond, pour éviter tout retard, pour se garder une marge de manœuvre.

Et, ce samedi, armée de mon élan et de mon entêtement, je suis allée courir. J’avais une longue sortie au programme et j’étais bien convaincue d’y arriver. Mais la vie, parfois, elle en décide autrement, elle nous met des bâtons dans les roues (ou dans les jambes, dans ce cas-ci). Je ne sais pas ce qu’il y avait dans l’air, si ma ville recevait une flopée de visiteurs temporaires venus zieuter les maisons à vendre ou si c’est simplement dans l’air du temps, mais j’ai évité de justesse 3 accidents.

Voir quelqu’un qui consacre clairement son attention à son cellulaire plutôt qu’à la route (et les gens) qui se présente devant lui, dans une ville calme où la vitesse est limitée à 30 km/h et qui a volontairement choisi d’exclure les commerces pour n’accueillir que 2 écoles sur son territoire interne, c’est assez frustrant. Heureusement, une bonne étoile me suivait car ce jeune homme concentré sur son appareil n’avait ni vu la coureuse sur la piste cyclable bordant la rue mais ni, non plus, le policier stationné de l’autre côté. Beaucoup de dollars en moins dans son compte de banque pour la Saint-Valentin je crois…

Comme m’ont dit certaines personnes, ma sécurité passe avant mon entraînement. Et, cet hiver, avec tout ce froid, ce verglas, cette neige et ces températures extrêmes qui font rager l’équipe des services municipaux, je n’ai d’autre choix que de m’adapter. Disons que ça travaille ma patience et ma créativité pour compenser et de pas perdre ma motivation.

Mais en lisant l’histoire de Samuel Archibald dans La Presse+ ce samedi, j’ai vécu le cas classique du « quand on se compare, on se console ». Son récit poignant et désolant révèle à quel point notre vie est formatée et doit entrer dans les cases du système, sans quoi, on est puni, pénalisé, mis de côté. Je vous invite à lire son cri du cœur pour en comprendre toute la profondeur et la souffrance qui en émane. Et, si le cœur vous en dit, Patrick Lagacé y consacre sa chronique aujourd’hui.

Je trouve cela très pénible de constater qu’on doit constamment se battre pour être respecté, obtenir son dû, demeurer en sécurité et recevoir les services pour lesquels on paie pendant des années. Que ce soit au niveau de la santé, de l’éducation ou de l’économie, qu’on parle de services privés ou publics, il me semble qu’on est mode de combat perpétuel, toujours à l’affût du dernier abus, de la dernière tentative de subversion.

À force de nous pousser à bout, les compagnies, les gouvernements, les concitoyens finiront par nous faire exploser. Et ce ne sera pas beau… J’en connais déjà quelques-uns qui ont choisi de sortir du système, des autosuffisants qui en ont eu marre d’avoir l’impression de devoir quêter leur part du gâteau. Le capitalisme les usait et ils ont décidé de se choisir.

Je pense à ce cher Samuel qui, malgré son état mental affecté, a trouvé la force d’écrire ce témoignage. Mais je pense aussi à tous ceux qui n’ont pas le talent de cet auteur pour crier leur désarroi. Qu’arrive-t-il quand on n’a ni les moyens de se battre, ni les moyens de se faire entendre? Il en découle des drames humains sans nom, qui se déroulent dans l’anonymat le plus crasse. Et ça, dans notre monde au visage parfait, ça fait tache et on préfère ne pas le voir. Mais ça existe, réellement.

Alors, après le « Bell cause pour la cause », est-ce qu’on peut vraiment en causer, pour vrai?

 

Photo : Unsplash | Joshua K. Jackson

Se donner des ailes

Ray Hennessy

Je vous ai déjà parlé de la série documentaire La cure, présentée à Télé-Québec, qui démontre le quotidien d’hommes dans une thérapie fermée pour faire face à leurs problèmes de dépendance. Honnêtement, c’est loin d’être joyeux mais c’est extrêmement touchant et criant de vérité. On les sent brisés mais sincères, on voit leur progression, leur échec aussi parfois. Mais c’est foncièrement humain et pas du tout arrangé. C’est la vraie vie, dans son expression la plus crue.

Dans l’épisode d’hier, un homme a prononcé une phrase et celle-ci est demeurée dans mon esprit, comme un bourdonnement : tout ce que tu fuis te suis, tout ce à quoi tu fais face s’efface. Ça prend une vie marquée par la douleur pour tenir de tels propos. Quand on a une existence légère et éloignée des coups durs, il peut être difficile de s’imaginer à quel point faire face peut représenter une montagne, un Everest insurmontable.

Mais savoir qu’ils ont fait souffrir des gens, qu’ils ont détruit l’amour qu’on leur offrait, qu’ils ont nui à leur entourage, qu’ils ont pu blesser, mentir et voler pour assouvir leur besoin de consommation, ça fait réaliser que l’humain peut descendre bien bas. Mais ce qu’il y a de beau dans tout cela, c’est qu’il peut aussi remonter à la surface.

C’est facile de fuir dans la vie, de se mettre la tête dans le sable, de faire semblant, de jouer une game. Et je pense qu’on le fait tous à un moment dans notre vie. Par réflexe de protection, par manque de courage pour affronter la réalité ou simplement parce que personne ne nous a enseigné à être honnête et à ressentir. Être authentique, être vrai, être humble, ça s’apprend, comme n’importe quoi. Et si on n’a pas, dans notre petit baluchon de vie, les outils et les facultés pour faire face à la musique, ça se peut qu’on soit en fuite constante.

On peut penser que certaines personnes sont nées dans un environnement défavorable et que c’est pour cela qu’elles plongent dans la déchéance. C’est sûr que si on part de plus bas, ça peut être difficile de monter. Mais il est faux de croire que, si on baigne dans un milieu aisé et qu’on est choyé par la vie, on n’aura jamais à se soucier des démons de la consommation. Un homme expliquait hier comment il a été happé par cette horreur : il a croisé la route d’un homme qui a fumé du crack devant lui, et qui lui en offert. Et il est devenu accro, instantanément, sur le champ. Pas de longue progression, pas d’escalade. En une minute, tout a basculé.

Et pourtant, il avait un bon emploi, était en couple et heureux. Mais, en une fraction de seconde, tout cela n’avait plus d’importance. Son cerveau a cliqué avec la drogue, a valsé comme jamais. Et la dépendance est entrée dans sa vie par la grande porte. Rien de tout cela ne pouvait être prédit par quiconque, rien ne laissait présager un tel déclin. Et, de voir cela, ça ramène les deux pieds sur terre, ça brasse la cage et ça démontre qu’on peut tous faire de mauvais choix, sans en mesurer les conséquences.

C’est aussi ça être humain : s’enfarger mais savoir se relever. Cesser de fuir pour enfin guérir ses blessures, se tenir debout, face au vent et savourer sa force plutôt que de se tapir en attendant que ça passe tout seul. Parce que, ça n’arrive pas ça. Rien ne se règle par magie, et plus on fait semblant, plus ça devient envahissant. Et un jour, ça finit par être tout ce que l’on est.

Si un homme qui a tout perdu et tout détruit autour de lui peut se relever et reconstruire sa vie, on peut tous le faire. Il suffit de prendre conscience, d’accepter ce qui ne va pas et d’oser le nommer, le regarder, le ressentir. Comprendre d’où vient notre blessure, se pardonner, s’aimer et avancer… Car se libérer de ses chaînes, ça donne des ailes!

 

Photo : Unsplash | Ray Hennessy

Le respect, cette valeur en manque d’amour

Nathan Dumlao

On n’a jamais eu autant accès à la vie des autres, à leurs intérêts et leurs occupations quotidiennes. On étale nos vies sans gêne sur les réseaux sociaux, on s’échange des articles, on réagit, on s’offusque, on tient des dizaines de conversations simultanément sur diverses plateformes de communication. Et, à travers tout ça, j’ai parfois l’impression qu’on sait de moins en moins qui on est réellement.

Personnellement, j’ai pris un peu de recul et j’ai constaté que cette façon de vivre amène un réflexe de critique facile, de jugement instantané car je ne prends plus nécessairement la peine ou le temps de me mettre à la place de l’autre avant de réagir, d’être en contact réel avec les gens pour pouvoir me fier aussi au langage non verbal, au ressenti, à ce qui ne se transmet pas à travers un écran. À force de voir la vie des autres défiler devant mes yeux sous l’éclairage bleuté, je me déconnecte tranquillement des vraies personnes.

J’ai aussi constaté tristement que les commentaires sont souvent agressifs, ou du moins exagérés, sur Internet. Comme si la notion de respect avait été diluée ou même oubliée et que le fait de ne pas être physiquement en présence de l’autre amplifiait l’émotion et déshumanisait le rapport. Par contre, ce qui est encore plus dommage, c’est que ces réflexes se transposent dans la vraie vie. Le téléphone intelligent nous coupe du monde environnant et crée une bulle autour de chaque individu. On ne voit plus la personne qui est dans le besoin, celle qui a les bras chargés et qui aurait besoin de notre aide pour lui ouvrir la porte, ni la femme enceinte qui aimerait grandement avoir une place assise dans le métro.

Le respect, c’est envers soi et envers autrui. Je dis envers soi car à force de se créer un monde virtuel, on se prive de plein de belles rencontres, d’émotions et d’énergies positives, d’opportunités de vivre des moments magiques. Entrer en relation avec les autres, ça fait du bien à l’âme, ça nous nourrit et ça enrichit nos vies. Mais si on est dépossédé de tout cela au profit d’un monde irréel, c’est concrètement de notre responsabilité. On ne peut accuser personne de cela et on doit faire l’effort de s’en détacher.

Le respect envers les autres, ça peut être aussi banal que de ranger son cellulaire quand on prend un café avec quelqu’un et de ne pas réagir au quart de tour quand un message apparaît sur l’écran. L’humain face à nous est généralement plus important que ce que notre ami, chum, blonde, collègue ou parent nous partage. Pour la simple et bonne raison que cette personne est là, devant nous, à ce moment-là.

Le moment présent se vit aujourd’hui en multicouches, comme si le fait de savoir qu’autre chose se déroule ailleurs au même moment nous angoissait, de peur de ne pas vivre LE meilleur moment, de ne pas être LÀ où c’est vraiment cool à cette seconde précise. Et pourtant, avant, on le savait qu’il y avait autre chose ailleurs mais ça nous importait peu. On savourait nos relations, nos échanges, nos folies et on se disait qu’on était dont chanceux de vivre cela.

Le respect, ça va dans les deux sens et si on veut que les autres nous démontrent ce respect, on se doit de leur prouver qu’on est apte à leur donner en retour. On dit souvent qu’on ne doit pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’ils nous fassent. Et selon moi, ça commence par être sincère avec autrui, à faire preuve d’égard et d’empathie, d’écoute et de politesse. Et avant d’aller chercher le respect chez les autres, respectons-nous comme il se doit. Ce sera ainsi plus facile de le propager autour de nous. Car je crois sincèrement que la personne la plus respectée est celle qui inspire les autres.

 

Photo : Unsplash | Nathan Dumlao