Sauter à pieds joints dans l’inconnu

Erik Dungan

Ce matin, un message bien en évidence m’est apparu à l’ouverture de Facebook : on ne devient pas gagnant en dépassant les autres, mais en se dépassant soi-même. On peut difficilement ne pas être d’accord avec ce type de message. Et je me suis souvenue d’avant, de l’époque où j’allais moins bien, où je me préoccupais beaucoup plus de ce que les autres pensaient de moi, de l’image que je projetais et surtout, des failles que je ne voulais pas révéler.

J’en parle souvent, mais l’égo peut être notre pire ennemi. Et quand on est dans une phase de comparaison ou pire, de compétition, ça peut être fort destructeur. Lorsque l’on décide de se tourner vers soi, de s’intéresser plus à ce qui se passe à l’intérieur de nous qu’à l’extérieur, on réussit à se détacher de ce piège infernal et, selon moi, on débute notre vraie vie.

Se dépasser, ça ne veut pas nécessairement dire gravir des sommets titanesques, des monts défiants, déployer un effort physique surhumain ou participer à une compétition officielle. Se dépasser, ça peut être aussi simple qu’oser aller vers les autres, que décider de sortir de sa coquille, d’aborder des inconnus pour défoncer ses propres frontières ou oser dire ce qu’on pense devant un groupe. Car on a tous nos barrières très personnelles, notre zone de confort bien à nous et jamais il ne faut juger quiconque qui se risque à en sortir.

On a beaucoup de difficulté, je trouve, à féliciter les petits exploits. Mais pourtant, ce sont eux qui mènent aux plus grands, qui propulsent et qui donnent envie d’aller plus loin, d’élargir ses horizons et d’explorer le monde. On glorifie les athlètes, ceux qui sacrifient tout pour accomplir de grandes choses mais au quotidien, pourtant, la majorité d’entre nous tente de changer le monde, un petit geste à la fois.

On n’a qu’à penser aux enseignants ou aux infirmières, mais aussi aux immigrants qui ont tout quitté pour tenter d’améliorer leur sort. Se dépasser soi-même, ça peut aussi signifier sauver sa vie, fuir le danger, aller au-delà des idées préconçues et sortir du quotidien, du formel. Croire en ses convictions, décider d’écouter son instinct au lieu des critiques autour de soi, faire fi des appréhensions des autres pour se permettre de croire en soi. Quand je pense à cela, plusieurs noms me viennent en tête et s’inspirer des parcours des autres peut devenir une source de courage.

Mettre tout en œuvre pour surmonter ses propres limites, se confronter à son seul réel adversaire : soi-même. C’est presque l’aventure d’une vie puisque, quand on y goûte, on a toujours envie d’aller plus loin, de repousser un peu plus le champ des possibles. Une fois qu’on réalise que, même si on se plante, même si on n’arrive pas à la destination prévue, on a tout de même eu du plaisir, on a appris et surtout, on n’en meurt pas, on n’a qu’une envie, c’est de tenter à nouveau.

Quand on est plus jeune, on a souvent peur de ce que les autres diront si on se trompe, si on change d’idée, si on a l’air fou. Mais on finit par comprendre qu’on perd bien plus de rester dans son coin à avoir peur de tout. Personnellement, je me suis privée de tellement de choses par la peur qu’aujourd’hui, quiconque me fait part de ses craintes trouvera une motivatrice en moi.

La seule chose que je peux vous dire, c’est d’oser. Jamais vous ne regretterez d’avoir essayé. C’est de ne pas essayer qui peut vous faire tomber dans le regret et la nostalgie. Les « j’aurais dû » ne font que nous garder dans notre routine inconfortable. Tant qu’on ne sort pas de notre cocon, on ne sait pas ce qu’il y a en dehors. Alors sautons à pieds joints dans l’inconnu, je vous promets que l’atterrissage ne sera pas douloureux et que, tel un enfant, vous direz : encore!

 

Photo : Unsplash | Erik Dungan

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