Dernièrement, j’ai assisté à l’expérience d’un ami qui s’est vu affligé de critiques sévères à son endroit. Débiné et quelque peu ébranlé par cette situation, il s’est remis en question en tentant de trouver ce qu’il n’avait pas fait correctement. Et ça m’a fait beaucoup réfléchir sur le concept des attentes que les autres ont envers nous. Je crois sincèrement que certaines personnes sont d’éternels insatisfaits par le simple fait qu’ils se font toujours des attentes irréalistes et donc, en conséquence, se retrouvent déçus.
Quand on espère toujours trop, quand on met la barre trop haute, quand on n’exige rien d’autre que la perfection (selon notre vision), on risque bien souvent de ne pas atteindre le niveau qu’on espérait. Et, peut-être que les athlètes me diront que je suis dans le champ, mais personnellement, je préfère diminuer un brin mes expectatives pour éviter de me miner le moral constamment. Je ne parle pas de se contenter de peu ni de rester dans le statu quo mais bien d’être réaliste face aux possibilités et surtout, dans nos relations avec les autres. Bien sûr, quand on recherche le dépassement de soi, on peut se permettre de mettre nos attentes assez hautes mais c’est envers nous-mêmes et non envers les autres.
Je pense, entre autres, à ces clients perpétuellement exigeants qui, même quand on donne notre 150%, ne voient que la minime erreur qui a été commise dans tout l’ensemble. Ou à ces gens malcommodes qui gardent en tête la phrase mal placée de 1988 et vous rabâchent les oreilles avec ça depuis tout ce temps. Ou encore, les malheureux qui ne voient que le négatif dans toutes les situations, arguant que ce n’est pas à la hauteur et qu’ils n’obtiennent jamais ce qu’ils veulent.
Nos attentes envers la vie et envers les autres en révèlent beaucoup plus sur nous que sur les autres justement. Et on peut décider de modifier l’angle par lequel on voit la vie. Pour ma part, j’ai foncièrement choisi de la voir positivement même s’il m’arrive parfois de me laisser aller à un moment de découragement. Mais je sais que la vie est bien faite et que ce qui arrive, ça l’est pour une bonne raison. Alors, quand je tombe sur de véritables boules d’énergie négative, je choisis de m’éloigner car ce n’est pas ma mission de les convaincre qu’ils font fausse route.
Je me souviendrai toujours d’un cours de philosophie au cégep dans lequel on abordait le thème de la perfection. Et surtout, on élaborait sur le fait qu’elle est une forme d’illusion puisque chaque être humain possède sa propre définition de la perfection, son interprétation personnelle basée sur son expérience, son vécu et ses épreuves. Comment quelque chose d’aussi individuel peut-il exister collectivement? En quoi ma définition de la perfection est-elle plus adéquate que celle de mon voisin?
Si on passait plus de temps à vivre pour nous même et à se concentrer sur ce qui va bien, sur ce qui nous comble et nous nourrit intellectuellement et émotivement, on perdrait moins d’énergie inutilement je crois. Si on passe notre temps à chialer sur ce qu’on n’a pas obtenu, sur le sort des autres qui nous apparait meilleur, sur ce qu’on n’est pas en mesure de se payer, sur ce qu’on a raté ou sur nos « mauvais » choix, on ne fait qu’entretenir un marasme qui nous pourrit l’existence. À quoi ça sert? À qui ça sert? À personne selon moi…
Ce qu’on attend des autres indique souvent notre niveau de satisfaction envers nous-mêmes car l’être humain projette fréquemment sur l’autre son propre sentiment. Alors quand il m’arrive d’être mécontente, j’essaie de me questionner sur mon intérieur au lieu de m’attarder sur les situations ou personnes qui m’entourent. Et, en général, j’arrive à identifier ce qui ne me plait pas dans ma réaction ou dans mon état et tout change soudainement de sens. On n’est pas parfait, on peut seulement choisir de donner le meilleur de soi-même et espérer continuer de progresser sereinement dans notre vie.
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