Dans la vie, on avance, parfois sans trop regarder ou penser à notre chemin. On peut suivre la foule, prendre des routes faciles ou populaires. Rarement, on s’arrête pour réellement tracer sa propre voie. Car tout va vite, tout bouge et change constamment. Mais si on ne veut pas se réveiller un matin dans les souliers d’un autre, dans une vie qui ne cadre pas avec ce qu’on est réellement, il vaut mieux être capable de prendre du recul.
Je crois sincèrement que la vie se charge de nous passer des messages et mettre sur notre route les gens et les événements qui nous servent à apprendre et à comprendre. Cependant, si on n’est pas à l’écoute, qu’on vit dans le déni ou qu’on refuse l’évidence, on peut se perdre et peiner à retrouver le cap. Suivre sa voie, ça peut demander de prendre des risques, ça peut décevoir ou faire résonner chez les autres les peurs enfouies qui les freinent et les empêchent de se réaliser.
Bien souvent, quand on échange avec d’autres sur une décision ou un projet, les réactions sont plus liées à ce que ça fait remonter chez eux que pour nous. Si on est fragile, on peut facilement se laisser influencer et même décourager par les réticences personnelles d’autrui. Mais on doit garder confiance en soi et toujours se rappeler que ce qui convient à un n’est pas nécessairement cohérent pour l’autre. Et que si notre instinct nous dicte que c’est ce qu’on désire, on est mieux de l’écouter lui que les échos des échecs des autres.
Avancer dans la vie, ça a du bon et du moins bon. On gagne en expérience et donc bien souvent en estime de soi mais on accumule aussi un bagage qui teinte nos choix et nos perceptions. On doit parfois déconstruire des nœuds qui nous empêchent de progresser, travailler sur soi pour être en mesure de se reconnecter, de reprendre contact avec cette petite voix qui nous connaît si bien, celle de notre cœur.
Chose certaine, on doit éviter d’agir en fonction du regard des autres car eux aussi, ils traînent leur propre bagage, parfois lourd d’un passé troublé et insécure. Tout le monde projette inconsciemment ses propres blessures dans ses interactions et si on ne fait qu’agir dans cette résonnance métissée d’acquis et d’expérience, on peut vite s’oublier, s’égarer, s’éloigner.
Si vous doutez de vous ou de vos choix, récolter les opinions des autres qui bien souvent tentent de vous protéger n’est pas toujours la meilleure option. J’aurais plutôt tendance à vous dire de prendre du temps pour vous, pour retrouver vos repères et tenter de déceler ce qui est à la source ou ce qui se cache derrière vos hésitations. Et en cas de réel brouillard, une aide professionnelle est souvent plus avisée que les conseils de nos proches qui ne veulent que nous éviter de souffrir.
Pour aller réellement là où on veut être, il faut d’abord se connaître, autant dans ses forces que ses failles. Notre meilleur allié est notre instinct car seul lui sait réellement ce qui nous comble ou ce qui nous blesse. Et c’est tellement personnel et propre à chacun qu’on doit inévitablement faire une partie du chemin seul. Dans ce périple, parfois on souffre, parfois on tremble, mais au bout du compte, on en sort grandi et plus fort que jamais.
S’écouter est une chose mais il faut s’entendre, s’ouvrir à ce qu’on est devenu et à ce qu’on veut être. Garder en tête qu’on évolue, on mue, on tend vers la meilleure version de soi-même. Ce qui est passé est parfait mais demeure derrière, et ce qui est devant est inconnu et impossible à prévoir. Ce qui importe, c’est ici, maintenant, avec ce qu’on est à cette seconde précise. Pour le reste, l’avenir se chargera de nous guider, au gré de nos aventures, rencontres et épreuves qui forgeront notre être. Lentement mais surement…
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