Qui suis-je

Hello I'm Nik

Je sais, la question « qui suis-je? » peut paraître anodine, voir enfantine. À près de 40 ans, on devrait savoir qui on est. Mais le sait-on vraiment? Ou prend-on pour acquis ce qu’on a cru être toute sa vie sans trop remettre en question cette hypothèse de départ, sans prendre en compte l’expérience et les prises conscience?

J’ai toujours eu l’impression que c’était très louable, voire nécessaire, d’avoir une réflexion saine au cours de sa vie. Sans être obsédé par sa propre définition, il me semble pertinent de, sporadiquement, revoir sa perception et sa compréhension de ses besoins, valeurs et désirs. Pour se sentir accompli, on doit en quelque sorte connaître son but, sa direction à prendre pour éviter de se sentir perdu.

J’ai toujours été du genre à profiter des opportunités qui se présentent plutôt que d’avoir un plan très défini sur 5 ans. C’est mon style, ça fait partie de qui je suis. Bien entendu, je définis les paramètres de tout cela mais plutôt que de prendre la forme d’un salaire, d’un poste ou d’un acquis souhaité, c’est plutôt ce que je veux ressentir qui m’importe. Par moment, j’ai envie de me sentir libre, ou encore nourrie par des relations humaines, ou même déstabilisée par des voyages enrichissants.

Ce que je veux, mon objectif ultime, c’est d’être heureuse. Mais le chemin pour y arriver varie et se module au fur et à mesure que j’avance. Il est donc primordial de me demander qui je suis devenue pour ajuster le tir. Et pour être en mesure de poursuivre ma route, j’ai compris il y a longtemps que je dois me débarrasser de mes boulets, ces choses de mon passé qui me freinent. Des rancœurs, des erreurs de parcours que je ne me pardonne pas, des blessures ou des attitudes que je regrette, tout cela peut me ronger et m’empêcher de prendre mon élan.

Mais, c’est bien beau tout cela, mais est-ce réaliste? C’est une question qu’on oublie souvent de se poser. Mon métier d’analyste m’a appris que des objectifs fixés doivent être réalistes et mesurables sinon, on s’y perd. Alors, que je rêve de voyager pendant 6 mois, d’adopter un enfant, de changer de métier ou d’apprendre 8 langues, tout cela dans la prochaine année, si mon plan n’est pas réalisable, je risque d’être surtout déçue et, par-dessus tout, de ne plus avoir envie d’essayer.

J’ai tellement lu de chroniques, de billets et d’articles sur le fait qu’on doit foncer et oser dans la vie. Mais j’ai aussi vu beaucoup de gens culpabiliser à fond parce qu’ils se sentaient nuls de ne pas être capables d’être aussi téméraires. Soyons réalistes et indulgents envers nous-mêmes et fixons-nous des buts à la hauteur de nos moyens. Mieux vaut y aller par étape et s’adapter à notre état du moment plutôt que de toujours mettre la barre trop haute et finir par miner son estime de soi.

Autant ça peut être trop pour nous de faire un certain bond en avant, autant ce n’est pas la faute des autres si nos plans ne fonctionnent pas. C’est aussi une tendance facile d’accuser les autres d’être responsables de nos malheurs, échecs et problèmes. Le syndrome Caliméro fait rage et révèle un souci plus grave que l’objectif raté. Au même titre que notre rythme et nos rêves nous appartiennent, on ne peut pas imposer aux autres notre plan de match. Il faut parfois faire des compromis et s’ajuster mais on en sortira plus gagnant que d’être constamment en confrontation.

Finalement, parfois, on se pose tout simplement trop de questions. Il faut, je crois, trouver le juste équilibre et faire preuve de spontanéité autant que de sagesse. Et chaque personne trouvera sa propre dose, sa recette à lui pour être bien dans sa dynamique et être en mesure de poursuivre son chemin. Se demander qui on est, c’est aussi constater ce qu’on a été et dessiner les contours de notre futur.

Photo : Unsplash | Hello I’m Nik

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