S’inspirer sans se comparer

Brooke Lark

Dernièrement, je vous mentionnais mon intérêt bonifié envers les groupes d’échange sur le voyage. Auparavant, j’avais aussi découvert certains de ces regroupements sur d’autres thématiques : écologie, trucs zéro-déchet, cuisine maison… Toutefois, ce qui m’a un peu attristé en lisant les publications et les commentaires qui les accompagne, c’est à quel point beaucoup de gens y font la morale.

On dit souvent que ce qui convient à minou ne convient pas toujours à pitou. Et chaque membre d’un groupe devrait se rappeler ce principe avant de déverser son fiel ou ses conseils à 5 sous à tout vent. Ce n’est pas parce que le truc X vous a aidé qu’il en fera de même avec votre voisin, pas plus que la destination de voyage Y trouvera le même écho pour vos amis.

C’est bien de vouloir s’inspirer et partager ses expériences mais il faut se garder d’en faire une comparaison absolue. Le plus expérimenté des voyageurs n’a pas la même condition que vous alors oui, c’est bien de prendre connaissance de ses conseils et astuces mais ça ne garantit pas que cela s’applique à vous, pas plus que vous devriez intégrer à la lettres les recommandations des gens qui commentent votre publication.

Je crois qu’il faut toujours prendre un pas de recul face aux propos publiés sur Internet et surtout, on doit selon moi se forger sa propre expérience. Le parcours des autres ne sera jamais le nôtre et ne vaudra jamais l’apprentissage réel de l’expérimentation. J’ai fait l’erreur parfois de me fier aux pratiques des autres et j’ai souvent été déçue puisque ce n’était pas ma réalité.

Chaque personne est unique et on dirait que ça devient ardu de le rester tant on est exposé à la vie des autres. Je me suis désabonnée de certaines pages de personnalités publiques car j’avais cette impression qu’elles étaient constamment en représentation. Pourquoi regarder une personne partager des images toujours retravaillées qui la mettent en valeur alors qu’on sait très bien qu’au petit matin, c’est loin d’être la réalité et que ça ne fait que miner notre estime de soi?

Je lisais ce matin dans La Presse+ que Facebook est toujours aussi présent dans le paysage québécois, c’est pourquoi je ressentais ce petit malaise face à cet espace qu’on lui accorde. C’est bien de rester en contact avec ses proches, de pouvoir être informé des initiatives dans divers domaines, de pouvoir suivre des marques qui nous inspirent mais si tout cela vire à la comparaison malsaine, ce n’est plus positif.

Faire un pas de côté et se questionner sur la place qu’on accorde aux réseaux sociaux, à l’importance qu’on octroie à ce qu’on y trouve, c’est sain et nécessaire. Le printemps frappe à nos portes et on pourra sortir prendre l’air sans craindre de chuter sur la glace. Ce serait bien qu’on laisse nos téléphones dans nos poches, voire à la maison, pour profiter de la vie, sans cette envie de partager à tout prix nos moindres faits et gestes sur nos réseaux.

Oui parfois, ça peut en inspirer d’autres mais quelquefois, ça devient un réflexe inutile. La ligne est mince entre les deux et il faut demeurer attentif. Si on se laisse miner le moral par le commentaire d’un parfait inconnu lorsqu’on demande des conseils sur Facebook, il y a de quoi prendre une pause.

Gardons l’aspect positif du réseau SOCIAL : le partage, le respect, la communication facilitée et l’inspiration. J’ai hâte de voir vos photos de tulipes et, dans un futur pas si lointain, celles du lilas, des sentiers verdoyants et autres verdures. On a chacun nos intérêts et on devrait pouvoir se respecter dans cet espace virtuel comme dans la vraie vie. Car il ne faut jamais oublier que ces réseaux ne sont qu’une extension. Agissons donc là comme on le ferait dans notre vie réelle.

Photo : Unsplash | Brooke Lark

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