Depuis plusieurs années, plus précisément depuis que le téléphone intelligent est devenu une extension de la main de l’homme, on se sent constamment sollicité et empressé de répondre au moindre message qui entre. Mais avec la pandémie qui nous fait travailler de la maison et réduit considérablement nos déplacements, il semble que cette pression d’être joignable a pris plus d’ampleur.
Les « innovations » technologiques et le nombre grandissant de modes de communication offerts font en sorte qu’on peut se sentir coupable de ne pas avoir vu un message, ou de ne pas y avoir répondu. Certaines personnes se sentent irritées par le fait de ne pas avoir de réponse rapide à un message alors qu’on a tous le droit de prendre le temps de réfléchir, de prendre du recul ou simplement de ne pas être constamment en train de vérifier si on a tenté de nous joindre.
Pour avoir déjà fait face à des remontrances de la part de quelqu’un qui n’avait pas eu un retour dans l’heure à un message, à mes yeux, anodin, je me suis souvent questionnée sur cette propension à vouloir une réaction immédiate. La spontanéité c’est bien mais on ne peut pas exiger des gens de notre entourage d’être constamment disponible.
Il n’y a pas si longtemps, on n’avait pas ces moyens rapides de communication et je ne crois pas qu’on en souffrait. Alors pourquoi aujourd’hui devait-on être si alerte? Ne perd-on pas le contact avec le moment présent et avec la réalité qui nous entoure en étant constamment connecté avec ce qui se passe ailleurs?
J’ai tendance à penser qu’on peut devenir vite esclave de ces appareils, captif de ces notifications perturbantes. On interprète notre non-réaction de façon négative alors que se concentrer sur ce qui se passe dans le réel me semble nettement plus prioritaire. Mais il n’y a pas de normes sociales, de standards et de compréhension commune de la signification d’un comportement.
Notre réactivité diffère de celle des autres et même parfois selon le contexte; il devient donc nécessaire de faire une mise au point à ce sujet afin de gérer les attentes et d’éviter des conflits. C’est dommage d’avoir à régir cela mais notre bien-être passe parfois par des clarifications. Comme dans tout, tenir pour acquis une personne et ses habitudes ne fait que créer de l’insatisfaction.
Et il faut se rappeler une chose : notre vie est remplie d’activités et de moments, prévisibles ou non. Certains événements nous amènent à changer nos habitudes, tout comme certains choix apportent des ajustements. Décider consciemment d’être moins « branché » à son appareil, c’est très sain mais ça doit possiblement être communiqué si on avait l’habitude d’être très réactif.
Finalement, on revient à l’importance de la fameuse communication. Se parler, nommer les choses, faire en sorte d’être écouté et compris dans nos besoins, ça évite bien des accrochages. Dans notre vie professionnelle tout comme dans notre vie personnelle, nous avons cette responsabilité d’évaluer nos interactions et de (re)définir nos limites lorsque nécessaire.
Mais rappelez-vous d’une chose : ce n’est pas parce que quelqu’un vous appelle ou vous écrit que vous avez l’obligation d’arrêter ce que vous faites pour lui répondre immédiatement. Le droit à cette liberté demeurera au-delà de tous les outils mis en place dans ce monde. Moi j’appelle ça le droit de prendre ça cool…
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