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Un petit air de printemps

Sissi Zhang

Ces derniers jours, j’ai vu mon jardin exploser. La chaleur des rayons du soleil, la lumière et le petit vent frais, tous ces facteurs ont comme appelé mes vivaces à sortir de la terre, à grandir, à s’étirer pour capter chaque parcelle de soleil accessible. J’adore cette période où, après une trop longue dormance, tout revient, tout réapparaît. Ça en prend peu pour que ça paraisse mais c’est à ce moment qu’on réalise toute la force de la nature.

Même les hostas, piétinés allègrement par les techniciens d’Hydro-Québec, semblent avoir survécu (en partie). Ça me fascinera toujours, cette endurance et cette résilience. Et je m’en inspire dans la vie de tous les jours, quand je vis quelque chose de difficile ou que j’ai cette impression qu’il n’y a pas d’issu. Car, tout comme la nature, parfois, il faut simplement attendre que le temps passe, que la belle saison revienne.

Apprendre de ce cycle de la vie devrait être enseigné dans les écoles. Puisqu’on a toujours l’impression que tout presse, que tout est important, que tout doit être réglé, maintenant, que tout est primordial…Ce matin, dans La Presse+, on faisait mention d’une expérimentation avec des élèves de 4e et 5e secondaire : une semaine sans utiliser le moindre écran. Un exercice bénéfique mais en même temps, c’est si triste de constater à quel point les appareils ont pris une place centrale dans la vie de ceux qui n’ont pourtant encore rien vécu.

On se laisse envahir par tant de technologies, d’objets, d’informations et de nouvelles pratiques qu’on en devient parfois abrutis, stupéfaits de notre propre dépendance. Pourtant, quand on revient à la base, à la nature des choses, à l’environnement bien réel qui nous entoure, on réalise qu’on a tout sous les yeux pour être heureux.

Je regarde mon lilas qui s’efforce de dévoiler sa splendeur en un temps record, lui qui, il y a quelques jours à peine, gelait encore la nuit. Ça me rappelle qu’avec des efforts, de la conviction et de la volonté, on peut tout faire. Tant d’autres leçons peuvent être tirées de la nature et je serai toujours reconnaissante de pouvoir assister, chaque année, à ce fabuleux spectacle. Il faut simplement savoir voir ce qui est sous nos yeux.

On peut appliquer plusieurs métaphores du monde végétal à nos vies et quand on prend le temps de s’enraciner dans notre propre existence, on bénéficie nous aussi des éléments extérieurs. On n’a pas à toujours être le premier, le leader, le pro dans quelque chose. On peut profiter de la puissance du groupe, de l’expérience des autres, de l’union des forces, de la vigueur insufflée par l’énergie des autres.

Je lisais, hier, sur les combinaisons gagnantes dans un potager, des plantes qui cohabitent bien, des cycles bénéfiques. Quoi planter près de quoi, l’alternance des cultures fructueuses… Que de sujets intéressants quand on y pense. Certaines personnalités végétales seront comme les meilleures amies du monde alors que d’autres se détruiront mutuellement. Et je n’ai pas pu m’empêcher de transposer cela dans ma vie.

Certaines relations qui m’ont blessée, certaines rencontres qui m’ont marquée, certaines amitiés qui me nourrissent et me font grandir. Entretenir son jardin, c’est comme entretenir ses relations : ça demande du temps et de la présence, de l’attention et de l’implication. Comparativement au jardin toutefois, on ne peut pas sous-traiter l’entretien de son cercle d’amis. Mais, même pour le jardin, il me semble qu’on en perd un peu l’essence en confiant à d’autres mains les décisions horticoles.

La nature a beaucoup à nous apprendre et on devrait toujours prendre le temps de l’écouter, de l’observer. Il suffit de s’arrêter, d’humer l’air pour découvrir à quel stade de croissance sont rendues nos plantes, de regarder l’état des choses. Se connecter à la nature, c’est donner la chance à son être de faire un, de retrouver ses racines et de décrocher de tout sauf de l’essentiel : être.

 

Photo : Unsplash | Sissi Zhang

Et si on prenait le temps…

Harry Sandhu

On est juste en mai. C’est ce que je me répète depuis quelques jours. Car j’ai déjà l’impression d’avoir manqué de temps, de ne pas avoir assez profité des premiers jours de beaux temps, de ne pas savourer chaque rayon du soleil et chaque nouvelle pousse qui se pointe dans mon jardin. Le temps, peu importe l‘âge ou le statut social, semble nous manquer à tous.

Vous me direz peut-être que c’est la crise de la quarantaine qui s’amène, que ça va passer, qu’on finit tous par s’en remettre et par vivre notre petit train-train quotidien comme avant. Mais je n’ai pas envie de cela. Je n’ai pas envie de me réveiller un beau matin et de regarder derrière pour me dire que j’aurais dû mieux user de mon temps. Je ne veux pas vivre dans le regret. Même si j’ai l’impression d’avoir fait de bons choix de vie, même si je sais que mes décisions sont, pour la plupart, en accord avec mes valeurs, j’ai quand même ce sentiment de ne pas toujours être pile là où je devrais être.

Bien sûr, donnez-moi 18 millions de dollars et je balancerai tout pour me concentrer à 110% à mes passions et à la découverte du monde. Mais même avec ça, je ne suis pas certaine que je serais entièrement satisfaite. Je ne crois pas que ce soit une question d’argent ou de valeur monétaire. C’est intérieur, c’est en nous que ça se passe. Pas dans notre compte de banque ni selon nos pieds carrés.

Se laisser guider par son instinct, laisser émerger les idées pour qu’elles nous dictent notre chemin, c’est une philosophie que je tente de mettre en pratique au quotidien mais qui n’est pas toujours évidente. Parfois, mon instinct n’est qu’un faible murmure et il se fait enterrer par plein d’influences externes. Par moment, aussi, il m’arrive de le faire taire car je ne suis pas prête à l’entendre, à l’assumer. Et je sais que je suis loin d’être la seule à vivre cela.

Ça fait peur des fois ce qu’on se dit à soi-même, ça effraie, ça donne des frissons. Mais, même si on balaie, qu’on pellete par en avant, si c’est une conviction de notre être, ça reviendra et un jour, on aura l’accueil nécessaire pour l’accepter. Tout comme, quand on est dans une relation qui ne fonctionne pas, ça peut prendre du temps avant qu’on franchisse le pas qui nous en libérera. Qui a dit que ce serait facile, cette vie, après tout?

On est juste en mai. Mais je dois trouver le moyen de me déposer, de prendre le temps de vivre pour ne pas arriver en septembre, sur le point de partir pour Madrid, avec la langue à terre et la tête épuisée. Je répète fréquemment qu’on ne sauve pas des vies, pour protéger mes collègues de l’épuisement et pour relativiser ce qui parfois nous paraît grave sans vraiment l’être. Mais j’ai plus de difficulté à appliquer à moi-même ce que je prône pour les autres. Cordonnier mal chaussé?

Prendre le temps de vivre, un jour à la fois, sans stresser pour le lendemain, sans ressasser le passé. Être ici et maintenant, dans l’instant présent, concrètement. C’est facile de dire « oui, oui, je suis toute là » tout en pensant aux courses à faire et au retard sur le projet. Le phénomène « multitâches » est un fléau dans notre société de performance. Mais après, il ne faut pas se surprendre de la charge mentale que ça génère…

Et si on mettait de côté la pression, la surcharge, le stress et la fatigue pour vivre plus léger, pour cesser de s’empêtrer de biens matériels et de factures qui s’empilent pour se concentrer sur nous, les humains. Vous savez, ces êtres que l’on côtoie sans toujours les voir, sans prendre le temps de savoir réellement comment ils vont, s’ils ont des soucis, s’ils sont préoccupés ou plutôt euphoriques d’une nouvelle idée, d’une nouveau projet de vie? Et si on prenait le temps, tout simplement. Il me semble qu’on arriverait moins vite à l’automne et à la course de la rentrée…

 

Photo : Unsplash | Harry Sandhu

Car c’est le plaisir qui importe…

Agnieszka Boeske

Récemment, quelqu’un m’a dit que je faisais beaucoup de sacrifices dans ma vie. J’ai trouvé ça vraiment étrange de me faire dire cela et c’est resté gravé dans ma tête, roulant en boucle avec cette impression que je ne suis pourtant pas dans le champ. Et, en faisant un tour rapide sur mes réseaux sociaux et sur certains blogues que je suis, ça m’est apparu soudain clairement : aujourd’hui, on veut tout, tout de suite et sans effort.

Quand je repense à mon enfance où les voisins possédaient une ferme et travaillaient d’arrache-pied pour survivre, je me souviens qu’ils commençaient leur journée très tôt et terminaient très tard. J’ai aussi en mémoire les efforts assez intenses qu’exigeait l’entretien de notre immense potager. Partir les semis dans la maison, préparer le terrain au début de la saison, ajouter le compost, sarcler, aérer, préparer les rangs, semer et constamment enlever les mauvaises herbes qui tentaient d’envahir la zone… Tout cela faisait partie de nos activités estivales.

Tout comme à l’école, quand on voulait réussir et qu’il fallait donner son 110%, étudier, réviser, réécrire ses notes et relire ses manuels, on doit, dans la vie, y mettre du sien pour récolter les fruits de nos efforts. S’appliquer dans ce qu’on fait a toujours eu des effets positifs, si tant bien qu’on s’applique dans les bonnes choses. S’investir dans du négatif génère rarement du bon, on s’entend…

Alors quand on me dit que je fais des sacrifices, je souris. Oui, je me donne à fond, comme je l’ai toujours fait mais parce que je sais pertinemment que ça en vaut la peine, j’en ai des preuves, j’ai expérimenté tout au long de ma vie ce processus. Si, à force de piocher, je n’avais vécu que des échecs et des déceptions, je ne tiendrais pas le même discours aujourd’hui.

Bien entendu, j’ai de l’énergie à revendre et j’ai une personnalité assez intense, ce qui fait que quand je m’embarque dans quelque chose, j’y vais entièrement, de tout mon être. C’est peut-être ça, au fond, qui détonne, qui fait peur ou qui surprend. Mais je suis qui je suis et je ne changerai pas. Je préfère de loin ma fougue à une lassitude constante.

Avant, quand j’étais rongée par l’angoisse et l’anxiété, chaque pas me faisait frémir, j’étais constamment dans le doute et la crainte de faire le mauvais choix. Parce qu’à mes yeux, l’erreur représentait un échec destructeur. Dans ma tête, je perdais ma légitimité si je me trompais, si je m’égarais. Je sais, ça peut paraître absurde écrit comme cela mais la fragilité mentale a bien peu de logique.

Maintenant, je sais que je ne serai pas moins pertinente si je me goure ou si j’ai tort. Je dois seulement avoir l’humilité de l’avouer, de l’admettre et d’ouvrir mon cœur et mon esprit à cet apprentissage. Rien n’arrive pour rien, je le répète souvent. Et, on peut payer cher de ses mauvaises options mais on apprendra beaucoup et on évitera des situations similaires.

Parfois, j’ai l’impression de ramer dans le vide, de ne pas avancer, que mon dévouement n’apporte rien. Mais, avec la course et les entraînements parfois pénibles, j’ai compris que j’investis dans le futur, même s’il est lointain et me parait inaccessible. En mon for intérieur, je sais, je sens. Je me rappelle d’où je suis partie, je me rappelle ma progression, je me remémore les débuts et je constate les accomplissements et les résultats.

Aujourd’hui, on aimerait avoir tout cuit dans le bec mais on se priverait du meilleur : de la connaissance et du vécu qui viennent avec les efforts et les sacrifices. C’est pourtant ce chemin qui prime sur la récompense finale. C’est dans ce parcours que notre vie se vit, pas dans la seconde où on récolte. Alors, oui, je continuerai de m’amuser dans mes aventures, même si je tombe et même si je me trompe. Parce qu’au bout du compte, c’est le plaisir que j’ai à essayer qui m’importe.

 

Photo : Unsplash | Agnieszka Boeske

Être qui on est

Georgia de Lotz

Ce matin, cela fait 39 ans que je suis sur terre, que j’existe. Présenté de cette façon, c’est moins festif mais plus impliquant. 39 années d’amitié, de découvertes et de plaisirs, 39 années d’impact sur l’environnement, de choix et de décisions, 39 années à tenter de comprendre ce que je fais ici, mon rôle, ma mission, 39 années à trouver ma place, mon style, ma voie, mes valeurs, 39 années à me définir.

Je ne sais pas pour vous, mais il m’arrive souvent de me demander quel est le sens de la vie, pourquoi on est ici. Je ne suis pas de ceux et celles qui croient qu’on est ici pour faire ce qu’on veut, qu’il n’y a pas de plan ni de grand schéma. Je crois profondément que chaque rencontre, chaque parole, chaque geste fait partie d’un grand tout qui nous mènera quelque part. J’ai eu trop de signes dans ma vie pour nier ce phénomène.

Vous me trouverez peut-être un brin ésotérique ce matin mais, avec les années, j’ai appris à faire fi des critiques et des jugements. J’accepte ce que je suis et je l’affirme sans gêne. Car j’ai compris qu’on n’a pas besoin de tous être d’accord, de penser de la même façon, d’avoir les mêmes opinions. On n’a qu’à se respecter et à s’ouvrir aux autres.

Alors, oui, je me demande ce que j’ai à faire sur terre, ce qui est le fondement de ma vie. Je n’ai pas d’enfant donc je n’ai pas cette mission de transmettre à ma progéniture. Mais, encore là, ce n’est pas une obligation, il y a d’autres moyens pour laisser sa trace, sa signature. Il faut assurément plusieurs années pour trouver notre sens, le temps de laisser notre âme s’imprégner et se forger.

Notre anniversaire ne se vit pas comme dans notre enfance mais il y a toujours une petite note, une magie, une euphorie, malgré l’habitude, malgré la routine, malgré la vie qui va trop vite. Ce matin, rien de particulier dans ma vie mais les souhaits qui entrent me font sourire, la dose d’amour fait du bien. Dans le fond, c’est à ça que ça sert un anniversaire.

Inévitablement, il y a un petit bilan rapide, un regard dans le rétroviseur de la vie. 39 ans de vie, ça ressemble à ça? Puis, en avant, il y a quoi? Dans quoi ai-je envie d’investir ces heures, ces semaines, ces mois et ces années à venir pour avoir le sentiment d’accomplissement, avoir l’impression de faire œuvre utile?

De grandes questions, si peu de réponses. Mais je sais que la vie me guidera, qu’elle m’enverra les personnes, les signes et les épreuves nécessaires à mon épanouissement. Ça doit être la sagesse qui s’installe tranquillement. Mais je n’ai ni peur ni hâte. Car rien ne sert de se précipiter, tout arrivera à point. Et je me sens assez solide pour vivre ma vie, m’amuser et découvrir. J’ai maintenant confiance en mes facultés et en ma capacité de ressentir le bonheur et la joie.

Je n’ai pas toujours été aussi sereine, j’ai longtemps été tourmentée. Mais j’ai investi en moi et aujourd’hui, je récolte le fruit de ce travail acharné, même si ça a pu être douloureux, même si ça m’a demandé d’explorer des zones sombres. J’ai compris qu’il ne faut pas avoir honte de ce qu’on est, de ce qu’on a fait, pensé ou dit. On a tous fait des erreurs et quand on comprend, au plus profond de soi, que personne n’est parfait et que c’est ça être humain, on relaxe un peu, on respire un grand coup et on se dit que la vie, c’est ça. Avancer, s’enfarger, tomber, se relever, rire, pleurer, déguster, découvrir, aimer, détester, rager, fuir, revenir, exprimer, comprendre et grandir.

Notre corps change, notre âme s’éveille, notre regard se transforme mais au fond, on est soi et c’est ça qui est beau. Il ne faut pas tenter de s’adapter pour que le regard des autres change, il faut incarner et ressentir pour que le message passe mieux, soit plus clair. Il faut simplement dire au monde qui on est.

 

Photo : Unsplash | Georgia de Lotz

Vivre, rêver, se délecter…

Zoltan Tasi

Je ne crois pas me tromper ce matin en disant que tout le monde a profité aisément de cette belle fin de semaine ensoleillée. J’ai eu l’impression, à chacune de mes sorties, de voir des gens détendus, sereins et heureux, partout où j’allais. On est peut-être les champions de la jasette sur la météo mais à voir l’effet que ça a sur notre moral collectif, je comprends mieux maintenant notre intérêt assidu.

Après un hiver particulièrement éprouvant, de pouvoir sortir légèrement vêtu, de pouvoir profiter des chauds rayons du soleil, de commencer à jouer plus sérieusement dans le jardin, de pouvoir enfin rêver des journées d’été qui nous feront presque regretter la fraîcheur printanière, tout cela est parfaitement normal. Personnellement, j’aime le cycle des saisons mais l’effet de la combinaison soleil + chaleur est rarement égalé par autre chose.

L’avantage aussi de cette belle saison qui s’installe, c’est qu’on a le goût d’être dehors, de moins travailler. Quand le froid ou la pluie perdure à l’extérieur, on justifie plus facilement les heures interminables à bosser. Mais avec une si belle température, on fait fi des courriels qui s’accumulent, on comprend vite que la vie, la vraie, elle se passe dehors. Et c’est tant mieux.

On ne peut pas être toujours à la course, surchargée, surmenée. On, incluant en moi, doit apprendre à ralentir, à vivre à un rythme plus humain, moins robot. Je le dis car j’ai tendance à m’emballer parfois et que je croise une panoplie de gens comme moi. Mais, je tente toujours de me ramener à l’ordre, surtout quand je peux profiter du beau temps. Travailler, ce n’est pas l’objectif d’une vie, ce n’est qu’un moyen de parvenir à ses rêves…

Et, je ne sais pas pour vous, mais moi je rêve mieux quand il fait beau. Probablement que le fait de pouvoir m’installer dehors pour lire, pour écouter de la musique ou pour jouer dans la terre, et le fait de pouvoir aller courir de longues distances le pas léger et le sourire aux lèvres remplissent mon esprit de belles images et l’amène dans de bonnes dispositions pour s’évader.

Je poursuivais, hier, ma lecture du livre Demain le Québec et, après chaque chapitre, je prenais une pause pour imaginer le monde dans l’avenir, rêvasser sur des projets écologiques, imaginer des plans pour mon environnement immédiat. Et ce matin, j’avais encore la tête remplie d’idées et de concepts tous plus fous les uns que les autres. J’adore ce type de nuit à refaire le monde et à me laisser trimballer dans des aventures imaginaires stimulantes et divertissantes.

On a chacun notre relation avec le temps qu’il fait. Certains ne se laissent pas charmer par les doux rayons chauds alors que d’autres, comme moi, y sont particulièrement sensibles. Il n’y a pas un seul modèle et tant mieux pour vous si la grisaille des dernières semaines ne vous a pas miné le moral. Personnellement, j’ai toujours très hâte de voir mon lilas fleurir, de redécouvrir mon jardin, de planifier les changements que j’y ferai et de voir ce qui a survécu à l’hiver rude et sans pitié.

J’accepte pleinement mes racines campagnardes, je vis au rythme de la nature avec fougue et passion, je me laisse rapidement guider par le vent et le chant des oiseaux représente la plus belle musique à mes oreilles. C’est ainsi. Je me connais bien maintenant, et je peux l’affirmer sans gêne. Je n’ai jamais été réellement une urbaine malgré une dizaine d’années dans la métropole et malgré mon travail qui m’y ramène constamment.

Un jour, peut-être, je quitterai tout pour m’installer au fond des bois, à cultiver et à vivre le moment présent. Tout est possible et c’est ce qui est beau. Mais, d’ici là, je savourerai chaque minute qui m’est donnée pour me ressourcer, au son du vent et des gazouillements. J’assume mon amour pour la nature et quand je regarde la verdure qui s’installe dans les arbres autour de moi, ce spectacle me fait croire qu’elle me le rend bien.

 

Photo : Unsplash | Zoltan Tasi