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28 janvier : Journée mondiale de la protection des données

Markus Spiske

Sait-on vraiment comment protéger nos données? Avec tout ce que l’on partage en ligne, je suis prête à parier que la majorité des gens n’ont absolument aucune idée de comment sont gérées leurs informations et encore moins comment les garder loin des personnes malveillantes. Quand on lit certains articles sur les mots de passe les plus utilisés et qu’on retrouve en tête de liste des trucs comme password et 123456, on peut se donner que les vilains s’en donnent à cœur joie!

Mais au-delà des mesures de protection bancale, il y a toute la notion de ce qui est récolté à notre insu lorsque l’on navigue sur le web, de ce qu’on grappille lors de nos achats, de tout ce qui est extrait de nos courriels, nos sms et multiples échanges électroniques. Car, on va se le dire, on n’a plus le contrôle sur grand-chose. Désolée de vous l’apprendre si vous aviez la tête dans le sable pendant la dernière décennie mais on est à quelques pas de se faire scruter le cerveau directement…

Pour ma part, j’ai accepté cette réalité avec une certaine prudence tout de même. Travaillant dans le milieu numérique, j’ai acquis certaines connaissances et surtout certains réflexes mais à mes yeux, nul n’est à l’abri et j’ai tout de même eux des expériences parfois décevantes. Mais quand on décide de prendre part à une communauté virtuelle aussi vaste que « les internet », il ne faut pas s’attendre à des miracles de protection.

Pour chaque mise à jour d’anti-virus, des milliers de nouvelles failles naissent. C’est bien connu. Et j’aurais tendance à dire : si vous ne voulez absolument pas que quelque chose puisse être connu, révélé ou piraté, ne le rendez pas à la portée de gens qui passent leur journée à tenter de défoncer des barrières… Sinon, c’est un peu comme de laisser sa tondeuse sur son terrain avant pendant une semaine en se disant que personne ne la volera puisqu’elle est sur une propriété privée. Il ne faut pas être naïf!

L’ironie du sort aujourd’hui a fait en sorte que Facebook a révélé avoir connu un trimestre très lucratif et on le sait, cette entreprise fait son argent grâce aux données qu’elle récolte sur nous. À la seconde où vous créez un compte sur leur site, il collige une quantité phénoménale d’informations et à chaque clic, des recoupements sont enregistrés pour définir votre profil et vous proposer une multitude d’offres commanditées plus alléchantes les unes que les autres (lire ici tout le sarcasme possible que votre cerveau vous permettra de générer).

Alors,  à vous de décider… Vous avez toujours le choix de rester en dehors du réseau, en marge de toute cette culture et c’est tout à votre honneur si vous êtes en mesure de le faire. Pour ma part, j’en serais incapable, autant par la nature de mon profil professionnel que par ma personnalité curieuse et allumée qui adore surfer sur le web.

Mais chose certaine, je sais dans quel océan je navigue et je ne me surprends jamais de voir une offre de chaussure sur gmail quand je viens de visiter le site d’Aldo. Dans ce domaine, les coïncidences n’existent tout simplement pas!

 

Photo : Unsplash | Markus Spiske

Aujourd’hui, on cause pour la cause!

Bell Cause pour la cause

Faire tomber les barrières et les préjugés entourant la santé mentale, voilà la mission que s’est donné Bell par la campagne Bell Cause pour la cause. En ce 27 janvier 2016, on vous invite à envoyer des sms, à tweeter et à partager l’image Facebook relative à la campagne pour agir, à votre façon.

Bell versera 5 cents à des programmes en santé mentale pour chaque retweet du mot-clic #BellCause, peu importe votre fournisseur, de même que pour l’image Facebook. Pour les abonnés de Bell, un message texte ou un appel mobile fournira le même résultat. Alors aucune raison valable pour ne pas être de la partie!

Honnêtement, cette cause me tient à cœur et j’appuie totalement l’initiative car on a tous, un jour, personnellement ou dans notre entourage, vécu les impacts de la maladie mentale. Que ce soit un événement dans notre vie ou les difficultés d’un parent ou d’un ami, l’onde de choc peut faire des ravages immenses et de stigmatiser les gens qui vivent ces moments durs n’aide en rien. Comprendre, accepter et être présent, voilà qui devrait être notre mode de pensée quand une personne souffre. L’isolement a pour effet d’amplifier les symptômes et les préjugés naissent de la méconnaissance du sujet.

C’est en en parlant et en prenant conscience que personne n’est à l’abri que nous pourrons, collectivement, faire en sorte que les malchanceux qui voient leur numéro sortir à la loterie du mal-être auront les outils et le support nécessaires pour affronter la bête et remonter la pente.

Selon l’Institut de recherche en santé du Canada, 1 canadien sur 5 sera touché par la maladie mentale au cours de sa vie. C’est 20% de la population ça… Donc au minimum 1 membre de votre entourage. Alors ne faites pas comme si ça n’existait pas ou que ça arrivait seulement aux autres. C’est beaucoup plus près de vous que vous ne le croyez. C’est d’ailleurs une grande cause d’absentéisme au travail et en tant qu’employeur, je crois qu’il est primordial d’être à l’affût des signes et surtout d’être compréhensif. On peut lire sur le site de la Commission de la santé mentale du Canada que plus de 30% des réclamations de congé de maladie et 70% des coûts associés à celles-ci sont attribuables à la maladie mentale.

Aujourd’hui, je vous demande d’agir, de mettre vos idées préconçues de côté et de partager mais aussi d’ouvrir votre cœur aux gens qui pourraient, potentiellement, être en période difficile et voir se pointer à l’horizon une maladie mentale. Soyez judicieux et prenez quelques minutes de votre temps pour vous préoccuper des autres. Parfois, un simple « comment ça va? » peut changer le cours de la journée d’une personne dans le besoin. On ne demande à personne d’être un pilier, un fin connaisseur… En tant que société, c’est de notre responsabilité d’aider ceux qui n’arrivent parfois plus à s’aider eux-mêmes. Car demain, ça pourrait être votre mère, votre sœur, votre ami ou vous-même. Et vous serez très heureux à ce moment-là de savoir qu’il y a un tissu social prêt à se relever les manches pour que vous, vous puissiez vous relever.

Merci à l’avance de votre participation!

C’est l’affaire de tous…

Pierre Côté

Durant la fin de semaine, j’ai décidé de regarder en rafale la série documentaire Naufragés des villes, diffusée sur TOU.TV et réalisée par Radio-Canada et TFO. Déboulonner les mythes de la pauvreté, voilà la mission que s’est donné l’équipe de production de cette série réaliste et poignante qui mélange les topos sur des organismes communautaires à l’immersion totale de deux volontaires qui ont choisis de vivre l’expérience complète.

En effet, pendant deux mois, Pierre et Emmanuelle ont vécu la réalité des gens vivant de l’aide sociale, avec un maigre 592.08$ dans leur poche pour le mois. Ils ont été amenés à Montréal, ville qu’ils connaissaient peu et devaient se débrouiller, comme auraient dû le faire de vraies personnes dans le besoin. Trouver un toit, de la nourriture, du travail avec un CV troué et maigre d’expérience, voilà ce qui constituait le quotidien de nos deux courageux participants.

Ça aurait pu être exagéré, larmoyant ou condescendant mais c’est plutôt empreint de réalisme et d’humilité. Je n’avais jamais entendu parler de ce documentaire découlé en 10 épisodes qui a été tourné en 2010. La formule d’un artiste par épisode qui décrit la vie de Pierre et Emmanuelle, la qualifie en tant qu’observateur, est réellement intéressante. Choisis minutieusement, ces 10 intervenants ont un regard compatissant et on sent qu’ils ont vécus eux aussi des périodes difficiles ou ont été confrontés à des situations où des gens dans le besoin nécessitait une aide urgente.

De la banque alimentaire aux refuges, en passant par les bons-repas et les petits boulots incertains, tout est abordé et on comprend rapidement le cercle vicieux de la pauvreté et de l’itinérance. Voir ces 2 personnes habituées à vivre une vie relativement aisée être confrontées à cette dure réalité est réellement un choc. Nos petits bobos, nos petits soucis nous paraissent si anodins et on ne peut s’empêcher de se trouver égoïste de ne pas en faire plus pour notre communauté.

On comprend aussi que ça peut arriver à tout le monde de vivre une période de précarité et des témoignages touchants viennent nous le rappeler et appuyer cette constatation. Des gens qui se sont fait flouer, des maladies mentales, des abus, des deuils… Plusieurs situations peuvent survenir et faire en sorte qu’une personne tombe dans la souffrance et dans l’impossibilité de subvenir à ses besoins et ceux de sa famille.

Le tissu social, troué par toutes les coupures gouvernementales, tient de peine et de misère. On comprend assez vite que c’est le temps bénévole, l’implication de certains artistes, le don de soi de gens qui ont peu mais qui le partage qui tient en place et assure une survie à tout ce système d’entraide qu’est le communautaire.

J’ai été profondément bouleversée de voir tous les préjugés entretenus sur cette sphère de la communauté qui ne demande qu’à reprendre le chemin du travail et de la vie participative. S’il y a un message qui est répété et qui devrait être compris de tous, c’est que l’isolement et la solitude sont les deux plus grands maux de la pauvreté. Ce n’est pas tant le montant du chèque que le fait d’être seul et de se sentir inutile.

Si on se conscientise mieux à cette perspective, on aura peut-être un autre regard sur ces gens et on sera peut-être plus enclin à ouvrir notre cœur. C’est ce que je nous souhaite en tant que société et surtout en tant qu’humain.

 

Photo : Eye On Canada

Chaque petit maillon de la chaîne fait une différence…

Demi Kwant

Si vous avez passé quelques minutes sur Facebook dans les derniers, jours, vous avez assurément vu passer l’appel à l’aide concernant la disparition de Jade Maréchal, une adolescente de 16 ans qui avait été vue pour la dernière fois dimanche soir à une soirée à l’hôtel Chabrol. Aujourd’hui, ses parents peuvent soupirer de soulagement car la jeune fille a été retrouvée sainte et sauve.

J’aime les histoires qui finissent bien, particulièrement quand il s’agit d’enfants disparus. Et, ces derniers temps, j’ai beaucoup dénoncé le manque de civisme des gens qui sont constamment rivés sur leur téléphone et regarde à peine ce qui les entoure. Par contre, il y a du bon aussi avec les réseaux sociaux et cette histoire nous le démontre clairement.

Lorsque les parents ont constaté que leur fille ne revenait pas à la maison, le père a publié un message sur Facebook pour demander l’aide du public pour retrouver sa fille. Ce message a été partagé et relayé plus de 116 000 fois en quelques jours à peine. Et c’est grâce à cela qu’un bon samaritain a reconnu l’adolescente et a alerté la police. Ces derniers ont retrouvé Jade en compagnie de 3 autres jeunes filles, droguées et probablement sur le point d’être amené dans une autre province selon les dires du père.

Peu importe ce qui est vrai dans cette histoire, l’important constitue le résultat, la conclusion : Jade est vivante et aura probablement eu la plus grande leçon de sa vie. Je suis prête à parier que la naïveté de ces jeunes femmes en recherche de sensations fortes vient d’en prendre pour son rhume et qu’elles passeront les prochains mois beaucoup plus tranquilles.

Je reviens donc à cette utilité incontestable des réseaux sociaux dans de telles histoires qui permettent en quelques minutes de rejoindre une panoplie de gens à qui on n’a jamais parlé de notre vie simplement grâce à un petit bouton partage. C’est fascinant et déroutant à la fois. Car quand il s’agit de mensonges, d’insignifiances ou de propos haineux, la vitesse de propagation est la même. Mais quand on parle de besoin réel d’aide du public, cette amplitude spontanée est clairement la bienvenue.

Ça fait réfléchir sur la bonne utilisation de ces outils de communication et j’espère que plusieurs porteront une attention particulière à ce qu’ils publient. Comme dans tout, la modération a bien meilleur goût et moi-même je partage probablement parfois des choses qui n’intéressent que peu de gens. Je serai plus alerte à l’avenir sur la pertinence de mes « post » mais chose certaine, quand une personne réclamera l’aide de sa communauté, je m’attarderai à cette demande plus qu’aux vidéos de projets DIY et autres produits intéressants et supposément révolutionnaires que je vois passer sur mon fil d’actualités.

Une petite touche d’humanité dans cet océan pollué d’informations futiles, ça nous ramène le cœur à la bonne place comme on dit. Et ça nous rappelle surtout qu’à la base, ces outils sont supposés nous aider, pas nous faire du temps et notre jugement.

Sur ce, bonne fin de semaine!

 

Photo : Unsplash | Demi Kwant

Étiquette : code qui gouverne le comportement en société…

José Martín

Dernièrement, je discutais avec une personne de mon entourage qui avait lu mon billet sur le fait que les gens sont complètement absorbés par leur téléphone et regardent à peine devant eux (vous pouvez le lire ici). Lors de cette conversation, nous avons fini par conclure qu’il y a maintenant un manque criant de ce qu’on appelle l’étiquette. Cette faculté qui se veut un savant mélange de savoir-vivre, de gros bon sens et d’altruisme semble être devenue une denrée rare dans notre société en mal de communication réelle.

Aujourd’hui, on parle plus par sms ou courriel qu’en vrai, on gère nos listes d’épicerie sur nos iPhone, on lit nos livres sur des tablettes et on se divertit avec plein de petits jeux insignifiants. Donc, on a quasiment toujours le nez rivé sur un écran. Cela fait de nous des petites bêtes individualistes qui se frustrent lorsque perturbées par l’extérieur, quand quelqu’un nous sort de notre petite bulle.

C’est tout de même paradoxal car la technologie devait tellement nous rendre la vie plus facile qu’on a cru sans hésiter cette promesse d’un monde meilleur. Mais voilà… On y est dans cette ère numérique et finalement, le monde, il n’est pas du tout mieux. Le monde, il se regarde plus dans le blanc des yeux, il s’envoie des textos pour savoir ce qu’il veut manger pour souper, il regarde des vidéos de chat sur Youtube et il lit des niaiseries sur Facebook. Il se cherche un emploi via LinkedIn, suit des gens sur Twitter et tente de trouver sa nouvelle décoration de salon sur Pinterest, tout en regardant des belles photos de recettes sur Instagram.

Pendant ce temps, la vie autour continue et évolue. Mais l’homointernetus, lui, vit sa vie virtuelle à fond, croyant que c’est ce qui importe le plus. Alors lorsqu’il marche dans les rues ou dans les corridors souterrains du métro, il ne porte plus attention aux gens qui l’entoure, sauf si Tinder lui indique qu’une flamme potentiel se trouve à proximité, auquel cas il daignera peut-être lever les yeux. Tenir la porte au citoyen derrière nous qui se dépêche pour entrer dans l’immeuble? Sourire à une personne qui se tasse pour nous laisser passer? Dire bonjour à la caissière de l’épicerie? Des gestes si simples mais qui semble avoir été balayés dans le caniveau avec l’avènement des nouvelles technologies.

Je me demande souvent ce que penserons de nous les générations futures, celles qui naîtront dans 100 ans et qui vivront dans un monde complètement différent. Car, on le sait, ça évolue à vitesse grand V et il faudrait être bien naïf pour croire qu’on a tout inventé et que maintenant, plus rien ne changera!

J’ai peut-être une tendance idéaliste mais j’ose croire qu’après avoir touché à l’extrême égocentrisme, nous recentrerons nos vies vers un aspect plus collectif et plus altruiste et que l’étiquette sera de retour dans les écoles afin que nos futurs citoyens aient en eux les outils pour agir de manière plus élégante entre eux. Car je crois sincèrement qu’un meilleur respect les uns envers les autres amène immanquablement une vie plus saine en société.

 

Photo : Unsplash | José Martín