Rien n’est acquis

Caroline Hernandez

S’il y a bien une chose que j’ai apprise avec les années, c’est que rien dans la vie n’est acquis. Ce n’est pas parce qu’on est capable de faire quelque chose un jour qu’on peut le refaire le lendemain. Et chaque compétence, chaque apprentissage, chaque relation doit être entretenue pour conserver sa place dans notre tête et notre cœur. On a parfois tendance à voir cela comme des étapes à franchir et qu’une fois le stade atteint, on n’a plus besoin de s’en occuper. Mais tout comme lors d’un examen final à l’école, toute la matière doit être révisée et il y a parfois quelques colles qui viennent nous chicoter.

Dans le sport, on s’en rend compte assez vite. Une journée, on a l’impression de voler, tout est facile, on bat notre record, on flotte sur un nuage. Puis, le lendemain, plus rien ne va. On dirait qu’on repart au bas de l’échelle. Mais tout ça, c’est normal et à force de s’exercer, on finit par comprendre, ou du moins par accepter, le phénomène. On se dit qu’on est déjà passé par là et qu’au final, on finit toujours par en retirer des bénéfices.

Mais ce principe s’applique dans toutes les sphères de la vie. L’effort est une notion qu’on pratique quand on est étudiant mais je crois qu’on l’oublie rapidement dans notre vie d’adulte. Et pourtant, c’est quelque chose qui fait partie de la vie en général. Entretenir ses amitiés, les liens de son réseau, ça demande du temps, de l’énergie et de l’humilité. Si on se croit au-dessus de ses affaires, si on agit comme si on n’avait jamais besoin de personne, on risque de passer à côté de beaux moments enrichissants.

Prendre pour acquis les gens, c’est un piège dans lequel on tombe tous à un moment de notre vie. Mais pourtant, la famille, les amis, les connaissances, les relations professionnelles, rien de tout ça ne nous appartient et rien ne fait en sorte que ça nous est dû. Une fois qu’on saisit la teneur de ce concept, on mesure mieux l’importance de tous ces gens qui nous entoure.

Parfois, je pense à l’importance de mon ostéopathe dans ma vie et je remercie l’univers de l’avoir mise sur ma route. Elle prend soin de moi, m’évite nombre de rendez-vous médicaux et surement beaucoup de médicaments et surtout, elle enrichit ma vie de son savoir, son énergie et son talent. En vraie passionnée de son métier, elle prend soin de me « réparer » comme je me plais à le dire avec une attention exceptionnelle.

Plusieurs personnes dans ma vie occupent une place primordiale et quand je m’arrête pour prendre du recul et le voir, ça m’émeut de constater que je suis bien entourée. J’ai toujours aussi une pensée pour ces gens seuls qui n’ont pas eu cette chance ou qui l’ont perdue. Car, oui, on peut tout perdre, du jour au lendemain ou graduellement. D’où l’importance de faire preuve de gratitude, d’empathie et d’ouverture d’esprit pour être toujours en mesure de s’ajuster face aux changements qui surviennent au lieu de se refermer ou de s’éloigner.

Notre monde, il nous représente en quelque sorte et quand ça ne va pas dans nos relations, c’est souvent dans notre cœur ou dans notre esprit que quelque chose s’effrite. Ça en dit beaucoup sur notre état et on doit être à l’écoute de ce qui se passe. Il n’y a rien de mal à remettre en question une relation qui ne nous convient plus mais il faut aussi être en mesure de retirer son masque et de s’avouer à soi-même quand on a dérivé et qu’un ajustement s’impose.

Avoir besoin des autres, avoir envie d’être entouré, aimer son monde et pouvoir se montrer vulnérable, c’est pour moi le cocktail parfait pour le bonheur. Comme si chaque personne était une petite épice dans notre recette du bonheur et qu’on pouvait ainsi croquer à pleine dent dans la vie, supporté par cet entourage riche et énergisant.

 

Photo : Unsplash | Caroline Hernandez

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