Récemment, j’ai eu une discussion avec quelqu’un sur la notion d’équilibre. Cette personne me disait avoir beaucoup réfléchi sur ses occupations, activités et préoccupations pour tenter de trouver le meilleur équilibre possible, la balance idéale. Comme on se disait, on a tous des obligations et engagements et on ne rêve pas d’un monde de licorne où rien ne serait inévitable. Mais, à force d’échanger, on prenait conscience que, bien souvent, on s’impose nous-mêmes des choses qui ne nous tentent pas vraiment en réalité.
Que ce soit des rendez-vous, des activités ou même des relations, parfois on le fait sans que ce soit vraiment désiré. Et on se questionnait sur cette pression qu’on se met de toujours aller au bout des choses. Certains me diront que c’est de la persévérance mais j’ai tendance à penser que de temps à autre, on le fait pour une question d’image, plus en fonction de ce que les gens penseront de nous que selon ce que notre cœur nous dicte.
Pour plusieurs, voir la famille et les amis est une nécessité absolue alors que pour d’autres, la solitude et les moments de calme sont primordiaux. Il faut, je crois, apprendre à se connaître et se respecter pour définir ce qui nous correspond, et non se baser sur ce que l’on attend de nous. Quand on est jeune, on est beaucoup plus réactif aux demandes que proactif. On suit le mouvement, on est influençable. Mais avec les années et les expériences qui s’accumulent, on finit par mieux savoir ce qui nous correspond.
Cette notion d’équilibre se trouve aussi dans notre travail et nos rapports avec notre carrière. Pour certains, le boulot n’est qu’un gagne-pain qui permet de réaliser des projets personnels alors que pour d’autres, le travail nourrit et est au cœur de leur vie. Chacun a droit à sa formule et il n’y a pas qu’une seule recette gagnante. On doit comprendre qu’on est tous différents, que c’est correct de ne pas avoir la même vision des choses.
Par contre, la connaissance de soi nous permet de ne pas se laisser entraîner, embarquer dans un tourbillon qui n’est pas le nôtre. On sait pertinemment que ce qui convient pour un ne l’est pas pour l’autre et il peut arriver que de côtoyer des gens distincts de nous nous confronte et nous déstabilise. Encore là, tout cela est correct dans la mesure où ça ne nous procure ni angoisse ni stress.
Pour avoir fréquenter des gens assez intenses, j’ai compris que j’absorbe beaucoup l’énergie des autres, je la ressens et elle m’affecte directement. Je dois donc me protéger quand cette énergie est négative ou va à l’encontre de mes valeurs ou simplement de mon rythme personnel. Ces gens ne sont pas en défaut ou incorrects, c’est simplement un mauvais mariage, une incompatibilité. Quand j’ai compris cela, j’ai cessé d’être en réaction permanente et j’ai simplement compris que je devais me connecter à moi-même, ressentir et agir en fonction de mes propres besoins.
Cette amie avec qui je discutais m’a aussi avoué qu’elle s’était longtemps obligée à tolérer une belle-famille qui la heurtait dans ses valeurs, ainsi que des amis de son conjoint qui l’ont par moment blessée et peinée. Et aujourd’hui, elle a choisi de cesser de se forcer pour mieux se respecter. Bien sûr, elle a subi du jugement et quelques discussions houleuses ont eu lieu. Mais au bout du compte, elle est ressortie grandie et plus forte de cette expérience. Elle a compris qu’elle devait toujours s’écouter car une personne malheureuse n’apporte pas le meilleur d’elle-même.
L’équilibre et la connaissance de soi sont deux éléments précieux à entretenir dans nos vies. Ça nous évite de déraper et ça renforce notre confiance en nous. On peut perdre beaucoup de temps à soigner son image, mais si au fond de nous, c’est le vide total, si on n’arrive même plus à savoir qui on est, ce personnage devient fictif et nocif, comme une lourde carapace étouffante. L’équilibre, c’est aussi être honnête avec soi et chercher l’harmonie entre notre corps et notre esprit.
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