Dans la vie, on intègre des concepts et des comportements qui deviennent, en quelque sorte, une seconde nature, comme implicites en nous. Que ce soit lié à des compétences professionnelles, des aptitudes sociales, des connaissances théoriques ou des facultés physiques, on absorbe, on apprend, on complète notre ensemble. Et, dans ces apprentissages et acquis cumulés, certains éléments deviennent plus dominants, plus liés à ce qu’on est réellement.
Je parle de cela ce matin car ma petite virée à Tremblant ce week-end m’a encore fait le même effet que chacune de mes visites précédentes dans ce coin de pays : je m’y sens chez-moi. Née dans les Hautes-Laurentides, je vis constamment avec cet appel très fort de la nature. De manière tout à fait ironique, j’exerce un métier très associé à la ville, à l’urbain, à l’action. Le domaine du numérique s’associe souvent aux grandes entreprises et se concentre beaucoup au centre-ville de Montréal. Pourquoi ai-je choisi cela me demanderez-vous?
Des fois, je me pose moi-même la question figurez-vous! J’aime cette frénésie, j’aime l’évolution constante et l’aspect touche-à-tout que ma carrière m’apporte mais pour retrouver mon équilibre, j’ai aussi besoin du calme de la nature, de me connecter à la terre, la forêt, l’essence même du monde. Ça me ramène à ma base, à ce qui vibre en moi. J’adore mes projets et ce sentiment de devoir accompli quand on livre une solution, quand on reçoit la rétroaction des utilisateurs d’une nouvelle plateforme sur laquelle on travaille depuis des mois. Mais, le samedi matin, prendre un café, assise au bout d’un quai avec, devant moi, un panorama paisible et le chant des oiseaux, ou admirer le paysage montagneux et apprécier le silence ambiant, ça vient me chercher plus que tout.
La vie est courte alors on doit identifier ce qui nous fait sentir vivant et heureux et je me dis toujours qu’un beau matin, je trouverai la façon d’allier parfaitement mes deux passions : mon côté givré et mon côté nature, mon amour de la technologie et mon besoin de contact avec la forêt. Est-ce l’achat d’un chalet, est-ce un changement de carrière, est-ce une série d’ajustements dans ma vie? Je n’en ai aucune idée mais, malgré mon désir profond de quitter ma petite ville natale à l’adolescence, je sens que, dans mon sang, coule encore cet amour profond pour les lieux plus sauvages.
On ne se définit jamais par une seule caractéristique, par un style unique et uniforme. Chacun de nous porte ses contradictions, ses dichotomies. Entre la raison et la passion, notre cœur balance et souvent, si on en choisit qu’un, on est porté à rechercher son opposé. Je crois qu’il faut trouver notre façon bien à nous de balancer tout ça, d’accorder à chaque part de notre personnalité une attention particulière. Sinon, à force de taire une portion, elle finit par nous faire souffrir.
Malgré tout cela, malgré cette réflexion profonde sur mes envies, je suis heureuse et sereine car je sais que j’apprends plus, de jour en jour, à me connaître et à m’aimer telle que je suis, avec ma complexité, mes incohérences, mes défauts mais surtout mes forces et ma détermination. Cette volonté d’être moi, de m’accepter telle quelle, même si je sais que je ne suis pas parfaite. Parce que cette imperfection fait de moi un être unique et authentique et j’ai souvent l’impression que c’est la seule façon de vivre sans trop de souffrance. Ne pas éteindre le feu qui brûle en nous, laisser notre personnalité s’exprimer et apprendre à jouer avec elle, à s’amuser, à s’écouter et à avancer, à son propre rythme.