Posts published on "novembre 2015" — Page 2

Les petits messages de la vie

Harman Wardani

Samedi, j’avais une activité vraiment passionnante au programme… Le nettoyage des conduits de ventilation de ma maison (désolée pour l’ironie matinale, c’était plus fort que moi!)… Vous vous doutez bien que je ne faisais pas cela moi-même car ça demande de l’artillerie lourde. Bon, pas tant que cela mais disons que Gaz Métro risquerait de venir vérifier la qualité de mon travail si je décidais de m’en charger personnellement. Bref, à chaque année, on m’appelle pour me rappeler l’importance de faire nettoyer ce labyrinthe de tuyau et je prends rendez-vous, ne sachant jamais qui on m’enverra.

Cette fois-ci, j’ai eu droit à deux gentils messieurs, probablement près de leur retraite, le genre de bonhomme que tu voudrais avoir comme beau-père. Très habiles et connaissants dans tout ce qui concerne l’entretien d’une maison, sympathiques, respectueux avec vouvoiement inclus… Bref, des bons petits messieurs là… Qui m’appelaient madame à tour de bras et qui m’ont gracieusement félicité pour les rénovations de ma maison. Un peu plus et je leur faisais une tarte aux pommes…

Un seul élément m’a surprise et légèrement mise mal à l’aise dans cette visite de courtoisie : le discours sur la religion. Claude, dont je tairai le nom de famille, faisait des références au petit Jésus tout bonnement durant sa besogne et je ne m’en préoccupais guère. Mais me faire demander si je crois en Dieu, le discours final sur l’état du monde actuel rempli d’athée et la déroute des non-croyants m’a quelque peu perturbé… Disons que je ne m’attendais pas à cela un samedi après-midi pendant le nettoyage de mes conduits…

Mais ça m’a tout de même fait réfléchir, en cette période de tensions et d’attaques entourée d’une interprétation arbitraire d’une religion que je ne maîtrise pas. Il fut une époque au Québec, comme partout ailleurs, où la religion occupait une place centrale dans la vie des gens, où chaque geste était guidé ou inspiré d’un verset et où les valeurs religieuses étaient ancrées bien profondément aux cœurs des fidèles.

Ce cher Claude m’a rappelé qu’au fond, j’ai grandi dans ces valeurs, même si je ne vais pas à l’église. Je ne suis peut-être pas en mesure de citer des passages de la Bible mais il y a tout de même en moi des effluves de catholicisme. Je me suis souvenue de mes cours de religion au secondaire où on me faisait réfléchir sur la portée de nos actes, sur l’impact de nos paroles, sur le sens de la vie… J’ai déjà mentionné dans un billet précédent qu’un des enseignants qui m’a le plus marqué est ce fameux Claude qui donnait avec passion le cours de religion. Nous étions indisciplinés, parfois impolis et souvent inattentifs mais Claude gardait le cap et avec toute la bonté du monde, nous inculquait malgré tout, des valeurs pleines de sens. L’amour, le respect, l’ouverture d’esprit, la générosité et l’accueil : toutes ces choses qu’il incarnait lui-même et qu’il nous transmettait avec sincérité. Il m’a montré le chemin à des moments où je me croyais perdue, où le brouillard épais de l’adolescence m’empêchait d’avancer et où sa main tendue à été d’un grand réconfort.

Et aujourd’hui, je réalise avec plaisir que ces 2 personnes portent le même prénom. Je n’y verrai pas nécessairement un signe du destin mais je me plais à croire que la vie nous envoie parfois des petits messages pour nous faire réaliser que rien n’arrive pour rien… Merci la vie!

 

Photo : Unsplash | Harman Wardani

Quelle couleur choisir?

Mari Pi

Constat matinal : la vie va beaucoup trop vite.

Je suis dans cet état où je me dis que je passe à côté de quelque chose, que je ne mets pas mes énergies à la bonne place, que je pourrais faire mieux. Être plus en phase avec mes aspirations, être plus connectée, mieux enracinée, groundée comme on dit si bien… Un peu de recul et me voilà à me demander où je m’en vais. À quoi ça rime tout ça?

Si demain matin il devait m’arriver quelque chose, serais-je déçu de ma vie? Aurais-je l’impression d’avoir accompli quelque chose de bien? Ça peut paraître intense en ce petit vendredi matin doux de novembre mais y existe-t-il réellement des moments propices à ces questionnements?

J’ai toujours cru qu’il était sain de se questionner, de se remettre en question en fait. Sinon, on avance aveuglément et on se rend compte beaucoup trop tard qu’on n’était pas sur la bonne voie… Et s’il y a une chose qui me rendrait triste, c’est de réaliser que j’ai passé ma vie en parallèle de celle qui me convenait. J’ai des amis, une famille et un métier, je ne suis ni dans une situation difficile, ni malheureuse. J’ai relativement une bonne santé, je n’ai pas de soucis majeurs. Mais au-delà, de ce constat, est-ce que je suis satisfaite de mes accomplissements? Et quels sont mes projets futurs, ceux qui feront que dans 10 ans, je regarderai derrière avec le sourire de la fierté?

J’ai longtemps regretté de ne pas être allée à l’université, comme si cela faisait de moi une personne moins compétente. Le syndrome de l’imposteur m’a en quelque sorte accompagné pendant une certaine période de ma vie. Mais j’ai compris que ce n’est pas que sur les bancs d’école que l’on apprend la vie. Et ma vie, je l’ai empreint d’une ouverture profonde pour justement compenser ce que j’aurais pu apprendre pendant ces années universitaires que j’ai choisi d’éviter.

Au contact de mes collègues et amis, j’ai absorbé les concepts. À force d’analyser les différentes entreprises dans lesquelles j’ai œuvré, j’ai compris les structures, les méthodes, les diverses philosophies et lignes de pensée. Savoir que je n’ai pas apprise la théorie m’a forcé à contrebalancer par l’observation et la pratique. Et après toutes ces années, je peux dire que je suis contente du chemin parcouru. J’ai pu me réaliser, faire jaillir mes talents, me définir, approfondir mes connaissances et laisser ma marque.

Cette réflexion matinale m’amène surtout à penser au futur : quels seront mes défis des prochaines années? Qu’ai-je envie d’accomplir et de laisser comme trace de mon passage? Comment puis-je aller plus loin? Je ne suis pas du style à rester en place et à me contenter de l’acquis. J’adore me dépasser et aller au-delà ce que j’ai déjà fait. Me sentir vivante et dans l’action. Il ne me reste qu’à définir la couleur, la teinte que prendra la suite…

 

Photo : Unsplash | Mari Pi

Écrire, communiquer, s’exprimer…

Florian Klauer

Écrire… Un besoin viscéral, éphémère, commun et singulier à la fois… Tous les jours, j’ai quelque chose à dire, à partager, à communiquer. Chaque fois qu’on me parle de la rigidité de cet exercice, je tente de faire comprendre que pour moi, il n’y a rien d’exceptionnel où qui demande un effort certain dans ce processus. J’écris, tout simplement.

Souvent, je ne me pose même pas la question. Je me pointe devant cette page blanche, libre de toute pensée, et je laisse aller mon esprit, sur un thème, une idée, une réflexion ou une réaction. Un certain automatisme embarque, comme respirer ou marcher. Écrire, c’est un peu comme mettre un pas devant l’autre et recommencer. Il suffit de faire le premier pour enclencher et avancer.

S’exprimer, c’est à mes yeux le plus vieux métier du monde, avant même celui qu’on prétend être au sommet. Avant l’art corporel naissait l’art des mots. Dire les choses, les partager, véhiculer un message… Certains enfants savent s’exprimer avant même de savoir avancer. Ce n’est peut-être pas toujours clair et compréhensible mais on peut y déchiffrer un sentiment, une sensation, un désir ou un besoin.

L’expression, l’écriture et la parole peuvent aussi agir comme une arme, un moyen de défense ou de prise de position. Des batailles ont été déclenchées sur des déclarations, des conflits ont éclatés suite à un article ou un discours. Les mots ont un pouvoir inestimable, autant pour un pays que pour un être humain. Savoir nommer ses émotions, ses impressions ou expliquer son vécu, ça permet d’entrer en relation avec les autres, se faire comprendre et toucher le cœur de son interlocuteur.

On peut appuyer ses paroles d’un regard, d’un geste ou d’une position physique. On peut compléter ses écrits d’une image. On dit parfois qu’une image vaut mille mots mais j’aime l’idée que mille mots soient appuyés d’une image. Ça devient comme 1 million de mots. C’est touchant, puissant et nourrissant. Écrire est très libérateur et savoir qu’on est lu, que certaines personnes attendent le prochain texte, le prochain billet d’humeur amène à un certain engagement.

Beaux temps, mauvais temps, nuit reposante ou agitée, je m’installe devant mon clavier et je pitonne, je laisse couler les mots, les lettres défilent devant mes yeux et je vous partage ce qui me passe par la tête. Drôle de phénomène qu’un blogue… Qui aurait cru, il y a 10 ans, que tant de gens, inconnus et presqu’anonyme livreraient leurs pensées et leurs impressions sur le Web avec pour seul filtre leur propre jugement?

L’art d’écrire et de partager ses idées était autrefois réservé à l’élite journalistique ou littéraire, à une sphère bien mince de la société. Aujourd’hui, tout le monde y a accès en quelques clics. Personnellement, j’en suis particulièrement heureuse car depuis le jour où j’ai appris à écrire, je couche mes pensées sur une page blanche. Elle n’est devenue que virtuelle mais n’en est pas moins sincère et authentique.

Merci de me lire.

 

Photo : Unsplash | Florian Klauer

Le 9 à 5 ou l’occasion de découvrir des gens intéressants

Luke Chesser

Depuis mes débuts professionnels, j’ai pratiquement toujours travaillé dans des équipes majoritairement masculines. Honnêtement, ça ne me dérange absolument pas et je dirais même que j’y suis très à l’aise. Pas de conflits sur le dos des hormones, pas de chichis, de bitcheries… Quand un homme n’est pas content, on le sait, on le sent à tout le moins. Une femme c’est souvent plus insidieuse et mesquine. Une femme, ça dissimule, ça piège, ça parle dans le dos, ça monte des clans et surtout, ça se fait des scénarios. Désolée mesdames mais au nombre de petites guerres de filles que j’ai vu dans ma vie, je m’assure pleinement dans mon jugement.

Je ne dis pas que toutes les femmes sont ainsi et c’est tant mieux mais malheureusement, surtout dans la vingtaine, on dirait que la compétition rend les femmes complètement dépossédée de leur jugement. Travailler dans un milieu d’hommes à cet avantage : c’est peut-être cru mais au moins on sait à quoi s’en tenir. Et moi ça me convient. J’en connais plusieurs pour qui ça peut paraître insoutenable de ne pas pouvoir papoter sur l’heure du lunch mais moi, je préfère parler chasse et voiture que vernis à ongles et films de filles.

Et j’ai eu des discussions passionnantes avec des collègues masculins, qu’ils soient papas, conjoints, fils ou frères de quelqu’un. Être sensibles et amicaux, ils savent faire preuve d’ouverture et d’humanité, pour peu qu’ils ne soient pas dans un groupe de mecs et qu’ils ne sentent aucune menace. Être une femme dans un milieu d’hommes, c’est souvent être la confidente, celle à qui on demande conseil, celle à qui ont peu parler de son petit dernier sans peur d’être jugé, être celle avec qui on va luncher car on a besoin de changer d’air… Moi j’adore cette fraternité et je l’ai souvent vécu avec mes boys plus qu’avec des collègues de sexe féminin.

Par contre, c’est grâce au milieu de travail que j’ai rencontré celle qui est aujourd’hui ma meilleure amie, ma grande confidente, celle pour qui je risquerais ma vie. Ça peut paraître intense mais c’est la vérité. On a tous des gens dans notre entourage, du moins je vous le souhaite, pour qui on déplacerait des montagnes. Souvent c’est le conjoint, les enfants ou la famille. Mais en dehors de ce cercle il y a les amis. Et c’est en travaillant avec cette dernière qu’on a appris à se connaître, dans un certain chaos.

On passe tellement de temps au travail qu’on en oublie parfois de prendre du recul et d’apprécier les gens que l’on côtoie tous les jours, ceux avec qui on passe souvent plus de temps qu’avec notre propre famille. En vieillissant, c’est aussi au travail que l’on fait le plus de rencontres car les bars et autres sorties qui nous permettaient autrefois d’élargir notre cercle se font plus rares et on y est moins portés.

S’intéresser aux autres, ouvrir notre esprit et prendre le temps de découvrir ces personnes qui nous entourent de 9 à 5, c’est se donner la chance de faire des rencontres incroyables et de connaître des gens au-delà d’un projet, d’une tâche ou d’une réunion. La vie met sur notre route toute sorte de personnes et il n’en tient qu’à nous de choisir de leur ouvrir la porte de notre esprit ou de s’en tenir au volet professionnel. Après tout, quel est le risque? Partager un café et se rendre compte qu’on a aucun intérêt commun? So what?

 

Photo : Unsplash | Luke Chesser

Des fleurs et des bougies pour nous protéger…

Dominik Martin

On dit souvent que la vérité sort de la bouche des enfants. Et en ces jours sombres post-tragédie à Paris, bien des parents ne savent pas trop comment gérer la situation avec leurs enfants. Ils sont, à raison, effrayés et pouvoir en discuter calmement doit représenter un tour de force pour certaines personnes.

Entendre un père expliquer à son fils que les fleurs et les bougies, c’est pour nous protéger car ce dernier craint les « méchants qui sont pas très gentils » parce qu’ils ont des fusils… Peut-on avoir une plus belle mentalité? J’ai trouvé cette vidéo très touchante et empreinte de vérité. Car, comme je l’ai écrit hier, je ne crois pas à cette philosophie d’attaque et de réplique aux gestes violents.

Ces « méchants pas très gentils », c’est ce qu’ils cherchent. La provocation, la colère, la réplique agressive… Ils veulent faire ressortir le mauvais en nous pour nous aliéner et nous faire oublier nos valeurs de paix et de fraternité. Mais la fraternité et l’ouverture sont au cœur même de nos sociétés pacifiques et en aucun cas, la violence peut être plus forte et se présenter comme une meilleure solution.

Près de la moitié des états américains ont décidé de fermer leurs portes à l’arrivée des syriens. Et si c’était l’inverse? Si c’était dans ce grand pays si fort qu’il y avait une crise majeure? Ne voudraient-ils pas que des citoyens du monde les accueillent, leur ouvrent leur bras? On a tendance à croire que le pays que nous habitons nous appartient. Mais la terre, cette planète que l’on maltraite depuis tant d’années, elle appartient à tout le monde.

Je suis bien d’accord qu’on ne doit pas être une passoire et qu’on doit s’assurer d’être prudent dans cet accueil car des gens malicieux, il y en aura toujours. Mais justement… Même si on décidait de rebrousser chemin et de fermer nos frontières, les méchants trouveront toujours une façon de rentrer… Fermer les frontières, c’est attiser leur haine et approuver la méfiance envers autrui. Ma seule réserve, c’est qu’on doit être capable de les recevoir correctement ces réfugiés. Ils ont vécu des situations horribles et font face bien souvent à des traumatismes sévères. Ne doit-on pas s’assurer que les conditions dans lesquelles ils seront reçus soient optimales afin de leur permettre de rebâtir leur vie ici?

N’est-ce pas de cette façon que nous bâtirons une collectivité sur des valeurs de paix, de transparence et de tolérance? Si on leur demande de respecter nos valeurs en arrivant ici il faudrait au moins qu’on s’entende sur celles-ci… J’entends des discours discordants et parfois incohérents et ça me fait peut. Ne nous laissons pas troubler par ces gestes d’une violence sans nom. C’est normal d’avoir de la peine, d’être sous le choc mais pas au prix de mettre de côté ce que nous sommes réellement. Des gentils qui préfèrent se défendre avec des fleurs et des bougies. Parce qu’avec cela, ça va mieux…

Pour voir la vidéo :
http://www.lexpress.fr/culture/tele/six-videos-qui-vont-vous-faire-du-bien_1736512.html

 

Photo : Unsplash | Dominik Martin